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Macron, de présidentielle en législative

dimanche 14 mai 2017, par Robert Paris

Les candidats législatifs du président Macron : la réaction sociale montre ses dents

Hier, le mouvement « la République en marche » (REM) d’Emmanuel Macron, le président élu, a dévoilé une liste de la plupart de ses candidats aux élections législatives des 11 et 18 juin. La REM a nommé des candidats pour 428 des 577 circonscriptions électorales représentées à l’Assemblée nationale, 149 autres restent à déterminer plus tard, y compris dans les négociations avec d’autres partis politiques.

Le dévoilement de la liste de la REM a été accompagné d’une campagne médiatique qui présentait Macron comme menant un renouvellement de l’establishment politique de la France, qui est discrédité par les guerres, les mesures policières, et les politiques d’austérité du gouvernement du Parti socialiste (PS). Les médias ont salué des points comme l’égalité stricte du nombre de candidats masculins et féminins dans la liste REM (214 chacun) ou le fait que 52 % d’entre-eux n’ont jamais occupé de fonctions officielles auparavant.

Le but de cette campagne est de promouvoir Macron afin qu’il puisse disposer d’une majorité absolue à l’Assemblée nationale et d’intimider la grande masse des travailleurs qui ressentent une opposition ou des doutes profonds envers l’organisation de Macron. Plus de six électeurs sur 10 ont déclaré qu’ils ne veulent pas que Macron obtienne une majorité à l’Assemblée nationale, en raison d’une grande méfiance envers les politiques bellicistes et anti-travailleurs de Macron.

L’objectif de Macron est de mener une contre-révolution sociale en France. Ancien banquier chez Rothschild et ministre de l’Économie du gouvernement PS, il envisage de rassembler le gouvernement français le plus à droite depuis la Seconde Guerre mondiale et l’occupation nazie. Il a appelé au rétablissement du service militaire ; à l’augmentation massive des dépenses militaires ; au maintient de l’état d’urgence du PS, qui suspend les droits démocratiques fondamentaux ; et à utiliser la loi travail impopulaire du PS pour réécrire et rabaisser les conventions collectives dans tout le pays.

Les premiers détails qui ont émergé à propos de la liste des candidats REM ont confirmé hier qu’il s’agit d’une émanation chimiquement pure des banques et des forces de sécurité, complètement séparées de la classe ouvrière. La figure la plus éminente nommée candidat REM est Jean-Michel Fauvergue, l’ancien chef de l’unité des forces spéciales de la police, le RAID.

Les 16 candidats qui ont fait l’objet de profils détaillés dans le communiqué de presse de la REM comprenaient quatre propriétaires d’entreprise ou PDG, trois dirigeants de groupes de consulting, deux économistes, deux avocats, deux universitaires, deux fonctionnaires d’organisations étatiques ou non gouvernementales (ONG) et un pilote de chasse.

Le caractère de classe aristocratique de la REM reflète les profonds doutes de Macron sur la démocratie, acquis quand il était étudiant à l’École d’administration nationale (ENA) et s’intéressait au philosophe existentialiste chrétien Paul Ricœur. Dans un entretien de 2015, qu’il a accordé au magazine « Le un » quand il était encore ministre du PS, Macron a exposé ses points de vue en détail. Il a déploré la Révolution française et le fait que le roi Louis XVI a été reconnu coupable de trahison et guillotiné en 1793 pendant la Terreur, éliminant l’autorité absolue dont Macron pense que les Français veulent et ont besoin.

Interrogé par Le un, si la démocratie est « forcément déceptive », il a répondu : « Il y a dans le processus démocratique et dans son fonctionnement un absent. Dans la politique française, cet absent est la figure du Roi, dont je pense fondamentalement que le peuple français n’a pas voulu la mort. La Terreur a creusé un vide émotionnel, imaginaire, collectif : le Roi n’est plus là ! On a essayé ensuite de réinvestir ce vide, d’y placer d’autres figures : ce sont les moments napoléonien et gaulliste, notamment. »

Ces points de vue sous-tendent les liens amicaux de Macron avec le politicien monarchiste Philippe de Villiers, qui a néanmoins soutenu la candidate néo-fasciste Marine Le Pen à la présidentielle, et le « salut républicain » de Macron à Le Pen comme le tout premier point de son discours de victoire dimanche. (...)

Extrait d’un article de WSWS

Par Alex Lantier

Messages

  • Malgré les bisous mielleux de Hollande et les baisers fielleux de Valls, Macron choisit un premier ministre de droite (Les Républicains) : Edouard Philippe !

  • Parmi les atteintes aux libertés, les tentatives de casser la lutte des classes pour lui substituer la lutte des races, des religions, des ethnies, des communautés, il faut remarquer la recrudescence des politiques racistes, anti-Roms, anti-migrants, anti-banlieues, anti-jeunes, attaques encore aggravées dans la nouvelle mouture de l’Etat d’urgence, dans la nouvelle loi contre les migrants, dans les nouveaux discours nationalistes, blancs, guerriers et catholiques, des gouvernants. On ne peut que remarquer le silence assourdissant des centrales syndicales sur ces questions qui sont une véritable complicité scandaleuse et, là encore, un rejet de toute conception d’un syndicalisme de lutte des classes. Belle démonstration que le vote Macron ne pouvait pas être un vote antifasciste alors que certains réformistes politiques et syndicaux l’ont prétendu !

  • Longuet insultait les postiers, Sarkozy insultait les chercheurs, Hollande insultait les chômeurs, Macron insulte les enseignants… Les orduriers insultent toujours les éboueurs en grève !

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