Accueil > 07 - Livre Sept : SOCIOLOGIE > L’homme naturellement violent, une explication des guerres, des génocides, (...)

L’homme naturellement violent, une explication des guerres, des génocides, des dictatures et des fascismes ?

jeudi 2 mars 2017, par Robert Paris

Le barbare, c’est d’abord celui qui croit à la barbarie... des autres hommes !!!

L’homme naturellement violent, une explication des guerres, des génocides, des dictatures et des fascismes ?

La thèse est classique : toutes les violences que l’Histoire des sociétés humaines ont connu s’expliquerait fondamentalement par son nature serait la société qui, grâce à la répression étatique, empêcherait cette « tendance naturelle » de s’exprimer….

Manque de chance : aucun animal « sauvage » ne produit de tels massacres !!! L’animal tue pour manger ou pour se défendre, ou pour défendre ses enfants d’agressions réelles ou supposées, et ne s’organise pas collectivement pour effectuer des tueries de masse dans un but seulement politique ou social !

Un autre point montre que la thèse est forcée : les humains qui participent à ces massacres ont besoin, pour s’encourager à le faire, de se doper de manière artificielle, de se droguer massivement, généralement de se soûler ou de s’autoriser à des vols, à des viols, à des « récompenses » qui, tout comme les drogues, montrent que l’homme ne ressent pas la participation à ces tueries comme « naturelles », comme faciles, comme sans effet dangereux.

On connaît les séquelles permanentes subies par les soldats des armées qui ont participé à ces horreurs militaires ou fascistes. Ils ne s’en remettent généralement jamais tout à fait.

On sait que les armées devaient tenir compte de l’effet d’horreur sur les soldats lors de leur première intervention : ils étaient, pour un ou plusieurs jours, incapables de quoi que ce soit, même de défendre leurs vies !!!

Les premiers massacres des génocidaires rwandais étaient réalisés par des populations qui étaient forcées et c’est seulement par la suite que le plis était pris…

On sait que nombre de tueries aux USA ont été le fait d’anciens soldats des guerres des Etats-Unis, que ce soit en Indochine ou en Orient (Irak, Afghanistan, etc…). Cela ne montre pas que la violence est inhérente à l’homme mais qu’elle est forcée par la décision politique et sociale de la classe dirigeante, par ses choix politiques.

En effet, on ne voit pas pourquoi une « nature humaine » se manifesterait brutalement en 1914 dans toute l’Europe ou brutalement en 1933 en Allemagne, ou encore brutalement en 1994 au Rwanda !!!

On ne voit pas non plus pourquoi les classes dirigeantes auraient en même temps besoin de cette violence de masse « naturelle » au moment même où la nature humaine pousserait à ces extrémités horribles !!!

Comme par hasard, à chaque fois que ces violences de masse ont eu lieu dans l’Histoire, on constate que la classe dirigeante, nationale ou internationale, se retrouve dans une impasse politique et sociale, situation dans laquelle elle craint sérieusement pour son pouvoir, où elle est menacée par la montée sociale d’une autre classe sociale jusqu’ici dominée.

Certains auteurs affirment que ce sont les hommes et femmes du Rwanda qui ont toujours manifesté des tendances racistes, violentes, fascistes et génocidaires ! D’autres affirment que l’Algérie a toujours été une nation violente, que ce soit pour expliquer les guerres coloniales, les horreurs des fascistes intégristes ou celles de l’Etat algérien durant les massacres de la guerre civile ! D’autres encore affirment que le nazisme exprimait la violence de « l’homme allemand » !!!! Ou encore que les horreurs des troupes fascistes japonaises durant la guerre sont l’expression de la violence du peuple japonais !!!

Mensonges qui cachent les choix des classes dirigeantes devant les menaces sociales des prolétaires !

De même que le prétexte des guerres de religion lors des massacres de la Saint-Barthélemy cachent la crainte des classes féodales devant la montée économique, sociale et politique de la bourgeoisie en Europe, déjà en partie réussie en Angleterre et aux Pays-Bas et qui menaçait le reste de l’Europe dont la France, sa royauté et sa noblesse et dont la protestantisme n’était qu’une des expressions politiques et sociales, de même que le catholicisme n’était qu’un des piliers de la féodalité.

Comme par hasard, la violence génocidaire n’a frappé le Rwanda que les deux fois où ce pays a connu des vagues de révolution sociale, menaçant l’ancien édifice du pouvoir de la classe dirigeante, une première fois dans la révolte contre la classe dirigeante liée au colonialisme belge et une deuxième lors de la vague des révoltes en Afrique des années 1988-1992, dont l’Algérie, la Côte d’Ivoire, le Gabon, mais aussi le Rwanda, ont été le théâtre.

Comme par hasard, le fascisme en Allemagne mais aussi en Italie, en Espagne, au Chili, et ailleurs, n’a existé qu’au moment où la classe dirigeante craignait que le prolétariat ne menace une société capitaliste dans l’impasse.

Comme par hasard, les bombardements massifs et de destruction totale des populations de la part des armées alliées (USA-GB) sur les villes des pays vaincus n’ont eu lieu que lorsque la guerre allait se terminer ou même était en réalité terminée et que celle-ci menaçait de se transformer en révolution dans ces pays !

La violence de masse n’est pas l’expression d’une tendance de l’homme mais la seule politique des classes dirigeantes quand celles-ci sont dans l’impasse économique, politique et sociale !!!

Lire encore sur quelques exemples historiques :}

La Saint-Barthélemy

La première guerre mondiale, quelle explication

Rwanda

Cambodge

Génocide des Juifs

Nazisme

Fascisme

Ethnocide des Indiens

Guerre et révolution

Un message, un commentaire ?

modération a priori

Ce forum est modéré a priori : votre contribution n’apparaîtra qu’après avoir été validée par un administrateur du site.

Qui êtes-vous ?
Votre message

Pour créer des paragraphes, laissez simplement des lignes vides.