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Le mythe de « La gauche » !!!

vendredi 2 décembre 2016, par Max, Waraa

Le mythe de « La gauche » !!!

Un certain Valls, officiellement premier ministre « socialiste » et en fait d’extrême droite ce qui montre combien le clivage n’est pas net !, affirme que « la gauche peut disparaître » mais la question que l’on pourrait se poser est plutôt, en dehors de la croyance des braves gens et on sait que les promesses n’engagent que ceux qui y croient, où, quand, pourquoi et avec quel effet, on a cru à ce mythe de « la gauche » ?

Trouve-t-on ce terme de « gauche » dans la révolution française, chez les Auguste Blanqui et autres Karl Marx ou Rosa Luxemburg sans parler de Lénine ou de Trotsky mais même le trouve-t-on chez Proudhon ou encore chez les anciens républicains, démocrates, ou révolutionnaires, chez les anciens syndicalistes ou associatifs, chez les fondateurs des bourses du travail ou des maison du peuple, chez les communards et autres socialistes des époques anciennes ? La réponse à toutes ces questions est : NON !!!!

Le terme de « gauche » ne se réfère, à l’origine, ni à un courant d’idées, ni à une aile de l’opinion publique, ni à un des camps en lutte dans la société (lutte des classes et pas lutte gauche/droite). Dans le passé, il n’existe aucun « parti de gauche », aucun « syndicat de gauche », ni aucune « aile gauche » dans le mouvement ouvrier, politique ou associatif ou syndical. C’est seulement au sein du parlement que les élus ont pris l’habitude de s’asseoir à des places du demi-cercle du parlement situées en fonction de leurs convictions au sein d’un bipartisme électoral, ce qui ne signifiait nullement que toute la société, et encore moins la classe ouvrière, se soit reconnue dans ses deux partis, ni entièrement ni même majoritairement.

Et encore, ce n’est même pas dès les débuts de la révolution française que ces élus du parlement ont tout de suite suivi cette pratique. C’est lors du vote pour ou contre le droit de véto royal à l’assemblée, que celle-ci, en l’occurrence la Constituante lors de sa séance du 28 août 1789, que les députés se sont assemblés dans la gauche de la salle s’ils étaient contre et dans la droite s’ils étaient pour. Il faut noter également une autre assemblée nationale de la Révolution, la Convention, qui parlait de « côté gauche » et de « côté droit ». A l’époque et pour longtemps, cela ne signifie nullement que les gens se départageaient entre « gens de droite » et « gens de gauche » et durant toute la révolution française, on a pu se dire pour « la Montagne », pour « le Marais » (dans les deux cas précédents, on aurait parlé plutôt de haut et de bas que de droite et de gauche, pour « la Gironde », pour « les Jacobins » qui ne se distinguaient pas non plus par des expressions comme : « pour la gauche » ni « pour la droite » même si les Girondins se plaçaient dans l’assemblée à gauche du président (mais étaient plus réactionnaires que les Jacobins. Et, même au sein des seules assemblées de députés de la France révolutionnaire, cela ne signifiait nullement qu’il y ait une opposition nettement définie entre droite et gauche, opposition qui aurait recouvert une opposition de même caractère politique ou social au sein de la population. La gauche n’était pas révolutionnaire et la droite contre-révolutionnaire. Les « représentants du peuple », d’ailleurs, ont toujours été très loin de représenter véritablement la population, au plan social comme au plan politique. La majorité d’exploités, très pauvres à l’époque, était représentée en majorité par des élus petits bourgeois, souvent avocats, comme aujourd’hui… Etre de gauche ne voulait absolument pas dire être du côté des exploités contre les exploiteurs !

C’est seulement avec l’affaire Dreyfus que ces expressions de gauche et de droite ont commencé à apparaître dans le grand public, c’est-à-dire après 1894… Il est remarquable que l’affaire Dreyfus, si elle a effectivement divisé en deux violemment la France, ne l’a nullement fait sur des bases de classe, d’un côté les travailleurs, les milieux populaires et ceux qui les soutiennent et de l’autre les profiteurs et les exploiteurs et leurs soutiens. Elle a plutôt opposé « la réaction cléricale, militariste, antisémite et antidémocratique » avec les démocrates, pluralistes et ouverts. Mais il faut remarquer que cette opposition s’est complètement effacée avec la crise mondiale du capitalisme et la première guerre mondiale, qui ont complètement réuni ces deux camps politiques de la bourgeoisie, démontrant une première fois qu’ils n’étaient opposés que conjoncturellement et pas sur le fond !!!

On peut penser que c’est avec le courant « socialiste » que la notion de « être de gauche » a pris véritablement son sens mais même là c’est faux. La social-démocratie née en Europe du développement de la bourgeoisie industrielle et de la démocratie bourgeoise qui en est découlée n’a pas des fondements qui l’opposent directement à la bourgeoisie capitaliste. Dès le début, la social-démocratie a eu en son sein des pro-bourgeois et des anti-bourgeois et « être socialiste » n’a jamais été un drapeau clair d’opposition aux profiteurs, aux exploiteurs et à leurs défenseurs du pouvoir d’Etat bourgeois, pas plus que cela n’est le cas aujourd’hui.

Se disent à l’époque social-démocrate ou « socialiste » aussi bien des révolutionnaires comme Lénine et Trotsky, Rosa Luxemburg ou Karl Liebknecht ou des réformistes comme Kautsky ou encore des contre-révolutionnaires comme Jules Guesde. ON peut imaginer que, cependant, il y aurait des valeurs communes qui permettraient de regrouper ces courants différents au sein d’une même famille mais c’est faux. Les vrais valeurs divisent au sein de la prétendue « gauche » entre ceux qui sont pour la propriété privée des moyens de production et ceux qui sont contre, ceux qui sont pour le soutien et la participation à l’Etat bourgeois qui défend les propriétaires contre les non-propriétaires et ceux qui sont contre, ceux qui sont pour l’armée et la police bourgeoises et ceux qui sont contre. Ces divisions profondes traversent les courants qui se réclament de « la gauche » qui n’a donc jamais été unie véritablement sauf par des illusions et des tromperies. Révolutionnaires et réformistes peuvent « être de gauche », nationalistes et internationalistes aussi, anti-guerres et pro-guerres également, pour le pouvoir aux travailleurs ou contre celui-ci, pour la suppression du système d’exploitation capitaliste ou contre et on en passe …

La révolution sociale, partout où elle a pris un tour clair et net, a opposé des classes sociales entre elles et pas la gauche et la droite. Il n’y a pas eu de gauche bourgeoise ou petite bourgeoise pour soutenir la Commune de Paris de 1871 ni la révolution d’Octobre 1917 ni les révolutions qui ont suivi en Allemagne, en Finlande, en Hongrie ou en Italie. Au contraire, quand la situation se radicalise socialement, gauche, droite et extrême droite, en tant que courant de la bourgeoisie et de la petite bourgeoisie convergent immanquablement vers le plus à droite, en fonction des seuls intérêts de classe de la bourgeoisie, la marge de manœuvres d’opinion disparaissant devant la gravité de la situation.

Bien des fois, les partis dits « socialiste » ou « communiste » de différents pays ont fait mine de s’allier au sein de fronts, du fait de situations de crise et ont recréé le mythe de « la gauche unie ». Les fronts populaires face à la crise et au fascisme ou les fronts nationaux face à la guerre et à l’occupation en sont un exemple. Même s’ils sont restés très populaires dans les milieux de travailleurs, ces types de fronts ne sont nullement des fronts de classe qui opposent les exploiteurs et les exploités. Ils sont trompeurs car ils visent à rassembler les travailleurs derrière la bourgeoisie « de gauche » au moment même où c’est le contraire qu’il faut faire, développer l’indépendance de classe des travailleurs, et l’unité en question est une belle tromperie. Par exemple, les députés socialistes et communistes se sont unis en 1936 soi-disant contre le fascisme, en fait contre le risque révolutionnaire prolétarien, mais peu d’années après le parti communiste soutenait l’alliance entre Staline et Hitler et le parti socialiste soutenait la mise en place du régime fasciste de Pétain qui a succédé à l’arrestation des communistes pour trahison nationale, votée elle aussi par un parlement à majorité socialiste. On voit bien que cette unité de la gauche n’était que factice et antiouvrière.

L’ « unité de la gauche » a toujours servi à museler la classe ouvrière. Elle vise à détourner de la véritable unité : celle des travailleurs et de ceux qui soutiennent la perspective prolétarienne : celle du pouvoir aux travailleurs et de la fin du pouvoir capitaliste.

Bien des questions posent soi-disant cette opposition droite/gauche comme le libéralisme, les services publics, l’intervention régulatrice de l’Etat, l’écologie, la démocratie, la guerre mais, en réalité, là encore, c’est une opposition factice. Cela ne veut rien dire « être contre le libéralisme » si on est pour le capitalisme. Cela ne veut rien dire « être pour la démocratie » si on est pour que les travailleurs n’aient aucun droit citoyen au sein de l’entreprise, n’aient aucun moyen d’expression indépendant ni aucune organisation (ni syndicale, ni politique, ni associative indépendante) alors qu’au sein de « la démocratie », les capitalistes sont organisés indépendamment et de mille manières.

Les groupes révolutionnaires qui s’intituleraient « vraie gauche », « parti de gauche » ne feraient que préserver un mythe nuisible. Il n’y a rien d’autre que des oppositions de classe et le reste est purs mensonges !!!

C’est à la classe ouvrière d’offrir des perspectives historiques aux 99% de la population qui travaillent et vivent de leur travail et face aux moins de 1% de propriétaires des capitaux et des moyens de production à grande échelle. Les travailleurs ne sont ni la droite ni la gauche mais les prolétaires, ceux qui ne possèdent pas leurs outils de travail, leurs matières premières, leurs locaux de travail, de transport, de commerce ni leurs capitaux.

Les amis des travailleurs ne sont pas « de gauche » mais des militants choisissant la classe prolétarienne contre la classe capitaliste, le pouvoir aux travailleurs contre l’Etat bourgeois, l’unité prolétarienne mondiale contre le nationalisme.

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