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Renault et ses mensonges aux travailleurs

jeudi 10 novembre 2016, par Robert Paris


LA VOIX DES TRAVAILLEURS

« Travailleurs de tous les pays unissez-vous »

Karl Marx


BULLETIN LA VOIX DES TRAVAILLEURS DE RENAULT

Samedi rien de bosser pour des clous !

Dans le futur accord de l’hyper-compétitivité l’annualisation du temps de travail est un des éléments qui se traduit dans les faits par une quasi-disparition des heures sup’ payées en temps que telles, des samedis travaillés, des temps de récup imposés par le patron. Ainsi il disposerait de nous selon son bon vouloir et sans débourser un sou de plus. C’est un pas de plus vers un esclavage moderne qui ne dit pas son nom. Mais les syndicats signataires disent qu’on a sauvé un samedi sur deux et tous les dimanches ! Quand on a vendu son âme au diable, la mauvaise foi est le seul argument qui reste !

QQVT

La direction parle de plus en plus de « Qualité de Vie au Travail ». Non seulement c’est un leurre mais, en plus avec le nouvel accord, elle va détruire sans vergogne notre vie familiale ! Il est temps de montrer les dents !!

Poudre (de particules fines) aux yeux

Renault intègre la "A LIST" du CDP (CLIMATE) et reçoit un "CLIMATE LEADERSHIP AWARD" pour son « respect de l’environnement » !!! Les problèmes de NOX excessif de nos véhicules seraient-ils déjà passé à la (NOX) trappe ?

Enquê-quette de reconnaissance ?

Ces jours-ci, la CFDT lance une enquête sur les Français et le travail. S’ils étaient plus sur le terrain des luttes, ils n’auraient pas besoin d’une enquête : ils sauraient déjà… Mais ça fait trop longtemps qu’ils préfèrent les compromissions aux revendications !

Toujours ++

Ghosn a, en partie, racheté Mitsubishi par l’intermédiaire de Nissan, opération dont l’intérêt pour" l’Alliance" n’est pas évident. Mais le but des fusions-acquisitions n’est pas seulement d’enrichir les patrons, de concentrer, c’est aussi de dégraisser les effectifs et il est certain que Renault dans cet ensemble centré sur le Japon et visant la Chine, sera le dindon de la farce. Bien sûr, Carlos lorgne déjà un 3ème salaire mirobolant .C’est dingue cette peur de manquer chez les milliardaires...

Quel talent !

Titillé par une étudiante sur son ENORME salaire, Carlos Ghosn lui a répondu que le talent se récompensait, et donc qu’il était prêt à payer 300 à 3000 fois le plus petit salaire pour rétribuer un talent exceptionnel. 3000 c’est évidemment le rapport entre son salaire et le salaire minimum, même s’il ne s’est pas cité. Pour la modestie, sans doute qu’il parlait de lui. Et c’est vrai que son talent nous ébahit depuis qu’il est aux "affaires" : affaire des espions, affaire des NOX, augmentation de la précarité, baisse des effectifs et de la qualité, et surtout n’oublions pas les suicides de Guyancourt, de Cléon : un tel talent mérite plus la prison que des millions !

Pourquoi Renault annonce des embauches ?

Renault a d’abord annoncé mille embauches pour finalement déclarer qu’à terme elle pourrait même embaucher 3000 CDI. « Pourrait » n’est pas un engagement bien ferme. Et c’est oublier dans le bilan les départs en retraite et les départs « volontaires », sans parler de la multiplication de l’intérim et de la prestation. Bilan : des suppressions d’emplois. Pourquoi afficher le contraire, au moment où PSA annonce triomphalement des suppressions d’emplois ? Premièrement, il s’agit de justifier d’imposer la flexibilité du travail. Deuxièmement, il s’agit de justifier l’acquisition de Mitsubishi et l’accusation de bazarder Renault.

Ghosn contre le droit syndical aux USA

Mercredi 12 octobre, des salariés américains de Nissan étaient à Paris, sur l’esplanade des Invalides dans le but d’interpeller, à l’occasion du Mondial de l’automobile, Carlos Ghosn sur le refus de Nissan de négocier avec ses travailleurs. Ils ont dénoncé les pratiques antisyndicales qui frappent les employés de l’usine Nissan de Canton, dans le Mississippi. Depuis douze ans, la direction de cet établissement empêche de fait la tenue d’un référendum préalable à la création d’une section syndicale. La direction organise des séances vidéo obligatoires, expliquant que l’introduction de syndicats dans l’usine conduirait à sa fermeture. Deux femmes participaient au cortège. Ce sont la mère et la sœur de Derrick Whiting. Ce père de trois enfants est mort il y a un peu plus d’un an après un malaise pendant qu’il travaillait sur la chaîne de montage. Derrick est resté une heure allongé après sa syncope, dit sa sœur. Il n’a pas reçu les secours appropriés. Nous voulons savoir s’il est mort dans l’usine faute de soin, ajoute la mère.

Hay puis quoi encore !

La direction renouvelle son enquête annuelle soi-disant pour améliorer notre sort. En fait, elle s’en sert pour nous léser en interprétant les réponses à sa façon. Par exemple, quand les salariés demandent plus de reconnaissance individuelle (rallonge, coeff), la direction justifie ses suppressions des AGS !!! Il y a une seule bonne réponse à cette « enquête » : la poubelle !

Soldes

Nous recevons de plus en plus d’offres soi-disant très attractives, du BVP. En l’absence d’AGS depuis des années, nous n’avons pas les moyens d’acheter des voitures neuves ! Au lieu de nous envoyez leurs offres ponctuelles d’achat, qu’ils nous donnent les 300€ mensuels sur la paie qu’ils nous doivent !

Plus la gauche gouvernementale donne du crédit aux forces policières et militaires, plus elles veulent de pouvoir

Il n’y a jamais eu de gouvernement plus à l’écoute des militaires et des policiers, faisant plus leur éloge, appelant plus la population à acclamer ces forces-là, que sous le gouvernement Hollande-Valls-Cazeneuve. Il n’y a pas de jour que ces hommes politiques là ne se déversent dans les média pour acclamer l’action des forces armées et policières, leur donnant crédit de nous avoir sauvés du terrorisme et de l’insécurité, même si l’actualité quotidienne nous démontre sans cesse que ces forces de répression ont été bien incapables de nous sauver de quoi que ce soit...

Hollande et Valls, sans parler de Cazeneuve et Le Drian, tiennent à être les gouvernants les plus pro-police que la gauche ait eu récemment et les plus militaristes aussi puisqu’ils organisent plus de guerres extérieures de la France que tous les gouvernements précédents, toutes couleurs politiques confondues. On n’a jamais non plus vu autant de forces armées et policières quadrillant le pays et on n’a jamais donné autant de droits à ces forces et… aussi peu aux citoyens en face d’elles ! On arrête maintenant pour simple délit de manifester même pacifiquement, même s’il s’agit d’une manifestation écologiste ou syndicale. Et, n’en plaise aux discours des policiers contestataires, les peines requises par la justice contre les syndicalistes, contre les travailleurs, contre les jeunes, contre les manifestants augmentent sans cesse…

La répression à l’égard des Roms, des migrants, des sans papiers, des mendiants, des jeunes de banlieue augmente aussi sans cesse. Il y a eu une multiplication des manifestants pacifiques, des travailleurs luttant contre des licenciements, des jeunes luttant contre la loi El Khomri, des étrangers luttant pour obtenir logement ou papiers, des migrants, qui sont violemment blessés par les forces de l’ordre, tués même parfois. Des jeunes, des travailleurs, des écologistes qui manifestaient pacifiquement ont été battus au sol, ont perdu un œil, ont eu des séquelles graves de coups violents. Et cela n’a pas empêché ce même gouvernement, dit de gauche par on ne sait quelle géographie politique, de cautionner sans arrêt ces mêmes forces de l’ordre auxquels c’est lui-même qui avait demandé de sévir, d’interdire des manifestations, de les cogner à coups de matraques, de les gazer, de discréditer les manifestants en les comparant aux casseurs, en appelant même à les traiter tous comme des casseurs, etc.

Alors comment se fait-il que des responsables ou des agents de base de la police, de la gendarmerie et de l’armée se révoltent contre ce même gouvernement ?

Parce que plus le gouvernement bascule à l’extrême droite, plus il fait appel à la répression pour gouverner le pays, plus il y fait appel pour intervenir de manière liberticide ou guerrière, à l’intérieur ou à l’extérieur et plus ces forces armées et policières se sentent les coudées franches pour affirmer que ce sont elles à qui ont doit tout, sécurité et santé, bien-être et unité nationale. Non seulement, ils demandent plus de moyens, plus de droits, plus de possibilités de réprimer sans craindre que cela leur soit reproché même en cas de bavure, plus de droits d’intervenir avec une caution juridique et les plus hauts responsables de la police, de la gendarmerie et de l’armée commencent même à trouver qu’ils gouverneraient mieux que le gouvernement civil, qu’ils pourraient très bien se passer des partis politiques, des syndicats, du parlement, des élections éventuellement, puisqu’ils sont les garants de l’intérêt du pays : c’est les Hollande-Valls-Cazeneuve et autre Le Drian qui le leur rappellent sans cesse, de cérémonie en cérémonie, et d’hommage en hommage.

Bien sûr, ces gouvernants-là se gardent bien d’expliquer que l’armée française s’est chargée, sous Sarkozy, de soutenir des bandes armées islamistes et terroristes en Libye sous prétexte d’y renverser le dictateur Kadhafi ! Ils se gardent bien d’admettre que l’armée française est intervenue au Centrafrique en soutien à des bandes fascistes et génocidaires dites antibalakas qui ont commis des massacres et qu’elles ont elles-mêmes commis des actes horribles, viols et autres saletés contre des enfants ! Ils se gardent bien de rappeler que ce qu’ils soutiennent en Syrie et qu’ils appellent pudiquement la « résistance syrienne » est majoritairement formée de bandes armées terroristes se revendiquant de l’islamisme dont la principale s’appelle Al Nosra et n’est rien d’autre que la filiale locale de Al Qaïda qu’un ministre de gauche appelait « nos petits gars d’Al Nosra » !!! Après cela, dites-nous que l’armée française intervient pour défendre la nation, pour sauver le pays, pour lutter contre le terrorisme et autre balivernes !

L’armée, autrefois qualifiée de « grande muette » a cessé de l’être en ce qui concerne ses officiers généraux. Certains d’entre eux ne se sont pas cachés d’entrer en rébellion contre le pouvoir établi, d’affirmer que le pays n’est plus gouverné et qu’il faudrait qu’on les mette au pouvoir sous peine de le voir se diliter, se diviser et mourir.

Ces généraux félons s’appellent Tauzin, Soubelet, Piquemal, Martinez, Chamagne, Dary, Thomann, Desportes, Coursier, du Verdier, Villiers, Puga, Ract-Madoux, Rogel, Mercier et même Bosser… C’est loin d’être des sous-fifres marginaux mais des chefs de l’armée !!! Ce qu’ils affirment n’a rien d’anodin et ils ne critiquent pas seulement la gauche gouvernementale mais l’ensemble des partis, le système démocratique, les droits des citoyens et ils prônent ouvertement une direction militaire de la société, une société où le droit syndical, le droit de manifester, le droit de s’exprimer ne serait plus qu’un lointain souvenir et où le président serait choisi parmi les généraux, par élection ou sans… !!!

La France est quadrillée par armée et police, sous prétexte d’antiterrorisme, et l’armée « se projette » partout dans le monde et les chefs militaires et policiers ne se sentent plus pisser, se voyant un avenir politique, puisque la société bourgeoise s’écarte de plus en plus de la traditionnelle démocratie des pays riches…

En dehors des partis politiques, des primaires, les généraux français hostiles à la démocratie sont en campagne. Ils se voient présidents, élus éventuellement, ou même pas élus mais nommés pour sauver la France… Ils fondent pour cela des associations, ils organisent des réunions, ils dirigent des clubs, ils lancent des déclarations incendiaires…. Ils ont des solutions pour l’unité du pays, contre les divisions sociales, contre les divisions politiques. Puisque le pays est en guerre, ils estiment qu’il doit être dirigé par des généraux… Ils estiment que les ennemis de la France sont les musulmans, les jeunes de banlieues, les travailleurs cégétistes et autres terroristes… Selon eux, la république est la cause de la dérive, de la chute de la France…

Le plus « modéré », si l’on peut dire, le général Vincent Desportes déclare : « Hélas, oui. Soyons clairs : nous sommes en guerre... Il faut supporter l’effort de guerre, avec tous les sacrifices que cela comporte. Les Français doivent s’y préparer et accepter de renoncer à une partie de l’Etat Providence au bénéfice de la sécurité. » Les uns et les autres affirment que le pays est devenu une poudrière, avec le djihadisme, le terrorisme, les banlieues, la délinquance, la violence, l’insécurité, les immigrés clandestins, les migrants, tout cela mis dans le même sac…

Tous agissent en dehors des partis classiques et du système électoral et affirment plus ou moins clairement la nécessité selon eux d’un pouvoir fort qui ne respecte plus les anciennes règles de la démocratie parlementaire.

Ils dénoncent les politiciens avec des accents démagogiques qui ne trompent pas… En effet, cela s’appelle du fascisme…

« L’autorité politique devrait transmettre le pouvoir à l’autorité militaire », dit l’un. « Depuis cette date, personne ne s’est vraiment interrogé sur la place des militaires dans la société. Comme aujourd’hui on leur demande de sortir de leurs casernes pour réapparaître au grand jour dans le cadre de l’opération Sentinelle, ils ne voient plus pourquoi ils seraient privés de parole. » dit l’autre. « On ne laissera pas le pays s’écrouler. Il est temps de faire quelque chose » dit le troisième. « Les gendarmes sont inquiets car on prend plus soin des auteurs que des victimes », dit le quatrième. « En France, on laisse en repos ceux qui mettent le feu, et on persécute ceux qui tentent de l’éteindre. » dit le cinquième.

Cela ressemble comme deux gouttes d’eau au discours de Le Pen, mais c’est aussi celui de Valls à gauche et de Sarkozy à droite. La démagogie des politiciens n’a pas attendu celle des généraux et elles s’entretiennent mutuellement.

Cette « sortie » des généraux, ces manifestations des policiers, cette mise en cause de la justice ne font que suivre les mises en cause de la légalité par le gouvernement Valls lui-même, remise en cause du code du travail, des prud’hommes ou encore la mise en cause de la justice dans les dernières déclarations de Hollande, qui suit ainsi Valls, et aussi les mises en cause de la religion musulmane en général par le président, qui prend là aussi la suite de Valls, suivant lui-même Sarkozy qui ne faisait que suivre encore Le Pen !!!

Tout cela n’est pas que des manœuvres politiciennes favorisées par l’approche des élections. Il s’agit d’opérations directement dirigées contre les travailleurs.

On ne compte pas les violences policières contre les travailleurs luttant pour leur emploi... « L’hypothèse la plus probable » après la blessure à l’oeil d’un jeune homme en marge d’une manifestation contre la loi travail à Rennes le 28 avril est un « impact de balle de lanceur de balles de défense (LBD) » ou gomme-cogne, a indiqué mardi le parquet de Rennes dans un communiqué. Et ce n’est pas le seul exemple de manifestant pacifique qui perd un œil du fait de l’action disproportionnée et sciemment très violente des forces de l’ordre. Laurent Theron a vraisemblablement reçu au visage un morceau d’une grenade lancée par les forces de l’ordre. Il y a eu aussi des morts, pas seulement des jeunes de banlieue ou des sans papiers… Et pas un mot après la mort de Rémi. Pas un mot de Hollande. Pas un mot de Valls. Pas un mot de Royal. Pas un mot de Le Foll. Pas un mot de Cazeneuve. Pas un mot de Cambadélis. Pas un mot d’aucun gouvernant socialiste, après la mort de Rémi Fraisse, le jeune manifestant contre le barrage de Sivens, dans le Tarn, dont le premier rapport d’autopsie indique qu’il est mort “après une explosion”, lors d’un tir de gendarmes.

L’état d’urgence, l’état de guerre (intérieure et extérieur), le combat policier et patronal contre la radicalisation sociale dans l’entreprise, les militaires en faction partout, la police ayant désormais tous les droits, des manifestants pacifiques écologistes arrêtés au nom de l’état d’urgence et d’autres assignés à résidence sans motif, la BAC armée de fusil d’assaut HK G 36 et de kalachnikov, le retour des CRS dans des interventions sur les bancs de la faculté de Tolbiac, l’assassinat d’un manifestant écolo au barrage de Sievens, un salarié prestataire de Renault interdit au Technocentre Renault de Guyancourt puis licencié pour avoir conseillé par messagerie personnelle d’aller voir le film « Merci patron », une intervention musclée (avec flash balls) des policiers devant de dangereux postiers conviés simplement à une réunion d’information syndicale de SUD, un syndicaliste postier licencié et radié à vie de la fonction publique pour le crime d’avoir organisé une réunion syndicale d’information à La Poste, des salariés d’Air France licenciés, arrêtés et jugés pour avoir bousculé un DRH qui les menaçait de licenciement et exerçait un chantage, huit anciens salariés de Goodyear condamnés à neuf mois de prison ferme pour avoir retenu deux cadres pendant quelques heures afin de dénoncer les licenciements et la fermeture du site, la procédure de licenciement d’un délégué CGT s’est rendu sur un piquet de grève d’agents de La Poste à Rivesaltes (Pyrénées-Orientales), un lycéen à terre frappé violemment par les forces de l’ordre, les grenades lacrymogènes et les matraques contre les lycéens et les étudiants opposés à la loi de casse du code du travail, après une grève, des salariés de Casino convoqués à la gendarmerie… pour deux paquets de bonbons, etc, etc...

Il faut appeler les choses par leur nom : ce qu’on est en train d’instaurer, en France comme dans bien d’autres pays, est une dictature policière pour casser les travailleurs et les jeunes en pleine mobilisation sociale et politique.

Mais il faut aussi reconnaître que le gouvernement du parti socialiste et des écologistes se fait le soutien et l’aide de toutes ces opérations qu’il est loin de combattre, lui qui donne raison aux policiers qui manifestent. La démagogie fasciste des généraux et des militaires comme des policiers d’extrême droite, ils ne l’ont pas inventée : elle a été diffusée massivement par le gouvernement lui-même. C’est Hollande-Valls qui ont propagé l’idée que les syndicats cassent le pays, que les travailleurs détruisent l’unité de la nation, que les cheminots, que les postiers, que les agents d’Air France sont des « radicalisés » au même titre que les jeunes musulmans, que les banlieues, qu’ils attaquent violemment l’ordre établi comme de vulgaires brigands, comme de bandes de voyous et c’est le gouvernement qui a mis dans le même sac les manifestants, travailleurs et jeunes, et les casseurs… La démagogie anti-immigrés, anti-musulmans, anti-étrangers et même anti-migrants, c’est le gouvernement lui-même qui ne cesse de l’orchestrer tous les jours. L’idée que l’armée et la police nous sauvent tous les jours, c’est encore le gouvernement « de gauche » qui l’a diffusée partout. L’idée que « la France est en guerre », c’est encore eux qui l’ont lancée et ne cessent de la répéter.

Loin de pouvoir compter sur la gauche gouvernementale pour contrer la poussée d’extrême droite dans les forces de répression, les travailleurs, les jeunes et les milieux populaires ne peuvent que s’en défier, que s’organiser de manière indépendante des organisations liées à la gauche, qu’elles soient politiques, syndicales ou associatives. Le fascisme n’a pas seulement comme nom Le Pen. Les Valls et les Cazeneuve sont eux aussi des pourvoyeurs de recrues pour l’idéologie fasciste, raciste, guerrière, xénophobe, anti-musulmane.

Ce qui comptera dans la période qui vient, ce n’est pas pour qui on votera car tous les politiciens convergent vers une démagogie anti-ouvrière et anti-populaire violente. Ce qui comptera, c’est qu’on se décide à voter pour nous-mêmes, c’est-à-dire à constituer la classe ouvrière comme une force politique qui se choisit elle-même ses représentants, lors d’élections indépendantes des classes dirigeantes, à savoir l’élection de délégués des comités de grève, des comités de lutte, des conseils de travailleurs, des assemblées interprofessionnelles se fédérant régionalement et nationalement. Les autres formes d’organisation sont trop liées aux institutions de la bourgeoisie pour servir à nous représenter véritablement.

Construire la classe ouvrière comme une alternative politique, voilà la tâche de l’heure et plus tôt on s’y mettra et moins on tombera dans toutes les impasses mortelles où on nous convie de toutes parts : dérive sécuritaire, dérive militariste, dérive communautariste chrétienne ou musulmane, dérive xénophobe anti-migrants ou anti sans papiers ou anti-Roms, dérive anti-jeunes, anti-banlieues, dérive anti-droits des femmes et autres démagogies d’extrême droite qui montent à vu d’œil dans la société française, la classe ouvrière y compris. Au moment où les généraux et les policiers font de la politique, tout comme les patrons, c’est à nous, travailleurs, de montrer qu’il y a un autre choix politique et social possible que la dérive violente vers un nouveau vichysme français !

Messages

  • La Voix des Travailleurs de Renault en mars 1948 :

    CHEZ RENAULT

    A quand notre rappel ?

    Après de nombreux et savants calculs, la direction a trouvé que le salaire de base d’un O.S.2 passait de 40 fr.30 à 43 fr.9O. Elle nous a donné, fin janvier, un acompte qui varie selon le nombre d’heures de 1.200 à 2.000 francs. Mais, à la mi-mars, l’augmentation elle-même n’est pas encore régularisée. Probablement que la direction n’a pas encore trouvé le temps de calculer ce qui revient à chaque ouvrier. Il est vrai que les feuilles de paye sont tellement compliquées...

    Peut-être les ouvriers s’illusionnent-ils sur la somme qui leur est due ? Car, tout compte fait, après l’acompte de 5 francs de l’heure pour les O.S.2 il ne doit pas rester grand’ chose à toucher.

    Mais la direction est astucieuse. Au mois de janvier, elle a arrangé son affaire pour réduire l’augmentation à presque rien. Mais, pour ne pas nous décevoir de trop (les déceptions nuisent à la production), elle nous a gratifiés d’un acompte. Le reste viendrait ensuite. Et maintenant, puisque avec notre paie nous ne sommes pas encore morts de faim, elle peut bien nous avouer ce qui nous reste à toucher : c’est rien ou presque rien.

    Néanmoins, cette astuce n’est pas sans profit pour la direction. Les quelques billets de 100 francs qu’on nous doit, multipliés par 30.000, cela fait une somme appréciable qui travaille au bénéfice du patron. De plus, depuis des semaines que traîne cette affaire, de nombreux ouvriers, en quittant l’usine, perdront plusieurs centaines de francs.

    Quant aux ouvriers qui étaient absents le jour où l’acompte a été distribué, ils attendent toujours que la direction s’y retrouve dans ses comptes.

    "Il faut augmenter les cadences", dit M. Lefaucheux dans son bulletin de janvier-février.

    Et la cadence de la paye ?

    A la fonderie

    Les chauffeurs de four réverbère du département 47, à la fonderie, travaillent en sabots, comme tant d’autres, toute la journée. Mais l’incessant va-et-vient qu’exige leur travail rend ces chaussures encore plus pesantes et incommodes pour leurs pieds. Aussi, ont-ils maintes et maintes fois réclamé l’attribution de chaussons et de guêtres de protection contre les étincelles auxquelles ils ont droit. Ils n’ont cependant jamais rien pu obtenir et leurs revendications se sont heurtées sans cesse au même refus, en partie grâce à la tiédeur du délégué cégétiste du département.

    Un ouvrier de ce département, las d’attendre en vain, obligea, il y a quelques mois, le délégué Cheridy, aujourd’hui parti de l’usine, à l’accompagner à la Sécurité sociale, chargée de l’attribution de ces chaussons et guêtres. L’ouvrier ayant d’abord obtenu gain de cause, vit sa demande rejetée aussitôt d’une façon tout à fait inattendue. Le délégue fit, en effet, remarquer que : "s’il travaillait en chaussons, des étincelles pouvaient brûler ses pieds et cela obligerait à "se mettre aux assurances sociales".

    Est-ce l’attitude que doit avoir un délégué ouvrier ? Et M. Cheridy fut-il chargé, alors, de défendre les revendications posées par les ouvriers ou bien les intérêts du patron ? Alors que la Sécurité sociale elle-même accordait ces chaussons, avait-il besoin de se faire son avocat malgré elle ? Mais ces messieurs les cégétistes ont professé, il y a peu de temps, un tel zèle pro-patronal qu’ils en sont devenus plus royalistes que le roi.

    Les chauffeurs du département ont besoin dans leur travail de chaussons et de guêtres. Il faut que notre nouveau délégué pose cette revendication et que nous l’obligions à le faire, car nous l’avons élu pour nous servir et non pour servir le patron. Et s’il ne le fait pas, nous saurons obtenir satisfaction nous-mêmes.

    Au Département 49

    Au département 49, aux pompes, depuis le 2 mars, les ouvriers commencent à 6 h.30 du matin au lieu de 7 h.30. Par suite de la mauvaise qualité des matières premières, ils ont été obligés de travailler une heure de plus par jour pour que ceux du montage ne restent pas sans travail. Cependant, depuis huit jours, le retard est rattrapé ; mais la direction ne parle pas de rétablir l’ancien horaire. La grosse majorité des ouvriers (20 sur 22, à l’exception de deux cégétistes) ne voulant plus venir à 6 h.30, le chef d’équipe a essayé de les "convaincre" un à un, les prévenant qu’ils auraient des ennuis et seraient sûrement obligés de faire équipe. Mais les ouvriers sont décidés à rétablir, eux-mêmes, d’office, l’ancien horaire.

    Tous les prétextes sont bons pour les obliger à travailler toujours davantage.

    Comme nous l’expliquions dans l’article : "A quand notre rappel ?", nulle part chez Renault, les ouvriers ne savent à quoi s’en tenir quant à la dernière augmentation de salaires. Au 49, ils n’ont, paraît-il, plus rien à toucher, en raison des prêts qui leur ont été avancés à plusieurs reprises. Or, étant donné qu’on ne peut rien comprendre aux feuilles de paye, il est pratiquement impossible de se rendre compte s’ils ont, oui ou non, touché leur dû...

    Mais ce sur quoi les ouvriers sont parfaitement fixés : c’est sur l’impôt sur le "revenu" dont les feuilles commencent à tomber chez plusieurs d’entr’eux. Sur un salaire annuel d’O.S. de 100.000 francs environ (c’est-à-dire à peu près 9.000 fr. par mois), 4.000 francs ont déjà été retenus. Et le gouvernement considère encore que ce n’est pas suffisant. Il classe le salaire d’un O.S. dans la catégorie des "revenus" imposables. En fait de "revenu", l’ouvrier n’arrive même pas à vivre avec son salaire. Où prendra-t-il l’argent pour payer les impôts ?
    UNIFICATION DES SALAIRES !

    Le principe "à travail égal, salaire égal" est théoriquement reconnu par le patronat et le gouvernement. Cette revendication, qui avait surtout pour but de réclamer pour les jeunes et les femmes, qui faisaient le même travail que les hommes, un salaire identique, doit, à plus forte raison, être appliquée à tous les ouvriers. Mais en même temps qu’il a reconnu le principe "à travail égal, salaire égal", le patronat a également appliqué le système des catégories. Ce qui, pratiquement, lui permet d’établir des différences de salaires en prétextant que le travail n’est pas le même.

    C’est ainsi que chez Renault aucun ouvrier ne gagne la même chose. La seule catégorie de P1 a sept sous-catégories.

    Aux fonderies, à l’atelier 19, les ouvriers qui font un roulement de jour et de nuit comme chauffeurs de fours-réverbères et comme fondeurs au cubilot ont touché, à la dernière paye, 94 fr.34 de l’heure. A l’atelier 82, par contre, où les ouvriers, comme au 19, sont des P1, mais ne font que le travail de fondeurs au cubilot, et travaillent toujours de jour, ils ont touché, la même quinzaine, 110 fr.90 de l’heure.

    Au département 6, à l’atelier 31, les O.S.2 sont payés en moyenne 78 francs de l’heure. Certains descendent jusqu’à 72 francs, tandis qu’à l’atelier 317 les ouvriers arrivent à un salaire de 82 et 83 francs. La maîtrise explique ceci par le fait que certains ateliers sont plus "riches" que d’autres.

    En effet, les départements, et même les ateliers, ont un budget séparé et jouissent d’une certaine autonomie. Les ouvriers qui n’arrivent pas à faire leur cadence, du fait du mauvais fonctionnement des machines, sont payés par bons jaunes.

    Or, les bons jaunes sont imputables au budget de l’atelier. Si bien que dans un atelier où il y a de nombreuses vieilles machines, tombant toujours en panne, le contremaître qui aura de nombreux bons jaunes, ne pourra pas payer les ouvriers à un taux élevé puisqu’il ne doit pas dépasser son budget. Au contraire, dans un atelier où les machines sont neuves, le contremaître pourra payer davantage ses ouvriers, puisque son budget ne sera pas grevé par les bons jaunes. Ce système permet, en fait, à la direction de retenir sur la paye des ouvriers le déficit causé par le mauvais outillage.

    Les catégories (et les sous-catégories) ainsi que le chronométrage, ne sont que des systèmes pour justifier la liberté que prend le patron de payer les ouvriers ce qui lui plaît et de leur faire payer les frais du mauvais outillage, et du manque d’organisation. A travail égal, salaire égal !

    Mais aussi unification des salaires !

  • Un salarié du Technocentre de Renault à Guyancourt (Yvelines) est décédé dans la nuit de mercredi à jeudi après avoir eu un malaise lors d’un entretien disciplinaire avec la direction du site, a-t-on appris jeudi auprès des syndicats et de la direction. Le salarié, âgé de 44 ans, était marié et père de famille. Il est décédé à l’hôpital Mignot au Chesnay, près de Versailles, où il avait été transporté après avoir été pris de malaise mercredi pendant cet entretien, selon ces mêmes sources.

    L’entretien devait porter sur "une éventuelle sanction disciplinaire pouvant aller jusqu’au licenciement", a indiqué la CFDT, dont un délégué accompagnait ce salarié non syndiqué lors de cette entrevue. Le motif de cette sanction éventuelle n’a pas été divulgué dans l’immédiat.

    L’"entretien préalable n’avait pas pu être mené à son terme compte tenu de l’émotion et de l’anxiété ressenties, entraînant un malaise de notre collègue et provoquant son évacuation aux urgences", a précisé la CFDT dans un communiqué. "Notre collègue considérait cette procédure comme totalement infondée, profondément injuste et vivait extrêmement mal cette période. La lumière devra être faite sur cet immense gâchis humain et l’entreprise devra assumer ses responsabilités", a souligné le syndicat.

    Quand on pense que la direction prétend lutter contre le stress au travail !!!!

    On ne va pas au travail pour y être agressés, on ne va pas au travail pour y être menacés, on ne va pas au travail pour y être harcelés, on ne va pas au travail pour subir des chantages à licenciement !!!!

    • "entretien pouvant aller jusqu’au licenciement" ; un enfant ne pourrait pas comprendre directement cette phrase. Ce père de famille est mort car la multinationale qui l’emploie le menaçait de perdre son travail, et de mettre en peril sa vie et celle de sa famille.
      A coté du Technocentre, il y a 1 place G.Besse, PDG assassiné ; es ce qu’il y aura en France un jour en France , la tombe du travailleur mort sur son lieu de travail.
      L’entreprise en France est encore responsable des conditions de travail et ce type "d’entretien disciplinaire" en période de crise et de chomage, est 1 bombe de stress.
      Tous les responsables des ressources humaines le savent, et d’ailleurs eux mêmes sont amenés à changer d’affectation tous les 3 ans au minimum, car "leur travail" est insupportable moralement.
      Les cadres "encadrant" ont pris l’habitude de briser moralement tous les travailleurs, embauchés, sous traitants et intérimaires , depuis la fin des années 90. C’est 1 fonctionnement systématique et 1 formation imposés par la hiérarchie, sinon les encadrants en periode d’essai ne sont pas prolongés.
      Cette machine à broyer du salariés a ses règles et on peut dire que de l’extérieur , cela ferait penser à 1 immense secte, avec ses réunions, débriefing, son management dit "japonais", alors que souvent ce sont les multinationales françaises qui fusionnent avec des groupes "etrangers" pour mieux fermer les usines dans ces pays ,comme au Japon par exemple avec Nissan.
      Le vocabulaire employé est aussi très révélateur : 1 des expressions les plus en vogue dans ces réunions dites techniques est de " tuer un problème". Sauf que pour des techniciens ou ingénieurs , il va de soi qu’on parle de pb technique.
      Mais quand vous êtes un cadre ressources humaines et que vous avez été formé avec les mêmes méthodes fascistes de travail et bien les problèmes sont des êtres humains en chair et en os.

    • MOURIR AU TRAVAIL

      Par épuisement avant la retraite, par accident du travail, par stress, par maladies, par suicide, par burn-out ?

      NON MERCI !!!!

  • La direction de Renault a l’audace de faire des déclarations scandaleuses, comme si elle n’était pour rien dans cette mort !!!

    "C’est avec une grand tristesse que nous avons appris le décès de ce salarié", a indiqué à l’AFP une porte-parole de Renault. La direction "s’associe à la peine de sa famille, de ses collègues et de ses proches", a-t-elle poursuivi, précisant que l’entreprise avait proposé "son aide à la famille" et "un soutien psychologique à son équipe".

  • Ce lundi, deux cadres de Renault sont renvoyés en correctionnel. Il y a 12 ans, un ouvrier de l’usine de Flins était mort écrasé par un outil de presse de plusieurs tonnes. L’enquête avait révélé que l’homme avait occupé quatre postes différents ce jour-là. Me François Lafforgue, avocat de la famille Gabriel, a expliqué sur LCI que les proches du défunt attendent des réponses une décennie après son décès.

  • On l’avait déjà vu avec la vague de suicides : à Renault, la vie d’un travailleur ne vaut pas cher !!!

  • Et la série continue !

    Un homme de 25 ans, ouvrier chez Renault Trucks à Fenouillet, près de Toulouse, est décédé, vendredi 28 octobre 2016. Il aurait été écrasé par un système hydraulique d’un camion.

  • Et la série continue !

    Un homme de 25 ans, ouvrier chez Renault Trucks à Fenouillet, près de Toulouse, est décédé, vendredi 28 octobre 2016. Il aurait été écrasé par un système hydraulique d’un camion.

  • Lors de la mort d’un ouvrier à Flins, on avait relevé que plusieurs fois la même procédure dangereuse s’était répétée.

    « Un dysfonctionnement de l’équipement en cause avait même eu lieu deux heures avant le drame. Il a été mentionné sur un registre », avait témoigné, au lendemain de l’accident, un militant de la CGT qui pointait une vingtaine d’incidents similaires au cours des derniers mois. « Un souci de butée au niveau du pont utilisé pour la manipulation des outils de presse », avait-on relevé en 2004.

    Mais la direction n’avait pris aucune mesure contre ces risques !!

  • A l’usine Renault de Cléon c’est un travailleur, âgé de 33 ans, a été écrasé par la chute d’un caisson alors qu’il travaillait à la réparation d’une machine à laver industrielle. Cet accident vient s’ajouter à une longue liste d’accidents et de suicides (en particulier ceux de l’été 2015)...

  • Les prétendus entretiens avec les cadres sont de véritables procès qui tournent parfois au drame. Les syndicats les ont accepté et la CGT diffusait récemment un tract pour expliquer comment faire en sorte que l’entretien ne soit pas défavorable au salarié !!!

  • L’ouvrier décédé à Cléon intervenait seul dans un dépannage de maintenance et le fait d’être seul n’est pas accidentel : il provient de la baisse forcée des effectifs de mécaniciens et d’électriciens.

  • Quand on pense que Ghosn, le PDG, a annoncé fièrement que sa paie, énorme, à Renault va encore scandaliser tout le monde !!!!

  • La surexploitation actuelle des ouvriers ne suffit pas à Ghosn : il prétend imposer une nouvelle flexibilité avec le travail imposé le samedi et des horaires alourdis alors que les salaires restent bloqués !!! Il vise la première place dans l’Automobile après avoir avalé Mitsubishi et ce n’est pas quelques vies d’ouvriers qui vont compter dans un tel calcul !!!

  • Nous écrivions déjà en 2010 :

    LA MORT D’UN OUVRIER : CE N’EST PAS ACCIDENTEL

    La cour d’appel de Versailles a confirmé jeudi la condamnation de Renault pour « faute inexcusable » après la mort d’un salarié âgé de 30 ans en 2004 à l’usine de Flins (Yvelines). La victime, Jean-Philippe Gabriel, qui travaillait dans le secteur emboutissage, avait été écrasée le 29 mars 2004 entre un chariot qui s’était renversé et un outil de plusieurs tonnes stocké au sol. Dans leur arrêt, que l’AFP a pu consulter, les juges ont considéré que « la société Renault aurait dû avoir conscience du danger résultant à la fois de la présence de piles d’outils à proximité des lignes de presse qui encombraient physiquement les axes de circulation et réduisaient le champ visuel des opérateurs et à la polyvalence de l’activité de pontier et de conducteur de ligne dans une équipe réduite à cinq personnes dont un intérimaire ». Ces facteurs ont « conduit la victime à un fatal moment d’inattention et à une réaction inadéquate », poursuivent-ils. La cour d’appel a également confirmé la somme prévue par le tribunal de Pontoise de 25.000 euros en réparation du préjudice moral à chacun de ses parents. Renault est condamné pour faute inexcusable. Est-ce que cela signifie que cela ne peut plus se produire, à Flins ou dans une autre suine du groupe ? Poser la question, c’est y répondre…

    Mourir au travail

    Un salarié de l’usine Renault de Douai est décédé le 19 octobre, sur son lieu de travail. Il travaillait à bord d’un chariot-élévateur et en serait tombé avant d’être secouru par des collègues. On ne vient pas au travail pour perdre sa vie à la gagner !

    Amiante = danger de mort

    La veuve de notre camarade Eric Pouzet du CTR, mort d’un cancer lié à l’amiante, a obtenu gain de cause devant le Tribunal de la Sécurité sociale. La responsabilité de l’absorption d’amiante a été reconnue et c’est un nouvelle fois une démonstration que de nombreux cas restent impunis dans lesquels la direction est responsable de cancers. Il s’agissait de manipulations de pièces qui contenaient de l’amiante. D’autres fois, il s’est agi de contamination par l’amiante dégradée des bâtiments. Les organisations syndicales, en refusant de s’impliquer dans cette lutte, sont grandement responsables elles aussi. C’est le collectif contre l’amiante de Rueil-Lardy qui s’était chargé de ce dossier comme de celui de notre camarade Fabien Gangne qui avait également eu une issue favorable. Collectivement, on peut se défendre. Rappelons que le collectif contre l’amiante à Renault Rueil-Lardy avait réclamé que soient connus tous les secteurs dont les bâtiments sont amiantés et tous les emplois où a été utilisé de l’amiante en pièces usées ou usinées, que tous les personnels s’étant trouvés dans des secteurs à risque soient informés de leurs droits en matière d’examens (scanners notamment) y compris s’ils ne travaillent plus maintenant au CTR. Ce n’est pas une fatalité de nous laisser contaminer par le patron !

  • Quand l’entretien individuel à Renault tourne au procès…
    … et au procès kafkaien, sans issue, sans règle, sans juge, sans avocat, sans loi, sans recours et dont l’accusateur est l’huissier, le garde, le ministère public, le parquet et les jurés à la fois ! Mais, dans son dernier tract, tout cela n’empêche pas la CFE-CGC, syndicat de salariés qu’on se le dise et pas officiellement la voix de son maître le patron, d’écrire que « l’entretien individuel doit être un moment privilégié de l’échange entre le manager et le collaborateur, et, en aucun cas, un moment de stress commun. » C’est se voiler la face. L’entretien est un procès à charge sans défenseur et sans témoin et le fait qu’aucun syndicat ne revendique sa suppression ne fait que juger ces derniers.

  • Le patron de Renault est pour la hausse des salaires !

    Ghosn est connu pour s’opposer chaque année aux AGS mais cela n’empêche pas que nous sachions qu’il est, pour lui-même, favorable aux hausses : 6,4 millions d’€ de stocks options s’ajoutant cette année aux 7,3 millions d’€ de salaire, plus 9 milliards d’€ et l’équivalent de la part de Mitsubishi probablement, cela fait environ 30 millions d’€ par an, à comparer aux 320.000 francs de l’ancien PDG Lévy à la fin des années 1980. Et ce dernier était très bien payé !

  • Coluche se marre…

    Renault Communication Etablissements IDF nous informe que nous devrions être bénévoles pour financer les restos du cœur ! Fantastique : le trust qui accumule des milliards en supprimant des emplois, en bloquant des salaires, en précarisant les salariés, qui récupère des sommes folles d’aide de l’Etat, c’est-à-dire de nos impôts, se permet de nous dire à nous de payer pour la misère en France ! Ceux qui voulaient le faire n’ont pas attendu que Ghosn, le plein aux as, nous le disent !!!

  • Quand le patron de Renault calcule lui-même nos augmentations...

    Selon la direction, nous aurions touché entre 3,2 et 4,1% d’augmentation de salaires. Pour nous, évidemment, nous estimons que c’est zéro puisque les primes sont à la tête du client et ne remplacent pas les augmentations générales. Mais mettre les primes plus la part dans la mutuelle Renault pour trouver des augmentations là où il n’y en avait pas, c’est carrément de la provocation. Au fait, le patron a tort : nous avons sûrement été augmentés de 20%, en comptant les cotisations sociales patronales, les impôts que paie Renault pour faire fonctionner l’usine pour notre seul bien, les taxes, les subventions au CE et on en passe… On devrait nous cotiser pour ce mendiant de Ghosn !!!

  • Un autre calcul, celui du rapport de forces

    La CGT nous propose un autre calcul, bien plus parlant ! Vous divisez par quatre les augmentations qu’on touchait en 2012 et vous avez celles de 2016. Et ce syndicat nous proposait de signer une pétition pour « mettre la question des salaires à l’ordre du jour ». Elle est mise mais cette action syndicale ne suffit pas à développer le rapport de forces nécessaire bien entendu. C’est à nous, salariés, de décider que : trop peu, ça suffit !

  • Ça bosse fort en Turquie !

    Récemment, sur Déclic, la direction s’autofélicitait des bons résultats de l’usine Turque de BURSA. Lors d’une "sauterie" officielle, le directeur de l’usine a remercié tous les salariés pour leurs efforts. Mais il ne faut pas oublier que de nombreux salariés ont été remerciés (cette fois dans le sens "licenciés") pour fait de grève ! Pas un mot là-dessus dans Déclic ou dans une autre "com", comme quoi censure rime toujours avec dictature !

  • Cocus… et contents

    Le 06/02, la CFE-CGC a sorti un tract sur le « bilan de campagne de révision des Rémunérations 2016 », ou, après les chiffres et camemberts officiels, dans la conclusion, cette organisation, soi-disant représentative des salariés, déclare ce bilan "globalement" conforme aux conclusions de nos négociations 2015 contenues dans l’accord validé le 02 /03/2016. AGS à 0% : la CFECGC est contente du moment que c’est conforme à ce qu’elle a signé !!

  • Pour la deuxième année d’affilée, Renault affiche des ventes et des profits records. Une réussite stratégique pour Carlos Ghosn, qui fixe maintenant un nouveau cap : passer de 50 à 70 milliards de ventes annuelles.

    Avec à la base un record des blocages de salaires et de la précarisation des emplois...

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