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La lutte des classes ne prend pas de vacances !!!

jeudi 4 août 2016, par Robert Paris

La lutte des classes ne prend pas de vacances !!!

Du côté patronal, nul besoin de démontrer que l’offensive contre les travailleurs, appuyée fermement par le gouvernement du parti socialiste et des verts, bat son plein. Il suffit de voir qu’on annonce maintenant 5000 suppressions d’emplois dans le seul trust SFR avec comme seule réaction syndicale une déclaration selon laquelle les syndicats se disent déçus et dégoûtés ! Ces soi-disant représentants des travailleurs se disent "trahis" par les patrons ! Car ces bureaucraties syndicales avaient cru sur parole les déclarations des patrons et du gouvernement et ce sont les mensonges patronaux comme ceux que diffusaient ces confédérations syndicales parmi les travailleurs qui retombent du haut de leurs illusions !

Certes, l’annonce faite au début des vacances ne peut permettre une réaction immédiate d’ampleur mais rien dans les discours syndicaux ne montre la volonté de s’adresser à l’ensemble des travailleurs afin de riposter. Car une telle annonce est une épée de Damoclès qui pèse sur l’ensemble des travailleurs. Chacun sait que, si une telle vague de licenciements – les prétendus « départs volontaires » ne pouvant pas s’élever 5000 soit un emploi sur trois ! – passe comme une lettre à la poste ou avec seulement une réaction habituelle des syndicats, c’est-à-dire une lutte des seuls SFR le dos au mur, cela signifie la porte ouverte à une attaque patronale d’ampleur. Tous les travailleurs sont en effet concernés et pas les seuls salariés de SFR !

Bien des éléments montrent que de nombreuses grandes entreprises comme SFR se préparent à des plans massifs de licenciements. C’est le cas de l’ensemble des établissements bancaires dont le dernier « crash test » (simulation de résistance financière en cas de krach) a démontré la grande fragilité. C’est le cas des entreprises automobiles Renault qui dorénavant sont la dernière roue du carrosse d’un trust multinational centré sur Nissan et Mitsubishi. C’est le cas des trusts du nucléaire et notamment d’Areva et EDF en plein effondrement découlant de la catastrophe de Fukushima et de celle des centrales françaises parvenues à une fin de vie dangereuse alors que les nouvelles sont des financements hasardeux et ruineux. C’est encore le cas de l’industrie pharmaceutique, comme Sanofi l’a encore démontré, toujours prête à faire peser sur les travailleurs toute perte de rentabilité.

Au moment où l’ensemble du monde capitaliste se prépare à une tempête de grande ampleur de la prochaine crise financière, et où tout le navire amène la voilure et entend faire de l’emploi supprimé le moyen de diminuer les risques financiers, l’annonce du patron de SFR sonne comme une trompette de combat contre l’ensemble de la classe ouvrière. La prétention du gouvernement de « revoir la copie » et de réétudier le plan patronal ainsi que sa justification n’est là que pour détourner une vélléité syndicale extrêmement faible.

Le dernier combat des travailleurs d’Air France contre les plans patronaux de réductions des salaires, des repos, des conditions de travail continue d’être mené séparément par les syndicats : d’un côté les pilotes, de l’autre les hôtesses et steward par exemple. Quant à la lutte contre les licenciements, elle a surtout été marquée par l’arrestation de quelques travailleurs radicaux, suite à un épisode juste un peu chaud contre un DRH présenté par le camp patronal comme du « terrorisme » et qui ont été violemment attaqués par la bourgeoisie sans être sérieusement défendus par les travailleurs et les syndicats qui prétendent les représenter.

Du coup, le patron d’Air France se sent les coudées franches pour annoncer au moins 2900 suppressions d’emplois et, si son opération marche, en préparer des milliers d’autres…

Dans le même temps, le gouvernement supprime des milliers d’emplois dans tous les services publics, notamment en ne remplaçant pas les départs, en cessant quasiment d’embaucher y compris à l’université, dans la recherche, à La Poste, à l’hôpital public ou à la SNCF, détruisant ainsi la qualité et la quantité du service public, et dégradant massivement les conditions de travail des personnels. Tous les plans de restriction et d’austérité dans les services publics ayant atteint leurs objectifs, il est logique que les dirigeants de ces établissements publics ou semi-publics s’orientent désormais vers des suppressions directes d’emplois, c’est-à-dire vers des licenciements. C’est d’autant plus facile que les emplois de fonctionnaires y sont devenus minoritaires.

Il est remarquable que dans le même temps, le gouvernement trouve les moyens de multiplier les embauches de policiers, de militaires, de forces spéciales, de services secrets, de mobiliser en permance ces forces de répression sous prétexte d’antiterrorisme (alors que ces forces ne sont jamais intervenues dans aucun attentat), de constituer des forces armées supplétives massives avec la réserve opérationnelle et la garde nationale, de multiplier les interventions massives des forces armées sur le territoire comme dans des interventions armées à l’étranger qui ne cessent de se multiplier.

La raison de cette vague massive de suppressions d’emplois n’est pas l’arrivée d’une nouvelle récession, étant donné qu’une véritable reprise économique n’a jamais eu lieu après la crise de 2007-2008, les classes dirigeantes du monde et d’abord des USA ayant décidé qu’il n’était pas possible cette fois de laisser chuter les trusts et les banques en faillite. La crise a donc été empêché à coups de finances publiques des Etats et des banques centrales et elle l’a toujours été depuis cette période. Plus de possibilité de faillites des plus grandes entreprises signale qu’il n’y a plus de ressort économique au monde capitaliste : plus de développement porté par la dynamique des investissements productifs privés, pas même dans les derniers secteurs actifs comme l’informatique, pas même dans les derniers pays capitalistes à être dynamiques comme la Chine, l’Inde ou le Brésil, tous en chute…

Ce n’est une hausse massive provisoire du chômage qui se profile mais une hausse durable car le capitalisme ne dispose plus d’un système actif et vivant capable d’absorber le chômage. Les possesseurs de capitaux sont les premiers à n’avoir aucune confiance dans leur système pour la période qui vient. Tous annoncent une chute irrémédiable qu’ils situent en 2017 et estiment qu’elle sera pire que celle de 2007-2008.

Dans ces conditions, les travailleurs ont tout intérêt à ne pas attacher leurs espoirs dans cet ancien système d’exploitation à l’agonie ni dans les défenseurs de ce système, ses défenseurs réformistes, ceux des partis de la gauche de gouvernement ou ceux des appareils bureaucratiques des syndicats.

Dans la lutte qui vient, il conviendra que se développe la force autonome de la classe ouvrière par le moyen des assemblées générales interprofessionnelles, par le moyen des comités de mobilisation, des comités de grève, des conseils de travailleurs des entreprises et des quartiers populaires, véritable contestation du pouvoir patronal sur la société et sur l’Etat.

Il ne s’agit pas de se battre isolément, site par site, entreprise par entreprise, mais au contraire de développer une lutte de classe, une lutte consciente des intérêts collectifs défendus qui sont aussi l’intérêt de tous les milieux populaires.

Messages

  • Selon un récent sondage réalisé par ODOXA, 70% des français sont conscients de la lutte des classes. 5 points de plus qu’en 2013.

    Les médias de l’oligarchie capitaliste, de TF1 de Bouygues au Monde de Pigasse/Niel en passant par Europe 1 de Lagardère ont beau répéter en boucle – reprenant les mots de Cahuzac – que la lutte des classes n’existe pas, qu’elle est dépassée – les travailleurs n’y croient pas.

  • La collaboration de classes non plus ne prend pas de vacances !!!

    Après de longues et difficiles négociations, SFR et certains syndicats ont fini par trouver un terrain d’entente et ils ont ainsi convenu d’un accord portant sur le plan de départs volontaires envisagé par l’opérateur. 5 000 salariés sont concernés, soit environ un tiers des effectifs de l’entreprise.

    Le PDG Patrick Drahi va donc pouvoir sabrer le champagne.

    Et les autres patrons aussi : c’est la porte ouverte à une vague de licenciements !!!!

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