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L’auto-organisation des travailleurs, une base indispensable de la lutte des classes et du communisme

jeudi 23 septembre 2010, par Robert Paris

.......LA GREVE........

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Tract du comité de grève des ouvriers de Renault en grève en 1947

TRAVAILLEURS DE LA METALLURGIE DE LA REGION PARISIENNE

Les Ouvriers des Usines Renault en Grève s’adressent à vous,

DEPUIS LE MARDI 29 AVRIL NOTRE GREVE A PRIS UN CARACTERE GENERAL

Déjà, depuis plusieurs semaines, des grèves partielles réclamant un rajustement des salaires avaient éclaté dans l’usine. Car avec un salaire de 42 francs pour un O.S. face à la montée incessante du coût de la vie, aucun d’entre nous ne peut joindre les deux bouts. C’est pourquoi le vendredi 25 avril, les départements 6 et 18 se mettant en grève, un comité de grève, élu en assemblée générale à la presque unanimité, a été mandaté de mener la lutte pour 10 frs. d’augmentation de l’heure sur le taux de base

Paiement des heures de grève.

Le Comité de grève, pour mener cette lutte qui intéresse tous les travailleurs, a fait immédiatement appel à toutes les usines Renault. Et malgré l’opposition de la Direction syndicale officielle, les travailleurs, organisés ou non, et quelle que soit leur appartenance aux différentes organisations syndicales ou politiques, ont été UNANIMES pour adopter nos revendications.

Mandatés pour exposer nos revendications à la direction patronale, celle-ci, en la personne de M. Lefaucheux, a refusé de nous recevoir et a traité la délégation ouvrière avec le plus grand mépris. M. Lefaucheux bafoue le droit le plus élémentaire des ouvriers d’élire librement leurs représentants. Il veut nous imposer ceux qui dans le passé l’ont aidé dans son action anti-ouvrière et avec lesquels il espère, mais en vain, s’arranger, pour nous berner une fois de plus.

QUE REPRÉSENTENT LES 10 FRANCS ?

Devant notre action décidée, le patronat et la direction syndicale opposent à notre revendication des 10 francs une augmentation de la prime à la production. Mais le système des primes au rendement, tout ouvrier le sait, c’est la surexploitation de la force de travail de l’ouvrier et ne présente aucune garantie du point de vue salaire.

Jusqu’à présent, la politique patronale a toujours été de nous faire courir après les prix à l’aide de petites satisfactions partielles pour calmer notre mécontentement. Notre revendication actuelle, qui est celle du minimum vital, c’est-à-dire, pour nous limiter au chiffre de la C.G.T., de 7.000 francs par mois, 10 francs d’augmentation sur le taux de base pour 40 heures de travail, doit mettre fin une fois pour toutes à cet état de choses. Car l’augmentation que nous réclamons doit être garantie par son adaptation constante aux indices des prix en fonction de ce qu’il nous fait acheter pour vivre sans mettre en danger notre santé, Nous voulons L’ECHELLE MOBILE DES SALAIRES.

Cette revendication, la C.G.T. elle-même l’avait mise en avant au mois de décembre (salaire minimum vital calculé selon l’indice des prix). Mais la direction de la C.G.T. l’a abandonnée, cependant que, malgré les heures supplémentaires et la cadence toujours plus vive, malgré les promesses sur l’augmentation du pouvoir d’achat au fur et à mesure de l’augmentation de la production, et celles sur la baisse des prix, plus nous travaillons, moins nous gagnons et moins nous pouvons manger. (Dans notre usine la production a augmenté de 150% tandis que le salaire réel a continuellement baissé).

Toute la classe ouvrière se trouve dans la même situation. C’est pourquoi notre direction patronale n’a pu que recourir à un subterfuge, en prétextant qu’elle était en déficit et que c’est la politique gouvernementale qui s’oppose à l’augmentation des salaires.

A cela nous répondons que ni le prétendu déficit, ni la politique gouvernementale n’ont empêché M. Lefaucheux de trouver l’argent pour payer une augmentation de 30% sur les produits sidérurgiques.

Mais si le patronat trouve le moyen d’obtenir l’autorisation du gouvernement pour verser une augmentation de 30% aux potentats milliardaires de la sidérurgie, comme il trouve en général toujours l’autorisation du gouvernement pour toutes ses manœuvres contre les ouvriers et les consommateurs devant notre pression unanime sur le patronat nous verrons le gouvernement s’incliner devant la classe ouvrière unanime dans ses revendications, comme il a dû le faire en juin 1936.

NOUS VAINCRONS

On nous présente souvent la puissance des trusts comme un épouvantail qui doit toujours nous écraser. Mais la classe ouvrière, unie dans la défense de ses revendications, n’est-elle pas plus puissante qu’un trust ? Nous avons le monopole de la force travail, sans laquelle ces messieurs ne peuvent plus récolter des bénéfices.

La revendication que nous formulons est une revendication générale qui intéresse tous les ouvriers.

Camarades, nous faisons appel à vous parce que vous êtes dans la même situation que nous et que personne ne peut se résigner à la situation actuelle. Par conséquent, puisque la lutte est inévitable et nécessaire, il faut que nous nous mettions tous ensemble en mouvement, car seule l’union de tous les travailleurs assurera la victoire pour tous. Les sacrifices terribles que nous avons supportés pendant des années, la lutte que nous avons menée depuis 1934 contre le patronat sont un gage que les travailleurs ne se résigneront pas.

Déjà la Section syndicale de l’usine Alsthom nous a envoyé un message de solidarité morale et pratique des ouvriers de leur usine avec nous.

Camarades, nous sommes tous d’accord pour lutter pour ne pas supporter les frais d’un capitalisme qui nous écrase dans la misère, tandis que d’un autre côté une poignée de milliardaires qui ont réalisé des énormes profits continuent comme auparavant à s’enrichir.

Jusqu’à maintenant notre action a été empêchée par ceux qui, tout en se disant nos dirigeants, non seulement ne nous défendent pas, mais encore s’opposent à notre lutte, soit parce qu’ils ont été les complices des patrons, soit parce que n’ayant pas confiance en eux-mêmes, ils ont adopté l’attitude néfaste de l’attentisme.

C’est à nous qu’il appartient de défendre nous-mêmes nos revendications. Nous avons dû vaincre 1es mêmes difficultés que vous connaissez. Mais notre exemple vous prouve que ces difficultés peuvent être surmontées : les ouvriers de notre usine ont élu dans la lutte, directement de leur sein, des délégués avec mandat de faire aboutir leurs revendications. La classe ouvrière est riche d’hommes qui se révèleront dans l’action et qui, même s’ils manquent d’expérience au début, peuvent vite, avec l’appui de tous, se corriger dans l’action.

Voilà, camarades, ce que nous avons à vous dire, voilà quelle est la vérité, et vous saurez faire justice de toute la campagne de calomnies qui est l’arme de la division.

Notre usine a commencé le mouvement. Nous appelons tous nos camarades de la métallurgie, tous les ouvriers de la Région parisienne, à se joindre à nous. Faisons pour nous-mêmes, ne fût-ce qu’une partie des sacrifices que nous obligent à faire tous les jours les patrons pour leur profit et nous vaincrons.

VIVENT LES 10 FRANCS !

VIVE LE MINIMUM VITAL GARANTI PAR L’ECHELLE MOBILE !

VIVE LA SOLIDARITE DE LA CLASSE OUVRIERE UNIE DANS SES REVENDICATIONS !

Le Comité de grève général des Usines Renault

30 avril 1947.

Les ouvriers de l’Entreprise de Presse Réaumur, de tout cœur avec les grévistes des métaux (Régie Renault), leur adressent leur salut fraternel et sont heureux de leur signaler que les TYPOGRAPHES, ROTATIVISTES, IMPRIMEURS, ROGNEURS et MANOEUVRES ont spontanément abandonné leur salaire pour l’exécution de ce travail.

suite à venir ...

Messages

  • Ingénieurs, techniciens, P1,P2,P3, OS,OP,ou agents de production, nous sommes tous la classe ouvrière dans notre condition de base dans l’entreprise ; entreprise qui n’est rien d’autre qu’un centre de profit comme le disait Daniel Guérin dans son livre Fascisme et grand capital, et nos patrons sont les premiers à nous le rappeler. Cette article de la Dèpêche du midi est là pour l’illustrer.

    Blagnac. Le coup de gueule des ingénieurs sous-traitants

    Bruno Raschetti, délégué CFDT (premier plan à droite), et d’autres syndicalistes et salariés hier devant la cour d’appel. Photo DDM, Thierry Bordas On peut être ingénieur et être exploité. C’est en substance ce que dénonce Bruno Raschetti, le délégué CFDT d’Altran Sud-ouest. En matière de sous-traitance, la matière grise aussi, à l’instar de la main-d’œuvre manuelle, se loue. Altran fournit précisément des ingénieurs aux sociétés qui le lui demandent, c’est-à-dire, à Toulouse, principalement celles de l’aéronautique. Basé à Blagnac, Altran Sud-ouest emploie un bon millier de personnes dont l’essentiel travaille pour Airbus et ses sociétés périphériques.

    Ces ingénieurs sous-traitants sont remontés contre leur direction qu’ils accusent de contrevenir à la convention collective. « Altran ne respecte pas les salaires minima légaux pour ses ingénieurs », affirme Bruno Raschetti.

    sous-traitance généralisée
    Le contentieux n’est pas nouveau. Depuis un an et demi, il a même largement prospéré. « Puisqu’on ne peut pas s’entendre dans les instances internes, nous avons assigné la direction », poursuit le syndicaliste. La première manche s’est jouée en octobre 2008, en référé, devant le tribunal de grande instance de Toulouse. Et elle a tourné à la défaveur des salariés qui ont été déboutés. La seconde manche s’est déroulée hier, en appel.

    L’enjeu est de taille. D’abord parce que les ingénieurs sous-traitants sont nombreux dans cette entreprise comme dans d’autres. Le recours à la sous-traitance, dans ce domaine aussi, s’est généralisé. Hier, un salarié d’une autre entreprise est par exemple venu assister à l’audience.

    Corollaire : l’enjeu financier. La différence entre le salaire payé et le salaire revendiqué va jusqu’à 800 €, indique Bruno Raschetti. L’action en référé pourrait être suivie d’une action sur le fond devant les prud’hommes. « Plus d’une centaine de dossiers sont prêts », avertit le délégué CFDT. Les autres syndicats d’Altran, FO et la CGT, sont associés à cette démarche.

    De son côté, le directeur des relations sociales France, présent hier à la cour d’appel, n’a pas souhaité faire de commentaire, de même que la direction régionale qui n’a pas répondu à notre appel. La décision a été mise en délibéré au 29 avril.

  • Freescale (ex-Motorola)-Toulouse : grève en production

    Lundi 7 septembre, près de 300 travailleurs ont décidé de se mettre en grève, pour obtenir des indemnités de départ conséquentes, suite à la décision de fermeture des secteurs de production de Freescale fin 2011.

    C’est en avril dernier que les dirigeants du groupe avaient annoncé ce mauvais coup. Il s’agit de 800 licenciements sur un effectif de 1 700 personnes. Quant au secteur téléphonie qui devait disparaître fin 2009, finalement les 230 licenciements auraient lieu fin octobre.

    C’est dans ce climat que la direction avait autorisé jusqu’à présent les assemblées générales hebdomadaires (sur chaque secteur et sur le site). Cet été, devant le refus répété de discuter des revendications des salariés sur les primes de départ, ceux de la production avaient prévu de se mettre en grève à la rentrée, malgré le lâchage de FO, de l’UNSA et de la CGC.

    La grève a donc été décidée le 7 septembre par 256 travailleurs sur les 300 présents. L’équipe de nuit a suivi le mouvement avec plus de 90 % des 70 présents. Ils ont quitté l’usine pour se retrouver mardi 8 septembre à 10 heures avec les deux équipes de jour et les deux équipes de week-end.

    Cette assemblée générale a regroupé 200 travailleurs des cinq équipes de production. Elle a élu un comité de grève de 30 membres, où se sont inscrits également des militants de l’intersyndicale CGT-CFDT-CFTC. Il a aussi été décidé de rejoindre ceux de Molex, le mercredi 9 septembre, pour la manifestation interprofessionnelle appelée par la CGT de Haute-Garonne.

    La revendication mise en avant concerne les indemnités de départ. Avant l’été, il était question de 150 000 euros, plus deux mois de salaire par année d’ancienneté, plus six mois de salaire de carence. Pour l’instant, les grévistes réclament de la direction qu’elle fasse ses propositions en la matière. Ils savent que Freescale a les moyens de payer. Stephen Schwarzman, le patron de Blackstone, le principal fonds d’investissement qui a racheté Freescale en 2006, est le patron le mieux payé des États-Unis avec... 702 millions de dollars l’an dernier. Et les travailleurs n’ont pas oublié que les dirigeants du trust avaient ponctionné 102 millions d’euros de dividendes sur les comptes de Freescale France en 2007, et encore 182 millions en 2008.

    Ils ont raison de réclamer que les licencieurs passent à la caisse.

  • Grèvistes de Freescale, votre grève ne doit pas être bradée par quiconque : tous les travailleurs doivent s’organiser eux mêmes pour diriger leur mouvement, aller vers les autres salariés, publique ou privé, chomeurs et précaires.

    Freescale (électronique) : 8e jour de grève à Toulouse, durcissement en vue

    AFP | 14-09-09

    Une assemblée générale du personnel de l’usine Freescale (composants électroniques), regroupant essentiellement les ouvriers de production, a reconduit lundi après-midi la grève déclenchée il y a une semaine contre les licenciements, a-t-on appris auprès du syndicat CGT.
    Le mouvement déclenché à l’initiative de la CGT, la CFDT et la CFTC, mais sans FO, UNSA et CFE-CGC majoritaires chez les cadres, devrait se durcir dans les prochains jours pour exiger "une indemnité de préjudice à un niveau décent", a indiqué à l’AFP Eric Hirson (CGT) au nom du comité de grève.

    Le comité de grève qui laisse entrer jusqu’ici les camions, pourrait restreindre chaque jour un peu plus les entrées (sous-traitants, nourriture, poubelles).

    Depuis une semaine, les non-grévistes entrent à pied dans l’usine, sans leur voiture "pour éviter que la direction ne tente de livrer clandestinement des composants", explique le syndicaliste.

    La direction a annoncé fin avril un plan de fermeture en 2011 de la fabrication, qui compte 800 personnes, et se séparera dans les prochaines semaines de son activité téléphonie (230 emplois).

    "Les syndicats non-grévistes attendent que la direction fasse des propositions en octobre, notamment concernant les seniors, tandis que nous demandons dès maintenant des propositions précises sur l’indemnisation du préjudice causé par les licenciements" a expliqué M. Hirson.

    "75% des ouvriers sont en grève, l’unité de production qui travaille principalement pour l’automobile est paralysée", selon le représentant du comité de grève.

    Les grévistes espèrent organiser d’ici une semaine environ une "manifestation interpofessionnelle avec des salariés d’autres entreprises menacées, telle Molex vouée à la fermeture par son actionnaire américain ou TDF (ex-Télédiffusion de France) en grève contre un plan de réduction de 25% des effectifs", a précisé Eric Hirson.

    Des salariés de TDF assistaient à l’AG lundi. "Nous avons le même actionnaire que Freescale, Texas Pacific Group (TPG), ce sont les mêmes méthodes, ils achètent par endettement puis cassent l’entreprise pour des raisons purement financières", a expliqué à l’AFP Laurent Alloing, délégué CGT de TDF.

  • Karl Marx (1848) :

    "A côté du nouveau gouvernement officiel, les travailleurs doivent créer leurs propres gouvernements ouvriers révolutionnaires, soit sous la forme de conseils ou de présidences de communes, soit sous la forme de clubs ou de comités ouvriers, afin que non seulement les gouvernement démocratiques bourgeois perdent immédiatement tout moyen d’action sur les ouvriers, mais encore qu’ils se voient dès le début surveillés et menacés par des autorités derrière lesquelles se dresse toute la masse des ouvriers."

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