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Edito –Où en est le mouvement contre la loi El Khomri ?

mardi 19 avril 2016, par Robert Paris

Edito –Où en est le mouvement contre la loi El Khomri ? Dans l’impasse du fait de ses dirigeants syndicaux, politiques et associatifs !

Syndicats, gauche du PS, front de gauche, extrême gauche, dirigeants associatifs de toutes sortes des « indignés », tous essaient de faire croire que la lutte serait bien engagée et qu’elle peut gagner de cette manière (gagner signifiant pour eux uniquement retirer la loi El Khomri et pas les lois précédentes ni suivantes, pas la loi d’urgence qui permet de réprimer violemment les travailleurs et les jeunes !) et même qu’elle aurait engrangé de premiers succès. En réalité, pendant que tout le monde est fixé sur la loi El Khomri, le gouvernement fait passer d’autres lois antisociales ; comme la loi Hirsch à l’hôpital public ou la loi Pépy à la SNCF, des lois qui passent en silence et dont personne ne parle ou bien qu’on isole, comme la loi Pépy, alors qu’elles s’emmanchent exactement dans la même logique antisociale que la loi El Khomri… Et le gouvernement ne retire même pas sa loi sur laquelle les organisations ont fixé l’objectif unique du mouvement !! Et tout cela face à un gouvernement faible, impopulaire dans cette loi, pas du tout soutenu par l’opinion publique. Comment un tel échec retentissant peut-il être le produit d’une large mobilisation de la jeunesse et de journées syndicales plutôt réussies ? Les organisations précitées se gardent d’expliquer comment un tel gouvernement faible peut se comporter à l’égard du mouvement comme un gouvernement fort !

Alors que cette fameuse direction des luttes fait comme si on était en train de battre le gouvernement, la casse continue : réforme des minima sociaux, réforme des marchés publics, réforme fiscale, réforme du collège, réforme de la magistrature, réforme Eckert, réforme de la SNCF, réforme de l’hôpital public, réforme égalité et citoyenneté, réforme territoriale, etc., toutes occasions pour développer l’austérité, la destruction des services publics, des suppressions d’emplois de fonctionnaires, des aides aux capitalistes et aux banquiers, de l’austérité, de la casse des droits sociaux et on en passe…

Et tout cela passe dans le plus grand silence puisqu’on ne parle que de la loi El Khomri ! Qui a relevé que ce gouvernement affaibli a adopté sans réaction sérieuse la privatisation de la SNCF, la casse de l’hôpital public et de ses personnels, la casse de EDF, de Areva, de radio France, de France Televisions, la privatisation du recouvrement de l’impôt, de l’examen du permis de conduire, le développement de l’Etat policier, et on en passe… Certes, les syndicats se proposent de protester séparément contre la loi Pépy le 26 avril mais pourquoi séparer cette attaque des autres ? Est-ce que le fait, pour les syndicats, d’avoir séparé la loi Hirsch n’a pas mené le mouvement contre elle à l’échec ? Peut-on lutter contre une attaque d’ensemble en séparant et en isolant ses différents éléments ?

Il a suffi d’un mois de « mobilisations » pour faire en sorte qu’une révolte sociale générale soit enterrée, enfoncée dans l’impasse, sans perspective.

Selon un rythme bien connu lors des luttes cheminotes, hospitalières, des retraites et autres, les directions syndicales ont appelé à des journées d’action les 17 mars, 24 mars, 31 mars, maintenant le 9 avril et encore le 28 avril, bientôt le 1er mai... Journées soi-disant unifiantes durant lesquelles rien n’est pour unir et organiser… Les entreprises en lutte sont appelées à se mettre en grève d’autres jours que lors des journées d’action et restent isolées…

Pourtant ce que révélait la révolte de la jeunesse ne pouvait qu’être une grande avancée : un rejet de l’Etat au service des patrons, un rejet de la répression de l’Etat d’urgence, un rejet de l’opposition entre jeunes et salariés, un refus d’un avenir de précarité et de misère, un rejet de la gauche gouvernementale autant que de la droite, de l’extrême droite et du patronat… Faire de tout cela un séparation entre jeunes et salariés, un boulevard pour de nouvelles fausses réformes du gouvernement, il fallait y parvenir et les faux leaders des luttes y sont parvenus. Voyons comment…

Le 9 mars, on pouvait croire que la loi El Khomri était en train d’unir contre elle la jeunesse et les travailleurs aux côtés des syndicats à la fois contre le patronat et le gouvernement. Pourtant, dès ce premier jour, le mouvement était déjà englué dans la duperie de ses prétendus dirigeants : les centrales syndicales avaient certes fait croire qu’elles étaient à fond dans le mouvement initié par la jeunesse, avaient posé toutes des préavis de grève pour cette journée nationale mais aucune n’y appelait en réalité dans les entreprises, aucun tract ne demandait aux travailleurs de faire grève, ni dans le privé ni dans le public, pour éviter une jonction entre travailleurs et jeunes, pour éviter aussi le démarrage d’un mouvement qui pourrait ensuite être incontrôlable et plus canalisable par les organisations réformistes. Au moment même où plus de 70% de la population soutenait les syndicats en lutte contre la loi El Khomri, ces derniers n’étaient nullement en lutte. Ils accompagnaient seulement les jeunes dans la rue, avec modération, et en disant à leurs militants et aux travailleurs que ce n’était pas la peine de tout miser sur le 9 mars puisque c’était seulement une journée de la jeunesse et que tous les syndicats avaient décidé, avant le 9, que ce n’est que le … 31 que les syndicats allaient mobiliser !!!

Et ce n’était encore là qu’une des manœuvres d’une stratégie bien huilée des appareils syndicaux ! Tout d’abord, il y avait les déclarations claires et nettes des syndicats de la SNCF et de la RATP qui appelaient par hasard à la grève le 9 mars. Les syndicats précisaient, pour tous ceux qui y auraient vu une convergence, que ces mouvements n’avaient rien à voir les uns avec les autres. A la RATP, cela avait même suffi à démobiliser complètement les syndicats. A la SNCF, on précisait que la lutte contre la loi El Khomri n’était pas la lutte contre la « loi Pépy ». Cette dernière était présentée aux cheminots contre une lutte de longue haleine qui allait se décliner en de nombreuses journées d’action. Inutile donc de se mobiliser tout de suite.

Pas question pour aucune centrale syndicale d’envisager des assemblées sur les lieux de travail début mars, ni de discuter de la nécessité d’une grève générale, encore moins de tâcher de mettre en place des assemblées interprofessionnelles alors que la mobilisation ne pouvait qu’être interprofessionnelle ! Pourtant, les salariés du public et du privé s’estimaient également concernés par cette attaque et affirmaient majoritairement soutenir le mouvement. Mais pas de démarrage d’un mouvement quelconque pour les centrales jusqu’à… la fin mars !!!!

La population laborieuse et la jeunesse soutenaient les syndicats contre le gouvernement au moment même où des mêmes syndicats nationaux n’étaient nullement décidés à entrer sérieusement en lutte contre un gouvernement Hollande qu’elles avaient appelé comme sauveur face à Sarkozy et qu’elles n’avaient jamais sérieusement combattu quand Hollande avait attaqué lui aussi les retraites, quand il avait fait cadeau de leurs impôts aux patrons, quand il avait engagé des guerres tous azimuts, ni quand il mettait en place l’Etat policier…

Pourquoi les centrales bureaucratiques considéraient le 9 mars comme un soutien à la jeunesse et pas comme une journée de grève ? Motus ! Pourquoi une suite presque un mois plus tard ? Motus ! Pourquoi isoler la lutte des cheminots de celle sur la loi El Khomri ? Motus ! Pourquoi isoler la lutte des personnels de l’Hôpital public directement menacés par le projet Hirsch ? Encore motus ! Silence complet sur toutes ces questions de la part de tous ceux qui vont s’autoproclamer dirigeants du mouvement contre la loi El Khomri, qu’il s’agisse de dirigeants syndicaux, de dirigeants politiques ou associatifs ! Tous sont complices de la tromperie des luttes sociales qui les mènent les unes après les autres dans le mur sans qu’aucune leçon n’en soit jamais tirée…

Et, pendant que toute la lutte sociale en France est présentée comme une lutte seulement contre la loi El Khomri, les attaques autres que cette loi se multiplient, que ce soient par d’autres lois, par des patrons du secteur public comme Hirsch ou Pépy, ou par des patrons privés. C’est même à une offensive générale du patronat et du gouvernement à laquelle on assiste, alors que le gouvernement fait mine de rétropédaler sur la loi El Khomri, fait semblant de tenir compte du rapport de forces, crédite ainsi les organisateurs du mouvement, sans jamais leur céder par contre réellement…

Le fait que le gouvernement n’est pas dupe des efforts des centrales syndicales pour le contrer est démontré par la nomination, en plein mouvement, de deux dirigeants syndicaux à des postes d’Etat par ce gouvernement : l’ex secrétaire général de la CGT, un proche de l’actuel dirigeant de la CGT, et un responsable FO, proche du responsable actuel de FO, accèdent ainsi à des postes de hauts fonctionnaires d’Etat. Un message clair que le gouvernement remercie les dirigeants syndicaux de leur soutien… au moment même où tous les dirigeants du mouvement contre la loi El Khomri se gardent de relever le double langage syndical !!!

Pendant ce temps, ces mêmes dirigeants syndicaux continuaient à mener séparément des luttes dans les hôpitaux, à la SNCF, à La Poste, à EDF, à Total, à Areva, pour les salaires des fonctionnaires, etc., des luttes isolées les unes des autres, avec des journées d’action bien prévues d’autres jours que la mobilisation contre la loi El Khomri pour éviter tout risque de convergence et toute émergence d’un réel mouvement social explosif, pourtant le seul moyen de donner un coup d’arrêt à l’attaque antisociale…

Il est devenu plus clair aux yeux de la jeunesse, même si les fédérations syndicales lycéennes et étudiantes le cacher autant que possible, que les jeunes ne pouvaient pas compter sur les dirigeants syndicaux et même qu’il fallait qu’ils tâchent par eux-mêmes de construire la liaison avec les travailleurs.

C’est à ce moment-là que les associations comme Attac, DAL, et autres mouvements du type « indignés » soutenus par les média ont trouvé un nouveau dérivatif à l’explosion sociale : #NuitDebout ! Il s’est agi de prendre le relai des syndicats pour encadrer les révoltés en évitant toute contestation des limites imposées par les centrales syndicales et même toute discussion sur ce thème et également toute convergence en dehors des nuits dans les rues et les places…

Jamais ces associatifs, soutenus par l’extrême gauche et la gauche de la gauche, n’ont cherché à discuter de la manière de déborder le barrage des appareils syndicaux pour que le mouvement gagne la classe ouvrière. Il n’y a jamais eu de tentative de s’adresser en masse aux salariés devant leurs entreprises. Il n’y a même pas eu de critique des stratégies syndicales alors que celles-i recommençait la méthode qui aavit déjà amené dans le mur les mouvement des retraites, le mouvement contre la loi Macron, le mouvement contre le CICE (cadeau au patronat de leurs impôts sans passer par le Panama !), le mouvement contre la privatisation de la SNCF ou encore le mouvement contre la prétendue réforme de l’Hôpital Public par Hirsch et le gouvernement…

Non, « #NuitDebout » ne proposait pas de contester la direction bureaucratique des syndicats ! Ni de réellement pousser plus loin le mouvement contre la loi El Khomri. Ni de l’étendre aux autres secteurs en lutte. Ni de susciter de réelles liaisons entre jeunes et travailleurs. Seulement d’occuper… les manifestants plutôt que d’occuper les entreprises… Il n’était nullement question de créer des comités d’organisation liant les travailleurs et les jeunes, liant public et privé, liant les luttes entre elles. La seule radicalité autorisée par #NuitDebout était le radicalisme verbal sur le travail ou, pour certains, le radicalisme de l’affrontement avec les forces de l’ordre…

Le secrétaire général de la CGT, Martinez, interviewé, déclarait qu’il ne sentait nullement critiqué par le mouvement Nuit Debout et qu’au contraire, il ressentait que celui-ci complétait, sur le terrain politique, l’action des syndicats qui, selon lui, se devait de rester sur un terrain purement syndical…

En somme, les uns et les autres étaient bien d’accord pour jouer au faux radicalisme contre le patronat et le gouvernement pour éviter, surtout, le véritable radicalisme consistant à organiser en comités, en conseils, en assemblées interpro et leur permettre de décider eux-mêmes ainsi des suites du mouvement, en cassant la séparation entre entreprises et jeunes…

Les uns et les autres étaient bien d’accord pour ne pas globaliser l’ensemble des lois scélérates du gouvernement, à ne pas relier le combat contre El Khomri au combat contre l’Etat policier, au combat contre la politique de guerres à outrance, contre la volonté de transformer les jeunes en militaires (« Engagez-vous dans l’armée » annoncent les affiches de Hollande-Valls !), contre la volonté de pousser toute la population contre les Roms, contre les migrants, contre les immigrés, contre les Musulmans, etc…

Loin de montrer que la guerre intérieure et extérieure de Valls-Hollande est le complément de la la guerre antisociale marquée notamment par des lois comme El Khomri, Touraine, Sapin, Cazeneuve et autres, les dirigeants de la lutte se gardent de donner un caractère lutte de classes au mouvement.

Pourtant, cette lutte démontre que la jeunesse comme la classe ouvrière ont conscience qu’il s’agit d’une lutte de classe, que le gouvernement est antisocial car il est du côté du capital.

La limite qui bloque le mouvement est donc à chercher dans l’absence d’auto-organisation des travailleurs. Quand la colère fera réellement sortir de leurs gonds les travailleurs, il est crucial que cela se développe dès le début sous la forme d’organisations indépendantes des travailleurs, n’obéissant qu’à leurs propre décisions et refusant d’être manipulés par les appareils politiques et syndicaux, de la gauche, de la gauche de la gauche et des extrêmes gauches officielles, tous complices des appareils bureaucratiques des syndicats, eux-mêmes liés à l’Etat au service du capital.

Pour que les luttes sortent du train-train qui mène dans le mur, il est vital que les travailleurs se dotent des moyens de s’organiser, de se lier entre entreprises, de discuter et de décider ensemble de leurs objectifs, de leurs moyens et de leurs perspectives. Sans la mise en place d’organisations de base se liant, élisant leurs représentants et prenant elles-mêmes leurs propres décisions, même une lutte radicale et massive ne fera que créditer des appareils syndicaux, politiques et associatifs qui ne représentent nullement une perspective face au capitalisme en pleine déconfiture au point qu’elles sont incapables de reconnaître que ce système d’exploitation n’a plus aucun avenir…

#NuitDebout se charge surtout que l’idée de convergence des luttes ne prenne pas du tout le caractère d’une critique des politiques syndicales et ne mène pas à l’auto-organisation réelle des travailleurs : à des comités de grève, à des assemblées générales réellement souveraines c’est-à-dire dirigées par les salariés eux-mêmes et pas des conseils de salariés, fédérés et coordonnés par de véritables coordinations élues et révocables, que les perspectives du mouvement ne soient pas une réelle remise en cause des prétendues "réformes", c’est-à-dire ne remettent pas en cause le capitalisme et se gardent même d’analyser la cause de toutes ces attaques (l’effondrement du système) ni leur ampleur mondiale, ni encore leur lien avec les guerres et l’état policier d’urgence mondial...

Alors que la réalité politique et sociale est plus que jamais une lutte de classes exacerbée qui devient plus consciente dans les masses populaires, la réalité de la direction du mouvement est plus que jamais à la collaboration de classes ! Il est indispensable de rompre ce piège pour libérer la lutte des ses entraves et ce sera la principale tâche de ceux qui œuvrent vraiment pour la libération du prolétariat…

Des directions bureaucratiques, collaborationnistes et réformistes, ON VAUT MIEUX QUE CA !!!

Messages

  • Si une fraction radicale du mouvement #NuitDebout s’adresse maintenant aux entreprises, cela ne signifie pas qu’il conteste l’isolement programmé par les centrales syndicales, qu’il propose d’autres perspectives au mouvement, ni qu’ils vont lui permettre de réellement rebondir. D’ailleurs, ce n’est pas ces dirigeants réformistes petits bourgeois de #NuitDebout qui peuvent être une perspective alternative pour la classe ouvrière, pour se passer des bureaucraties syndicales réformistes.

  • Ce que dit François Ruffin, réalisateur de "Merci Patron !" de NuitDebout dont il est l’un des initiateurs :


    « Même si on en parle beaucoup, il est frappant de constater que les gens qui occupent la place de la République et d’autres places dans de grandes villes en France ne représentent pas grand monde. Ils appartiennent grosso modo à la même classe que moi, cela dit sans aucun mépris ni jugement : la petite bourgeoisie intellectuelle, à précarité variable. Il ne faut surtout pas en rester là. Le mouvement doit dépasser les seuls centres urbains et essaimer à la périphérie, dans les banlieues, les zones rurales et industrielles, sinon il trouvera vite ses limites. Il faut trouver le moyen de toucher des milieux populaires. Je suis persuadé que l’une des clefs du succès de Merci Patron réside dans cette rencontre entre différentes classes sociales : le journaliste et les Klur, ce couple d’ouvriers au chômage. Dans le film, j’avais d’ailleurs été très attentif à glisser tout un tas de références culturelles très popus afin que tout le monde puisse s’y reconnaître : ça allait du maroilles à La Petite Maison dans la prairie. Maintenant, si on veut que ça bouge vraiment, il va falloir aller les chercher les Klur ! »

  • Sauf, avec les meilleurs volontés du monde, que ce n’est pas la petite bourgeoisie radicale qui peut entraîner la classe ouvrière dans un mouvement ayant de véritables perspectives de classe contre le capitalisme !!!

    Surtout si ce mouvement se garde de critiquer véritablement les organisations syndicales et de proposer aux travailleurs de s’organiser de manière autonome...

  • C’est essentiellement le syndicat SUD, le NPA, les intermittents qui ont organisé l’intervention à Renault Guyancourt. Et encore, celle-ci ne se démarque-t-elle pas des politiques syndicales qui ont éteint le mouvement...

  • Le projet de loi dit El Khomri ne permettra plus aux médecins du travail de témoigner de la réalité de ce qu’il se passe dans les entreprises. Comme s’il fallait faire taire ces gêneurs. Pour faire baisser la fièvre, cassons le thermomètre !

    En l’état du projet de loi, le tertiaire et l’encadrement ne bénéficieront plus de la médecine du travail. Dans son chapitre 5, le projet de loi démantèle en effet la possibilité donnée aux salariés de contacter facilement le médecin du travail et donc de lui signaler leurs problèmes et maladies tels que l’épuisement professionnel, le harcèlement, les risques psycho-sociaux et les effets (pas encore reconnus) de certains produits chimiques : nanomatériaux, pesticides, rayonnements etc.

    • Le projet de loi supprime le premier contact par la suppression de la visite d’embauche.

    • Il met en place un système de suivi qui sera sous l’emprise des directions patronales pour organiser un contact avec les salariés tous les cinq ans, comme le prévoit le rapport Issindou. Dans les faits et compte tenu de la situation, cela désorganisera la médecine du travail et privera l’accès des salariés aux médecins.

    Subrepticement, ce projet de loi transformerait les médecins du travail de veilleurs en pompiers et de protecteurs en contrôleurs :

    • de veilleur en pompier puisque l’accès de tous les salariés au médecin du travail est cassé et détourné ;

    • de protecteur en contrôleur dans la mesure où les médecins du travail ne verront que les sujets à risque pour eux-mêmes mais aussi (et c’est la nouveauté) pour la sécurité des tiers, c’est-à-dire des clients et des passants pour peu qu’ils soient dans l’environnement proche. Or, on ne peut être contrôleur et confident. C’est contradictoire et le Conseil d’État l’a déjà jugé (n° 279632).

  • Manifestation mais pas dans l’entreprise

    Mardi dernier, des militants de NuitDebout manifestaient devant l’entrée de Renault Guyancourt contre le licenciement du salarié prestataire pour cause de mail personnel favorable au film « Merci patron » et à la mobilisation contre la loi El Khomri. Il manquait juste une chose pour rendre cela vraiment sympathique : un appel à débrayage des syndicats contre le licenciement et cela, le mouvement NuitDebout et tous ceux qui gravitent autour ne le dénoncent malheureusement pas… Pourtant, licencier un salarié pour un mail personnel, on n’avait pas encore vu cela et c’est un acte d’agression patronale caractérisé qui méritait une réaction, non ?!!!

  • Des taxis soutiennent le mouvement nuit debout en venant klaxonner autour de la place de la Republique
    https://www.periscope.tv/RemyBuisine/1mrxmLzPOzVJy

    La BAC intervient à Nantes en cours d’AG quand cela discute de grève générale et d’une action de blocage des transports en commun. (à 1H34 d’enregistrement)
    https://soundcloud.com/radiodebout

  • Le Guen a déclaré au nom du PS :

    « On voit à travers NuitDebout les manipulations grossières de l’extrême gauche. »

    Par contre, il ne voit pas dans la politique du gouvernement PS les manipulations du patronat !

  • Selon une stratégie bien huilée des centrales syndicales, la journée nationale de la SNCF est le mardi et la journée nationale contre la loi El Khomri est le jeudi. Diviser pour mieux perdre…

  • Pour la CGT, Macron est le représentant du MEDEF au sein du gouvernement ! Et les autres ? Valls, El Khomri, Sapin ou Cazeneuve, ils sont les représentants de qui ? Des banquiers ? Des financiers ? Des boursicoteurs ? Des capitalistes en tout cas !!!! Et Hollande, Royal, ils sont où ? Pas du côté des travailleurs et même pas de la petite bourgeoisie ! Sans parler de la jeunesse ! Dehors les ministres capitalistes signifie : à bas tout l’Etat bourgeois et vive le pouvoir aux travailleurs organisés en comités !

  • La police a prétendu avoir bloqué les casseurs sur la place de la Nation le premier mai mais la réalité est tout autre. Elle a relâché ensuite tous les casseurs qu’elle avait ainsi bloqués sans s’expliquer là-dessus. La seule explication possible, c’est que la majorité de ces casseurs étaient des provocateurs de la police, chargés de discréditer le mouvement et de démobiliser les jeunes et les manifestants par crainte d’être victime des casseurs ou de la répression. En tout cas, les casseurs servent surtout de prétexte pour entraîner les forces de répression vers un tournant plus offensif et violent, les violences subies par les policiers servant pour cela de justification… Le tournant d’extrême-droite fasciste du gouvernement Valls se poursuit !

    • considérer les casseurs comme des flics infiltrés c’est exactement le même discours que celui de la CGT et de ses dirigeants. Vous les critiquez souvent mais quand il s’agit de taper sur les gens qui vont à la confrontation, qui manifestent loin des services d’ordres des syndicats, par contre la vous les rejoignez....
      Vous écrivez : "La seule explication possible, c’est que la majorité de ces casseurs étaient des provocateurs de la police, chargés de discréditer le mouvement et de démobiliser les jeunes et les manifestants par crainte d’être victime des casseurs ou de la répression." Démobiliser les jeunes et les manifestants ? Depuis le 1er mai Jusq’au 14 juin le nombre de manifestant ont considérablement augmenté au sein du cortège de téte, attirant de plus en plus de syndiqués et de jeunes.
      C’est juste que ça fout la trouille au NPA ou au gens comme vous que ça parte en couille. et quand la radicalité n’est plus dans les bouquins mais dans la rue
      Traiter les "casseurs" de keufs c’est à gerber. réflexe de stalinien

  • Bien la peine d’avoir fait tout ce cirque de prétendu débat parlementaire sur la loi El Khomri pour ensuite passer en force avec le 49.3 !!! Belle démocratie moderne !!! La gauche a tout... de la droite !

  • La gauche de la gauche parlementaire (Baumel porte-parole) prétend avoir essayé de poser une motion de censure du gouvernement et y a échoué à deux voix près. Mais, de suite, elle affirme qu’il « n’y pas de clivage irréconciliable » au sein de la gauche. Et même, Duflot affirme qu’un message positif a été donné.

    Que voilà des gentils perdants ! Car ils sont bel et bien perdants : la loi El Khomri est passée et d’une manière qui démontre qu’ils ne sont rien ! Le gouvernement se paie même le luxe (par la voix d’El Khomri) de dire qu’ils ont pactisé avec la droite !!!

  • On ne peut pas dire que cette opposition de sa majesté puisse donner des peurs à tous les Valls et Macron !!! Sans parler des classes dirigeantes !

  • Une intervention policière a débuté vers 6 heures, vendredi matin, à Rennes dans une salle communale rebaptisée « Maison du peuple » par des opposants à la loi travail qui l’occupaient depuis le 1er mai.

    Les policiers ont ouvert à l’aide d’une scie circulaire la barricade métallique installée par les occupants et une trentaine de policiers sont rentrés dans la cour du bâtiment, indique un témoin. Peu après 6h30, une douzaine d’occupants étaient montés sur le toit du bâtiment pour tenter d’éviter l’évacuation, tandis que plusieurs dizaines de jeunes, au sol, faisaient face au cordon policier interdisant l’accès à la rue.

  • Selon un récent sondage réalisé par ODOXA, 70% des français sont conscients de la lutte des classes. 5 points de plus qu’en 2013.

    Les deux tiers des Français estiment que la « lutte des classes reste une réalité aujourd’hui dans l’Hexagone », selon le Baromètre des événements économiques Odoxa-MCI.

    Ce sont sans doute les mêmes qui estiment que les microbes « restent une réalité aujourd’hui dans l’Hexagone », ainsi que la loi de la gravitation, la rotation de la terre autour du soleil, la poussée d’Archimède, l’ébullition de l’eau à 100 degrés, la théorie de Darwin, les évasions fiscales, etc.

    Les autres peuvent vous jurer, « les yeux dans les yeux », que Thomas Thévenoud souffre d’une phobie administrative généralisée, que Jean-Vincent Placé a toujours payé ses PV, Agnès Saal ses taxis, que l’adversaire du président est la finance, que Valls et Macron sont de gauche, que Myriam El Khomry sait ce qu’est un CDD, que Juppé n’a jamais été condamné, que Sarkozy lit des livres pour apprendre à parler français, que les médias informent, que les intermittents sont des fainéants, que le Code du travail est trop lourd...

    Autre enseignement de ce sondage : 50% des sondés jugent efficace l’action des organisations patronales pour défendre les intérêts des entreprises. Ces mêmes organisations patronales qui ont applaudi la loi Travail qui proposait de faciliter les licenciements. Ils sont en revanche 72% à trouver l’action des syndicats pour défendre les intérêts des salariés inefficace.

  • Les syndicats CGT des entreprises pétrochimiques appellent les salariés à s’inscrire dans un mouvement de grève continu depuis hier, sur l’ensemble des sites du pourtour de l’étang de Berre et de Fos-sur-mer. Objectif : le retrait de la loi Travail.

    À chaque jour sa programmation. Sauf qu’à défaut de voir se succéder des artistes sur scène, le "festival" entamé par la CGT promet plutôt un "spectacle" itinérant, qui touchera successivement tous les sites pétrochimiques du territoire. Le calendrier est d’ores et déjà fixé, après LVE aujourd’hui, ce sont Ineos, Naphtachimie, Kem One et Air Liquide qui entrent dans la danse demain, relayés par LyondellBasell-Fos vendredi, Total-La Mède lundi, et Fluxel mercredi. "Une action de grève sera menée dans chaque site, avec en parallèle des blocages et d’autres opérations", explique Daniel Bretones, secrétaire général CGT du complexe pétrochimique. "On verra comment ça se passe au cours de la semaine prochaine, et si en définitive on ne part pas sur un mouvement reconductible avec arrêt total des unités". C’est ce dont discutaient ce midi les représentants CGT réunis à Lavéra, dans le but d’interpeller la population dans la lutte contre la loi Travail. "On ne peut pas tolérer que cette loi passe", poursuit le secrétaire général. "Lorsque l’on bloque les raffineries, cela entraine forcément des pénuries de carburants à l’échelle nationale. On va commencer par baisser les allures de production, avec des actions de blocages, et les salariés décideront de la suite. Mais apparemment, ils ne veulent pas de cette loi".

    Les représentants syndicaux n’excluent pas un scenario similaire à celui de 2010 contre la réforme des retraites. Toutes les raffineries de France étaient en grève et les dépôts pétroliers bloqués, obligeant les forces de l’ordre à intervenir pour assurer l’approvisionnement du pays.

    Et, au bout de ce scénario, la lutte aura été battue comme lors du mouvement des retraites !!!

    Les raffineries ne peuvent nullement remplacer la généralisation de la grève par l’ensemble des travailleurs…

    Et les blocages sont un faux moyen de faire reculer le patronat et le gouvernement.

  • J’écoutais les slogans de la manif :
    de vieux slogans surannés datant d’avant 2007 et ressemblant même étrangement à ceux de 2003

    "De l’argent on le prendra dans les caisse du patronat" A croire que le monde n’a pas changé en 13 ans !!!

    "grève générale" !!!!

    Quand les syndicats hurlent la grève générale c’est leur manière de crier victoire parce qu’ils ont tout fait pour l’empêcher !!!

  • La politique de l’extrême gauche dans la « lutte contre la loi El Khomri »

    Contre la loi El Khomri, l’intersyndicale appelle à deux nouvelles journées d’action. C’est la huitième journée de grève en trois mois. Quelle est l’efficacité des ces « journées » ? A part de lâcher la vapeur et de décourager tout le monde progressivement en épuisant les participants et leurs finances sans nullement inquiéter patronat et gouvernement que l’on prétend faire reculer, que ce soit sur leurs projets à la SNCF ou sur la loi El Khomri ? Il faut rappeler qu’au début du mouvement en février, l’intersyndicale se proposait seulement de négocier et ne demandait pas le retrait.

    Rappelons également que le 9 mars, quand la population et la jeunesse étaient vent debout contre la loi, les syndicats se sont retirés, n’appelant nulle part à une journée de grève, tout en se gardant de la dire. Les « gauches syndicales », liées à la gauche de la gauche ou à l’extrême gauche, se sont alors bien gardées de signaler aux travailleurs ce lâchage, empêchant les salariés et les jeunes de comprendre quelles manœuvres menaient les centrales bureaucratiques contre le mouvement, dès son démarrage et quelle solidarité réelle rattachait la direction syndicale au gouvernement. Au contraire, ces gauches syndicales ont camouflé par leur discours cette trahison en plein début de mobilisation. Ils ont laissé la jeunesse se mobiliser seule au début même si, sous la pression de la jeunesse, ils ont transformé leur discours, en prétendant de manière opportuniste, pour ne pas dévoiler leur trahison, que maintenant ils exigeaient le retrait de la réforme ! Pour justifier de ne pas mobiliser le 9 mars, en même temps que la jeunesse, ils ont affirmé qu’ils gardaient leurs forces pour la journée syndicale, qui aurait lieu seulement… le 31 mars ! Et, du coup, par exemple, ils ont très peu mobilisé à la SNCF le 9 mars contre le décret-socle de Pépy. Et pas contre la loi El Khomri !

    C’était séparer, dès le début, l’action contre la SNCF de celle contre le code du travail, comme si tout cela ne ressortait pas d’une même offensive anti-ouvrière, comme celle contre les personnels des hôpitaux, celle contre les personnels d’Areva, de l’EDF, d’Air France et bien d’autres. Depuis, les syndicats ont pris le tournant et reconnaissent que la SNCF et El Khomri, c’est la même attaque mais la CGT affirme que c’est cependant des journées d’action différentes qui seraient nécessaires ! Impossible de comprendre cette logique de division des revendications, des assemblées, des grèves et des manifestations. D’autant que, si les syndicats de la SNCF ont fini par admettre que Pépy et El Khomri, c’est le même combat, ils ne vont pas jusqu’à relier ce combat à celui des hôpitaux, de La Poste, d’Areva ou Air France ! En somme, il n’est pas question pour eux de mener un combat de classe contre un gouvernement qui démontre qu’il est au service de la seule classe capitaliste ! La stratégie de défaite de l’intersyndicale lors du conflit des retraites se retrouvent ici à l’identique ! Avec les mêmes journées d’action toutes les deux-trois semaines.

    Quelles que soient leurs particularités, les plus grandes organisations d’extrême gauche (NPA, LO, POI, Alternative libertaire, CNT, etc.) ont toutes appuyé les journées d’action de l’intersyndicale, disant qu’il suffisait de se mobiliser et d’être nombreux à le faire pour faire reculer patronat et gouvernement.

    Pas mal de cheminots se rendent compte que la loi El Khomri et la réforme de la SNCF, c’est une seule et même attaque. Pourtant, ce n’est pas dès le début que les syndicats ont lié les deux. De même pour l’extrême gauche suiviste vis-à-vis des appareils syndicaux.

    Les syndicats n’ont demandé le retrait pur et simple de la loi El Khomri qu’avec retard et ils ne demandent toujours pas le retrait de l’ensemble de la réforme SNCF. Ils ne dénoncent que le « décret-socle » et n’en demandent même pas le retrait. En particulier, ils ne dénoncent même plus la privatisation du rail et s’y intègrent même en acceptant de discuter des conditions de travail commune aux travailleurs du rail privés et publics. Rien de tout cela n’est dénoncé par les organisations d’extrême gauche précitées.

    S’ils ont fini par faire le lien entre réforme SNCF et réforme du code du travail, ils ne font aucun lien avec la réforme de l’hôpital et toutes les autres prétendues « réformes » comme la casse des services publics.

    Même les plus petits courants d’extrême gauche qui poussent à la convergence des luttes se positionnent aussi dans une vision purement réformiste de l’intervention de la classe ouvrière. Ils veulent faire croire qu’on pourrait arrêter la casse sans s’en prendre au système capitalisme lui-même, seulement en se faisant un peu craindre du gouvernement, qu’on peut même obtenir des petites avancées, mais toujours au sein du capitalisme.

    Et là, on parle seulement des courants les plus radicaux qui ont une critique publique des politiques des centrales syndicales. Pour les autres, ce qu’ils appellent la « convergence des luttes », ce n’est pas l’extension par lui-même du mouvement gréviste et la coordination des grévistes par eux-mêmes, au travers de leurs organisations autonomes, comités, assemblées interpro, coordinations, etc., mais d’une convergence à l’égard des confédérations syndicales bureaucratiques et bourgeoises.

    Ils jouent le rôle d’aile gauche de la bureaucratie bourgeoise au sein de la classe ouvrière. Qu’ils disent qu’il suffirait d’être nombreux, ou qu’il suffirait d’être de nombreux secteurs en lutte et en grève, qu’ils disent qu’il faudrait une grève générale, ils se contentent d’animer des équipes syndicales auxquelles ils ne proposent nullement de rompre avec les bureaucraties et écartent ou mènent même la guerre à quiconque le proposerait.

    Cette extrême gauche fabrique ainsi un deuxième écueil pour le mouvement que celui des centrales : de faux comités de grève, de faux comités d’action, une fausse coordination des luttes, qui ne sont nullement de formes autonomes d’organisation des travailleurs mais des appendices des appareils. On l’a constaté déjà lors de la lutte des personnels de l’hôpital public. On le constate à nouveau à la SNCF, par exemple à Austerlitz. Comme on a constaté leur action de fausse coordination entre cheminots et lycéens qui ne sont que des réunions entre leurs militants des lycéens. On trouve à l’origine de ce genre d’initiative des militants de LO, du NPA, de la Fraction de LO au sein du NPA et autres…

    Au travers du mouvement NuitDebout, ils s’adressent parfois à l’ensemble des gares parisiennes mais ils ne le font nullement pour se distinguer des politiques syndicales. Comme ces dernières, ils ne dénoncent que le décret-socle qui n’est qu’une petite partie de la réforme de la SNCF, cautionnant ainsi la privatisation. Ils poussent à la grève reconductible avec SUD et FO et contre la CGT mais ne démasquent nullement les stratégies syndicales et proposent encore moins aux travailleurs de s’organiser de manière indépendante des appareils. Ce sont ceux qui animent notamment « Cheminots Debout » ou des comités d’action, mais si ces groupes font semblant d’organiser les travailleurs, font ainsi des tracts au nom des travailleurs en lutte, ils ne les soumettent à aucun comité de travailleurs.

    Pas mal de travailleurs n’ont aucune confiance dans les journées d’action de 24 heures, y compris dans le milieu CGT cheminots. Beaucoup ont conscience que ce n’est pas ça qui fera reculer patronat et gouvernement. On est, sur ce plan aussi, dans la même configuration que lors du mouvement des retraites de 2010 : aucun lien entre les secteurs grévistes malgré un soi-disant mouvement d’ensemble. Les secteurs en lutte sont isolés les uns des autres. Rien qui relie les cheminots et les hospitaliers, les postiers et les pétroliers. On nous fait croire comme en 2010, et l’extrême gauche n’était pas la dernière à le faire croire, que l’existence d’un mouvement d’ensemble renforcera la classe ouvrière mais on a vu qu’après la lutte de 2010 et son échec, c’est au contraire le corporatisme et le repli sur soi qui a triomphé. Beaucoup de travailleurs affirmaient après 2010 : « on ne fera plus grève » ou « on ne suivra plus les syndicats ».

    Médiatiquement, on présente les syndicats de cheminots comme des fauteurs de grève qui poussent à la radicalisation et à la généralisation. En réalité, la CGT reste hostile à la grève reconductible. Aucun syndicat ne dénonce l’ensemble de la réforme. Tous participent aux négociations qui reviennent à accepter la privatisation et négocier sur les horaires des travailleurs du rail du privé et du public, c’est énorme. Avant, aucun syndicat ne déclarait l’accepter et tous disaient vouloir « un seul opérateur ferroviaire public » et pas d’opérateur privé ! Du coup, la grève de ces syndicats, par ses revendications, est déjà une défaite car elle négocie les reculs au lieu de les bloquer.

    Ce ne sont pas les syndicats seuls qui tiennent un discours fondamentalement réformiste. Ce sont aussi les équipes syndicales d’extrême gauche. Elles ne font aucun lien entre les attaques antisociales en France et la crise mondiale de la domination capitaliste. Tous leurs écrits sont très économistes, réformistes même. Pas du tout l’idée que ces attaques ne sont pas juste économiques, qu’elles ne visent pas seulement à enrichir les patrons, qu’elles visent à casser moralement et politiquement la classe ouvrière. Ces extrêmes gauches se gardent bien de poser le problème de la pérennité du capitalisme lui-même.

    Même en se contentant de discuter de propositions « positives » faites au mouvement, LO se contente de soutenir les propositions syndicales et le NPA de proposer comme moyen de coordination le mouvement NuitDebout ! Pour cette extrême gauche, le comité, c’est seulement un moyen d’élargir les équipes syndicales et d’ « animer » la grève. L’unité des travailleurs, ils ne la conçoivent que derrière les appareils. LO va jusqu’à dire dans ses tracts qu’on peut, en étant nombreux, entraîner les dirigeants syndicaux !

  • Pourquoi appelez-vous à ne pas participer aux manifestations syndicales ?

  • Nous n’appelons ni à y participer ni à ne pas y participer. Chacun peut y aller si cela lui chante à condition de ne pas en attendre l’amélioration du rapport des forces entre les travailleurs, d’un côté, et le pouvoir bourgeois et la classe capitaliste, de l’autre.

    Ce ne sont ni ces promenades ni des journées d’action, même très réussies, qui permettront aux travailleurs de devenir plus forts, plus confiants et conscients de leur force parce que ce n’est pas ainsi que cette force s’exprime et se développe.

    Les travailleurs ne sont pas des moutons et nous ne leur demandons pas de suivre des bergers qui les emmènent à l’abattoir !

    • Bonjour,
      En quoi y a t il eu des faux comités de grève, de faux comités d’action dans les hôpitaux publics ? Écrire cela c’est une erreur ou une tromperie car il n’y a jamais eu de comité de grève ou d’action ou autres dans les luttes des hôpitaux publics .....
      Malheureusement !
      Ecrire des phrases fausses pour appuyer un raisonnement......
      Bien à vous

    • Qu’est-ce qu’un vrai comité de grève pour commencer ? C’est lorsque les salariés s’organisent pour décider eux-mêmes de leurs revendications, de leurs moyens d’action, de leurs perspectives, des rythmes de la lutte, de son début à sa fin, négocient eux-mêmes s’il le faut, discutent eux-mêmes avec les média, font eux-mêmes leurs tracts qu’ils relisent eux-mêmes, distribuent eux-mêmes et de même pour les banderoles et les pancartes, sans obéir à aucune direction syndicale, même si, il va de soit, les militants syndicalistes honnêtes y sont plus que bienvenus. Eh bien, voilà une belle définition qui répond tout à fait à la question posée. Ni les comités de grèves des hôpitaux, ni ceux de la SNCF, ni ceux de PSA Aulnay n’étaient de vrais comités de grève !

    • peux tu me citer un comité de grève qui ait existé dans les hôpitaux durant la grève de l’APHP, ou même une tentative d’en créer un ?
      merci

    • Oui, je peux te citer le comité de grève de Tenon qui a été lancé sans pour autant se réunir, qui a eu un tract mais sans le rédiger lui-même et ce tract affirmait que pour rejoindre le comité de grève, il suffisait de s’adresser aux centrales syndicales !!! Et ce n’est qu’un exemple tout à fait exemplaire de faux comités de grève lancés par LO !!!

  • Que sont-ils alors ? Ils sont des moyens pour de fausses extrême gauches de cautionner les politiques des bureaucraties syndicales en élargissant leur base et en organisant seulement un peu plus d’agitation que n’en programmaient les bureaucraties. Certes, les militants le font de bonne foi mais il n’est pas vrai que la foi sauve...

  • Les centrales syndicales manifestent toujours contre la loi El Khomri avec une banderole « Ni négociable ni amendable » mais pourquoi accourent-elles pour discuter à chaque fois que le gouvernement les appelle à négocier puisque ce n’est pas négociable ? Ils ont fait la même chose pour l’hôpital public, pour la SNCF, pour Radio France, pour les enseignants ou pour les retraites ? Parce que le réformisme est leur a priori et qu’il n’est pas négociable !!!

  • Aujourd’hui, dernier baroud d’honneur des syndicats contre la loi El Khomri. Le parlement fait semblant de se faire forcer par le gouvernement. La loi passe... Les travailleurs ont été battus, non par le gouvernement mais par leurs propres directions syndicales. Il y aurait eu deux fois plus de travailleurs et de jeunes dans la rue, la stratégie syndicale n’aurait pas moins empêché le mouvement de vaincre.

  • Macron a d’avance indiqué sa feuille de route : il va "consulter" les syndicats mais son projet est bouclé : il s’agit d’aggraver la casse du code du travail pour augmenter la profitabilité aux dépens des salariés sans aucune compensation d’obligation d’embaucher du côté patronal.

    Pourtant, ces directions réformistes syndicales annoncent déjà qu’elles sont prêtes à négocier.

    Elles s’apprêtent elles aussi à nous rejouer le cirque des promenades - journées d’action - négociation !!!

    Et si on changeait un peu de scénario ?!!!

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