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Anarchisme/Marxisme, le débat
mardi 15 mars 2016, par
Anarchisme/Marxisme, le débat
Avertissement :
Le but de ce texte n’est ni de dresser un mur infranchissable entre les révolutionnaires anarchistes et les révolutionnaires marxistes, ni, au contraire, de prétendre effacer les désaccords de fond entre ces conceptions ou courants.
Le débat entre anarchisme et marxisme n’est pas mort. Cela signifie que le débat du passé conserve son intérêt dans la mesure où des militants révolutionnaires poursuivent aujourd’hui ce débat. Et aussi dans la mesure où ils n’estiment pas que le débat est clos et définitivement tranché… Nous ne proposons nullement ici une trêve, une entente, un rapprochement sans bases et sans principes. Nous rouvrons seulement le débat car le marxisme et l’anarchisme ne peuvent être des courants révolutionnaires actuels que s’ils se battent pour leurs conceptions et notamment l’un contre l’autre. Cependant, il convient de remarquer que nous, qui sommes trotskistes et donc marxistes, ne sommes pas nécessairement toujours plus proches, politiquement ou socialement, des autres marxistes (ou dits tels) ou trotskistes (ou s’intitulant ainsi) que de certains anarchistes révolutionnaires, internationalistes, sans compromission avec les appareils syndicaux et pas individualistes.
« Tous les socialiste entendent par anarchie ceci : le but du mouvement prolétaire, l’abolition des classes, une fois atteint, le pouvoir de l’Etat disparaît et les fonctions gouvernementales se transforment en de simples fonctions administratives. »
Marx, dans « Les prétendues scissions dans l’internationale »
« Adorateurs du pouvoir, vous ne songez qu’à fortifier le pouvoir et à museler la liberté, votre maxime favorite est qu’il faut procurer le bien du peuple, au lieu de procéder à la réforme sociale par l’extermination du pouvoir et de la politique. Le gouvernement est de nature contre-révolutionnaire, ou il résiste, ou il opprime, ou il corrompt, ou il sévit. Pour combattre et réduire le pouvoir, pour le mettre à la place qui lui convient dans la société, il ne sert à rien de changer les dépositaires du pouvoir, ni d’apporter quelque variante dans ses manœuvres ; il faut trouver une combinaison agricole et industrielle au moyen de laquelle le pouvoir, aujourd’hui dominateur de la société, en deviendra l’esclave. »
Proudhon, dans « Qu’est-ce que la propriété »
Proudhon/Marx
Lettre de Marx sur Proudhon
Proudhon jugé par Marx
Marx, Misère de la philosophie
Marx sur la sociologie de Proudhon
Ceux qui prétendent rapprocher Proudhon et Marx
Marx/Bakounine
Bakounine sur Proudhon et Marx :
« Proudhon, malgré tous les efforts qu’il a faits pour secouer les traditions de l’idéalisme classique, n’en est pas moins resté toute sa vie un idéaliste incorrigible, s’inspirant, comme je le lui ai dit deux mois avant sa mort, tantôt de la Bible, tantôt du droit romain, et métaphysicien toujours jusqu’au bout des ongles. Son grand malheur est de n’avoir jamais étudié les sciences naturelles, et de ne s’en être pas approprié la méthode. Il a eu des instincts de génie qui lui avaient fait entrevoir la voie juste, mais, entraîné par les mauvaises habitudes idéalistes de son esprit, il retombait toujours dans les vieilles erreurs : ce qui a fait que Proudhon a été une contradiction perpétuelle, — un génie vigoureux, un penseur révolutionnaire se débattant toujours contre les fantômes de l’idéalisme, et n’étant jamais parvenu à les vaincre.
« Marx, comme penseur, est dans la bonne voie. Il a établi comme principe que toutes les évolutions politiques, religieuses et juridiques dans l’histoire sont, non les causes, mais les effets des évolutions économiques. C’est une grande et féconde pensée, qu’il n’a pas absolument inventée : elle a été entrevue, exprimée en partie, par bien d’autres que lui ; mais enfin, à lui appartient l’honneur de l’avoir solidement établie et de l’avoir posée comme base de tout son système économique. D’un autre côté, Proudhon avait compris et senti la liberté beaucoup mieux que lui. Proudhon, lorsqu’il ne faisait pas de la doctrine et de la métaphysique, avait le vrai instinct du révolutionnaire : il adorait Satan et il proclamait l’an-archie. Il est fort possible que Marx puisse s’élever théoriquement à un système encore plus rationnel de la liberté que Proudhon, mais l’instinct de la liberté lui manque : il est, de la tête aux pieds, un autoritaire. »
« Laissant de côté toutes les vilenies qu’il a vomies contre nous, nous ne saurions méconnaître, moi du moins, les immenses services rendus par lui à la cause du socialisme, qu’il sert avec intelligence, énergie et sincérité depuis près de vingt-cinq ans, en quoi il nous a indubitablement tous surpassés. Il a été l’un des premiers fondateurs, et assurément le principal, de l’Internationale, et c’est là, à mes yeux, un mérite énorme, que je reconnaîtrai toujours, quoi qu’il ait fait contre nous… »
« Marx est indéniablement un homme très utile dans l’Association internationale. Jusqu’à ce jour encore, il exerce sur son parti une influence sage, et présente le plus ferme appui du socialisme, la plus forte entrave contre l’envahissement des idées et des tendances bourgeoises. Et je ne me pardonnerais jamais, si j’avais seulement tenté d’effacer ou même d’affaiblir sa bienfaisante influence dans le simple but de me venger de lui. Cependant il pourrait arriver, et même dans un bref délai, que j’engageasse une lutte avec lui, non pas pour l’offense personnelle, bien entendu, mais pour une question de principe, à propos du communisme d’État, dont lui-même et les partis anglais et allemand qu’il dirige sont les plus chaleureux partisans. Alors ce sera une lutte à mort. Mais il y a un temps pour tout, et l’heure de cette lutte n’a pas encore sonné. »
Un exemple de la méthode de Bakounine : la révolution de 1870
Marx et les anarchistes de la première internationale
La lutte de Marx au sein de la première internationale
L’Association internationale des travailleurs et l’Alliance de la démocratie socialiste
Le Conseil général au conseil fédéral de la Suisse romande
La Conférence de Londres de l’A.I.T.
Les prétendues scissions dans l’internationale
Catéchisme révolutionnaire de Bakounine
A propos de la confession de Bakounine
Archives Bakounine (en anglais)
L’anarchisme de Bakounine (en anglais)
Ecrits de Bakounine (en français)
Kropotkine
Révolte et révolution chez Kropotkine
Les émeutes avant la révolution française, par Kropotkine
La Commune de Paris, vue par Korpotkine
Les archives de Kropotkine (en anglais)
Ecrits de Kropotkine (en français)
Bolcheviks/Anarchistes
La révolution russe et l’anarchisme
Tendances nouvelles de l’anarchisme russe
Espagne 1936
La politique des anarchistes dans la révolution espagnole
La défaite de la révolution espagnole et la fausse conception de l’Etat des anarchistes
1937 : la capitulation des anarchistes espagnols
La raison de la défaite de la révolution espagnole
La révolution prolétarienne en Espagne et ses ennemis mortels
D’autres leaders anarchistes
Les multiples origines de l’anarchisme
Max Stirner, peu connu aujourd’hui mais le plus important théoricien des origines de l’anarchisme
Ce qu’est vraiment le marxisme
Ce que critiquent les anarchistes est souvent ce que le marxisme n’est pas
Ce qui caractérise le marxisme… de Marx
Qu’est-ce que le socialisme dans la conception marxiste ?
Ceux qui veulent ramener Marx à l’anarchisme comme Rubel
Le marxisme assimilé à un socialisme d’Etat
L’anarchisme contre le marxisme
La critique anarchiste du marxisme
Anarchisme et Marxisme par Serpent Libertaire
L’anarchisme par rapport au marxisme