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Histoires de l’écriture

samedi 19 mars 2016, par Robert Paris

Histoires de l’écriture et pas "histoire"....

Certains écrivent : « l’écriture est née en Mésopotamie » comme si elle était née là pour tous les hommes et comme si les autres écritures étaient les suivantes, des transformations ou des imitations. C’est semer une idée fausse…

Il y a eu des centaines de naissances différentes de l’écriture et dans des centaines de conditions différentes, indépendantes les unes des autres…

L’écriture du Sinaï n’est pas celle de Mésopotamie et il y a même eu deux écritures du Sinaï au moins…

Première écriture maya

Première écriture aztèque

Première écriture araméenne

Premier alphabet du Moyen-Orient

Première écriture arabe

Première écriture touarègue

Première écriture chinoise

Quant aux écritures asiatiques, américaines, égyptienne ou africaines, elles n’ont pas eu la même origine du tout !

Il n’y a donc pas d’ordre chronologique des naissances des écritures ni d’ordre de complexité ou de capacité des langues puisque ce n’est pas une évolution qui mène aux diverses sortes d’écritures.

Certains écrivent : « l’écriture est née en Mésopotamie » comme si elle était née là pour tous les hommes et comme si les autres écritures étaient les suivantes, des transformations ou des imitations. C’est semer une idée fausse…

Il y a eu des centaines de naissances différentes de l’écriture et dans des centaines de conditions différentes, indépendantes les unes des autres…

L’écriture du Sinaï n’est pas celle de Mésopotamie et il y a même eu deux écritures du Sinaï au moins…

Quant aux écritures asiatiques, américaines, égyptienne ou africaines, elles n’ont pas eu la même origine du tout !

Premières écritures sur les parois des grottes !!!

La volonté d’enregistrer des messages se manifeste dès la fin du Paléolithique, avec les premières peintures pariétales apparues il y a 35 000 ans. Les plus anciennes connues sont celles de la grotte Chauvet, dans le Sud-Est de la France. Dans des grottes occupées plus tardivement, telle celle de Lascaux (environ 18 000 ans avant notre ère), on a même retrouvé des signes non figuratifs (traits, triangles ouverts, points, etc.) à côté des grandes peintures d’animaux.

Gravures rupestres

Pictogrammes antiques

Ecriture araméenne

Ecriture proto-sinaïtique

Ecriture d’Uruk

Ecriture de la civilisation de l’Indus

Ecriture Brahmi d’Inde

Hiéroglyphes égyptiens

Ecriture chinoise archaïque puis moderne

Histoires de l’écriture

Il n’y a pas eu « une » histoire de l’écriture, ni « un » début de l’écriture, ni même « une » origine de l’écriture. L’écriture, tout comme la civilisation, a été inventée séparément, plusieurs fois, de manière tout à fait indépendante. Il n’y a pas un principe de l’écriture, qui serait toujours le même. Il n’y a pas une méthode pour bâtir d’écriture et qui soit répliquée ensuite plusieurs fois. Pictogrammes, idéogrammes, phonétique ou alphabet ont été des voies et moyens d’apparition de l’écriture… Les systèmes d’écriture peuvent être classés fonctionnellement en trois grandes catégories : logographique (par exemple pictogramme, idéogramme, hyéroglyphe, cunéiforme, sinogramme), syllabique (symboles représentent des syllabes ou sons vocalisés) et alphabétique. Certains y ajoutent les systèmes sémasiographiques. Il existe aussi des systèmes mixtes. Le japonais constitue un cas particulier parmi les langues de tradition écrite. En effet, son écriture nécessite le recours à trois systèmes d’écriture : - l’écriture chinoise de type sémantique ; - les deux systèmes phonologiques de kana japonais, hiragana et katakana, qui transcrivent la chaîne parlée au niveau de la more, ou pied, unité d’articulation de longueur intermédiaire entre la syllabe et le phonème.

Il n’y a pas eu une origine unique non plus au sens de l’utilité que chaque civilisation attribuait à son apparition. Autour du IVe millénaire av. J.-C, la complexité du commerce et de l’administration en Mésopotamie dépasse les capacités de mémorisation des hommes de sorte que l’écriture y devient une méthode plus fiable d’enregistrement et de conservation des transactions. Dans l’Égypte antique et en Mésoamérique, l’écriture a pu évoluer pour l’élaboration des calendriers et la nécessité politique de consigner les événements historiques et environnementaux. Formation du système juridique, de la croyance religieuse, base des échanges, base d’un royaume, instrument du pouvoir, ces raisons diverses ont présidé aux différentes naissances de l’écriture.

Aucun des systèmes d’écriture ne s’est posé en concurrent des systèmes qui existaient en même temps ou auparavant, ou à côté. Ils sont des redécouvertes qui ne se sont pas mêlées.

Chaque mode nouveau d’écriture a été au départ un élément accessoire comme un moyen d’indiquer des noms de rois, un moyen de compatiliser, un moyen de conserver des données, un moyen d’exprimer la volonté d’un dieu. Mais l’écriture en elle-même n’est nullement restée un moyen, un outil et est devenue porteuse d’une pensée, d’une idéologie, d’un caractère particulier au peuple en question, à l’époque et aux relations sociales. Chaque mode d’écriture s’est appuyé sur les bases d’une langue orale qui avait beaucoup plus d’ampleur au départ que l’écrit mais l’écrit a apporté une révolution considérable dans un monde fondé surtout sur l’oral… L’écriture a pu, au début, avoir un rôle marginal mais celui-ci n’a plus cessé ensuite de prendre de l’ampleur et de représenter un changement considérable et radical, une vraie révolution.

On a longtemps cru que toute langue nécessitait un alphabet ce qui est faux. Les premiers alphabets datent seulement du XVIIe siècle avant J.-C. avec les alphabets du nord du Sinaï et de Palestine.

Les diverses naissances de l’écriture

 40.000 ans avant J.-C. : naissance des représentations rupestres systématiques et symboliques

 VIe millénaire avant J.-C. : naissance d’une écriture avec des signes abstraits dans la civilisation néolithique du bassin du Danube (figurines de Vinca ou tablettes de Tartaria notamment)

 4000 ans avant J.-C., en Mésopotamie : naissance de l’écriture sumérienne. C’est dans les restes des temples des cités d’Uruk et de Lagash (le Pays de Sumer, l’actuel Irak) qu’on retrouve les premières traces d’écriture. Elles sont datées de 3300 ans avant JC. Les sumériens utilisaient des roseaux taillés en pointe (les calames) pour tracer les signes sur des tablettes d’argile.
Cette écriture était composée de pictogrammes ou signes représentant un seul mot ou concept. On a évalué que cette écriture était constituée de plus de 1500 représentations. Les sumériens utilisaient l’écriture pour la rédaction de livres de comptabilité et dénombraient ainsi les possessions du temple comme les sacs de grains, les têtes de bétail...
Pour certains "mots" les sumériens inventaient des idéogrammes en mélangeant deux pictogrammes... Trois cent ans après, ils inventent le cunéiforme. Les sumériens vont prendre l’habitude de travailler différemment leurs calames : ils vont les tailler en biseau. En les enfonçant dans l’argile, l’empreinte avait une forme de "clou" d’où on a tiré le nom cunéiforme.
On a évalué que cette écriture étaient composée de seulement 600 signes.
Ces signes (non figuratifs) vont évoluer vers la représentation d’un son : le phonétisme. Ainsi, en associant une suite de sons, on va pouvoir écrire un mot : l’image du "chat" suivie de l’image du "pot" peuvent exprimer le mot "chapeau".... C’est l’ancêtre du rébus !

 4000 ans avant J.-C. en Egypte : naissance de l’écriture hiéroglyphique égyptienne. On a déterminé 3 sortes de signes dans les textes anciens :
 les pictogrammes, seuls ou en combinaison pour représenter une chose ou une idée,
 les phonogrammes, qui expriment un son,
 les déterminatifs qui aident le lecteur pour la compréhension du texte, en classifiant les 2 sortes de signes précédente.

Parallèlement aux hiéroglyphes un autre type d’écriture apparaît en Egypte : l’écriture cursive (ou hiératique). Plus simple et moins travaillée, cette écriture permet de rédiger plus rapidement des textes. Elle comporte toutefois, comme les hiérogyphes, des idéogrammes, des phonogrammes et des déterminatifs.

En 650 avant J-C une autre écriture cursive se développe, encore plus simplifiée : l’écriture démotique. Cette nouvelle forme d’écriture n’est plus réservée aux scribes et sa "simplicité" va lui permettre de s’étendre à d’autres couches de la population...

 3000 ans avant J.-C. : naissance de la langue uto-aztèque ou Nahuatl. Cette langue est encore très peu connue.

 3000 ans avant J.-C. : naissance des caractères chinois

 XXIX siècle avant J.-C. : naissance en Mésopotamie de l’Akkadien

 2600 avant J.-C. : naissance de l’écriture de la civilisation de l’Indus (villes de Mohenjo-Daro et d’Harappa). Cette écriture n’est toujours pas déchiffrée et ne ressemble à aucune écriture connue…

 2200 avant J.-C. : naissance de la langue chinoise archaïque à l’avènement de Yu le Grand. La seule écriture qui est presque restée identique depuis 6 000 ans. Les premiers pictogrammes étaient tracés à l’encre de Chine avec une plume sur de la soie. Les méthodes ont changé mais les signes légèrement modifiés sont encore utilisés actuellement. Ils se sont stylisés au fur et à mesure que leur utilisation se répandait, mais plus dans un soucis de rapidité d’écriture.

On a dénombré plus de 4 500 graphies sur des documents datant de - 1 100 avant J-C... Les idéogrammes peuvent se décliner de quatre manières différentes :

 les images simples : elles sont la représentation stylisée de l’objet

 les symboles, qui représentent plutôt une idée, un concept

 les agrégats logiques : plusieurs caractères agglomérés qui forment un nouveau mot

 les complexes phoniques : deux éléments graphiques associent le sens et la prononciation d’un mot.

Particularité de l’écriture chinoise : les combinaisons de caractères sont assez étonnantes. Par exemple si on ajoute au caractère "oreille" le caractère "dragon" on obtient un caractère composé qui signifie "sourd"...

Tout aussi étonnant, un même son prononcé peut, suivant la calligraphie, signifier des choses totalement différentes...

 2000 ans avant J.-C. : naissance de la langue hittite

- 2000 ans avant J.-C. langue mère maya

 2000 avant J.-C. : naissance du linéaire A en Crête et en Grèce. On dénombre dans ces régions 3 sortes d’écriture :

 le linéaire B, le plus ancien (- 2000 ans avant J-C) est composé de 200 signes syllabaires (formés de syllabes). On suppose qu’il traduit une forme ancienne du grec. L’écriture a été déchiffrée en 1952.

 le linéaire A, ( - 1750 à - 1450 ans avant J-C) formé de signes stylisés dont la signification n’a pas pu encore être retrouvée.

 le disque de Phaïstos (- 700 ans avant J-C) qui présente sur ses 2 faces 45 signes figuratifs. C’est un unicum, c’est-à-dire que cette écriture a seulement été retrouvée sur ce disque. Elle reste incompréhensible et sa véracité a souvent été mise en doute.

 XVI e siècle avant J.-C. : naissance de l’alphabet linéaire protosinaïtique, également appelé alphabet protocananéen qui est l’un des plus anciens alphabet connu.

 XVIe siècle avant J.-C. : syllabaire chypro-minoen

 1500 avant J.-C. : naissance de la langue indo-européenne ou sanskrit. Il a été suivi d’autres langues comme le prâkrits

 1500 avant J.-C. : naissance du linéaire B en Grèce

 XVe siècle avant J.-C. : naissance des hiéroglyphes hittites

- XVe siècle av. J.-C. : les plus anciennes traces de l’ancêtre de tous les alphabets actuels se situent dans le désert du Sinaï aux alentours du XVe siècle av. J.-C. Cet alphabet est exclusivement consonantique. Les lettres sont initialement représentées par des pictogrammes apparentés aux hiéroglyphes égyptiens mais servent à noter une langue sémitique. Par exemple « A » figurait une tête de taureau avec ses cornes ; on a utilisé ce pictogramme pour noter le son initial du nom qui désignait la chose dans la langue (A=aleph, nom du taureau en Hébreu - ou bœuf) ; enfin, on a donné à la lettre alphabétique nouvelle le nom de la chose que figurait le pictogramme originel (aleph est le nom de la lettre A). Naissance de l’alphabet ougaritique dans le pays de Sham (notamment à Ougarit, près de Lattaquié). Voir aussi la langue ougaritique

 XIVe siècle avant J.-C. : naissance de l’idéographie chinoise sous la dynastie des Yin.

 XIe siècle avant J.-C : naissance du syllabaire chypriote

 Xe siècle avant J.-C. : naissance de l’alphabet phénicien ou cananéen (Liban, Syrie, Palestine et colonies), origine de l’alphabet grec et aussi de l’hébreux

 Xe siècle avant J.-C. : alphabet paléo-hébraïque, issu du phénicien

 IXe siècle avant J.-C. : naissance de l’alphabet araméen (alphabet consonantique dont les graphèmes ne codent que les consonnes), lui aussi une des origines de l’hébreux

 VIIIe siècle avant J.-C. : naissance de l’alphabet grec. C’est le premier et le plus ancien alphabet, dans l’acception la plus réduite de ce mot, car il note chaque voyelle et consonne avec un graphème séparé.

 VIIe siècle avant J.-C. : naissance en Egypte de l’écriture démotique

 Ve siècle avant J.-C. : naissance de l’alphabet arabe

- IVe siècle avant J.-C. : naissance de l’alphabet kharoshthi, utilisé le long de la route de la soie…

 IIIe siècle avant J.-C. : naissance de l’écriture brahmi en Inde.

 IIIe siècle avant J.-C. : naissance de l’écriture méroïtique dans le royaume de Méroé (actuel Soudan), à l’aide soit de signes hiéroglyphiques, soit de signes démotiques d’origine égyptienne.

 200 avant J.-C. : naissance de l’alphabet nabatéen

 VIe siècle ap. J.-C. : naissance probable du Rongo-rongo, langue des habitants de l’île de Pâques

 VIIe siècle ap. J.-C. : naissance de la langue arabe

 1443 : naissance de la langue Hangeul de Corée

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La linguistique

Le monde et la diversité des langues

Origines des écritures

Pourquoi l’écriture ?

L’invention de l’écriture s’appuie sur trois innovations qui sont apparues successivement. La première remonte aux origines de l’homme moderne il y a 100.000 ans, il s’agit de la capacité de tracer sur un support quelconque des signes graphiques plus ou moins ordonnés qui peuvent être simplement décoratifs. La seconde est en relation avec l’émergence d’une pensée symbolique, c’est à dire de la capacité d’évoquer une idée abstraite à l’aide d’une autre idée pouvant présenter une forme très concrète et prendre une forme graphique, ainsi la liberté représentée par un oiseau. Les premières traces décelables de cette capacité remontent au Paléolithique supérieur il y a 35.000 ans. Elle est le fait de notre espèce, l’Homo sapiens, et est notamment à l’origine de l’art des cavernes. Enfin la dernière est en relation directe avec l’écriture. Il s’agit de l’invention d’un système codifié et organisé de signes en nombre limités, distincts des représentations naturalistes, et aptes à rendre compte de n’importe quel énoncé de la langue avec laquelle il entretient des rapports plus ou moins étroits. On identifie pratiquement la présence d’une écriture sur un document archéologique lorsque l’on observe des séries signes plus ou moins abstraits organisés linéairement, verticalement ou horizontalement, distincts de représentations plus naturalistes et immédiatement identifiables, représentations auxquelles ces signes peuvent être associés, souvent sous le forme de commentaires à la façon des bandes dessinées.

La naissance de l’écriture signifie que la société humaine a atteint un certain niveau : niveau de relations sociales, niveau de développement des relations humaines, niveau de compréhension des signes abstraits et de leur importance, niveau de spécialisation des activités intellectuelles et manuelles. Le besoin d’écriture ne nait pas à n’importe quel niveau de développement social et humain. Il nécessite une certaine conception globale du monde sans laquelle la représentation abstraite écrite ne peut naître. Il nécessite que des consignes, des ordres, des descriptions, des appréciations soient transmises ou conservées.

Stanislas Dehaene, Les neurones de la lecture

Le cerveau de l’écriture

Centre cérébral de l’écriture

L’écriture : des révolutions des sociétés antiques

Formes et rôles divers de l’écriture

Portfolio

Messages

  • Les écritures non encore déchiffrées

    L’alphabet étrusque, déchiffré en partie, l’alphabet runique encore obscur, l’écriture indienne de la vallée l’Indus, écriture Linéaire, écriture Hittite, le manuscrit de Voynich. Certaines formes de proto-écritures demeurent non déchiffrées :
    • Écriture jiahu, culture de Peiligang (Chine, VIIe siècle av. J.-C.)
    • Écriture vinča (en), culture de Vinča (Europe néolithique, 6e millénaire av. J.-C.) ; les tablettes de Tărtăria en sont l’exemple le plus complexe
    • Tablette de Dispilio (en), Dispilio (en) (Grèce, 6e millénaire av. J.-C.)
    • Tablette de Gradeshnitsa (en), Gradeshnitsa (en) (Bulgarie, 6e millénaire av. J.-C.)
    • Écriture banpo (en), culture de Yangshao (Chine, 5e millénaire av. J.-C.)

    Les écritures suivantes, datant de l’âge du bronze (3300 à 1200 av. J.-C.) en Mésopotamie et région voisines, ne sont pas déchiffrées :
    • Écriture de l’Indus, civilisation de la vallée de l’Indus (proto-écriture vers 3300 av. J.-C., écriture mature vers 2500-1900 av. J.-C.) : écriture pictographique, le matériel disponible consiste en inscriptions sur des sceaux ou des pots de céramique ne dépassant guère 4 à 5 caractères, la plus longue en comprenant 26.
    • Proto-élamite, civilisation proto-élamite (vers 3200-2900 av. J.-C.) écriture de la région de Suse en Iran, constituée d’environ 1 000 signes que l’on pense être logographiques. L’écriture proto-élamite aurait été développée à partir d’une écriture sumérienne préexistante. Cette écriture est en voie d’être déchiffrée, même si la langue utilisée demeure inconnue.
    • Élamite linéaire, Suse (2200 av. J.-C) : écriture syllabique composée de 80 symboles écrits en colonnes, en voie de déchiffrement mais utilisant une langue inconnue.
    • Écriture hiéroglyphique crétoise (en), Crète (début du IIe millénaire av. J.-C.) : apparaît sur quelques sceaux et inscriptions ; le disque de Phaistos pourrait en être un exemple
    • Linéaire A, Crète (vers 1900 av. J.-C.) : possible syllabaire ; le linéaire B, qui lui succède, a par contre été déchiffré en 1952. Le linéaire A et les hiéroglyphes crétois sont supposés noter la langue minoenne (en). Plusieurs mots ont été décodés mais aucune conclusion définitive sur leur signification n’a été avancée.
    • Alphabet protosinaïtique, Sérabit el-Khadem (vers 1800 av. J.-C.) : probablement un abjad.
    • Syllabaire de Byblos (en), Byblos (vers 1700 av. J.-C.)
    • Disque de Phaistos, Crète (vers 1600 av. J.-C.) : exemple d’une écriture supposée et complètement inconnue, sur un objet unique. Une courte inscription sur la hache d’Arkalochori pourrait représenter le même type d’écriture.
    • Syllabaire chypro-minoen, Chypre (vers 1500 av. J.-C.)
    • Écriture tartessienne (en), péninsule Ibérique (vers 700 av. J.-C.)
    • Inscription de Sitovo (en), Bulgarie (vers 1200 av. J.-C.) : langue inconnue, peut-être celtique, slave ou ph
    De nombreuses écritures mésoaméricaines (en) ont été découvertes. Si l’écriture maya est la mieux connue, plusieurs d’entre elles demeurant indéchiffrées par méconnaissance des langues qu’elles notent. Ces écritures ont été utilisées entre 1000 av. J.-C. et 1500. Elles ont recours à des systèmes de pictogrammes et d’idéogrammes.
    • Stèle de Cascajal, Olmèques (vers 900 av. J.-C.) : peut-être la plus vieille écriture mésoaméricaine.
    • Écriture épi-olmèque (en), isthme de Tehuantepec (vers 500 av. J.-C.) : apparemment logosyllabique.
    • Écriture zapotèque, Zapotèques (vers 500 av. J.-C.)
    • Écriture mixtèque (en), Mixtèques (XIVe siècle) : peut-être pictographique.

  • méroïtique : cette écriture de la haute vallée du Nil utilisée vers le IVe siècle av. J.-C. est dérivée des hiéroglyphes égyptiens ; elle a été déchiffrée mais la langue utilisée reste inconnue.

  • L’écriture en Inde

    Les historiens de l’écriture voient dans les graphismes découverts sur des sceaux et des plaquettes dans les ruines des antiques cités de Mohenjo-Daro et Harappâ de la vallée de l’Indus (vers 2500 avant J.-C.) la plus ancienne trace d’une écriture indienne.

    Cette écriture disparaît sans laisser de successeur ni de descendant, avec la civilisation de l’Indus, vers 1500 avant J.-C. et est restée non déchiffrée. Aucune écriture ni indienne ni autre, à notre connaissance, ne l’a ni suivi ni imitée. Aucune civilisation indienne n’est non plus héritière de la civilisation de l’Indus.

    L’écriture Karosthi fut utilisée dans le nord-ouest de l’Inde entre le IIe siècle avant J.-C. et le VIe siècle après J.-C. Cette écriture semble dérivée de l’écriture araméenne. Elle non plus n’a pas eu de successeur ni d’influence sur les écritures indiennes suivantes.

    C’est le brâhmi qui va devenir en Inde la source de tous les écrits et il n’a rien à voir ni avec l’écriture de la civilisation de l’Indus ni avec le Karosthi. Le brâhmi semble d’infuence phénicienne.

    Au XIe siècle, apparaît une langue dérivée du brâhmi : le devangari, écriture principale du sanskrit. Actuellement, elle sert à noter l’hindi, la grande langue de l’Inde centrale.

    Mais l’Inde moderne n’est pas le pays d’une seule langue : elle a des sortes nombreuses d’écritures et de langues, qui ont été influencées par les nombreux pays voisins et les nombreuses civilisations qui ont cotoyé ce grand pays…

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