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Barbelés, miradors, chiens de garde, et guerre contre les peuples, le bel avenir que nous prépare le capitalisme en crise

vendredi 19 juin 2015, par Robert Paris

Edito – Barbelés, miradors, chiens de garde, et guerre contre les peuples, le bel avenir que nous prépare le capitalisme en crise

La situation des migrants aux quatre coins du monde, de la mer de Chine à la mer Méditerranée, du désert Libyen au désert nigérien, ballottés, repoussés, matraqués, enfermés, terrorisés, devient si catastrophique qu’elle parvient jusqu’aux média des pays riches occidentaux, pourtant aseptisés, filtrés, contrôlés et qui ne ne se penchent sur le sort de tous ces peuples, afghans, irakiens, syriens, libyens, ivoiriens, centrafricains, maliens, yéménites, ukrainiens, que pour justifier les guerres que leurs armées y mènent ou celles qu’ils soutiennent.

Car l’immigration forcée par la guerre l’emporte actuellement sur l’immigration économique. Ce sont des peuples en grande partie détruits, bombardés, agressés, affolés, soumis à la terreur, pris en étau entre des groupes terroristes et des armées occidentales, aussi barbares les uns que les autres avec les populations civiles, qui quittent ces pays pour tenter de trouver un havre de paix et qui ne trouvent, du côté des pays riches notamment de l’Europe, que les grenades lacrymogènes et les forces de répression, que leurs nouveaux camps d’internement, que de nouvelles violences, prétendument pour leur donner envie de retourner vers celles qu’ils ont fui.

Quant aux peuples de ces pays riches, on leur présente ces migrants comme une menace pour leur propre sécurité, pour leur bien-être, pour leur situation économique même. On l’a bien vu avec les Roms qui sont chassés en Europe à la manière dont on en chassait autrefois les Juifs ! Et maintenant, l’Etat français chasse, de la frontière italienne à Calais, des Syriens ou des Afghans dont il prétend qu’il veut défendre les intérêts en dépensant des sommes colossales pour entretenir des guerres destructrices dans leur pays ! La France, qui n’a pas de centimes pour héberger quelques malheureux, dépense des dizaines de millions pour leur faire la guerre et pousser ainsi ces peuples à l’exode !!!

Depuis 2000, quelque 30.000 personnes se sont noyées en essayant de faire le même voyage. La force armée chargée de les en empêcher, la Frontex, n’a rien fait pour les sauver, contrairement à ce qui est dit régulièrement dans les média. L’Union européenne se prépare à bombarder des objectifs en Libye pour empêcher les migrants de tenter la traversée de la Méditerranée sur de petits bateaux. Le plan de « bombardement des bateaux » n’est cependant pas motivé par le nombre de décès dus aux noyades, mais par le nombre plus important encore de réfugiés réussissant à atteindre l’île italienne de Lampedusa, au sud de la Sicile, ou qui ont été ramassés par des navires marchands ou par les garde- côtes et la marine italienne.

Loin de combattre les dictatures, le terrorisme, les bandes armées et l’intégrisme musulman, ces pays riches les instrumentalisent à leur profit. On a bien vu qu’ils s’étaient servi de la dictature de Kadhafi pour installer en Libye des centres d’internement de masse pour migrants, centres financés par l’Europe et rapportant au dictateur. On voit bien que l’armée française occupe militairement le Niger, y soutenant des dictateurs à sa solde, et cherche à y arrêter les migrants, les laissant crever dans les déserts et sous la coupe des bandes armées et bandits. On a bien vu l’armée française soutenir au Centrafrique les milices massacreuses dites antibalakas, appuyant ainsi les massacres des civils musulmans, sous prétexte de protéger d’autres massacres les Centrafricains chrétiens. Au point que les soldats français qui ont participé à cette « opération humanitaire » sont soignés pour troubles psychologiques liés aux actes qu’on les a contraint à commettre… On l’a vu en Libye où c’est en soutenant et armant des milices intégristes et fascistes, massacreuses, que France et USA ont renversé Kadhafi, livrant ensuite le pays aux pilleurs et aux tueurs qu’ils avaient armé et financé. On le voit maintenant en Syrie où les mêmes grandes puissances soutiennent une branche d’Al Qaïda, le front Al Nosra, sous prétexte de lutter contre Daesch ! Qui aurait cru que les USA qui soutiennent depuis des années des massacres de masse sous prétexte de combattre les assassins de New York du 11 septembre 2001 recommenceraient à aider et financer Al Qaïda ! Il faudrait d’abord oublier que ce réseau intégriste a été formé par les USA eux-mêmes, sous prétexte de lutter contre la dictature de la Russie et « sauver » (déjà) le peuple afghan !

Si la planète est de plus en plus soumise au bruit des armes, ce n’est pas le fait de poignées de terroristes : ce sont les classes dirigeantes elles-mêmes qui, une fois de plus face à une crise économique et sociale qu’elles se voient incapables de maîtriser, livrent les peuples à la violence et à la guerre et préparent la guerre mondiale, pour éviter la révolution mondiale.

La montée des terrorismes intégristes, comme des guerres soi-disant pour les combattre, a été la réponse des classes dirigeantes aux révolutions égyptienne et tunisienne. Les masses populaires et prolétariennes de ces deux pays ont démontré une capacité à s’attaquer aux dictatures autrement efficace que les guerres menées par les armées occidentales qui ne font chuter une dictature que pour en mettre une autre pire et qui débutent une guerre mais ne la terminent jamais. Leur prétendue guerre contre Assad en Syrie est surtout une guerre sans fin contre le peuple syrien. Leur guerre contre la domination russe en Ukraine les mène à soutenir des bandes armées fascistes qui massacrent les civils, hommes, femmes et enfants !

La guerre mondiale plane à nouveau comme une menace sérieuse. Le quotidien américain New York Times a révélé dans le courant de la semaine que le Pentagone envisageait de déployer des armes lourdes, notamment des chars, pour une force militaire allant jusqu’à 5000 soldats aux frontières russes. Ce serait la première fois que les Etats-Unis déploient des armes lourdes dans des pays qui, avant de devenir membres de l’OTAN à partir de 1999, ont appartenu à la sphère d’influence de l’URSS au sein des forces du Pacte de Varsovie. Moscou répond en décidant de renforcer son arsenal nucléaire…

Face à la montée des provocations américaines en Mer de Chine méridionale, Pékin a annoncé hier qu’il portait plainte contre la mission très médiatisée d’un avion de surveillance américain au-dessus de territoires revendiqués par la Chine et a demandé aux Etats-Unis de reculer.

Les actions provocatrices de Washington menacent de déclencher une guerre à travers l’Asie et le monde. Washington est passé d’une campagne médiatique contre la construction chinoise d’îlots en Mer de Chine méridionale à des défis militaires.

Si la planète est plus que jamais soumise à des violences de masse contre les civils, si on y reparle de guerre mondiale contre la Russie et la Chine, c’est parce que le système dominant est arrivé à son terme et n’est plus capable de fonctionner normalement, que le capitalisme est dans l’impasse depuis 2007. C’est déjà la crise de 2007 qui a entraîné les soubresauts que l’on a connu au Maghreb et dans le monde arabe. Et les classes dirigeantes craignent que ces révolutions s’étendent maintenant à la planète. D’où la nécessité de faire croire aux peuples travailleurs des pays riches qu’ils seraient du côté de leurs gouvernants, de leurs armées face à « l’afflux dangereux des migrants ». D’où la nécessité de leur faire croire que les guerres que mènent leur pays aux quatre coins du monde seraient justifiés par les attentats terroristes qu’ils ont subi dans leur pays.

Mais nous ne devons pas tomber dans ce panneau. Les crises mondiales du passé nous ont déjà enseigné que les classes dirigeantes sèment la haine entre les peuples, lancent des guerres régionales et mondiales pour détourner les révolutions sociales, à chaque fois que leur système est dans l’impasse et que les victimes seront aussi celles des populations civiles des pays riches.

Ils sont en guerre contre qui ? Contre le terrorisme, contre l’intégrisme radical, contre les dictatures ? Non leur guerre est contre le peuple travailleur du monde, contre nous !

Oui, la leçon que nous devons tirer des crises capitalistes et des guerres qui ont suivi est qu’une nation qui fait la guerre à de nombreux peuples, fera la guerre à « son » propre peuple…

Notre ennemi, ce ne sont pas les malheureux migrants, affamés, assoiffés, terrorisés, mais les classes dirigeantes qui s’apprêtent à nous attaquer nous aussi, en nous supprimant tout ce nous avons pu croire être nos acquis, le droit à un emploi, à un salaire, à un logement, à la santé, à l’éducation. Les attaques contre les services publics, contre la sécu, contre l’hôpital, contre l’éducation sont le pendant des attaques guerrières que mènent nos gouvernants dans le monde.

Peuples opprimés et exploités, unissons-nous contre notre ennemi commun, la classe capitaliste rapace et meurtrière.

Voyage en barbarie pour les réfugiés Érythréens

La guerre européenne contre les migrants en Méditerranée

L’Europe capitaliste en guerre contre les migrants

La guerre contre les migrants renforce le terrorisme

Les camps de rétention de migrants en Libye sous Kadhafi

Les camps de rétention de migrants en Libye après Kadhafi

La planète des sans papiers

Messages

  • Le nombre de déplacés et de réfugiés suite aux multiples conflits dans le monde a atteint le niveau record de 60 millions de personnes en 2014, indique le rapport annuel du HCR. Le Haut-Commissariat pour les réfugiés des Nations unies constate une "accélération saisissante" du nombre de personnes forcées à fuir, "avec 59,5 millions de déracinés à la fin 2014 en comparaison des 51,2 millions de l’année précédente". Il y a une décennie, leur nombre était de 37,5 millions, rappelle le HCR.

  • Des dizaines de millions de personnes ont été forcées de fuir leurs maisons et de parcourir de grandes distances pour tenter d’échapper à la guerre, à la dévastation économique et aux persécutions politiques. Ces réfugiés sont souvent confrontés à des conditions déplorables dans les pays où ils fuient, et de plus en plus, ils sont détournés ou périssent en voyage.
    Amnistie rapporte qu’en 2013, pour la première fois depuis les années 1940, le nombre de réfugiés était estimé à plus de 50 millions de personnes. Dans les deux années qui ont suivi, des millions d’autres se sont rajoutées.

    La situation en Syrie et dans les pays voisins du Moyen-Orient est particulièrement grave. Si l’on compte les personnes déplacées à l’intérieur du pays, « plus de la moitié de la population de la Syrie est réfugiée, selon le rapport. Quelque quatre millions d’hommes, de femmes et d’enfants ont fui le pays et sont réfugiés, ce qui fait de cette crise de réfugiés l’une des plus importantes de l’histoire. »

    Amnistie fustige les grandes puissances pour avoir omis de prêter assistance devant la flambée de la population de réfugiés, dont beaucoup ont fini au Liban (où 20 pour cent de la population se compose désormais de réfugiés syriens), en Jordanie et dans la Turquie voisine. L’organisme note que l’appel humanitaire des Nations Unies pour lever 4,5 milliards de dollars afin d’aider les réfugiés syriens n’avait atteint que 23 pour cent de son objectif au début de juin.
    L’ensemble du fonds d’urgence des Nations Unies pour les réfugiés syriens est inférieur à un pour cent du budget annuel de l’Armée américaine.

    « Le nombre total de places offertes aux réfugiés de la Syrie est inférieur à 90 000, ce qui représente seulement 2,2 pour cent des réfugiés dans les principaux pays d’accueil (Liban, Jordanie et Turquie) », indique le rapport. Face à une population en augmentation rapide et aux prises avec des fonds limités, le Programme alimentaire mondial a été contraint de réduire son niveau d’aide alimentaire à moins de 0,46 $ par jour pour les réfugiés syriens en Jordanie et à 0,62 $ par jour pour les réfugiés au Liban.

    La situation désespérée des réfugiés en provenance de Syrie trahit les prétentions « humanitaires » des opérations impérialistes dans la région. Cette crise est le résultat direct de la guerre civile alimentée dans le pays par les États-Unis, qui comprend le financement des organisations fondamentalistes islamiques dans le cadre de leur campagne pour renverser le président syrien Bachar Al-Assad.

  • La Russie répond aux menaces de l’OTAN en renforçant son arsenal nucléaire

    En réponse aux différents exercices organisés par l’OTAN dans l’Europe de l’Est depuis le début de la guerre civile en Ukraine, la Russie accélère son processus de militarisation. Le risque d’une guerre catastrophique entre la Russie et l’OTAN se profile de plus en plus clairement.

    Au forum militaire international Armée-2015, Vladimir Poutine a déclaré qu’ « Avant la fin de l’année en cours, plus de 40 nouveaux missiles balistiques intercontinentaux s’ajouteront à l’arsenal nucléaire de la Russie. Ces missiles pourront déjouer tous les systèmes de défense antimissiles, même les plus perfectionnés ».

    Le président russe a également annoncé la création d’une nouvelle station radar chargée de surveiller ses frontières de l’ouest : « Les essais d’une nouvelle station radar de détection transhorizon d’objets aériens commenceront dans les mois à venir. Cette station contrôlera plus tard la frontière occidentale ».

    Poutine a dit compter sur l’industrie de la défense pour limiter l’hémorragie de l’économie russe, fortement touchée par les sanctions imposées par les puissances impérialistes depuis la crise ukrainienne : « C’est le complexe militaro-industriel qui doit (…) rester la locomotive de l’innovation technologique, dont celles à double finalité [militaires et civiles] dans les domaines telles que l’énergie, la machinerie, les communications, les ordinateurs ».
    La Russie prépare le renforcement de ses armes nucléaires stratégiques avec de nouveaux missiles balistiques, des bombardiers plus modernes, et des nouveaux sous-marins.
    L’OTAN ont condamné « l’arrogance nucléaire » de la Russie, qu’elle a traitée d’« injustifiée » et de « dangereuse ». Le secrétaire général de l’OTAN, Jens Stoltenberg, a dit : « Ce que fait l’OTAN maintenant dans la partie orientale de l’alliance est quelque chose de proportionnel, de défensif, et qui est sur la même ligne que nos engagements internationaux ».

    Cette déclaration inverse la réalité du conflit. L’OTAN est responsable de la montée des tensions militaires, qui menace de déclencher une guerre mondiale entre puissances nucléaires. Les Etats-Unis et leur alliés européens ont déstabilisé l’Europe en soutenant un coup d’Etat en Ukraine, après lequel ils ont accéléré leurs menaces de guerre contre la Russie.

    La Russie renforce ses forces armées en réponse aux provocations de l’OTAN. Si elle n’est pas la principale force responsable du danger d’une guerrre, la politique russe n’a cependant rien de progressif. Le régime oligarchique russe, qui est né de la restauration capitaliste et de la dissolution de l’URSS en 1991, est incapable de faire appel à l’opposition à la guerre dans la classe ouvrière américaine et européenne. Il ne répond aux menaces de l’OTAN qu’en menant sa propre escalade militaire qui menace de déclencher une guerre catastrophique.

    La tâche critique est de mobiliser la classe ouvrière internationale, notamment aux Etats-Unis et en Europe, en lutte contre le danger d’une guerre provoquée par l’intervention de l’OTAN en Europe de l’Est depuis le début de la cirse ukrainienne.

  • 22.000 migrants sont morts en Méditerranée en 5 ans ce qui en fait la région où ils sont le plus nombreux à avoir perdu la vie, soit 75% du total ce qui dénonce la politique des forces de sécurité des états européens en Méditerranée qui ont comme but de les dissuader plus que de les sauver !!!

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