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Qui gouverne l’Algérie ?

dimanche 3 mai 2015, par Robert Paris

Qui gouverne l’Algérie ?

Le pouvoir dictatorial et militaire algérien se sent comme une boule sur une pointe : prêt à basculer du jour au lendemain sans être capable de prévoir de quel côté il va tomber. Les raisons en sont multiples : sociales, économiques, politiques, nationales comme internationales. Il y a eu bien sûr la vague des révolutions dont on se souvient rarement qu’elle a commencé non seulement en Tunisie et en Egypte mais aussi en Algérie. Il y a eu la crise économique mondiale dont on a pu croire qu’elle ne concernait pas l’Algérie tant que la chute des prix du pétrole et celle du gaz n’avait pas frappé et frappé dur les revenus de la classe dirigeante algérienne, sapant les bases du calme social, très relatif et précaire, toujours entre deux émeutes, entre deux manifestations, entre deux grèves. Les rentrées des hydrocarbures avaient cependant permis jusque là d’éviter l’explosion sociale généralisée. Mais ce qui avait surtout permis d’éviter cet embrasement révolutionnaire, c’est surtout la menace de retomber dans les années de sang, celle de 1991 à 2001, de la « guerre contre les civils » des trois bandes armées, celle du pouvoir, celle du FIS et du GIA et celle de l’autodéfense, toutes trois instrumentalisées par un pouvoir militaire qui avait déjà été poussé au bord du gouffre par l’explosion sociale (ouvrière et jeune) d’octobre 1988.

La crise révolutionnaire menace à nouveau avec un pouvoir encore plus affaibli, avec un président Bouteflika en fin de vie, plusieurs généraux brutalement remerciés comme Tewfik, avec des mutuelles menaces de dénonciation à la cour pénale CPI ( !), des clans déstabilisés par les querelles et par la réduction de la manne pétrolière et incapables de trouver un nouvel équilibre du fait du changement des générations, certains clans militaires (comme celui d’Oran) tentant de profiter de la situation aux dépens des autres mais incapable de trouver une issue économique et sociale face à la grogne sociale et aux émeutes endémiques. Et surtout incapables de se situer face à un monde capitaliste en crise, plus que jamais divisé en deux blocs, celui de la France, de l’Europe et des USA d’un côté, de la Chine et de la Russie de l’autre. Dans cette configuration mondiale dégradée, l’Algérie n’a aucun soutien inconditionnel d’aucun des deux camps en présence et la classe dirigeante se sent menacée par les interventions militaires du camp occidental comme celle de Libye ou du Mali, incapable d’être sûre que les puissances occidentales ne seraient pas capables de revenir sur l’indépendance de l’Algérie, la transformant en dépendance du même type que le Mali ou le Niger, ses voisins.

Dans ces conditions qui sont toutes fondamentalement déstabilisantes, le pouvoir algérien n’a ni la stabilité d’une classe capitaliste reconnue de longue date par la propriété privée des moyens de production ni la popularité que lui avait donnée momentanément la lutte anticoloniale d’indépendance. L’impopularité de la classe dirigeante militaire est d’autant plus grande que, face à la misère populaire, elle a cherché à cacher de moins en moins sa fortune éclatante et écrasante. Il est de moins en moins secret que des Algériens liés aux clans militaires sont devenus milliardaires en détournant l’argent des hydrocarbures alors qu’officiellement ces derniers sont toujours propriété du peuple algérien, la privatisation du gaz et du pétrole n’ayant jamais pu être vraiment osée par le pouvoir militaire. Bien sûr, on est très loin du « socialisme » officiel des premières années du régime après l’indépendance, mais on est aussi très loin de pouvoir affirmer que tel ou tel oligarque est propriétaire de tel complexe gazier et pétrolier comme en Russie.

Nul ne croit plus que le pouvoir algérien, que l’armée algérienne, que le régime politique soit « celui de tout le peuple algérien » comme il le prétendait jusqu’en 1988, jusqu’aux massacres et aux tortures de masse contre la jeunesse algérienne soulevée d’Octobre et aussi jusqu’aux massacres des années de guerre civile.

L’Algérie est le pays qui a connu à la fois une révolution nationale, une guerre civile interne ensuite, une révolte ouvrière et jeune en 1988 suivie d’une guerre civile de dix années et le plus grand nombre de révoltes sociales entre 2011 et 2013, c’est-à-dire au moment des révolutions dites « du monde arabophone ». Cependant, ou à cause de cela, le régime est caractérisé par l’immobilisme. Le mécontentement est égénral et ouvert mais ne débouche sur rien, contrairement à d’autres pays du monde arabe et du Maghreb. La révolution sociale et politique est freinée principalement par un facteur : la population est traumatisée et ne veut plus revivre la douloureuse expérience des années 1990 de massacres et des trois terrorismes (celui du pouvoir, celui des milices dites d’autodéfense et celui des terroristes). Les émeutes, même si elles sont légitimes, restent le plus souvent d’ordre social et locales

La gouvernance de l’Algérie n’est pas le fait d’un homme, le président de la République, mais le résultat souvent chaotique d’un « processus collectif peu formalisé » dans lequel, selon Louisa Dris-Aït Hamadouche de l’université d’Alger, le parlement et la justice ne jouent presque aucun rôle. La démission récente d’un député d’opposition élu en mai 2012 illustre cette marginalisation mal vécue par les élus : « Nous n’avons aucun pouvoir, on ne répond même pas à nos questions orales. » Ce déclassement du législatif est illustré par le développement spectaculaire des décrets exécutifs et la raréfaction des textes de loi. Il entraînerait un recul de l’efficacité des institutions civiles au profit des militaires, même si on peut s’interroger sur un éventuel âge d’or de ces dernières à un quelconque moment depuis l’indépendance.

En mars 2014, Ahmed Ouyahia — qui n’est pas un ami de Abdelaziz Bouteflika —, l’a rejoint à un poste stratégique, celui de directeur du cabinet présidentiel, véritable plaque tournante du pouvoir. D’où l’apparente fragilité des équilibres politiques, qui ne rassurent ni les acteurs, ni la population. Un an après avoir perdu leurs positions respectives de chef du gouvernement et de secrétaire général du principal parti politique du pays, le Front de libération nationale (FLN), Ouyahia et Abdelaziz Belkhadem reviennent comme ministres d’État sans qu’on connaisse les causes de leur disgrâce ou de leur retour en grâce.

La rente pétrolière a changé le mode de fonctionnement du régime en permettant l’inclusion de pans entiers de la population dans un État-providence ambivalent. La redistribution est d’un côté ciblée en direction des « copains » qui sont souvent des coquins, mais aussi généralisée d’un autre côté en faveur de la majorité des Algériens qui en profitent de multiples façons par le biais de subventions et de biens publics (eau, électricité, carburant, logement) littéralement bradés.

La gouvernance ne repose pas seulement sur la violence et la générosité, mais aussi sur une double légitimité mémorielle. La première est révolutionnaire, au nom de ceux qui ont participé à la guerre d’indépendance ; la seconde est sécuritaire, en reconnaissance à ceux qui ont jugulé la guerre civile. Mais à côté existe aussi dans la mémoire collective une culture de la peur : peur du chaos, peur de l’intervention étrangère. C’est un ressort très important de la gouvernance dont le régime use et abuse. On l’a encore vu lors de la dernière élection présidentielle où le président sortant était présenté comme le garant de la stabilité et de la sécurité et son principal adversaire dénoncé comme un « terroriste » porteur de violences à venir en cas de succès.

Reste la boite noire : l’armée et les services de sécurité, eux qui ont fait octobre 1988 en torturant la jeunesse algérienne, eux qui ont écrasé toutes les révoltes, eux qui ont fait le bain de sang le plus long et le plus affreux de l’Algérie à partir de 1991....

Chacun sait aujourd’hui que le pouvoir algérien n’est pas celui des libérateurs du joug colonial mais celui des assassins et des profiteurs, même si la corruption au bas de l’échelle n’est acceptée et cultivée par le pouvoir que pour mieux cacher la corruption à grande échelle des classes dirigeantes qui n’osent pas dire leur nom de classe capitaliste comme les autres classes bourgeoises issues des clans militaires dans les pays pétroliers comme Egypte, Tchad, Turquie ou Venezuela. Il n’a pas été possible, juste après une indépendance gagnée de haute lutte, de faire admettre que ce soit l’armée des frontières qui ne s’était même pas battue contre l’armée coloniale qui prenne les rênes du pouvoir et il était encore moins possible de faire admettre que ses « colonels » deviennent les nouveaux riches de l’indépendance et c’est ce qui explique que le nouveau pouvoir indépendant se soit senti obligé d’imposer le faux « socialisme ». Il n’est pas plus facile, aujourd’hui, de faire admettre maintenant le développement d’une bourgeoisie privée alors que le peuple se débat dans des difficultés économiques insurmontables, manque de logement, de santé, d’éducation, de biens de consommation élémentaires et on en passe…

On ne réalise pas, à l’extérieur, à quel point le peuple algérien est encore traumatisé par les bains de sang successifs qu’il a subi. Ces différents traumatismes sont marqués dans les sentiments populaires et, s’ils poussent pour le moment la population à éviter de nouvelles confrontations d’ampleur, ils nourrissent aussi des haines violentes qui peuvent exploser demain dans un sens ou dans un autre.

Si ce n’est pas la classe ouvrière qui prend la tête de la contestation politique et sociale, ce sera à nouveau une extrême droite fasciste, sous couvert d’Islam, de conservatisme, d’autodéfense ou de régionalisme, d’ethnisme et d’autonomisme. Des haines entre tribus, entre familles, entre voisins, entre régions, entre villes, etc., montent, entretenues par le pouvoir pour faire dériver la montée des mécontentements et des révoltes. Un avenir à la libyenne, à la syrienne, à l’irakienne n’est pas exclus si le peuple travailleur ne prend pas la tête de la lutte sociale et politique. Compter sur le statu quo des classes dirigeantes qui a prévalu ces dernières années, c’est croire en la stabilité de la boule sur la pointe. La chute est indubitable : ce n’est qu’une question de temps. Il est d’autant plus urgent de préparer un autre avenir que celui qui a été organisé depuis l’indépendance et qui ne mène plus à aucun avenir dans le cadre lui aussi déstabilisé du monde capitaliste ayant atteint ses propres limites.

Le capitalisme à l’algérienne n’a pas d’autre avenir que celui du retour à la barbarie et l’image de la Syrie ou de la Libye, de l’Irak ou du Yémen dévastés par les bandes armées fascistes doit nous alerter sur l’urgence d’une alternative ouvrière révolutionnaire et socialiste.

Messages

  • Qui pousse aux affrontements entre kabyles et arabophones en Algérie ?

    La brusque flambée de violences a été déclenchée mardi peu avant minuit lorsque des hommes au visage masqué et armés de fusils de chasse ont ouvert le feu sur des habitants, selon une version des faits non confirmée du quotidien El Khabar.

    Ce n’est pas seulement une région qui est menacée par un tel affrontement mais tout le pays qui pourrait s’embraser et qui y gagnerait, sinon les classes dirigeantes qui craignent ine fois de plus un embrasement social et politique contre la dictature militaire…

  • Le général Athmane TARTAG (alias gal. "Bachir"), ami et collaborateur de sinistre mémoire de Tewfik Médiène, sa fameuse « machine de mort » des années 1990, a remplacé le général Abdelkader KHERFI (alias gal."Ahmed"), lui-même successeur en 2007 de Smaïl Lamari à la DCE, devenue ensuite DSI), à la tête de la Direction de la sécurité intérieure ( DSI ), elle même branche de la tentaculaire et matrice de tous les organismes de renseignement et de sécurité algériens, à savoir la Direction du renseignement et de la sécurité ( DRS ). Le général Kherfi a été démis de ses fonctions. La pression de l’impérialisme français sur le clan Bouteflika semble l’avoir emporté, notamment après les manipulations diverses des groupes islamistes dans le sahel et depuis l’intervention de l’armée française au Mali en janvier 2013… C’est sous cet angle que s’explique probablement le rattachement (survenu en septembre 2013) de la DCSA, un des trois services du DRS, à l’état-major et l’éviction d’officiers de ce service, dont son directeur le général M’henna Djebbar, spécialiste de la répression des civils mais considéré comme responsable de certains échecs de manipulation des islamistes… Ou bien un bouc émissaire…

    M’Henna Djebbar, l’ex-patron de la DCSA, la sécurité de l’armée, avait tenté une sortie à l’étranger via l’aéroport Houari Boumediène, jeudi matin. Il voulut se rendre à Paris. Il fut intercepté et sommé de ne pas quitter le pays par la police des frontières.

    Des militaires, agents de la répression sanglante, en remplacent d’autres. Certains pleurent et d’autres se réjouissent mais l’ordre ne change nullement en Algérie. C’est toujours l’opacité et la dictature qui règne et toujours au service des mêmes...

  • quel enjeu de savoir si Bouteflika est toujours vivant ou non ?

  • Cela change tout : c’est le dernier à défendre le lien de l’Algérie avec l’impérialisme français au lieu de choisir l’alliance avec l’impérialisme chinois !

  • Une lettre surprenante est publiée ce samedi matin dans trois journaux. Elle est signée du général Toufik, l’ancien chef des services de renseignement. L’homme très puissant et habituellement très mystérieux, qui a été mis à la retraite, dénonce la condamnation d’un autre général, le général Hassan. Une prise de parole qui fragilise le pouvoir algérien.

  • Le procès de Hassan n’est pourtant qu’une étape dans la guerre que livre Bouteflika au DRS. Le chef d’état major Ahmed Gaïd Salah, bras armé du chef de l’Etat, arrête et incarcère depuis l’été les généraux qui le gênent, autrement dit, ceux de la famille DRS : le général Hocine Benhadid, qui croupit depuis deux mois en prison pour « tentative d’atteinte au moral de l’armée », et le général Djamel Kehal Medjdoub, ex-chef de la garde présidentielle, qui a été condamné cette semaine à 3 ans de prison pour « négligence » et « non respect des consignes » dans une obscure affaire de coups de feu à la résidence d’Etat de Zéralda.

  • Après le général Hassan, condamné à 5 ans de prison ferme, c’est au tour du général Djamel Kehal Medjdoub d’écoper de 3 ans de prison dans le cadre de l’affaire dite de Zéralda.

    La série de purge menée par le régime algérien contre les hauts gradés de l’armée se poursuit. Le général Djamel Kehal Medjdoub, ancien patron de la sécurité présidentielle, a été condamné le 2 décembre à trois ans de prison ferme par le tribunal militaire de Constantine à l’issue d’un procès à huis clos.

    Il était jugé dans le cadre de l’affaire dite de Zeralda. Dans la nuit du 16 au 17 juillet, vers 4 heures du matin, des hommes ont tenté de s’introduire dans la résidence médicalisée du président Abdelaziz Bouteflika sur le littoral ouest d’Alger. Ils se sont repliés suite aux coups de feu de la garde présidentielle.

    La question qui est posée par l’affaire de Zeralda est : qui gouverne l’Algérie puisque ses protagonistes voulaient s’assurer que Bouteflika était toujours vivant ou si son clan ne fait que gouverner en son nom et en faveur du colonialisme français toujours au pouvoir !!!

  • Le clan du défunt ou proche de la mort Bouteflika parviendra-t-il à maintenir l’Algérie dans le giron de l’ancienne puissance coloniale, la France, ou bien celle-ci ne pourra-t-elle pas empêcher l’Algérie de succomber aux trop alléchantes propositions du nouvel impérialisme chinois ?

    Pour faire basculer la balance, le chef d’Etat chinois a annoncé des aides financières pour un montant de 60 milliards de dollars : « La Chine a décidé d’octroyer un total de 60 milliards de dollars d’aide financière, incluant cinq milliards de prêts à taux zéro et 35 milliards à taux préférentiels. » En sus de ce soutien massif, il a fait part de l’effacement, pour les pays les moins avancés, des « dettes gouvernementales sans intérêt échues fin 2015 ».

    Le président chinois a également annoncé une coopération accrue avec la Banque africaine de développement et les institutions financières sous-régionales africaines, ainsi que des prêts pour le développement des PME africaines, sans compter un soutien dans la promotion des investissements.

    Les recommandations de la Banque d’Algérie (BA) viennent entériner ce rapprochement entre l’Algérie et la Chine, en ordonnant expressément aux banques commerciales, d’utiliser le yuan pour les transactions avec la Chine et cela avant la fin de l’année en cours, pour garantir une fluidité des échanges commerciaux entre les deux pays. L’utilisation du Yuan dans le règlement des transactions entre les opérateurs algériens et chinois vise à obtenir de meilleures conditions commerciales aux opérateurs nationaux et à conforter leur position dans d’éventuelles négociations commerciales.

  • L’opposition parlementaire a signé, hier, à l’occasion du vote du PLF 2016 par l’APN, une révolte inédite et qui fera assurément date.

    La séance du vote en plénière, hier, du projet de loi de finances 2016 restera dans les annales de l’Assemblée nationale. Les travaux ont failli prendre une tournure violente dès l’ouverture. La dispute était imminente entre deux groupes de députés, ceux de l’opposition et ceux de la majorité parlementaire. Le premier, mené essentiellement par le PT, le FFS et l’Alliance verte, était décidé à bloquer le vote, quitte à user d’une pratique à laquelle les élus du peuple n’ont jamais recouru, jusque-là. L’autre, chargé d’entériner le choix du gouvernement même avec des procédés “antidémocratiques”, est décidé, lui, à l’en empêcher. D’emblée, les députés du PT ont envahi le bureau de l’Assemblée. Ils veulent imposer “un point d’ordre” que le président, Mohamed Larbi Ould Khelifa, a refusé. Le président invite le rapporteur de la commission des finances à la tribune pour lancer les travaux, mais peine perdue. Les députés de l’opposition ont décidé de l’interrompre en investissant la tribune. La situation dégénère et devient vite incontrôlable. Face à l’intransigeance de ces députés, les élus du FLN entrent en jeu. Bousculades, insultes et violence physique ont émaillé le lancement des travaux. La séance est encore retardée. Même des ministres se sont joints à la cohue. Les opposants au PLF 2016 étaient munis de pancartes sur lesquelles ils ont inscrit leurs slogans hostiles au texte du projet de loi présenté par l’Exécutif. “Non à la paupérisation du peuple”, “Non à l’oligarchie”, les députés scandaient, à tue-tête, leur refus “d’accorder plus d’avantages à une oligarchie qui ne cache plus son envie de tout siphonner”.

    À peine le président de la séance a-t-il fait appel aux intervenants, que les députés du FFS, du PT, de l’Alliance verte, de la Construction nationale et des indépendants ont quitté la salle pour rejoindre le hall et ensuite le boulevard Zighoud. Encerclé par un dispositif policier, Ali Laskri, député du FFS, a lancé à l’adresse de la foule que “cela est le propre d’un système finissant dont il faut hâter le départ”. Malgré ce chahut, le projet de loi a été voté à la majorité des députés du FLN, du RND et de Taj, mais la cohue d’hier est à inscrire comme une révolte inédite dans une institution qui n’arrive toujours pas à se départir de son rôle de boîte d’enregistrement.

  • L’effondrement des cours du pétrole et du gaz fragilise le pays, totalement dépendant de la rente énergétique. Une situation explosive pour un régime en bout de course.

  • Intéressant !!! On apprend que Bouteflika et la société pétrolière algérienne envoyaient clandestinement leur argent à Panama !!!

  • Valls l’air réjoui et Bouteflika cadavérique, voilà la scène...

    La récente diffusion d’une photo du président algérien Abdelaziz Bouteflika, 79 ans, où il semble très affaibli a relancé les spéculations sur sa succession et la personnalité qui le remplacera. Toute la semaine, la presse et les réseaux sociaux se sont émus après la diffusion de ce cliché montrant le chef de l’Etat dans une situation peu avantageuse en recevant le 10 avril le Premier ministre français Manuel Valls. Le président, au pouvoir depuis 1999, présentait un visage livide, les yeux hagards et la bouche ouverte.

    « La visite de Valls a mis fin à un mensonge » et « les Algériens découvrent un président qui n’est pas en mesure de conduire le pays jusqu’à la fin de son mandat en 2019 », a jugé jeudi le quotidien francophone El Watan. Le quatrième mandat, remporté le 17 avril 2014 après un amendement de la Constitution ayant fait sauter le verrou de la limitation des mandats, est « de trop », renchérit Liberté. Le quotidien francophone juge « sage » de mettre en œuvre la procédure d’empêchement réclamée aussi par l’opposition contre le président, qui vit dans sa résidence de Zéralda, à l’ouest d’Alger, transformée en bureau.

  • Depuis maintenant plus d’un an, l’Algérie fait face à de grandes difficultés financières. Déjà déficitaire à hauteur de 25 milliards de dollars en 2015, l’État devrait enregistrer un déficit de près de 30 milliards de dollars en 2016.

    Mais le pire est à venir. En effet, la situation ne devrait pas s’améliorer d’ici l’année prochaine. Bien au contraire, tout semble indiquer qu’elle risque d’empirer en 2017, lorsque les effets de la crise se feront véritablement ressentir. Dans tous les cas, l’Algérie restera déficitaire jusqu’en 2020, selon le FMI.

    La situation politique et sociale ne peut qu’en pâtir !!!

  • Ce n’est pas l’élection législative qui dira qui gouverne l’Algérie. Elle a donné des résultats tellement conventionnels qu’on peut se demander si les résultats n’étaient pas connus avant même l’élection mais le vrai pouvoir ne sort pas des urnes de toutes manières. Tout cela ne permettra pas de cacher que, derrière cette apparente stabilité se cache l’instabilité sociale de plus en plus explosive !

  • L’Algérie se soulève contre le cinquième mandat de Bouteflika !!!

    Des manifestations ont éclaté, vendredi, à travers tout le pays.

    Les Algériens sont sortis en masse dans la rue, vendredi, pour exprimer leur rejet du 5e mandat à la tête du pays, auquel Abdelaziz Bouteflika, 82 ans et très affaibli par la maladie, s’est porté candidat. Du jamais-vu dans l’histoire du pays. Des dizaines de milliers de manifestants ont occupé les rues et les places dans une quarantaine de wilayas (départements) après la grande prière, en réponse à un appel anonyme plutôt bien rédigé diffusé sur les réseaux sociaux depuis une dizaine de jours. Ils sont sortis seuls, en groupes d’amis, ou en familles pour réclamer le départ de Bouteflika, au pouvoir depuis 1999. « Ils ont cassé le mur de la peur. C’est bon ! » s’est réjoui un universitaire.

    Manifester dans la rue est interdit en Algérie, sauf autorisation de l’administration. Les forces antiémeutes se sont déployées en nombre à Alger, à Constantine, à Annaba, à Oran et dans les autres grandes villes, mais sans intervenir, comme c’était le cas ces dernières années. Mais 41 personnes ont été interpellées dans le pays par les forces de l’ordre. À Oran, la mégapole de l’ouest algérien, des cartons rouges ont été brandis pour signifier « la fin » de partie pour Bouteflika. « Libérez le président », ont scandé des manifestants à Boumerdès, à l’est d’Alger, en allusion au fait qu’il ne serait qu’un malade sous tutelle de son entourage. À Annaba, ville côtière du Nord-Est, des pancartes ont été exhibées montrant le chiffre cinq écrit en noir et barré de rouge. Une manière de dire : « Interdit de passer… »

  • C’est l’annonce de Bouteflika de briguer un 5e mandat qui a provoqué la colère de centaines de milliers d’Algériens et enclenché une mobilisation citoyenne dans plusieurs grandes villes à l’appel d’anonymes sur les réseaux sociaux.

    Celle-ci s’est effectuée de façon spontanée et en dehors des structures politiques traditionnelles, même si certains collectifs comme Mouwatana, un mouvement citoyen qui rassemble quelques partis et personnalités politiques et associatives, ont aussi appelé à descendre dans la rue.

    Depuis le soulèvement populaire de 1988, jamais le pays n’avait connu une mobilisation d’une telle ampleur.

  • Le NPA (et sa Fraction) commentent le soulèvement en Algérie en se gardant bien de développant trop avant une perspective vraiment prolétarienne et révolutionnaire : lire ici

    Ils voient la colère, la révolte, mais pas la révolution...

  • Plusieurs dizaines de milliers d’Algériens ont défilé vendredi 1er mars dans le centre d’Alger (Algérie) et dans le reste du pays, contre la perspective d’un cinquième mandat du président Abdelaziz Bouteflika, face à une police apparaissant débordée. "Pouvoir assassin !" a scandé à Alger une foule impressionnante, difficile à évaluer précisément, de milliers de manifestants. Ces derniers brandissaient des drapeaux algériens, et étaient rassemblés près de la place de la Grande-Poste, bâtiment emblématique du centre de la capitale. Au moins dix personnes ont été blessées lors d’affrontements entre policiers et groupes de jeunes manifestants.

  • Plusieurs des personnes blessées vendredi en marge des manifestations portaient des plaies à la tête dues à des coups de matraque ou des pierres renvoyées par la police, selon des journalistes de l’AFP. La police tirait de nombreuses grenades lacrymogènes pour tenter de disperser un groupe d’environ 200 jeunes manifestants, à environ 1,5 km de la présidence de la République.

  • Alors que les manifestants sont rejoints par toutes les catégories sociales, jeunes, étudiants, anciens combattants, salariés, chômeurs, femmes, l’armée menace les manifestants de les faire revoir les années noires du contre-terrorisme militaire !!!

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