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Qui était Xénophane ? L’esclave devenu philosophe, le maître à penser de Parménide, Zénon et Socrate...

samedi 9 mai 2015, par Robert Paris

Dans « Les questions fondamentales du marxisme », Georgi V. Plekhanov écrit :

« L’histoire des idéologies dans la Grèce antique s’est très profondément ressentie de l’influence de la lutte des classes… Selon Eleuthéropoulos, Xénophane fut, en philosophie, l’interprète des aspirations du prolétariat de la Grèce antique… Il était partisan d’une réforme sociale dans le sens de l’égalité de tous les citoyens, et sa « théorie de l’unité du monde » n’était que la base théorique de ses projets de réformes. Sur cette base théorique des tendances transformatrices de Xénophane venaient logiquement s’édifier tous les détails de sa philosophie, à commencer par ses conceptions relativement aux divinités, pour finir par sa théorie selon laquelle nos sens nous donnent une représentation illusoire du monde extérieur… Eleuthéropoulos juge nécessaire d’y donner le nom de « théorie grecque du devenir ».

« Il n’y a jamais eu, il n’y aura jamais un homme qui connaisse avec certitude ce que je dis des dieux et de l’univers. Quand même il rencontrerait la vérité sur ces sujets, il ne serait pas sûr de la posséder : l’opinion règne en toutes choses. »

Xénophane de Colophon

Qui était Xénophane ?

D’où venait le radicalisme idéologique, philosophique, politique et social à la fois de Parménide, de Zénon et de Socrate ? Eh bien, il venait de Xénophane ! Le premier, il avait remis en question la version d’Homère et d’Hésiode des divinités et aussi le système social qui prétend faire d’un esclave un sous-homme !

Xénophane est un philosophe grec, né vers l’an 570 av. J.- C., à Colophon en Asie Mineure. Il fut, à l’âge de vingt-cinq ans, banni de sa cité, tombée sous le joug des Perses, et passa le reste de ses jours (plus de soixante-dix ans) en exil. Il parcourut la Sicile et l’Italie, exerçant pour vivre le métier de rhapsode, se fixa dans sa vieillesse à Elée (vers 536), et y mourut, âgé, dit-on, de 100 ans (vers 470, donc), fut le chef d’une secte qui est devenue célèbre sous le nom d’École éléatique, et fonda le système confondant l’esprit (force) et la matière en un tout indissoluble.

Xénophane dit : « L’Univers est entier. Tout entier, il voit. Tout entier, il pense. Tout entier, il entend. »

« L’homme peint les dieux à son image. Chaque ethnie façonne ses Dieux à sa ressemblance. Les Ethiopiens les voient (les Dieux) camus et noirs, les Thraces, avec des yeux clairs et des cheveux roux… et si les bœufs, les chevaux et les lions avaient des mains, ils peindraient leurs dieux comme des bœufs, des chevaux et des lions. »

Théophraste dit : « Xénophane de Colophon, le maître de Parménide, suppose un seul principe ou considère l’être total comme un, ni limité, ni infini, ni en mouvement ni en repos. Au dire de Xénophane, c’est un être universel. Il montre qu’il est unique, parce qu’il est plus puissant que tout ; car s’il y a plusieurs êtres, dit-il, il faut que la puissance soit également partagée entre eux ; or dieu, c’est ce qu’il y a de plus excellent et de supérieur à tout en puissance. Il est inengendré, parce que ce qui naît doit naître soit du semblable, soit du dissemblable ; mais le semblable, dit-il, ne peut avoir ce rôle par rapport au semblable ; car il n’y a pas plus de raison pour que l’un, plutôt que l’autre, engendre ou soit engendré ; si d’autre part l’être naissait du dissemblable, il naîtrait de ce qui n’est pas ; c’est ainsi qu’il prouve la non-génération et l’éternité. L’un n’est ni infini ni limité, parce que, d’une part, l’infini c’est le non-être puisqu’il n’a ni commencement, ni milieu, ni fin ; que, de l’autre, ce sont les objets en pluralité qui se limitent réciproquement. Il supprime de même le mouvement et le repos ; car l’immobile, c’est le non-être, qui ne devient rien d’autre, et que rien d’autre ne devient ; le mouvement, au contraire, appartient à la pluralité, car alors il y a changement de l’un en l’autre. Aussi, quand il dit que l’être reste dans le même état et ne se meut pas, il faut entendre cela, non pas du repos opposé au mouvement, mais de l’état stable sans mouvement ni repos. Xénophane de Colophon, entrant dans une voie particulière, s’écarta de tous les précédents et n’admit ni genèse ni destruction. »

Cicéron dit : « Xénophane, un peu avant Anaxagore, dit que tout est un, immuable, inengendré, éternel et de forme sphérique. »

Xénophane a été le fondateur de la philosophie d’Elée de Parménide et Zénon. Révolté contre l’exploitation et l’oppression, ayant été lui-même enlevé et esclavagisé, il a fondé une conception de la lutte contre toute domination de classe. En philosophie, il a développé la conception du devenir, au sens dialectique.

Xénophane, en grec ancien Ξενοφάνης, né vers -570 à Colophon (Ionie) (Turquie actuelle), mort vers -475, est un philosophe pré-socratique, poète et scientifique grec. Exilé de Colophon tombé sous la domination perse, il semble avoir émigré en Sicile et s’être réfugié d’abord à Zancle et à Catane, avant de se rendre à Élée dont il fonde probablement l’école éponyme. Les données attestées actuelles ne permettent pas de déterminer s’il mourut à Élée, ou s’il retourna finalement à Colophon.

Il s’oppose fortement à l’anthropomorphisme et au créationnisme.

Fils de Dixios ou d’Orthomène de Colophon2, Xénophane aurait été vendu comme esclave par un riche citoyen, le pythagoricien Parmicos de Métaponte. En raison de l’invasion de l’Asie Mineure par les Mèdes qui provoqua la chute de Colophon, Xénophane passa près de soixante-dix ans dans le monde grec occidental, visitant de multiples cités sans trouver de foyer, et restant solitaire. Il fut reçu cependant à la table des riches et des grands, comme le montre l’anecdote de sa conversation avec le tyran Hiéron de Syracuse3. Tout en vagabondant à travers la Grèce, il récitait ses poèmes, que le public admirait et on écoutait ses enseignements avec un intérêt passionné4. Employant la langue d’Homère qui était panhellénique à cette époque, Xénophane réalisait ainsi son vœu que ses poèmes fussent compris de l’ensemble de la Grèce. Il apparaît d’ailleurs comme un pionnier par le fait d’avoir présenté ses raisonnements philosophiques sous forme de poèmes5.

Les dates relatives à la période où il vécut restent très discutées6, et la plupart des ouvrages qu’il aurait écrits ont été malheureusement perdus. On doit se contenter de quelques textes pour toute base d’études afin d’approcher Xénophane, dont l’irremplaçable traité d’Aristote intitulé De Mélissos, de Xénophane, et de Gorgias, qui se révèle être en la matière l’ouvrage le plus complet, le plus important et sans doute même le seul en mesure d’exposer clairement l’ensemble des doctrines de Xénophane, et espérer ainsi pouvoir mieux saisir les pensées de ce philosophe. Bien que l’œuvre et la pensée de Xénophane soient difficiles à appréhender faute de texte rédigé par lui-même encore en notre possession, Xénophane ne peut être pour autant négligé par l’histoire de la philosophie, ne serait-ce que parce qu’il passe pour le fondateur de l’école d’Élée (Platon, dans son dialogue Le Sophiste, fait remonter la création de l’école d’Élée bien avant lui) et que Parménide fut très probablement son disciple7. Théophraste précise quant à lui, dans son Abrégé, que Parménide fut le disciple d’Anaximandre, et non pas de Xénophane8. Selon le Livre de la Vieillesse de Démétrios de Phalère et Du Calme de Panétios de Rhodes, il enterra ses enfants de ses propres mains, comme Anaxagore.

On sait par Diogène Laërce9 que Xénophane combattit avec vigueur les doctrines des physiciens ioniens, en particulier les systèmes d’Épiménide et de Thalès, ainsi que le système de Pythagore10. Il a attaqué les idéaux culturels à la mode qui se répandaient à travers l’enseignement des œuvres d’Homère et d’Hésiode : c’est la raison pour laquelle il prit Homère pour cible privilégiée de ses attaques car « tous, dès l’origine, ont appris d’Homère », écrit-il11. Il s’est ainsi efforcé de créer une culture nouvelle12.

Xénophane prône l’abandon du polythéisme et de la conception anthropomorphique des dieux, auxquels on a attribué tous les actes honteux13. Dans des satires d’un genre nouveau appelées silles, en grec ancien σίλλοι, Xénophane se livre à une fine critique des croyances polythéistes des poètes grecs anciens et de ses contemporains. On voit, à travers Clément d’Alexandrie qui cite Xénophane, combien il raille l’anthropomorphisme naïf dans la conception des dieux14 :

« Si les bœufs et les lions avaient des mains et pouvaient peindre comme le font les hommes, ils donneraient aux dieux qu’ils dessineraient des corps tout pareils aux leurs, les chevaux les mettant sous la figure de chevaux, les bœufs sous la figure de bœufs. »

Ces critiques contre les récits traditionnels sur les dieux étaient destinées à être récitées dans les banquets, preuve que le symposium grec primitif avait des tendances éducatives15. Platon, profondément influencé par Xénophane, reprendra cette attaque contre la théologie homérique dans les livres II et III de La République.

Xénophane va jusqu’à recommander de substituer à ce polythéisme une divinité unique, non humaine, principe de l’union de tous les phénomènes dans l’univers. Car ce Dieu unique dirige tout l’univers par l’effet de sa seule pensée, tout en demeurant parfaitement immobile16. Il loue ensuite le philosophe d’avoir fait Dieu incorporel et d’avoir dit :

« Unique et tout puissant, souverain des plus forts, Dieu ne ressemble à nous ni d’esprit ni de corps. Les humains, en faisant les dieux à leur image, leur prêtent leurs pensées, leurs voix et leurs visages. »

— (Clément d’Alexandrie, Stromates

« Après des idées si hautes et si justes sur Dieu, on conçoit mieux l’irritation de Xénophane contre les poètes qui abaissaient la majesté divine, et qui comme Homère et Hésiode n’hésitaient pas à attribuer aux dieux tout ce qui est déshonorant parmi les hommes : le vol, l’adultère, le mensonge, la trahison. » (Sextus Empiricus, Pyrrhon. Hypotyp. liv. I, ch. 33, page 99, édit. de 1842 ; Adversus Mathem. Physicos, liv. IX, page 612, et Grammaticos, liv. I, page 112.) Aristote parle quant à lui des opinions de Xénophane ; dans sa Poétique, il rappelle que le philosophe blâmait les idées que le vulgaire se faisait des dieux17. Xénophane affirmait donc l’existence d’un dieu unique, sphérique, immobile. En même temps il rappelle que cette réalité ultime ne peut pas être connue avec certitude par les êtres humains dont la connaissance de la réalité se limite aux conjectures ou opinions.

Xénophane, comme les autres penseurs grecs, proposa une conception du monde, une cosmologie, des explications des phénomènes de la nature. Concernant l’univers, Xénophane semble avoir suivi, ou à tout le moins écouté, l’enseignement d’Anaximandre et paraît être instruit de la cosmologie des Milésiens. Selon Xénophane, en effet, tous les événements qui surviennent dans l’univers, arc-en-ciel, vents, pluies, nuages, sont dus à des causes naturelles18. Dans leur ensemble, les êtres vivants ont pour origine les deux éléments primordiaux : « Tous nous provenons de la terre et de l’eau », et tout retourne en définitive à la terre19. L’opinion, pour être déjà dans les propos de Ménélas, est ancienne20,21 : c’est à partir d’eau et de terre que Prométhée a façonné l’homme, d’après la Théogonie d’Hésiode.

Pour Xénophane, la Terre plate était infinie et ne flottait ni sur l’eau comme le prétendait Thalès, ni dans le vide comme le voulait Anaximandre, elle n’avait pas de limites, ni sur les côtés, ni en dessous et s’étendait dans toutes les directions. Les astres, soleil, comètes, planètes étaient des nuées incandescentes. Le mouvement des astres était rectiligne, donc les astres que l’on voyait n’étaient jamais les mêmes. Chaque soir, ils s’éteignaient dans la mer ou le désert et il y avait, par le fait même, une infinité de soleils différents. Selon lui, le monde était issu de la terre et retournerait un jour à la terre. Pour l’instant, il était fait d’un mélange de terre et d’eau avec des états intermédiaires constitués de boue. Pour prouver les imbrications d’un de ces éléments dans l’autre, il eut l’idée de faire référence aux fossiles de plantes, coquillages et poissons trouvés près de Syracuse. Cicéron parle des opinions de Xénophane22 ; il dit que Xénophane soutient que tout ce qui existe ne forme qu’un seul être, que cet être est immuable, qu’il est divin, qu’il n’a point commencé, qu’il est éternel et de forme sphérique. Ces considérations ne doivent pas être envisagées sous le seul angle de leur valeur scientifique, ce qui est important, ici, c’est plus la nature du problème que Xénophane s’est posé que les explications qu’il propose en guise de réponse. Xénophane attribuait la présence des coquilles pétrifiées que l’on trouve loin de la mer et des empreintes de poissons des carrières de Sicile à ce que la mer avait recouvert autrefois les continents. Selon Cicéron, Xénophane affirme qu’il y a des habitants sur la Lune et que c’est une terre couverte de villes et de montagnes23.

D’après Platon, tout comme Xénophane, Socrate rejetait les mythes qui faisaient de Zeus et des autres dieux des personnages immoraux et dévergondés. Théophraste dit dans Opinions des Philosophes24 que Xénophane disait le Soleil formé par la réunion d’étincelles provenant des exhalaisons humides.

Enfin, concernant le savoir humain et la civilisation, Xénophane proclame le génie créateur de l’homme : à l’origine de la civilisation, il y a l’homme et lui seul, et non pas un don accordé par les dieux25. Il affirme qu’il est possible de se rapprocher graduellement de la vérité : « Les dieux n’ont pas révélé aux mortels les choses cachées dès le commencement, mais en cherchant, ceux-ci avec le temps trouvent le meilleur26 ». Il introduit ainsi la distinction épistémologique fondamentale entre le monde de l’apparence et le réel, distinction reprise et accentuée notamment par Parménide.

Xénophane a ouvert par ailleurs un nouveau, et très important thème de réflexion en constatant que « si Dieu n’avait pas créé le miel, les hommes trouveraient les figues bien plus sucrées. » Il posait ainsi par cette phrase un doute sur ce que nous voyons et ce que nous entendons ; il disait, de cette façon imagée, que nos sensations varient selon le moment, selon que nous avons goûté du miel auparavant ou non, et enfin qu’elles varient également d’un observateur à l’autre, l’un trouvant chaude une eau qu’un autre qui a de la fièvre, trouvera froide. Il semble donc que pour Xénophane il y ait en chacune de nos sensations une part de relatif qui invite l’homme à distinguer la chose en elle-même du sentiment qu’on en a ; au-delà de cette réflexion, il pose la question de savoir si le monde que je perçois et qui m’entoure est bien tel que mes sens me le décrivent, question qui sera à l’origine de nombreux débats philosophiques ultérieurs. Xénophane est profondément pessimiste quant à la capacité de l’esprit humain à connaître le réel véritable et donc à opérer une nécessaire distinction entre la science et l’opinion, en grec doxa, terme qu’il est le premier à employer, et qui sera repris plus tard par Platon : « La vérité certaine, aucun homme ne l’a vue, et il n’y en aura jamais qui connaisse les dieux et tout ce dont je parle ; car même s’il réussissait pleinement à dire ce qui est vrai, il ne le saurait pas lui-même ; car sur toutes choses, c’est l’opinion [doxa] qui s’exerce »27. » D’après Platon, tout comme Xénophane, Socrate rejetait les mythes qui faisaient de Zeus et des autres dieux des personnages immoraux et dévergondés.

NOTES

• 2 - Selon Apollodore.

• 3 -Xénophane, A 1, (Diels).

• 4 - Jaeger 1988, p. 213.

• 5 - Jaeger 1988, p. 210.

• 6 - L’histoire ne dispose d’aucune source valable permettant de trancher en faveur d’une date plus que d’une autre.

• 7 - Aristote, Métaphysique, I, 5, 986 b 22.

• 8 - ils sont contemporains

• 9 - Au sujet de Diogène Laërce, il convient de rappeler que, pour l’essentiel, sa vie reste un mystère, qu’il est impossible de savoir avec précision durant quelle période il vécut, ni quelles furent avec précision les sources dont il se servit pour son ouvrage Vies, doctrines et sentences des philosophes illustres. Ce livre qui fait pourtant référence en la matière pour sa cohérence et sa pertinence, ne peut prétendre combler ou remplacer l’absence d’ouvrage rédigé en l’occurrence par Xénophane.

• 10 - Xénophane, A, 22, 25.

• 11 - Xénophane, frag. 10 (Diels).

• 12 - Xénophane, A 1 (Diogène Laërce, IX, 18) et A 22.

• 13 - Xénophane, frag. 11 et 12 (Diels).

• 14 - Xénophane, frag. 14, 15 et 16.

• 15 - Jaeger 1988, p. 212.

• 16 - Xénophane, frag. 23, 24, 25 et 26.

• 17 - Aristote, Poétique, 1461 a.

• 18 - Xénophane, frag. 32 et 30.

• 19 - Xénophane, frag. 33, 29 et 27.

• 20 - Iliade, Chant VII, v. 99-100 : « Redevenez tous ici, terre et eau. »

• 21 - Notes de Robert Flacelière sur l’Iliade, Collect. de La Pléiade, p. 911 de l’édition de 1993

• 22 - Cicéron, De la nature des dieux, I, 28 ; De la divination, I, 5 ; Académiques, II, 118.

• 23 - Académiques, Livre II, [39] (XXXIX) 122

• 24 - Φυσικών Δόξαι.

• 25 - Jaeger 1988, p. 211.

• 26 - Xénophane, frag. 18.

• 27 - John Dillon, L’être et les régions de l’être, dans Le Savoir grec, Dictionnaire critique, Jacques Brunschwig et Geoffrey Lloyd, Flammarion, 1996, p. 92.

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