Accueil > 10 - Livre Dix : SYNDICALISME ET AUTO-ORGANISATION DES TRAVAILLEURS > Cheminots Paris-Est : d’une rupture dans SUD-Rail à la fondation d’une (...)

Cheminots Paris-Est : d’une rupture dans SUD-Rail à la fondation d’une tendance syndicaliste révolutionnaire intersyndicale

mardi 10 mars 2015, par Robert Paris

Cheminots Paris-Est : d’une rupture dans SUD-Rail à la fondation d’une tendance syndicaliste révolutionnaire intersyndicale

Le récit qui suit rapporte la mise à l’écart d’un militant et d’une tendance révolutionnaire au sein du syndicat SUD-Rail de Paris-Est, suite à l’abandon par SUD-Rail de nombreuses positions propres au cours de la dernière grève et au nom de l’unité CGT-SUD.

La suite

Messages

  • Avec sa journée d’action bidon du 10 mars, la direction de la CGT discrédite toute véritable lutte contre la privatisation de la SNCF et des autres services publics :

    1°) parce que, suite à une grève reconductible et massive, une telle journée d’action « carrée », qui annonce d’avance qu’elle n’aura aucune efficacité ne permet aucune mobilisation ni aucune préparation d’un développement quelconque de l’action des travailleurs

    2°) parce qu’isoler ainsi la privatisation de la SNCF, c’est aller dans le mur car le gouvernement n’est pas seulement en train de privatiser le transport mais de privatiser progressivement l’ensemble des services publics. Une telle action ne va nullement dans le sens d’un élargissement de la lutte à l’ensemble du public.

    3°) parce que la direction de la CGT se garde bien de donner la possibilité aux cheminots de discuter et de décider du mode d’action en réunissant des assemblées générales qui décideraient s’il s’agit d’une grève ou d’une journée d’action et des moyens d’action ainsi que des buts.

    4°) parce que le but de la CGT est seulement de se blanchir quand il apparaîtra qu’elle nous a fait reprendre le travail dans la dernière grève alors que nous n’avions pas fait reculer le gouvernement ni même d’une miette. En faisant une journée carrée, la CGT savait parfaitement qu’elle n’aurait pas le soutien de SUD, ce qui lui permettait de prétendre qu’elle serait le seul syndicat à s’être opposé à la privatisation jusqu’au bout et en affirmant en plus que ce serait « la dernière lutte avant la privatisation », une manière d’affirmer qu’il n’y aura aucune véritable réaction d’ampleur contre la destruction du service public ferroviaire.

    5°) parce qu’il faut remarquer que la CGT s’est débarrassée de son ancien secrétaire général Lepaon qui avait tiré dans le dos de la dernière grève de manière publique en plein milieu de l’action et qui avait aussi rédigé le rapport du Conseil Economique, Social et Environnemental prévoyant la privatisation de la SNCF et tout cela sans que jamais, en écartant Lepaon, la CGT ne relève ce qu’il y avait à lui reprocher concernant les cheminots !

    6°) La fausse journée du 10 mars n’aura réussi qu’à démobiliser et torpiller la journée d’action interprofessionnelle et intersyndicale du 9 avril concernant tous les services publics cette fois et plusieurs syndicats, afin que le cheminots CGT se disent : « on a déjà donné »…

    7°) elle démontre que l’unité CGT-SUD n’était que conjoncturelle et ne s’est même pas maintenue pour l’ensemble de la lutte contre la privatisation, même si elle a amené SUD à se débarrasser d’une tendance révolutionnaire en son sein pour plaire à la CGT et au nom de l’unité.

  • La grève de la CGT a été pire qu’un coup d’épée dans l’eau : un moyen de déboussoler et de désorganiser. La force que montrait la dernière grève a été éparpillée...

    La direction a les mains libres pour attaquer et Guillaume Pepy ne s’en est pas privé, lui qui vient d’affirmer qu’ Il s’agira de "mettre à plat" l’organisation pour que "chaque heure payée soit une heure productive", une manière de prétendre que les cheminots ne travaillent pas !

  • Les attaques continuent grâce à la stratégie des directions syndicales...

    Fin février, le couperet tombe : une expertise sollicitée par les syndicats et remise au Comité central d’entreprise (CCE) prévoit la suppression de 9000 postes d’ici à 2020, sous l’impulsion de la réforme ferroviaire. Et l’entreprise ferroviaire taille dans le vif dès cette année : près de 2000 agents seront concernés en 2015 par des suppressions de postes.

    Les effectifs du groupe public baisseraient de 149.000 à 140.000 personnes, selon un rapport remis au Comité central d’entreprise (CCE), à cause de la réforme ferroviaire votée l’été dernier.
    Publicité

    Les suppressions de postes à la SNCF vont continuer à un rythme soutenu, affirme aujourd’hui une expertise remise au Comité central d’entreprise (CCE), selon laquelle près de 9000 emplois nets pourraient disparaître d’ici à 2020.

  • L’international, une chance pour la SNCF ?

    Pendant que l’on nous annonce que tous ces investissements, réalisés rappelons-le avec l’argent du contribuable de France et des passagers, avec les restrictions de salaires, d’effectifs et de conditions de travail en France, sans investissements sérieux depuis le TGV, sur les TER par exemple, eh bien on nous dit aussi qu’on va limiter les salaires en France, que ceux-ci plombent les comptes, de même que les retraites des cheminots, que l’on va encore réduire les effectifs au détriment de la sécurité des passagers et des conditions de travail et de santé des personnels.

    Comment se fait-il que le PDG de la SNCF annonce en même temps le triplement des bénéfices globaux de la SNCF, des diminutions d’effectifs massifs et une augmentation massive aussi des tarifs SNCF ?

    Pépy, PDG de l’entreprise, avait déjà révélé en 2011 son plan « Destination 2012 » avec pour objectif affiché de doubler le résultat opérationnel pour passer à 2 milliards d’euros, tout en augmentant le chiffre d’affaire à 36 milliards d’euros (il était de 24 milliards d’euros en 2007). Ce plan de restructuration n’a pas d’autre raison d’être que celle de préparer le groupe à l’arrivée de la concurrence. Car la logique d’ensemble est en effet d’une extrême simplicité : pour casser le monopole du groupe, on dissocie l’activité coûteuse des infrastructures de celle, rentable, de l’exploitation des lignes. Tous les moyens ont été bons pour transformer la SNCF en machine à faire du profit … privé, pour les sociétés du fer fabricant les rails, pour les sociétés fabricantes de matériel ferroviaire, pour les sociétés de nettoyage, pour les sociétés de gardiennage, pour le secteur du bâtiment et maintenant pour le commerce, etc. Tout en maintenant fictivement l’existence d’un service public ferroviaire, le statut EPIC de la SNCF a permis les associations de sociétés au niveau européen, les participations dans des sociétés à l’étranger, la recherche de profit. Il y a eu la séparation SNCF/RFF qui ouvre la porte aux sociétés privées. Il y a maintenant les sociétés filiales, les participations, les services en collaboration avec d’autres investisseurs étrangers publics, privés ou semi/semi. Des groupes privés profitent du ferroviaire : des producteurs de matériel ferroviaire comme Alstom, Siemens, POS ou ICE, des groupes d’ingénierie des transports comme Systra, des groupements de chargeurs comme Geodis, Europorte, GEC Carex, KLM Cargo, Fedex, TNT ou UPS. Le service public devient le cadet des soucis de la SNCF même si elles prétend exactement le contraire : politique de « baisse des coûts », de gains de productivité, de sous-traitance, la mise en concurrence public/privé, le service de la dette (pour le seul RFF, 32 milliards, en augmentation d’un milliard par an et, en conséquence, 1 milliard par an aussi de paiement d’intérêts), limitation de l’entretien et des travaux nécessaires, coût de plus en plus grand pour les régions, suppressions et menaces sur certaines lignes si les régions ne financent pas les déficits. Les sociétés détenues par plusieurs opérateurs dont la SNCF se multiplient, ouvrant la porte aux capitaux privés : Thalys détenue à 62% par la SNCF, 28% par la SNCB et 10% par la DB.

    Lyria filiale de la SNCF à 74% et des chemins de fer suisses à 26%, Eurostar affiche un chiffre d’affaires en hausse de 6% en 2011 (963 millions d’euros). Cette filiale est détenue à 55% de la SNCF. Comme Thalys, Alleo est une alliance entre DB et SNCF avec 50% pour la SNCF. Etc, etc….

    Le président de la SNCF à peine reconduit dans ses fonctions de PDG, avait immédiatement annoncé la couleur, comme le relevait Le Figaro du 20 mars : « Guillaume Pépy promet de mettre la SNCF au régime. Il a annoncé devant les sénateurs puis les députés un nouvel effort de réduction des coûts dans les quatre à cinq ans qui viennent. Il s’agit d’un plan de performance industrielle qui devrait permettre de réaliser 1,5 à 2 milliards d’euros d’économies. Il s’ajoute à un plan de réduction des coûts sur les achats de 700 millions sur trois ans. Une véritable cure d’austérité devrait donc marquer le deuxième mandat de Guillaume Pépy qui a promis de faire mieux pour moins cher. »

  • Une meilleure maintenance avec moins de cheminots ?

    Preuve que la direction veut favoriser la maintenance : elle maintient ses menaces de fermetures qui planent sur de nombreux technicentres et sur leurs salariés. Ainsi, les technicentres d’Oullins, de Bischeim, de Périgueux, de Saintes, de Chambéry, d’Epernay notamment sur la liste noire. Les terrains qu’ils occupent intéressent les promoteurs et les technicentres intéressent beaucoup moins la SNCF. Et pourtant on voit mal comment on pourrait améliorer la maintenance en fermant les technicentres ! Car si certains d’entre eux seraient remplacés par d’autres structures, ce n’est pas à niveau identique. Par exemple, à Oullins, c’est déjà 92 postes de supprimés d’ici août et finalement, dans les nouveaux locaux, seuls 200 à 300 cheminots d’Oullins devraient être repris sur 900. C’est la Bérésina !

  • SNCF : des cheminots privés de salaires
    Au moins 1 300 salariés de la SNCF n’ont pas été payés en mai. A l’origine du problème, la mise en place d’un nouveau logiciel de paie qui a multiplié les bugs informatiques depuis le début d’année.
    À la SNCF, cette fois, ce ne sont pas les trains qui sont en retard, mais le versement des salaires. Selon nos informations, en mai, au moins 1 300 cheminots n’ont pas été payés tandis que d’autres ont vu leurs émoluments amputés de diverses primes.
    La faute au nouveau logiciel de gestion des salaires mis en place par la compagnie ferroviaire depuis le 1 er janvier. Baptisé Hélios, il est censé... accélérer le traitement des fiches de paie. « On est passé de six jours à trois heures », justifie la SNCF. Sauf que, depuis sa mise en place, les bugs se sont multipliés.

    « D’abord, des fiches de paie sont arrivées avec quinze jours de retard, puis certaines primes n’étaient pas versées, énumère Fabien Villedieu, délégué syndical SUD-Rail. Mais, ce mois-ci, on a passé un cap avec des salaires non versés. » Contactée, la compagnie ferroviaire reconnaît ces bugs, tout en les relativisant : « On parle de 1 300 salaires qui seront versés avec du retard sur 165 000 fiches de paie émises chaque mois, détaille un porte-parole. Le problème a été identifié, et tout devrait rentrer dans l’ordre en fin de semaine prochaine. Ce logiciel est utilisé par EDF ou encore la RATP. Et, globalement, il nous donne satisfaction. D’ailleurs, la situation s’améliore mois après mois. »

    Les agios dus au retard seront payés par la compagnie

    Un constat loin d’être partagé par les syndicats. « On a plutôt le sentiment du contraire, analyse Eric Chollet, secrétaire national à la CFDT. On peut comprendre que, lorsqu’un nouveau logiciel est mis en place, une période de rodage soit nécessaire. Mais, là, ça dure. La direction reste très discrète, mais on estime qu’entre 6 et 10 % des cheminots ont eu des problèmes avec leur fiche de paie depuis le début de l’année. » Des chiffres non confirmés par la société nationale, qui précise que seulement onze salariés ont fait part de difficultés financières à cause de ces bugs.

    « Attention, il ne faut pas croire qu’ils sont sans conséquences, insiste Cyrille Vainsonneau, secrétaire national de FGAAC-CFDT, troisième syndicat chez les conducteurs de train. La part variable de nos salaires, comme la prime traction, les primes de nuit ou de week-end, peuvent représenter un tiers de notre rémunération, soit un gros smic. Quand, pendant un mois voire deux, cette somme ne vous est pas versée, ce n’est pas anodin. »
    Pour SUD-Rail : « Grâce à ce logiciel, la direction de la SNCF prépare l’externalisation de la gestion des rémunérations des cheminots. Mais ces bugs prouvent bien que ça ne marche pas. Nos fiches de paie sont trop complexes. C’est la première fois qu’il y a un tel bazar dans le paiement des cheminots. Même les ressources humaines le reconnaissent. » Dans tous les cas, la compagnie ferroviaire s’est engagée à rembourser les éventuels agios. Et, pour les cheminots qui en ont besoin, une avance en cash est proposée.

  • Déclaration

    Nous dénonçons les lois anti-sociales du gouvernement de gauche au service du patronat.

    Gouvernement et patronat ne recule toujours pas sr l’ensemble des attaques menées notamment loi travail, réforme ferroviaire de juin 2014, loi Touraine, licenciement, privatisation des service publics….

    Nous rappelons que nous sommes toujours pour le retrait inconditionnel de ces lois. Il n’y a rien à négocier avec le gouvernement et le patronat sur des reculs.

    Le dialogue social c’est la lutte de classe menée par le gouvernement et le patronat contre les travailleurs et ceux qui d’une manière ou d’une collabore à faire passer ces reculs.
    Notamment pour ces raisons, nous ne siègerons pas au CER. Nous ne voulons pas par notre présence donner l’illusion que par le dialogue ou la négociation, nous obtiendrions des avancées ou limiterions les reculs.

    Seule une lutte de classe organisée par de véritables comités de grèves élus et révocables devant les AG de travailleurs sur une orientation ouvertement anti gouvernementale et anticapitaliste est le préalable pour imposer nos revendications.

    Au droit des patrons, imposons le droit des travailleurs.

Un message, un commentaire ?

modération a priori

Ce forum est modéré a priori : votre contribution n’apparaîtra qu’après avoir été validée par un administrateur du site.

Qui êtes-vous ?
Votre message

Pour créer des paragraphes, laissez simplement des lignes vides.