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Luttes de classe en Belgique

jeudi 11 décembre 2014, par Robert Paris

Luttes de classe en Belgique

Manœuvres stratégiques syndicales

La grève générale est convoquée par les syndicats pour le 15 novembre et les actions actuelles sont présentées comme une préparation….

Le front commun syndical poursuit son plan d’actions dirigé contre les mesures annoncées par le gouvernement fédéral. A noter que les motifs de grogne concernent également des économies décidées dans les entités fédérées (Communauté flamande, Région wallonne,…).

Après la manifestation nationale du 6 novembre, qui avait rassemblé 120.000 personnes (selon les syndicats) à Bruxelles, le front commun entame une série de trois journées de grèves tournantes. Ce lundi, la grève touche le Hainaut, le Luxembourg, le Limbourg et Anvers. Le lundi 1er décembre, ce sera le tour des provinces de Namur, Liège, Flandre occidentale et Flandre orientale. Et le lundi 8 décembre, la grève tournante touchera les deux Brabant et Bruxelles. Attention, les grèves d’une province peuvent avoir des répercussions sur d’autres régions. Et sur le rail, l’ensemble du réseau sera impacté chaque lundi.

Le lundi 15 décembre sera une journée de grève générale, qui touchera tout le pays. C’est là que devrait culminer le plan d’actions. Mais les syndicats ont déjà prévenu que si leurs revendications (sécurité sociale forte, plan de relance, justice fiscale et protection du pouvoir d’achat) n’étaient pas discutables, ils poursuivraient le combat dès janvier 2015.

Tous les secteurs sont touchés par les actions menées par les militants du front commun syndical.

A Mons et dans le Centre, le mouvement a commencé dimanche à 22 heures avec le blocage des gares, des cabines et des postes d’entretien des gares de Mons et de La Louvière. "Les dépôts des TEC de Mons-Bassins et de La Louvière sont bloqués depuis lundi à 3h20", a indiqué Marie Marlier de la CSC. La SETca fait le même constat via un communiqué de presse. "Tous les zonings importants sont bloqués au niveau de leurs accès, notamment ceux de Frameries, Saint-Ghislain, Binche, Péronnes, Feluy, Strépy, Cuesmes, Tertre, Baudour, ainsi que les centres commerciaux d’Hyon, des Grands Prés à Mons. La mobilisation est très importante. Pour l’heure, aucun incident n’est à signaler."

Même impact en Wallonie Picarde où les grandes gares et les dépôts TEC sont bloqués. Le mouvement affecte également les zonings industriels. "Les zonings de Mouscron, Ghislenghien, Orcq, Froyenne, Comines, sont affectés de même que les centres commerciaux des Dauphins à Mouscron et des Bastions à Tournai", a précisé Catherine Boël, secrétaire régionale SETCA.

"Des piquets d’entreprises sont installés chez Baxter, BSA et BDCE. Ces piquets touchent autant la production que le transport. Pour le non-marchand, on trouve notamment des piquets à l’institut technique de Ath, à la Sainte Union à Kain, dans des centres d’aides familiales, des mutuelles. Les hôpitaux sont en service réduit. La CGSP est mobilisée au niveau des administrations communales. Les militants organiseront par ailleurs une soupe populaire sur la place de Mouscron en milieu de journée. On ne nous signale aucun incident depuis le début du mouvement", a précisé la porte-parole du SETCA.

La grève de lundi, qui a touché quatre des dix provinces du pays (Anvers, Limbourg, Luxembourg et Hainaut), a eu des répercussions jusque dans la capitale, Bruxelles, où la circulation des trains a été perturbée et le trafic automobile particulièrement congestionné. Elle concernait le secteur public et privé, en Flandre comme en Wallonie.

Les manifestants dénonçaient le programme de réformes économiques et sociales visant à réaliser 11 milliards d’euros d’économies en cinq ans. Il prévoit de reculer l’âge légal de départ à la retraite à 67 ans contre 65 aujourd’hui, à partir de 2030.

Ils demandent par ailleurs l’abandon du "saut d’index" prévu pour 2015, qui aura pour conséquence que les salaires et les allocations sociales ne suivront pas automatiquement l’augmentation du coût de la vie, comme c’est en principe le cas en Belgique.

Ces mesures, en rupture avec la politique centriste du précédent gouvernement, ont été dévoilées par le nouvel exécutif fédéral dirigé par le Premier ministre libéral, Charles Michel, à la tête d’une coalition avec notamment les nationalistes flamands de la N-VA.

Dans toutes les zones touchées, la circulation des bus et des trains était nulle ou très faible. Les grévistes ont bloqué l’accès aux zones industrielles, voire aux parkings pour empêcher les salariés d’aller travailler. A Charleroi, 70% des commerces et la plupart des grandes surfaces n’ont pas ouvert leurs portes lundi matin, selon les syndicats. L’usine Ford à Genk (nord) était à l’arrêt.

Cette journée était la première d’une série de "grèves tournantes" dans plusieurs provinces de Belgique, avant une grève générale prévue le 15 décembre. Elle faisait suite à une manifestation considérable qui avait réuni plus de 100’000 personnes, soit environ 1% de la population, le 6 novembre à Bruxelles. Elle avait été marquée par des incidents en fin de cortège, qui avaient fait une centaine de blessés chez les policiers.
Il est de plus en plus visible que les mesures d’austérité pèsent sur les seules classes laborieuses : par les licenciements, les baisses de salaires, l’augmentation des taxes de toutes sortes, la réduction des budgets des services publics essentiels à la population, comme les hôpitaux et les transports. Tandis que les riches qui se sont enrichis avant et pendant la crise, n’arrivent plus à cacher qu’ils ne payent quasiment pas d’impôts.
Du coup, Kris Peeters, ministre fédéral de l’emploi, chargé des négociations avec les dirigeants syndicaux, s’est dit favorable à un impôt sur les revenus des grandes fortunes.
Mais il y a le bavardage à destination des dirigeants syndicaux, et puis il y a les faits. Tous les gouvernements successifs auxquels le CD&V et les Partis socialistes ont participé, ont promis une telle taxe à chaque élection et ils ont fait le contraire.
Ils ont diminué l’impôt nominal des sociétés, de 47% à la fin des années 80 à 33% aujourd’hui. Ils ont permis aux grandes entreprises de déduire des intérêts « notionnels », réduisant leurs impôts à 2 ou 3%. Ils ont offert une « amnistie fiscale » quasi permanente depuis plus de 10 ans aux gros fraudeurs qui souhaitent rapatrier leur argent mis à l’abri du fisc à l’étranger. Ils ont mis en place le service du « ruling » qui avalise les montages fiscaux avantageux des grandes fortunes pour leur éviter les contrôles. Ils ont supprimé des bureaux de contrôle…

Une grève de masse pour protester contre l’austérité secoue le nouveau gouvernement belge

Par Alex Lantier

Des travailleurs venus des quatre coins de la Belgique ont convergé jeudi 6 novembre vers Bruxelles pour protester contre les mesures d’austérité du nouveau gouvernement de droite dirigé par Charles Michel.
Quelque 130.000 personnes (100.000 selon la police et 200.000 selon les participants) venus des deux régions flamande et francophone ont défilé pour participer à l’une des plus importantes protestations de masse en Belgique depuis la grève générale de 1960-1961. Des travailleurs de l’industrie chimique, pharmaceutique, du transport de marchandises et de personnes, des ports, de la sidérurgie et de l’aéronautique ont débrayé pour rejoindre les manifestations.

Les membres de plusieurs groupes de jeunesse et d’organisations de la pseudo-gauche ont pénétré dans le siège de la Fédération des entreprises de Belgique (FEB) à Bruxelles et l’ont brièvement occupé.

Les travailleurs ont protesté contre les projets du gouvernement Michel de relever à 67 ans l’âge de la retraite, de réduire de 10 pour cent le coût salarial du secteur public, de contraindre les chômeurs de longue durée à travailler pour les allocations chômage, de réduire les dépenses de santé et de faire passer de force des réductions de salaire s’élevant à 3 milliards d’euros en reportant l’indexation automatique des salaires sur les prix. Cette mesure coûterait à l’ouvrier moyen 336 euros (417,27 dollars) par an.

Cette attaque réactionnaire et provocatrice menée contre la classe ouvrière arrive au milieu de révélations selon lesquelles le Luxembourg voisin a accordé, sous l’égide de l’ancien premier ministre et actuel président de la Commission européenne Jean-Claude Juncker, de massifs allègements fiscaux aux multinationales en échange du transfert de leurs activités au Luxembourg.

La bureaucratie syndicale belge a appelé à une série de grèves reconductibles dans toutes les villes de Belgique et qui mèneront à une nouvelle grève nationale le 15 décembre.

De violents affrontements ont éclaté entre la police et des groupes de manifestants qui s’étaient détachés du corps principal de la manifestation aux alentours de la Porte du Hal. La police a déployé des canons à eau et a chargé à coups de matraque les manifestants dont la police a affirmé qu’il s’agissait de dockers d’Anvers. Plusieurs dizaines de personnes furent blessées dont deux policiers qui le seraient gravement. Au moins 30 manifestants furent interpellés.

Selon des articles parus dans La Libre, cependant, faisaient partie des forces combattant la police deux activistes hollandais néonazis, Eite Homan et Karl-Jan Walle. Ces derniers transportaient du matériel critiquant le Parti socialiste (PS), la plus importante force électorale de Belgique francophone qui avait appuyé les protestations de jeudi. Ils se seraient rendus à Bruxelles pour participer à une conférence nationaliste flamande qui a exprimé son soutien au parti néonazi Aube dorée en Grèce.

La grève de masse a été la première réaction de la classe ouvrière à l’entrée en fonction, le 11 octobre, du gouvernement Michel après des mois de négociations acharnées menées suite aux élections législatives de mai. Le nouveau gouvernement a porté à ébullition les tensions de classe explosives et les tensions nationales de la Belgique dont les gouvernements successifs s’étaient traditionnellement maintenus en équilibre sur la division linguistique franco-flamande.

Le nouveau gouvernement est une alliance instable de nationalistes flamands et de politiciens francophones partisans d’une politique de libre marché. Alors que le Mouvement réformateur libre-échangiste (MR) de Michel sert de figure de proue francophone au gouvernement, sa composante principale est une coalition de partis droitiers dirigée par le parti séparatiste flamand Alliance néo-flamande (Nieuw-Vlaamse Alliantie, N-VA), lié au Vlaams Blok (VB). Le MR n’avait obtenu qu’un quart des votes francophones.

C’est la première fois en 26 ans que le PS ne fait pas partie du gouvernement. Par contre c’est la première fois que le N-VA anti-Union européenne entre au gouvernement au niveau national.

La grève de masse témoigne de la profonde opposition au sein de la classe ouvrière à l’égard de la politique d’austérité poursuivie par l’ensemble de la classe capitaliste européenne. Cette grève survient dans le contexte d’une série de grèves menées partout en Europe contre les coupes sociales, notamment celle en ce moment des conducteurs de train allemands, et au moment où le gouvernement PS (Parti socialiste) organise en France la répression sanglante de manifestations contre le meurtre par la police d’un militant écologiste, Rémi Fraisse.

Le problème central auquel les travailleurs sont confrontés, est toutefois celui d’arracher leur combat des mains de la bureaucratie syndicale et de la mener sur la base d’une lutte contre le capitalisme, pour l’unification des travailleurs de toutes nationalités, en Belgique et en Europe.

Il faut mettre en garde de la façon la plus vive contre les organisations qui appellent actuellement aux manifestations en Belgique et qui les contrôlent : le PS belge francophone, ses alliés de la pseudo-gauche et la bureaucratie syndicale. Leur but est de garder leur mainmise sur la classe ouvrière afin d’empêcher une lutte révolutionnaire et d’imposer de cette manière les coupes exigées par le capital financier international.

Le dirigeant du PS et premier ministre sortant Elio Di Rupo a défilé avec les manifestants et a dit au quotidien britannique Daily Telegraph, « Je partage les craintes des gens et les mesures prises par le gouvernement sont injustes. » Mais le vice-premier ministre Alexander de Croo s’est moqué de Di Rupo en soulignant l’hypocrisie de sa soudaine conversion à une opposition aux coupes sociales. « Elio manifeste avec les gens qui manifestaient contre lui il y a deux ans, » a-t-il dit à L’Avenir, en faisant allusion au gouvernement Di Rupo (2011-2014) qui avait imposé des milliards d’euros de coupes sociales aux travailleurs.

De Croo a ajouté, « Il faut admettre qu’il y avait beaucoup de monde [à la manifestation de jeudi]… Tous les ministres compétents vont commencer à mettre en marche la concertation sociale et comment articuler les mesures. »
Les syndicats, comme d’habitude, sont surpris et terrifiés par le succès de leur manifestation. « Si ce gouvernement ne fait pas marche arrière, nous risquons de ne plus pouvoir contrôler nos troupes, » a dit un dirigeant du syndicat chrétien au journal Le Soir.
Les syndicats s’activent pour essayer de négocier un accord leur permettant de sauver la face et que l’Etat puisse utiliser pour présenter sous un jour plus favorable ses mesures d’austérité aux travailleurs. Selon des articles parus dans De Morgen, le gouvernement avait eu, même avant les protestations, des pourparlers secrets avec les principaux syndicats belges – la Confédération des syndicats chrétiens (SCS), la Fédération générale du Travail de Belgique (FGTB) et la Centrale générale des syndicats libéraux de Belgique (CGSLB). Jeudi, à 17 heures, alors que les manifestations duraient encore, les syndicats ont rencontré les négociateurs du gouvernement pour tenter d’élaborer des plans pour un nouveau train de coupes sociales qu’il pourrait présenter comme plus « en équilibre » entre concessions du patronat et attaques contre les travailleurs.
« Nous avons formulé les critiques sur le programme gouvernemental totalement déséquilibré. Le gouvernement les a écoutées poliment et à la fin a dit que le ministre de l’Emploi allait être chargé de prendre des contacts discrets et informels avec tous les partenaires sociaux individuels pour préparer une éventuelle concertation ultérieure, » a dit le président de la CSC, Marc Leemans.
Ceci correspondrait à une trahison de toutes les grèves actuellement organisées par les travailleurs belges et qui sont la raison pour laquelle le gouvernement s’empare avidement de la proposition faite par les syndicats.
Jeudi, à l’issue de la réunion avec les syndicats, le ministre de l’Emploi Kris Peeters avait déclaré, « Le but, c’est de voir les éléments sur lesquels nous pouvons discuter. J’ai été chargé de prendre des contacts discrets avec les syndicats, mais aussi avec les organisations patronales…Nous montrons ainsi que nous sommes ouverts au dialogue social. »
Peeters a toutefois indiqué que plusieurs exigences du gouvernement étaient non négociables, y compris un gel des salaires.
Les syndicats ont néanmoins salué l’offre de Peeters de négocier dans ces conditions, la secrétaire générale de la CSC Marie-Hélène Ska vantant ses mérites pour être une « initiative[s] visant à rétablir la confiance… Le gouvernement a semblé être à l’écoute, nous espérons que cela débouchera sur de la confiance. »
La coalition gouvernementale en Belgique, qui est formée de six partis, est confrontée à une opposition grandissante contre l’imposition de milliards d’euros de coupes sociales.
Après 541 jours sans gouvernement official, suite à l’effondrement de la coalition gouvernementale du parti chrétien démocrate flamand (Christen-Democratische en Vlaams, CD & V) d’Yves Leterme en avril 2010, Elio Di Rupo, dirigeant du Parti socialiste (PS) a prêté serment le 6 décembre de l’année dernière en tant que premier ministre d’une nouvelle coalition hautement instable. Le nouveau gouvernement comprend aussi le Socialistische Partij Anders (Parti socialiste - différent, sp.a), deux partis chrétiens-démocrates et deux partis libéraux.
L’Alliance néo-flamande (Nieuw-Vlaamse Alliantie, N-VA), parti nationaliste flamand qui avait remporté les élections précédentes en juin 2010, n’en fait pas partie. Dans la partie francophone, au sud du pays, le Parti socialiste a obtenu 25 sièges, ce qui en fait le deuxième plus important groupe parlementaire.
Au coeur de l’accord de coalition de 177 pages que les partis ont signé, il y a un engagement concernant des coupes budgétaires, des pertes d’emploi et des augmentations d’impôts s’élevant à 11,3 milliards d’euros en 2012. Olli Rhen, le commissaire européen aux Affaires économiques et monétaires, a révélé cette semaine qu’il avait écrit en novembre aux gouvernements de la Belgique, de Chypre, de Malte, de Hongrie et de la Pologne pour souligner que si de nouvelles coupes budgétaires n’étaient pas imposées, ils risquaient de ne pas atteindre les objectifs fiscaux.
Le 5 janvier, il est intervenu directement pour exiger du ministre belge des Finances, Steven Vanackere, d’imposer de nouvelles économies allant jusqu’à 2 milliards d’euros d’ici le lundi suivant, le 9 janvier. Rehn a agi sur la base de nouveaux pouvoirs attribués en décembre dernier à la commission européenne et en vertu desquels elle est habilitée à imposer des mesures budgétaires et à contourner les processus démocratiques habituels pour garantir que les déficits des dépenses publiques soient inférieurs à 3 pour cent du produit intérieur brut.
En réponse, Olivier Chastel, ministre belge du Budget et de la Simplification administrative, a dit, « La commission nous a laissé le choix, soit de nouvelles mesures tout de suite en un week-end pour 1,2 milliard, ce que nous nous sommes refusés à faire, ou alors geler un certain nombre de nos dépenses, l’espace de quelques mois, et c’est cette option-là que nous avons choisie. »
La Belgique arrive au cinquième rang de l’endettement public de l’Union européenne (UE), près de 100 pour cent du PIB par rapport aux limites d’emprunt fixées par l’UE à 60 pour cent. Depuis l’effondrement du gouvernement Leterme, la crise de la dette s’est aggravée en Belgique. En avril 2010, la Belgique était en mesure d’emprunter de l’argent sur les marchés financiers internationaux à des taux d’intérêt aussi faibles que ceux de l’Allemagne. Le « spread » (écart de rendement) entre les rendements obligataires de la Belgique et ceux de l’Allemagne s’est maintenant accru, passant de 0,4 pour cent à 2,4 pour cent - soit le plus haut niveau depuis l’introduction de l’euro en 1999.
Philippe Walkowiak, commentateur de la radiotélévision belge RTBF, a dit dernièrement, « Après 18 mois de blocage, le monde politique devait rattraper son retard et les mesures d’austérité ont donc été imposée avec une certaine brutalité, voire on l’a vu dans plusieurs cas, avec pas mal d’impréparation. »
Les milliards de coupes dans les dépenses publiques visent à réduire le déficit à 2,8 pour cent du PIB et elles sont fondées sur les prévisions de croissance de 0,8 pour cent faites en novembre dernier. Depuis lors, la croissance a ralenti pour atteindre entre zéro et 0,5 pour cent. L’Institut de Recherche économique et sociale (IRES) belge a prévu une contraction de 0,3 pour cent.
Selon le journal Le Soir, une nouvelle stagnation de la croissance nécessitera une nouvelle réduction de 1,36 milliard d’euros des dépenses publiques. Le 14 janvier, Di Rupo a dit lors d’une interview, « Aujourd’hui, nous savons tous qu’il y aura une dégradation de la zone euro et que nous aurons à prendre des mesures supplémentaires. »
Lundi, les travailleurs ont participé à une grève générale nationale de 24 heures partout en Belgique contre le programme de coupes du gouvernement, grève appelée par les trois principaux syndicats belges. Cette grève a été le premier débrayage en près de vingt ans à impliquer des travailleurs de tous les secteurs de l’économie. Elle a coïncidé avec le sommet européen sur la crise économique qui se tenait le même jour à Bruxelles.
Le transport public était immobilisé vu que les trains, les avions et les services publics locaux avaient cessé toute activité. Les services des trains internationaux à grande vitesse dont l’Eurostar de Londres et le Thalys de Paris étaient à l’arrêt. À l’aéroport de Charleroi, plateforme pour les compagnies aériennes à bas prix, tous les vols ont été annulés.
À Bruxelles, les grévistes ont érigé des barrages routiers, bloquant l’accès aux zones industrielles. De nombreux bureaux gouvernementaux étaient fermés, tout comme les écoles et le service postal. Les services hospitaliers étaient dotés du même niveau en personnel que durant les week-ends. De nombreux magasins avaient fermé leurs portes dans les villes.
Le secteur privé a été touché par les grèves chez le constructeur automobile Audi à Bruxelles et à l’usine Volvo à Gand, ainsi que l’usine Coca-Cola près d’Anvers. Au port d’Anvers, les terminaux de conteneurs ont été obligés de fermer. Certains terminaux pour le vrac ont également fermé. En raison de la suspension des services aux usagers du port, le transport maritime a eu du retard. Les ports d’Ostende, de Zeebrugge et de Gand ont été durement touchés.
Umicore SA, la plus grande usine de raffinage de métaux précieux du monde, a dit que la production avait été arrêtée sur deux de ses cinq sites belges.
Les syndicats ont veillé à ce qu’un mouvement contre l’austérité ne s’intensifie et n’échappe aux canaux officiels. Ils ont fait de l’introduction d’euro-obligations leur principale revendication.
Ils n’ont appelé à aucune vaste protestation à Bruxelles et les dirigeants syndicaux ont au lieu de cela remis une reproduction d’une euro-obligation aux chefs d’État qui se réunissaient au sommet. Rudy De Leeuw, le président de la centrale syndicale ABVV, a dit, « L’Europe doit émettre des euro-obligations. Elle doit aider les grévistes qui ont renfloué les banques et elle doit prendre des mesures pour favoriser une croissance à long terme. »
La demande d’introduction d’un tel système d’emprunts d’État garantis sur une base européenne plutôt que nationale est préconisée par de nombreux gouvernements comme un dispositif garantissant que le fardeau de la crise financière soit bien transféré sur le dos de l’ensemble de la classe ouvrière. L’objectif des euro-obligations serait d’offrir aux banques de nouvelles possibilités d’investissement sûres pour recevoir, en échange de leurs prêts non garantis, des emprunts garantis solidairement par les États membres de l’Union européenne.
Loin d’être utilisées pour « sauver » des États membres tels la Grèce et le Portugal, les euro-obligations sont destinées, comme tous les sauvetages précédents, à défendre la stabilité de l’euro et à rassurer les marchés financiers sur le fait que les intérêts de l’élite ultra-riche resteront primordiaux.
Suite à la grève, le gouvernement a accepté de rencontrer le syndicat en vue de négociations durant plusieurs semaines. Di Rupo a déclaré avoir « constaté avec satisfaction que la grève et le sommet européen des chefs d’État et de gouvernement se sont déroulés sans grands problèmes. » Pour féliciter les syndicats, il a ajouté, « Tout le monde a assumé ses responsabilités dans des circonstances difficiles. »

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Messages

  • Aucun avion, aucun train. Ni école, ni crèche, ni consultations à l’hôpital en dehors des urgences. La Belgique va vivre, lundi 15 décembre, une journée de paralysie totale en raison d’un mouvement de grève générale qui a commencé dès dimanche soir.

  • Après l’Italie, c’est le tour de la Belgique. "Il n’y a jamais eu de grève aussi forte, du nord au sud et de l’est à l’ouest" de la Belgique...

  • Belgique 1961 :

    Les grèves et les manifestations violentes qui, depuis plus de trois semaines, se déroulent en Belgique, peuvent étonner, à première vue, l’observateur habitué au mouvement ouvrier français. Non pas que la classe ouvrière française n’ait pas montré, à plusieurs reprises, une combativité et une décision comparable à celles de la classe ouvrière belge : les grèves de 1953 et les mouvements de Nantes - St Nazaire en 1955 le prouvent, mais à aucun moment la SFIO ou FO ni même le PC où la CGT n’eurent le rôle et l’attitude du PSB et de la FGTB face à des mouvements comme ceux qui ont lieu actuellement en Belgique. Bien au contraire, les partis « ouvriers » français sabotèrent tous les mouvements qui risquaient de prendre de l’ampleur, préférant toujours refuser la lutte plutôt que de prendre l’initiative de mouvements qui pouvaient les déborder.

    Mais si la phraséologie et l’attitude des dirigeants socialistes belges se distinguent nettement de celles auxquelles nous ont habitués les dirigeants français, il ne faut pas en conclure que le PSB, et les syndicats qui sont sous son influence son « plus » révolutionnaires que les partis sociaux-démocrates des autres pays.

    Le PSB est un parti de gouvernement, qui, chaque fois qu’il se trouva au pouvoir, agit en « gérant loyal du capitalisme » belge. Il eut l’occasion de réprimer les grèves : ce qu’il fit sans vergogne. Quant à la FGTB, en majorité soumise au PSB, s’il s’y manifeste une tendance de gauche, celle-ci se place uniquement dans le cadre de perspectives purement réformistes et le dirigeant de cette tendance, André Renard est nettement influencé par le syndicalisme américain style W. Reuther.

    Ce ne sont donc ni leur politique générale de leur programme qui différencie ces organisations des organisations réformistes françaises.

    Cette différence se situe dans le fait que, contrairement à ce qui s’est passé en France, elles ont gardé une importante base ouvrière organisée, qu’elles n’utilisent pas seulement comme clientèle électorale, mais aussi comme moyen de pression sur le Parlement et sur le gouvernement. Dans le fait aussi que sur le plan économique, les syndicats socialistes défendent les intérêts ouvriers, engageant pour cela des luttes d’envergure dans lesquelles ils sont prêts à utiliser les moyens les plus radicaux pour obtenir la victoire, dans la mesure où les masses ne débordent pas et ne s’engagent pas dans une perspective révolutionnaire, où la social-démocratie ne pourrait les suivre.

    Pourquoi le réformisme belge a-t-il pu se survivre, pourquoi demeure-t-il si combatif ?
    Le capitalisme belge, grâce à un empire colonial important et riche par rapport à la métropole, bénéficie, comme aux USA ou en Angleterre, d’une marge de sécurité sur laquelle peut vivre et se développer un mouvement réformiste relativement prospère. La Belgique fut le premier pays européen qui, après la Première comme la Seconde Guerre mondiale, remit son économie sur pied grâce surtout à l’apport de devises, accumulées pendant la guerre au Congo, grand fournisseur de produits stratégiques. L’ensemble de ces conditions permet aux syndicats belges d’entrer en lutte sans remettre à chaque instant en question la structure de la société, sans compromettre la stabilité du capitalisme belge, c’est-à-dire sans sortir du cadre du réformisme.

    Sur cela se greffent différents problèmes spécifiquement belges, auxquelles les masses sont sensibilisées et qui permettent à la social-démocratie soit de mobiliser ces masses démagogiquement, sur un terrain autre que celui de la lutte de classe, soit de les détourner vers ces voies sans issue quand les luttes ouvrières risquent d’ébranler l’édifice social (laïcité, opposition Flandre - Wallonie, et problème royal) .

    La social-démocratie trouve en Belgique à la fois les bases économiques qui permettent son développement et sa survie, et les moyens de mobiliser les masses ou de les canaliser c’est-à-dire de les contrôler dans la plupart des cas. Dans ces conditions elle s’est épanouie, elle s’est installée dans la société. Il n’est qu’à voir le luxe des Maisons du peuple, des sièges des syndicats, le nombre des socialistes dans l’administration pour comprendre qu’ils ne tiennent pas à un bouleversement de cette société : c’est pourquoi ils ne tenteront jamais de renverser le régime économique et social existant. En revanche ils défendront avec acharnement leurs « conquêtes », leur situation dans la société, si la bourgeoisie s’y attaque. Ils savent qu’ils ne représentent rien par eux-mêmes et que cette bourgeoisie ne les tolère que parce qu’ils sont capables de contenir la classe ouvrière. Pour ce faire ils ont besoin de garder la confiance des travailleurs et de masquer leur collaboration au maintien de l’ordre bourgeois sous une phraséologie énergique.
    Mais quand il arrive parfois que les masses prennent cette phraséologie au sérieux, on les voit battre précipitamment en retraite. C’est ce qui se passe actuellement en Belgique. Après les rodomontades des premiers jours, les dirigeants socialistes belges souhaitent anxieusement la fin de ce mouvement dont ils n’avaient pas prévu l’ampleur. Ils sont prêts à céder même s’ils n’obtiennent pas ce qu’ils espéraient, c’est-à-dire la dissolution de la Chambre et de nouvelles élections.

    Quand ils sont débordés par les masses, alors ils se démasquent. Et ce n’est pas une phraséologie quelque peu gauchisante qui peut faire illusion sur ce réformisme de fait.

    Autres mots, même politique

    Lutte de Classe n°5 - 9 janvier 1961

  • Le mouvement syndical, loin de représenter une unité des travailleurs face aux séparatismes, accroit ceux-ci !!!

    Une grève des syndicats de cheminots belges francophones se poursuit ce jeudi. Elle a été bien suivie ce mercredi en Wallonie, avec seulement 15% des trains en circulation, mais nettement moins en Flandre, où le trafic était assuré à 68%, confirmant un clivage croissant entre les deux principales régions belges.

    Dans le système fédéral belge, les syndicats figurent parmi les dernières institutions nationales réunissant en principe néerlandophones de Flandre et francophones de Wallonie. Mais des divergences sous-jacentes entre syndicalistes flamands et francophones sont apparues au grand jour à l’occasion de cette grève du rail.

    Lancé initialement au niveau national par les branches cheminots des deux plus grands syndicats belges, la CSC et la FGTB, le préavis d’arrêt de travail sur le rail pour les 6 et 7 janvier a été unilatéralement levé fin décembre par leurs branches flamandes, alors que les ailes francophones maintenaient leur mot d’ordre contre le plan d’économies touchant la Société nationale des chemins de fer belges

  • Malgré les stratégies diviseuses des syndicats, malgré la campagne de peur du terrorisme de l’Etat, les luttes continuent de se développer...

    Chez Mecamold, à Herstal, les ouvriers sont en grève depuis jeudi après-midi. Dans cette filiale de Bridgestone Europe, on fabrique des moules pour les pneus de poids-lourds et de voitures. Les syndicats mettent en cause le manque d’avancées sociales dans les négociations avec la direction.

    Notamment à propos de primes, de chèques-repas et de discriminations par rapport au statut des employés. Ce qui a mis le feu aux poudres, c’est l’installation jeudi d’une nouvelle machine dans l’atelier. "Contre l’avis du Comité pour la Prévention et la Protection au Travail" explique la FGTB. La pose d’une dalle en béton a provoqué bruit et poussières. Les ouvriers ont débrayé.

    La direction a fait constater lundi par huissier la présence d’un piquet de grève empêchant les employés de travailler. Une réunion entre syndicats et direction est prévue lundi en soirée. Mecamold emploie 121 ouvriers et une quarantaine d’employés.

  • ON COMPREND MIEUX À QUOI SERVAIENT LES ATTENTATS À PARIS : à éviter que la situation ne s’étendent dans toute l’Europe, car la fermeture des frontières, les attaques des migrants, la poussée vers une politique fasciste, l’aide à la lepénisation des esprits, et surtout la propagande, sous forme de cérémonies à la commémoration des victimes du 13 novembre, l’état d’urgence suite au frémissement d’autonomie d’octobre et novembre à Paris aurait pu être le début d’une situation qui échappe totalement à la bourgeoisie, en Belgique, en France, puis dans toute l’Europe. Mais lorsque l’inventeur de la machine a vapeur avait voulu éviter que son couvercle ne claque, il mettait des pierres pour l’empêcher de se soulever : il préparait ainsi une puissante secousse. C’est ce que prépare la bourgeoisie : quand la classe ouvrière va réellement s’y mettre, comme en Belgique, ça sera une explosion formidable !!!!

  • L’Etat policier est en marche en Belgique et cela n’empêche pas la montée fasciste, au contraire..

    Depuis les attentats de Bruxelles du 22 mars, je suis le témoin direct d’un autoritarisme d’État qui se met en place sans que je ne puisse comprendre ses raisons ni ses motifs.

    Dimanche 27 mars, alors que je m’apprêtais à quitter le mémorial aux victimes sur la place de la Bourse, plusieurs centaines de fascistes, de « hooligans », ont déboulé tel un troupeau de pachydermes, encagoulés, fumigène à la main en scandant des slogans racistes, nationalistes et, pour certains, en faisant des saluts nazis. Ils ont semé la pagaille, piétiné les fleurs, tabassé des personnes venues simplement commémorer, le tout accompagné par la police qui a mis près d’une heure à les évacuer.

  • 80.000 manifestants étaient rassemblés aujourd’hui dans les rues de Bruxelles pour une manifestation en front commun syndical contre la loi Peeters de réforme du travail.

  • Des sections de plus en plus importantes de travailleurs, de lycéens et d’étudiants belges réagissent avec colère au programme d’austérité du gouvernement de droite. Les syndicats y répondent en faisant tout pour isoler les nombreuses grèves et manifestations et pour y mettre fin.

    Le mois dernier, des conducteurs de train de la société ferroviaire nationale SNCB ont commencé une grève sauvage. HR Rail [employeur juridique du personnel ferroviaire belge] cherche à supprimer les jours de rémunération pour les périodes de maladie ou de vacances et prône un accord d’augmentation de la productivité. La grève a principalement affecté le sud francophone du pays, bien que les travailleurs du syndicat flamand ACOD aient également été impliqués dans le nord.

    Après que la grève a été terminée le 3 juin, la Confédération des syndicats chrétiens (CSC/ACV) et la Fédération générale du travail de Belgique (FGTB/ABVV) discutent à présent d’une période de négociation pour l’accord de productivité. La Centrale générale des services publics (CGSP) et les syndicats CSC Transcom et ACOD ont ordonné à leurs membres de retourner au travail la semaine dernière. Le syndicat ferroviaire chrétien a déclaré qu’il n’avait même jamais appelé à une action.

    La CGSP avait annoncé une semaine d’action à partir du 12 juin. La menace a ensuite été brandie d’étendre l’action jusqu’au 26 juin. Mais le 9 juin, le négociateur des cheminots de la CGSP, Serge Piteljon, a dit à la presse : « Il faut protéger nos membres. Mais, à ce stade, il n’est pas encore question d’une grève effective de deux semaines ». Le lendemain, le syndicat a demandé à ses membres de ne pas faire grève comme prévu – « pour le moment ». Il a annoncé qu’il avait rédigé une liste de propositions à négocier. Michel Abdissi le président de la CGSP a appelé ceci « un dernier rameau d’olivier » tendu à la direction, affirmant que le syndicat espérait que « ce geste sera apprécié ».

  • Les syndicats ont déjà annulé des grèves dans les dépôts de bus à Charleroi et à Liège. Le 10 juin, l’annonce que la grève des éboueurs à Mons-Borinage avait pris fin est intervenue avant la réunion proprement dite au cours de laquelle les syndicats devaient trouver un accord avec la société, Hygea.

    Les éboueurs avaient reçu un large soutien. De même, les étudiants et lycéens francophones et néerlandophones ont exprimé leur solidarité avec les cheminots en grève, rejetant les tentatives faites par certaines organisations étudiantes d’utiliser des perturbations dans les transports pendant les examens comme argument contre la grève. Les étudiants ont également exprimé leur soutien aux enseignants grévistes des écoles primaires et secondaires publiques à Mons cette semaine.

    Le syndicat FGTB-CGSP avait appelé à ces grèves contre l’abolition de l’indexation des salaires sur l’inflation, mais d’autres syndicats n’avaient pas soutenu l’appel, permettant aux écoles de rester ouvertes.

    D’autres mouvements sociaux apparaissent dans tout le pays.

    Des piquets de grève ont été mis en place autour des centres de tri à partir de dimanche soir pour une grève de 24 heures chez B-Poste, contre le manque de personnel, les demandes d’augmentation de productivité et l’utilisation de personnel indépendant.

    La semaine dernière a vu l’arrêt total pendant 30 minutes du système judiciaire dans tout le pays contre le projet de transfert du contrôle du budget d’une commission élue à un inspecteur du comité des Finances. Le budget de la justice sera réduit d’environ 20 pour cent.

    Une grève des gardiens de prison est en cours. Trois prisons reprendront le travail la semaine prochaine, mais les conflits continuent à Forest, Ittre, Jamioulx, Namur, Andenne et Tournai. Deux syndicats ont appelé à la reprise du travail ; le SLFP signera les nouveaux contrats acceptés par les syndicats flamands l’été dernier.

    On ne peut laisser la direction de la lutte contre l’austérité aux syndicats qui ont prouvé à maintes reprises que leur seule préoccupation était leur statut d’organismes de négociation au sein du capitalisme. Pour les syndicats, le mot-clé est l’appel du ministre de l’Emploi Peeters au « dialogue social ». En 2014, Peeters avait dit qu’on l’avait « chargé de prendre contact discrètement avec les syndicats. » Ceux-ci ont loué son offre de négocier et Marie-Hélène Ska de la CSC l’a décrite comme « une initiative visant à rétablir la confiance. » En avril de cette année, les syndicats ont écrit à Peeters et à Michel, les suppliant d’apporter une attention renouvelée à ce « dialogue social ».

  • 85% des travailleurs de Volvo Group Belgium ont rejeté, mercredi, le projet d’accord conclu entre la direction et les syndicats, après l’intervention d’un conciliateur. La grève se poursuit, a indiqué le front commun syndical.

    Une grève couve chez Volvo Group Belgium à Oostakker depuis mardi. Une surcharge de travail, du matériel vétuste et un règlement de congés peu favorable sont dénoncés par les travailleurs.

    "C’est un résultat clair et il n’y a pas à tergiverser. Les travailleurs ont rejeté la proposition et il faudra voir comment appréhender cela", explique Jo De Mey (ABVV). Les syndicats vont se concerter. La secrétaire syndicale ACV Els De Dos a confirmé que la grève se poursuivait. La direction peut demander une nouvelle conciliation ou négocier elle-même.

  • Belgique : Grève spontanée dans les magasin Delhaize

    Les travailleurs d’une quinzaine de grandes surfaces Delhaize à travers le pays ont spontanément arrêté le travail vendredi, a fait savoir la CNE. Les employés du groupe de grande distribution protestent contre les suites du plan de restructuration de 2014.

    C’est particulièrement la gestion du plan de restructuration décidé en juin 2014, qui prévoyait le départ de 1.800 collaborateurs, qui suscite le courroux des employés.

    « Chaque magasin doit fonctionner avec dix à quinze personnes en moins », souligne Rosetta Scibilia, déléguée CNE. Le service à la clientèle et l’approvisionnement des rayons en subissent les conséquences, ce qui a également un impact sur le chiffre d’affaires. Une baisse des ventes dont la direction de Delhaize tient les travailleurs pour responsables, selon la déléguée syndicale. « Nous craignons une nouvelle catastrophe », sous la forme d’un nouveau plan, poursuit-elle.

    Les entrées de ces magasins ont été totalement bloquées par les employés grévistes jusque 20h.

    « Le groupe ne respecte pas les procédures pour les contrats et refuse de faire signer des CDI auxquels des employés ont le droit », nous explique un délégué syndical du SeTca. En cause, l’enchaînement des contrats CDD dans l’enseigne. Selon le délégué syndical, la direction ne peut proposer que des CDD pour des périodes de 3 mois minimum, or une des employés du Delhaize Theodor s’est vue proposer un nouveau contrat de 2 mois. En cas d’erreur dans l’édification d’un contrat, la direction devrait obligatoirement proposer un CDI, selon ce même syndicaliste, ce que la direction a refusé de faire. « Une cinquantaine d’employés est dans la même situation » nous indique-t-il, « nous tout ce qu’on veut, c’est que le groupe assume ses erreurs », conclut-il.

  • Le gouvernement a mis en place un dispositif, d’application depuis le 1er décembre 2016, destiné à remettre les travailleurs malades de longue durée au travail.

    Vous avez bien lu ! Il s’agit de malades qui devraient continuer à être arrêtés du fait de la gravité de leur maladie et selon des avis de la médecine ou de la médecine du travail et auxquels le gouvernement impose de reprendre le travail sous peine de tout perdre !!! En cas d’incapacité définitive, le travailleur peut, le cas échéant, se voir imposer une rupture du contrat de travail sans indemnité pour raison de force majeure médicale.

  • Les violences qui ont éclaté samedi soir à Bruxelles ont impliqué quelque 300 personnes et fait 23 blessés, dont 22 policiers. Deux voitures ont été incendiées, plusieurs magasins ont été pillés, tandis que des installations prévues pour les Plaisirs d’hiver ont été saccagées.

    Le ministre de l’Intérieur Jan Jambon a d’ailleurs demandé à l’Inspection générale de la police fédérale et de la police locale (AIG) l’ouverture d’une enquête sur les circonstances dans lesquelles s’est déroulée l’intervention.

    Le Mouvement contre le racisme, l’antisémitisme et la xénophobie (Mrax) a lancé un appel dimanche matin sur sa page Facebook aux témoins des "provocations de la police".

    "Suite aux troubles à l’ordre public de la police hier soir à la Bourse, il est important que toutes les personnes présentes qui ont filmé des provocations de la police partagent leurs vidéos auprès d’associations luttant contre l’oppression policière", indiquait dimanche midi la page de l’association.

    "A partir du moment où nous avons des indications sur des violences policières ou sur un comportement inapproprié envers des minorités, nous pouvons intervenir".

    De nombreux témoignage vont dans le même sens :

    "Je travaille chez les pompiers, j’étais sur place, la police a déconné. Il y avait une bonne ambiance et la police a chargé les gamins et ça a dégénéré"

    " Tout le monde était calme et en train de s’exprimer avec joie après la qualification. J’y étais... D’un coup la police a chargé en demandant aux gens de se diriger vers la "Gare du Midi" "

    " Nous passons à côté des policiers pour contourner la Bourse et monter en direction de la Gare centrale, quand nous voyons devant nous arriver un nouveau groupe de plusieurs dizaines de policiers, dont des femmes, se mettre en position pour former un mur serré. Tous ferment leur visière. Notre itinéraire nous oblige à “percer” la ligne par en face. Tout à coup, je ne me sens plus très rassuré : on dirait qu’ils se préparent à marcher sur le rassemblement, mais pourquoi le feraient-ils ? "

    " L’ambiance était bon enfant. La police a démarré sa charge et une autopompe a commencé ses jets d’eau alors que tout se passait bien. La police a été menaçante dès le départ. Je trouve inadmissible de jouer la provocation "

    " Tout se passait pour le mieux, les Marocains fêtaient leur victoire tous réunis sur la place de la Bourse ils chantaient, dansaient en famille ou entre amis… ils ont commencé à nous pousser vers cette sortie en courant vers nous avec leur matraque et leur canon à eau et c’est là que l’émeute a commencé "

    " Les supporters marocains fêtaient la qualification de l’équipe marocaine pour le mondial dans le calme et la bonne humeur, puis la police a chargé sans raison et sans faire de distinction entre femmes et enfants ou jeunes et plus âgés !
    J’ai déjà participé à des scènes de joie à la Bourse après une victoire de l’équipe nationale Belge et la police n’a jamais chargé dans le tas ainsi ! "

    " La plupart des personnes présentes ont tourné le dos à l’impressionnant déploiement de force pour ne pas céder à la provocation. Il est un peu plus de 21h, je me trouve sur les marches de la Bourse. Devant moi, au son des vuvuzuelas et des dourbougas, des chants de victoire retentissent ; des enfants dansent, des femmes lancent des youyous… Bref, une belle ambiance familiale et bon enfant. C’est à ce moment-là, sans aucune sommation, que l’autopompe est entrée en action. Sans faire aucune distinction, tout le monde est aspergé d’eau et de gaz lacrymogène, des enfants tombent sur le sol, des femmes apeurées courent dans tous les sens… Sauve qui peut, il faut s’enfuir avant d’être pris par la charge des policiers qui ont, après seulement 45 minutes sur les marches de la Bourse, mis fin à la fête dans l’incompréhension générale. "

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