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Ce que nous apprennent les anciens climats de la Terre

vendredi 11 juillet 2014, par Robert Paris

Si, dans les courbes qui suivent, vous voyez une augmentation linéaire, continue et progressive de température globale de la Terre, thèse mille fois affirmée par les partisans de la thèse du réchauffement anthropique, vous nous écrivez car vous avez besoin de consulter un oculiste, de même que certains responsables qui se prétendent climatologues et travaillent en fait pour faire croire que le nucléaire nous sauvera du réchauffement climatique...

Variations du climat global depuis 540 millions d’années (source wikipedia)

Variation des températures des eaux océaniques de surface au cours du Jurassique (Geology 2011. 39, 215-218) (source université Paris Sud)

Reconstitution pour l’Antactique (site de Vostock) de l’évolution
des écarts de températures par rapport à la moyenne actuelle en Antarctique (Source : d’après Petit & al., 2000)

Les fluctuations paléoclimatiques (source : Jacques Beauchamp)

Etude des paléoclimats par l’examen des cernes des arbres (source : Jacques Beauchamp)


Ce que nous apprennent les anciens climats de la Terre

Jamais on n’a autant cherché à intéresser la population du monde aux problèmes, réels ou supposés, du climat. Jamais la politique ne s’est autant emparée de cette question. Jamais autant de moyens matériels n’ont été mis au service des scientifiques par les Etats et les capitalistes sur la question du climat. Jamais la question de l’évolution climatique de la planète n’a été autant choisie comme motif de craintes. Jamais les capitalistes eux-mêmes n’ont autant collaboré à une thèse visant à accuser l’activité industrielle capitaliste de saboter le climat de la planète et donc la vie sur Terre. Pour bizarre, c’est vraiment bizarre et ç a mérite réflexion sur ce qu’est vraiment le climat.

L’activité humaine détruit la stabilité du climat terrestre. Mais le climat terrestre a-t-il jamais été vraiment stable ? Etudions les paléoclimats et nous le verrons. Nous constaterons que les changements ont toujours existé, qu’ils ont toujours été brutaux, que ce soit dans le sens d’un réchauffement massif ou d’un refroidissement massif…

Et toujours, un réchauffement a été suivi d’un refroidissement et inversement ce qui signifie que les lois de la physique amènent le climat tantôt dans un sens, tantôt dans l’autre, et ce spontanément, à des périodes où l’activité industrielle n’existait pas pour la simple raison que l’homme lui-même n’existait pas encore.

L’augmentation du taux de CO² dans l’atmosphère, pour prendre l’exemple d’un phénomène qui polarise les partisans de la thèse du réchauffement anthropique, a été parfois considérable à des périodes où l’atmosphère se réchauffait, même s’il n’y avait pas d’activité humaine productrice de davantage de CO². Le réchauffement n’était pas la conséquence (effet de serre) mais la cause. Voilà par exemple ce que nous apprennent les paléoclimats !!!

Les paléoclimats nous démontrent que des changements brutaux du climat n’ont nullement besoin de l’activité et de la présence humaine pour se produire….

Dans l’ouvrage collectif « Sciences de la terre et de l’univers » de Brahic, Hoffert, Schaaf et Tardy dirigé par Jean-Yves Daniel :
« Pendant le dernier interglaciaire, l’Eémien, la teneur en dioxyde de carbone était supérieure à celle de la période pré-industrielle et atteignait 300 ppm (contre 280 ppm dans la période préindustrielle). Sans nier l’impact de l’industrialisation sur la teneur en CO² de l’atmosphère et les problèmes d’environnement qu’il soulève, force est de constater que la teneur de dioxyde de carbone atmosphérique fluctue de façon naturelle, indépendamment de l’influence anthropique… La pompe biologique et la production de carbonates de calcium sont les mécanismes qui semblent les plus appropriés pour expliquer les variations de teneur du dioxyde de carbone atmosphérique lors des transitions glaciaire-interglaciaire… La destruction d’une chaîne de montagnes, l’accélération du taux d’expansion des dorsales ou les collisions continentales sont susceptibles de modifier les teneurs en dioxyde de carbone atmosphérique. »

On constate que depuis la fin de la dernière glaciation (11.000 ans), il y a eu des périodes ou il a fait plus chaud que maintenant, à savoir il y a 5000 /6000 ans 4° en plus, période romaine
2° en plus, moyen âge 1° en plus que maintenant. Pourtant on n’a pas retiré massivement du charbon à ces époques. Si l’on s’en tient à toutes les variations depuis le début de l’holocène, l’augmentation de température depuis 1850 s’inscrit dans une certaine logique avec le
passé. D’autre part, on pourrait partir comme dans la dernière période interglaciaire l’Eémien (130.000 à 118.000 ans) avec un pic à plus de 5° à 8 ° de plus que maintenant pendant 1500 ans. Encore une fois à ce moment, pas d’industrie ! Les émissions de CO2 anthropiques donnent une explication trop simpliste pour une variation de climat.
Les partisans du réchauffement global anthropique (IPCC notamment) affirment que nous serions dans la phase la plus chaude du quaternaire depuis l’activité industrielle. C’est faux ! Les forages glaciaires et les études paléoclimatiques ont montré que précédent interglaciaire (appelé Eémien) était 1 à 3 °C plus chaud lors de son maximum thermique. Or, par rapport à cette époque, notre atmosphère a déjà connue une hausse de 30% de CO2 et de 130% de CH4 (méthane). La variabilité naturelle du climat à l’échelle des temps géologique est pour l’instant plus forte que sa variabilité forcée par l’homme.

Des changements dans les paramètres orbitaux (plus grande inclinaison de l’axe et plus grand périgée) par rapport à aujourd’hui, connus sous le nom de cycle de Milankovitch, ont probablement entraîné des plus fortes variations thermiques saisonnières dans l’hémisphère nord, bien que les températures moyennes annuelles globales étaient probablement similaires à celles de l’Holocène. Le climat de l’Eémien était certainement aussi stable, bien que plus chaud, que celui de l’Holocène. Le pic le plus chaud de l’Eémien se situe il y a 125 000 ans environ. Les hivers de l’hémisphère Nord étaient généralement plus chauds et humides qu’aujourd’hui, bien que certaines régions particulières étaient légèrement plus froides. Les forêts remontaient jusqu’au Cap Nord (aujourd’hui couvert par la toundra), au nord de la Norvège, bien au-delà du cercle polaire arctique, mais aussi jusqu’à la terre de Baffin dans l’archipel arctique canadien et à Kuujjuaq dans le Nunavik québécois.

Les chercheurs ont ainsi constaté que des épisodes de réchauffement et de refroidissement récents sont intervenus très brutalement, le basculement d’un épisode climatique à l’autre pouvant même se produire en une année.

Ainsi, les scientifiques ont découvert dans le forage les traces d’un premier réchauffement avec une augmentation moyenne de la température de l’air de plus de 10° C au Groenland datant de 14 700 ans. Puis, plus récemment, il y a 12 900 ans, est intervenu un changement climatique radical de refroidissement aboutissant à un nouvel épisode glaciaire. Enfin, un nouveau réchauffement de la planète, datant de 11 700 ans, marqua la fin de la dernière glaciation, conduisant ainsi à la période interglaciaire plus clémente que nous connaissons actuellement.

Ces informations sur les changements climatiques passés aident les scientifiques à comprendre les évènements climatiques actuels liés aux activités humaines, et, par là-même, de modéliser leurs évolutions possibles.

De nouvelles analyses à ultra-haute résolution de carottes de glace du Groenland révèlent que le climat a basculé extrêmement brutalement, en quelques années, à la fin de la dernière période glaciaire voici environ 10 000 ans. C’est ce que montre l’équipe internationale qui a analysé les carottes du forage profond NorthGRIP, à laquelle les paléoclimatologues français du Laboratoire des sciences du climat et de l’environnement (CEA – CNRS – Université de Versailles Saint-Quentin-en-Yvelines) ont participé. Les chercheurs ont mis en évidence que ces brusques changements climatiques sont liés à des modifications radicales de la circulation atmosphérique. Ces résultats sont publiés le 19 juin 2008 dans Science et Science Express.

Lire ici un article du CEA de 2008 qui montre que le changement de climat est une véritable révolution qui n’est pas fondée sur une température globale mais sur le taux de poussières venues des déserts dans l’air des pôles

Seulement le CEA l’a retiré de son site...

Heureusement le CNRS, coauteur, le publie encore

Augusto Mangini, paléoclimatologue et physicien à l’université de Heidelberg : sur la base de l’étude des climats anciens, il montre que les variations actuelles n’ont rien d’anormal : « Le GIEC estime que le CO2 a une influence déterminante sur les températures et que les variations naturelles sont négligeables. Or mes travaux montrent que le climat a toujours été soumis à des variations considérables, parfois lentes, parfois brutales. » Il accuse par ailleurs le GIEC de volontairement occulter ces variations passées pour faire naître la peur, ainsi que de nier le rôle du soleil, premier contributeur aux variations climatiques.

Les causes probables du changement climatique sont donc : des paramètres orbitaux bien établis à l’échelle paléoclimatique, avec des conséquences climatiques freinées par l’effet d’inertie des accumulations glaciaires ; l’activité solaire que d’aucuns pensent être responsables de la moitié de l’augmentation de 0,6°C de température et par d’autres, de toute cette augmentation, débat qui appelle certainement un supplément d’analyse ; l’activité volcanique et les aérosols associés (plus particulièrement les sulfates), dont les effets (à court terme) sont incontestables ; et loin après, l’effet de serre, et en particulier celui causé par la vapeur d’eau, dont l’influence est inconnue. Ces facteurs se conjuguent en permanence et il semble difficile d’établir l’importance relative de ces différents facteurs sur l’évolution du climat. De même, il est tendancieux de faire ressortir le facteur anthropique alors qu’il est, clairement, le moins crédible parmi tous les autres facteurs cités ci-dessus.

D’autres études soulignent l’importance des éruptions volcaniques sous-marines.

Par une réaction en chaîne, des éruptions volcaniques sous-marines ont provoqué la disparition de l’oxygène dissous dans les océans, entraînant ainsi une extinction massive de plusieurs espèces marines aussi bien animales que végétales. L’étude de cette extinction pourrait nous aider à mieux comprendre les interactions entre les océans et l’atmosphère, en particulier dans le contexte d’un réchauffement climatique.
Il y a 93,5 millions d’années, à l’époque où les dinosaures régnaient en maîtres sur la terre ferme, est survenue une extinction des espèces marines dont on ignorait jusqu’à maintenant les causes exactes.
En étudiant des roches datant de cette époque lointaine, les géochimistes canadiens Steven Turgeon et Robert Creaser - tous deux de l’Université de l’Alberta à Edmonton - pensent cependant avoir trouvé la solution de cette énigme.

Comparant des échantillons de roches provenant d’une carrière de l’Italie et des côtes de l’Amérique du Sud, les scientifiques ont noté une forte augmentation de l’osmium - un élément chimique lourd -, dont l’analyse a révélé qu’il provenait à 97% d’une source volcanique. Ces échantillons étant géographiquement très éloignés, il était probablement qu’un événement global en était à l’origine.
À la lumière de leur analyse géochimique, Steven Turgeon et Robert Creaser ont reconstruit la séquence des événements. Selon ces experts, des volcans sous-marins situés dans la région des Caraïbes auraient déclenché une réaction en chaîne qui a conduit à la disparition de l’oxygène des océans.

Dans un premier temps, le volcanisme sous-marin aurait libéré des nutriments et du gaz carbonique, ce qui aurait favorisé le développement des espèces végétales et animales des océans, notamment le plancton. Ultérieurement, la mort de ces organismes aurait consommé une grande quantité d’oxygène, provoquant ce que les spécialistes ont baptisé l’« événement anoxique océanique 2 ».
D’après les travaux des géochimistes canadiens, un laps de temps maximum de 23.000 ans se serait écoulé entre les éruptions sous-marines des Caraïbes et la disparition de nombreuses espèces dans les océans.

Dans le communiqué émis par l’Université de l’Alberta, Steven Turgeon souligne que cet événement serait strictement « terrestre », contrairement à la plupart des extinctions de masse des espèces dans l’histoire de la terre qui sont associées à des impacts de météores.
Fait particulièrement intéressant en notre époque où l’on parle constamment de réchauffement climatique, Steven Turgeon signale que les événements anoxiques se produisent dans des périodes de climat très chaud où il a augmentation du niveau de gaz carbonique.
Le géochimiste précise toutefois que cet événement anoxique a eu pour effet de refroidir le climat et de réduire le taux de gaz carbonique, car la décomposition des organismes marins a « emprisonné » le carbone au fond des océans et formé par la même occasion une importante source de pétrole.

Abstraction faite de la psychose sur le réchauffement global, tous ceux qui étudient sérieusement la climatologie savent que la Terre est entrée depuis environ 2 à 2,5 millions d’années dans une glaciation marquée par la succession d’avancées et de retraits d’une calotte glaciaire partant de Groenland et s’étendant sur toutes les parties nord de l’Amérique du Nord et du continent eurasiatique.
Selon des données géologiques incontestables, il y a 12000 ans encore, une bonne partie de ce qui est aujourd’hui l’Allemagne, le nord de la France, les îles britanniques, la Scandinavie, la Pologne, d’autres parties de l’Europe de l’Est et la Russie étaient recouverts d’une calotte glaciaire d’une épaisseur estimée entre 1,5 et 3 kilomètres, de même que New York, Chicago et toute l’Amérique du Nord au nord de cette latitude. Aux Etats-Unis, les glaciers s’étendirent même plus au sud de cette masse à partir des Montagnes rocheuses et des Appalaches.

Tel dut être l’aspect de la terre pendant probablement au moins 100000 ans. Avant cela, pendant une courte période dite interglaciaire, un climat plus doux régnait, quelque peu similaire au nôtre, succédant à une longue période d’avancée glaciaire. Selon les estimations de géologues et de climatologues, le dégel qui nous a donné la géographie actuelle et qui a fait apparaître les Grands lacs aux Etats-Unis, ne prit fin qu’il y a 8000 ou 9000 ans environ. Cette période vit d’importantes transformations géographiques, façonnant l’état des continents, y compris leurs frontières.

La glaciation ne provoque pas la montée du niveau de la mer, mais plutôt son recul, et expose donc de vastes étendues du plateau continental. Le volume d’eau gelé, que ces glaciers continentaux devaient contenir à l’époque, permet de penser que le niveau marin était de 90 à 122 mètres plus bas en période d’avancée glaciaire. Par conséquent, une bonne partie de la civilisation côtière de ces 100000 dernières années ou plus, se situe au large des côtes, submergée par des dizaines de mètres d’eau de mer.

Cela pourrait-il se reproduire aujourd’hui ? La théorie la plus plausible de la cause des glaciations, celle de la détermination astronomique, suggère que la réponse est oui.

Un article paru dans l’édition en ligne du quotidien russe La Pravda du 11 janvier titrait : « La Terre au bord d’une nouvelle glaciation ». De nombreux indices, y compris la récente vague de froid et une période de faible activité des taches solaires (minimum solaire), qui peuvent contribuer au début d’une glaciation, indiquent la possibilité que notre planète se dirige vers une période de refroidissement sérieux. Ce sera peut-être le début d’une période de plusieurs centaines d’années, un petit âge glaciaire, ou celui d’une progression glaciaire totale pouvant durer 100000 ans. C’est ce qu’affirment les experts russes.
Selon les indices paléontologiques, une glaciation menant à la formation d’une nouvelle calotte glaciaire peut se manifester soudainement. De même, l’alternance entre phase chaude et phase froide peut surgir avec une vitesse étonnante, comme ce fut le cas pour le « petit âge glaciaire » qui dura de 1300 à 1850 de notre ère, et qui se reproduit peut-être actuellement. Si la théorie de la détermination orbitale est exacte, nous devrions prendre très au sérieux l’imminence d’une nouvelle glaciation. Nous l’avons effectivement fait dans les années 1970, pendant une courte période.
Cependant, d’autres forces étaient à l’oeuvre. Les décideurs politiques affiliés à l’oligarchie financière anglo-hollandaise entendaient exploiter le dégel des relations américano-soviétiques, consacré par le Traité de limitation partielle des essais nucléaires de 1963, pour assurer le démantèlement graduel des capacités de recherches scientifiques des grandes puissances, notamment des Etats-Unis.

Pour cela, il fallait dresser l’opinion publique contre l’idée de progrès scientifique. Tel avait été le but de la campagne de peur contre les essais nucléaires, dirigée par les réseaux de Bertrand Russell, puis par une succession d’escroqueries dites « écologiques », à commencer par la diffusion massive, en 1962, du livre Silent Spring de Rachel Carson.
En 1975, un an avant la publication dans Science de l’article promouvant la théorie orbitale du climat, une conférence organisée par l’Association américaine pour le Progrès de la science (AAAS), sous la présidence de Margaret Mead, avait scellé le sort de la théorie astronomique. Mme Mead et le co-organisateur de la conférence, William Kellogg, du RAND, avaient convenu que les phénomènes climatiques seraient officiellement interprétés selon la théorie du réchauffement climatique dû au gaz carbonique, théorie devenue dominante.

Pour amener l’opinion publique à rejeter le développement scientifique, plutôt que d’évoquer une nouvelle glaciation, il était bien plus efficace de mettre le danger du réchauffement climatique sur le compte de l’activité industrielle humaine, notamment le gaz carbonique libéré par les combustibles fossiles.

Cette conférence avait pour thème « L’atmosphère est en danger et pose des dangers ». Les scientifiques, y laissait-on entendre, devaient moins se préoccuper d’idées complexes et de précision, que de simplifier, voire, le cas échéant, fausser leurs conclusions, afin de mieux mobiliser les décideurs politiques et l’opinion publique contre les dangers imputés aux gaz à effet de serre. Autrement dit, une tentative flagrante d’utiliser la science pour faire passer un agenda de réduction démographique et mettre un terme à la prolifération du progrès scientifique et industriel.

Parmi les participants, il y avait trois élèves du malthusien Paul Ehrlich. L’un d’entre eux, un climatologue de Stanford, Stephen Schneider, reflètera l’esprit de cette conférence dans une interview accordée en 1989 au magazine Discover : « Pour captiver l’imagination du grand public, (…) nous devons offrir des scénarios qui font peur, faire des déclarations dramatiques simplifiées et éviter de mentionner les doutes que nous pouvons avoir. (…) Chacun d’entre nous doit décider du bon équilibre entre efficacité et honnêteté. » Aveu qui en dit long sur l’éthique des protagonistes du réchauffement climatique…

Le climatologue Marcel Leroux expliquait :

« Tout le monde s’accorde à dire que la planète se réchauffe. Qu’en pensez-vous ? En me parlant de réchauffement, vous voulez sûrement me faire peur, moi qui ai vécu 40 ans en Afrique ! Personnellement, je souhaite que la terre se réchauffe. C’est d’ailleurs la position de la Russie, qui considère qu’un réchauffement serait bénéfique. En effet, cela nous ferait faire d’immenses économies de chauffage, et donc de matières premières comme le pétrole. En outre, nous gagnerions de larges étendues de terres cultivables en direction des régions subpolaires, comme cela fut le cas dans les années 1930 à 60. A l’époque, les exploitations agricoles du nord du Canada et de la Scandinavie s’étaient en effet déplacées vers le nord. Dans les années 1970, lorsqu’il était plutôt à la mode de parler du retour du petit « âge de glace », elles ont rétrogradé vers le sud. La même chose s’est d’ailleurs produite en Afrique subsaharienne, où les éleveurs se sont d’abord déplacés vers le nord, puis sont redescendus vers le sud, lorsque la sécheresse a commencé dans les années 1970. Car lors de toute période chaude, à l’échelle paléoclimatique comme à l’échelle récente, les pluies tropicales sont plus abondantes. Ce qui veut dire que paradoxalement, si le réchauffement était effectif, la sécheresse cesserait dans le Sahel ! Mais malheureusement, ce n’est pas le cas. Pourquoi parle-t-on alors de réchauffement climatique ?
Parce ce que tout le monde accorde foi à la courbe de température globale publiée tous les ans par l’OMM (Organisation Météorologique Mondiale) et le GIEC (Groupe intergouvernemental sur le changement climatique). Or, cette courbe n’est autre qu’une moyenne des températures mesurées dans 7.000 stations de la planète, traitées à l’Université d’East Anglia, à Londres, sous la direction de Philipp Jones. L’augmentation serait de 0,6° de 1860 à nos jours, soit la différence de température qu’on observe à l’échelle moyenne annuelle entre Nice et Marseille. Quel extraordinaire bouleversement ! Une telle valeur, donnée avec une fourchette de précision de plus ou moins 0,2° sur un siècle et demi, est ridicule, car elle est de l’ordre de la précision de la mesure. Cette courbe n’est d’ailleurs pas validée par les mesures récentes effectuées par les capteurs de satellites qui, depuis 1978, ne montrent au contraire aucune évolution notoire, pas plus que les mesures issues de millions de radio-sondages. En outre, comment parler de moyenne à l’échelle globale en mélangeant des températures marines, continentales, urbaines et surtout des températures de régions qui se refroidissent alors que d’autres se réchauffent ? Par exemple, l’Arctique occidental (au nord du Canada) se refroidit, alors que l’Arctique au nord de la mer de Norvège se réchauffe. Que fait-donc alors vraiment l’Arctique ? On ne peut pas du tout dire avec certitude que la terre se réchauffe. Les modèles ne prévoient-ils pas pourtant une augmentation de la température de 2 à 6°C d’ici l’an 2100 ? On n’a pas besoin de modèle pour faire une telle prédiction. Le chimiste suédois Svante Arrhénius (1859-1927) avait déjà « prédit » exactement la même chose en 1903 ! Il avait appliqué une règle de trois entre le taux de CO2 de son époque, celui du futur et la température correspondante. C’est exactement ce que font les modèles informatiques en insistant sur l’effet de serre. Un modèle n’est qu’un super calculateur qui dépend entièrement des données qu’on lui fournit et de la démarche qu’on lui impose pour traiter ces données. Il ne faut pas prêter aux modèles des vertus « magiques », d’autant plus qu’ils ne donnent qu’une vision très incomplète et déformée de la réalité météorologique. En particulier, ils ne tiennent pas compte de la circulation générale de l’atmosphère, de son organisation et de son mouvement. Pour ces modèles, les discontinuités, pourtant présentes partout dans la nature, ne sont tout simplement pas prises en considération. Les modèles utilisés pour la prédiction climatique sont fondés sur les mêmes principes que ceux utilisés pour la prévision météorologique. Or, ces derniers se trompent constamment : ils n’ont pas été capables de prévoir les tempêtes de 1999, les inondations de Nîmes ou Vaison la Romaine, la canicule de 2003 et l’été pourri de 2004. Comment pourraient-ils être fiables à l’horizon de 2100 ? D’ailleurs, comme le rappelle l’océanographe Robert Stevenson, ces modèles prévoyaient une augmentation de la température de 1,5° pour l’an 2000 ; or, c’est six fois plus que ce que l’on a observé. Pourtant, il y a unanimité chez les climatologues pour dire que le réchauffement est une réalité ... Non, on insiste sur un prétendu consensus chez les climatologues, alors que celui-ci n’existe pas. Ensuite, il y a plusieurs sortes de « climatologues ».
Prenons le GIEC, présenté comme l’autorité en la matière. En réalité, il s’agit d’un groupement intergouvernemental, c’est-à-dire que la nomination de ses membres est politique, et ne répond pas à des critères scientifiques. D’ailleurs, la grande majorité de ses membres ne sont pas climatologues, à l’instar de Michel Petit, ingénieur en télécommunications, ou bien Jean Jouzel, qui est un excellent chimiste glaciologue, mais dont les connaissances scientifiques sur le climat sont limitées. Depuis l’avènement de l’informatique, nombre de ceux qui s’autoproclament « climatologues » sont en réalité des informaticiens-modélisateurs, qui accordent de très loin la préférence à la statistique et aux téléconnexions, sans se préoccuper des liens physiques réels. Il existe toutefois des climatologues météorologues, comme le spécialiste suédois de l’élévation du niveau de la mer Nils-Axel Mörner, ou encore le météorologiste canadien Madhav Khandekar, qui en revanche se préoccupent en priorité de l’observation des phénomènes réels et des principes physiques qui les relient. C’est aussi, naturellement, le souci premier de notre laboratoire. Ces derniers sont loin d’être convaincus par les résultats des modèles. Même parmi les modélisateurs, certains, comme l’Américain Richard Lindzen, restent très sceptiques concernant l’hypothèse du réchauffement climatique. Le problème du GIEC, comme d’ailleurs de Météo France, c’est que depuis les années 1980, ces organismes sont dominés par les modélisateurs, vedettes des médias. Les climatologues réellement soucieux de l’analyse du temps se sont d’ailleurs regroupés en association, dont l’une particulièrement active est intitulée « climat sceptics ». Le rôle nocif sur le climat des gaz à effet de serre est quand même une donnée objective ? Il n’y a rien de moins objectif qu’une telle affirmation ! Mettre l’accent sur les gaz à effet de serre donne une vision très simpliste du climat, alors que d’autres facteurs sont beaucoup plus importants ; en particulier, ceux qui déterminent la dynamique de l’atmosphère, les transferts méridiens d’air et d’énergie, et pour faire simple, les transferts d’air froid et d’air chaud. Chacun est capable d’observer que la température est fonction de ces brusques changements, et qu’elle n’évolue pas de façon linéaire. L’important, c’est d’abord de savoir pourquoi et comment des masses d’air froid se forment et se déplacent ; pourquoi elles remplacent ou sont remplacées par de l’air chaud - autrement dit de préciser le mécanisme de la machine atmosphérique. Le temps dépend au jour le jour de ces changements de masses d’air ; en revanche, sur le long terme, la variation dépend de l’activité solaire (tâche, magnétisme, éruption et vent solaires), des projections volcaniques, de la turbidité de l’air, des paramètres astronomiques, etc... Comment voulez-vous que leur responsabilité dans le climat puisse être mise en évidence dans des modèles qui ne prennent tout simplement pas en compte l’ensemble de ces paramètres ? L’effet de serre est donc totalement marginal, sinon même insignifiant, d’autant plus que le principal effet de serre n’est pas réalisé par le CO2 ou le CH4, mais par la vapeur d’eau. Or, même la part réelle de la vapeur d’eau dans l’effet de serre n’est pas considérée à sa juste valeur dans les modèles. Qu’observe-t-on alors à l’échelle globale ?
On n’observe rien, car il n’y a pas de « climat global ». En revanche, on connaît parfaitement l’évolution des climats régionaux qui suivent des évolutions fort dissemblables. D’ailleurs, il est très révélateur de constater que, de l’aveu même du GIEC, leurs modèles sont incapables de restituer ces variations régionales ! Dans son deuxième rapport de 1996, le GIEC écrit : « Les valeurs régionales des températures pourraient être sensiblement différentes de la moyenne globale, mais il n’est pas encore possible de déterminer avec précision ces fluctuations. » Cela signifie que les modèles du GIEC seraient capables de donner une valeur moyenne sans connaître les valeurs régionales qui permettent d’établir précisément cette moyenne ! Ce n’est pas très sérieux ! Dans l’Atlantique Nord, on observe un refroidissement de la façade ouest (Canada, Etats-Unis à l’est des Rocheuses), alors que l’Europe occidentale se réchauffe, notamment la Scandinavie. L’Europe centrale, elle, se refroidit, comme la Méditerranée orientale, ou comme la Chine. Ces différences de comportement résultent de la dynamique aérologique. Cela dépend en effet des trajectoires des anticyclones mobiles polaires (AMP). Ceux-ci sont de vastes lentilles d’air glacial de 1500 km de rayon, générées quotidiennement par les pôles. Ces lentilles glissent au ras du sol, sous les couches d’air chaud plus légères, contournant les reliefs pour se diriger vers l’équateur. Sur leurs faces avant, elles provoquent le retour vers leur pôle respectif de l’air réchauffé sous les tropiques. Les AMP représentent l’exemple même de discontinuité que les modèles informatiques refusent d’incorporer. En outre, ils pointent du doigt le comportement particulier et l’importance des régions polaires qui, contrairement aux prédictions des modèles, ne se réchauffent pas, mais au contraire se refroidissent. Vous voulez dire qu’il n’y a pas de fonte des calottes glaciaires ?
C’est un fait incontestable ! Cependant, évitons de généraliser : dans le détail, la glace de mer fond au nord de la mer de Norvège ou dans la région des Aléoutiennes dans le Pacifique nord, où arrivent de l’eau marine et de l’air chauds. En revanche, la banquise ne varie pas au Nord du Canada. Comme l’écrit correctement M. Postel-Vinay, rédacteur de la revue La Recherche, « le gros de la calotte antarctique n’a pas fondu depuis sa formation, voici 60 millions d’années. » L’observation satellitale montre même qu’au cours de la période 1979-1999, qui est celle de la plus forte hausse supposée de la température, la surface de la banquise a globalement augmenté autour du continent antarctique. Au Groenland, certaines régions fondent, notamment sur les pourtours, mais la masse de glace augmente au centre de l’île, comme la masse de la plupart des glaciers scandinaves. Le refroidissement des pôles a atteint 4 à 5°C pendant la période 1940-90 - c’est-à-dire plus de la moitié, mais en négatif, de la valeur prévue pour 2100 ! C’est le démenti le plus flagrant apporté aux prévisions des modèles. Il est d’ailleurs surprenant que ceux-ci aient pu concevoir un tel réchauffement alors qu’il n’y a aucune raison physique qui puisse le justifier ! Est-ce seulement pour faire peur aux gens avec une prétendue montée des eaux qui en résulterait ? En revanche, ce qui est sûr, c’est que comme les pôles se refroidissent, la puissance et la fréquence des AMP augmentent, les contrastes de températures s’élèvent, les confrontations entre l’air froid et l’air chaud sont plus vigoureuses et le temps devient de plus en plus violent et de plus en plus contrasté dans nos latitudes. Il devient aussi toujours plus irrégulier, avec des périodes étendues de froid puis de chaud, des pluies abondantes et des sécheresses. Des records de chaleur comme de fraîcheur sont d’ailleurs constamment dépassés. Par exemple, le Canada a subi la pire tempête de verglas de son histoire en 1998, et la Mongolie a connu deux hivers successifs tellement rigoureux que l’Etat a dû faire appel à l’aide internationale. Il serait donc plus judicieux de tenir compte de cette évolution réelle, plutôt que d’un hypothétique scénario à l’horizon 2100, pour assurer, par exemple, une meilleure gestion de l’eau, notamment dans le domaine agricole. La France n’est pas plus épargnée qu’une autre région du monde. Nous avons déjà eu des chutes de neige sur la forêt méditerranéenne, en 2002.
La canicule de l’été 2003 est encore un autre exemple, bien qu’elle ait été présentée comme la preuve du réchauffement climatique par M. Besson, Président de Météo France. Cette erreur de jugement est à la base de la mise en place du plan anti-canicule pour l’été 2004, canicule qui n’a bien sûr pas eu lieu. J’avais pourtant adressé, en août 2003, une note rectificative aux principaux médias écrits et audiovisuels pour expliquer les causes de la canicule. Il s’agissait tout simplement d’une hausse de pression, elle-même conséquence d’une augmentation de fréquence des AMP, visibles sur les images satellitales, mais dont les modélisateurs ne veulent pas entendre parler ! Un article paru dans le quotidien Le Monde du 18 septembre explique que la violence du cyclone Ivan constitue précisément une preuve du réchauffement climatique. C’est très ironique car Ivan a connu des prédécesseurs plus redoutables que lui, comme Hugo, ou Andrews. En outre, le GIEC, dans les années 1990, prétendait que les modèles sont incapables de prévoir l’évolution de la cyclogenèse, qui ne montre aucune tendance à la hausse sur l’Atlantique Nord depuis un siècle. Les modèles annonçaient alors que le réchauffement allait nous apporter une plus grande clémence climatique : « Les tempêtes aux latitudes moyennes (...) résultent de l’écart de température entre le pôle et l’équateur (...). Comme cet écart s’affaiblira avec le réchauffement (...), les tempêtes aux latitudes moyennes seront plus faibles », écrivait le GIEC en 1990. Mais aujourd’hui, puisque le temps n’est pas conforme aux prévisions, le même GIEC oublie ses propres dires et récupère la violence - plus médiatique - du temps, en annonçant qu’il est précisément dû au réchauffement. Comment expliquez-vous une telle désinformation sur ce sujet ?
Prédire le temps a toujours été une passion. Or, prédire que rien d’alarmant ne va se produire n’est pas très intéressant. Au début du XXe siècle, les prédictions alarmistes étaient déjà très à la mode. Cependant, elles n’ont jamais réussi à s’imposer, car tous les faits les contredisaient. C’est seulement à partir des années 1985 que sont réapparus, lorsque la climatologie a été monopolisée par les informaticiens, les scénarios les plus catastrophistes. Oubliant tout simplement la météorologie, les modélistes ont appliqué des calculs en vérité extrêmement simplistes dans des modèles super sophistiqués pour imposer leurs concepts. Mais les hypothèses sur le réchauffement climatique n’ont jamais été vérifiées par l’observation, pas plus au début du XXe siècle qu’au début du XXIe. La fameuse courbe du GIEC n’est qu’un artefact, constamment démenti par les mesures et les observations satellitaires. En réalité, le problème dit du climat est en permanence confondu avec celui de la pollution, deux domaines pourtant bien séparés, qui ne seront bien traités l’un et l’autre que lorsqu’ils seront dissociés. Il sert également de prétexte pour imposer une restriction à l’activité humaine, considérée à tort comme à l’origine du réchauffement climatique. La connexion d’intérêt qui s’est établie entre certains laboratoires, plusieurs institutions internationales et certains hommes politiques, a imposé la notion de réchauffement global. Suivre aveuglément les « recommandations pour décideurs » du GIEC fait passer à côté des phénomènes réels, dépenser vainement des sommes colossales pour des réunions par définition inutiles, et n’autorise pas des mesures de prévention efficaces contre les véritables aléas climatiques que nous allons connaître. A quoi sert de préparer l’économie d’un pays à un réchauffement, alors que tous ses thermomètres signalent un refroidissement ? Finalement, le réchauffement climatique revêt de plus en plus un caractère de manipulation, qui ressemble vraiment à une imposture « scientifique », et dont les premières victimes sont les climatologues qui ne perçoivent de financements que lorsque leurs travaux vont dans le sens du GIEC. Gil Rivière-Wekstein Publié dans le Numéro 18 d’A&E de Octobre 2004. »

Les paléoclimats de la Terre

Milutin Milanković et la théorie astronomique des paléoclimats

Les variations climatiques passées

Climats et mensonges d’hier et d’aujourd’hui

Paléoclimatologie

Les leçons des paléoclimats

Mécanismes du climat

Climats et paysages à l’ère préhistorique

La météorologie

L’évolution thermique de la planète

Chaos dans le système solaire et paléoclimats

Histoire du climat avant 1850

Histoire des ères glaciaires

Paléoclimats étudiés par les cernes arbres

Fluctuations climatiques

Messages

  • Dans l’ouvrage collectif « Sciences de la Terre et de l’Univers » de Brahic-Hoffert-Shaaf-Tardy, dirigé par Jean-Yves Daniel :

    « En 4,56 milliards d’années, la Terre a connu une multitude de régimes climatiques. D’importantes glaciations se sont succédées plus ou moins régulièrement, de longues périodes chaudes ont régné à certaines époques, des épisodes secs en ont caractérisé d’autres.

    Les climats précambriens

    Le Précambrien (- 4650 à – 570 Millions d’années), qui représente plus de quatre milliards d’années, soit 85% de l’histoire de notre planète, ne nous a légué que peu d’informations climatiques. La première partie de cette longue période, l’Archéen, couvre environ deux milliards d’années. Le régime thermique interne de la planète est alors élevé, l’énergie gravitationnelle est évacuée et dans les 500 derniers millions d’années (de 3,0 à 2,5 Ga), les trois-quarts de la croûte continentale actuelle sont élaborés. Au début du Protérozoïque (- 2500 Ma à 570 Ma) d’importantes formations d’oxydes de fer, les BIF (Banded iron Formation), témoignent que l’atmosphère, à l’origine réductrice, devient oxydante.

    Le paradoxe de l’Archéen et la chimie de l’atmosphère

    Les modèles les plus récents de la structure interne du Soleil semblent s’accorder sur le fait que la puissance rayonnée par notre étoile s’est accrue depuis sa formation. Il y a 4,56 milliards d’années sa luminosité n’atteignait que 75% de sa valeur actuelle. Cette faible luminosité solaire à l’Archéen relève du paradoxe car une telle réduction devrait conduire à une Terre complètement recouverte de glaces. Comme le mécanisme de rétroaction « albédo-température » (plus il y a de glace, plus l’albédo est élevée et l’énergie solaire renvoyée) maintient ces conditions, même lors de fortes augmentations de la constante solaire, des conditions particulières ont dû exister sur notre planète pour expliquer que celle-ci n’ait pas connu de glaciation pendant tout l’Archéen.

    C’est la richesse en CO² de l’atmosphère, provenant du dégazage de la croûte terrestre, qui en l’absence de piégeages (excepté la dissolution initiale dans les océans) a maintenu un effet de serre extrêmement stable pendant près de deux milliards d’années. La présence de vapeur d’eau et d’une grande surface océanique n’a fait qu’amplifier ce mécanisme jusqu’à l’apparition du premier puits biologique à CO² : le carbonate de calcium précipité par les stromatolithes par des cyanobactéries.

    (…)

    La glaciation huronienne et l’expansion des stromatolithes

    Le Précambrien supérieur ou Protérozoïque est caractérisé par deux glaciations datées de – 2,3 et – 0,9 - 0,6 Ga. La première d’entre elles, dite huronienne, coïncide avec l’expansion des stromatolithes. Les témoignages de cette glaciation sont les tillites, anciens dépôts glaciaires mal triés et indurés, et des roches striées. Ces indices ont été retrouvés en Amérique du Nord, en Australie et en Afrique du sud, mais l’extension des glaciers est difficile à estimer et leur datation délicate. La cause principale invoquée actuellement pour expliquer cette première glaciation à la surface de la Terre est le développement important des stromatolithes qui résultent de la précipitation de CaCO3 par des organismes photosynthétiques, les cyanobactéries .

    Cette première glaciation est suivie d’une période relativement chaude où se déposent les premières évaporites (- 1,7 Ga).

    La fin du Précambrien verra la succession de trois glaciations, dont la durée est d’une centaine d’années, et centrées sur – 940 Ma, - 770 Ma et – 615 Ma. Localisées dans des régions de basses latitudes, elles sont peut-être dues à une obliquité élevée de l’écliptique, seul facteur pouvant expliquer des glaciations tropicales.

    Suite à venir :

    Le Paléozoïque et le Mézozoïque

    La glaciation permienne et la forêt carbonifère

    La période chaude du Mézozoïque

    Le Cénozoïque

    Le Maximum thermique de l’Eocène

    Les refroidissements progressifs de l’Eocène au Miocène

    Les glaciations plio-quaternaires

    Le Würm

    Le dernier maximum glaciaire

    Du dernier minimum glaciaire à l’Holocène

  • Je suis entièrement d’accord sur les paléoclimats, ils ont montré des évolutions sans intervention humaine. Après, la vraie question est de savoir ce qui les fait varier. La physique solaire montre que les variations de puissance de l’étoile ne suffisent pas, et de loin. Mais, à mon sens, si ce sont les rétroactions qui dirigent vraiment le climat de la terre, alors on peut se poser la question des conséquences à terme d’interventions humaines qui sont bien plus fortes que les variations astronomiques passées.

    Les variations du taux de CO2 suivent celle des températures, il y a des imprécisions obligées dans les carottages, forcément, mais à ce que j’ai lu, il est considéré que les mouvements de températures précèdent ceux du CO2. Après, on peut interpréter de deux manières, soit le CO2 n’a pas l’effet qu’on lui prête, soit il est un élément d’un système de feed back dont il n’est pas le déclencheur.

    Sur les cycles solaires les plus courts, ceux de Schwabe, on arrive à évaluer leur impact climatique entre les deux extrémités du cycle, de l’ordre de 0,1°C. les cycles les plus longs, solaires ou astronomiques, sont du même ordre. En plus, le problème est qu’il y a un découplage depuis une trentaine d’années entre l’activité du Soleil et l’évolution des températures, alors qu’il y avait corrélation auparavant.

    Le petit Age glaciaire et l’optimum médiéval sont objets de débat. Actuellement, il y a des divergences entre les sceptiques et les spécialistes de la reconstitution de températures sur le dernier millénaire, basée notamment sur les cernes de croissance des arbres, avec surtout l’équipe de Mann. A une époque, on avait surtout des renseignements qui provenaient de l’hémisphère nord, où ces deux appellations ont leur pertinence. Mais quand on s’est mis à utiliser des sources provenant d’ailleurs, on s’est rendu compte que dans d’autres zones de la palnète, il y avait des températures stables voire parfois plus froides, et c’est là que le débat s’envenime.

    Mann est cependant critiqué par bien d’autres personnes que les sceptiques, il faut le reconnaitre. Il faut dire que les données provenant des arbres sont « lissées » et affaiblies, ce qui fait que les tendances à long terme masquent les oscillations passagères. Le problème est que Mann superpose ses résultats forcément approximatifs à des relevés de températures faits au thermomètre, le tout dans des mêmes courbes, les relevés récents sont forcément plus « accidentés », et des scientifiques convaincus du réchauffement ont des doutes, ce qui est compréhensible.

    Le petit âge glaciaire a été difficile à modéliser sur superordinateur, on y est parvenu à la NASA il y a quelques années quand on a fait tourner un modèle qui intégrait les interactions stratosphère-troposphère. On obtient des températures inférieures de 1 à 2°C sur l’Europe du Nord et une partie de l’Arctique, mais des températures mondiales pas très différentes.

    Pour résumer, le point de vue des scientifiques majoritaires, pour le réchauffement, est que ces épisodes sont représentatifs d’une période interglaciaire, où les évolutions sont plus des redistributions de chaleur entre zones du globe que des mouvements globaux. Les vraies ères glaciaires sont bien sûr différentes, même si les températures varient peu aux tropiques, qui sont par contre très arides. Pareil pour la période actuelle, à l’augmentation moyenne qui reste modeste mais qui se produit dans presque toutes les régions du globe, à part quelques exceptions.

  • Dans son film Une vérité qui dérange, adoubé par certains comme représentant l’état du consensus scientifique actuel, Al Gore a suggéré que les hausses de température au cours des interglaciaires sont provoquées par la hausse du CO2. En réalité, les forages glaciaires montrent que la hausse du CO2 suit (et non précède) la hausse des températures de 400 à 1000 ans lors d’un passage d’une phase glaciaire à une phase interglaciaire (voir encore récemment (11) pour notre interglaciaire). Le CO2 n’est en fait qu’une rétroaction parmi bien d’autres du forçage [2] orbital du soleil : le CH4 (méthane), les poussières naturelles (aérosols), la végétation, les glaces, l’enneigement saisonnier, les changements de circulation océanique sont par exemple d’autres rétroactions qui contribuent à expliquer les 4 à 6°C de différence entre les phases glaciaires et les phases tempérées comme la nôtre. Accorder un rôle central au CO2 n’a de sens que si les modèles paléoclimatiques parvenaient à reproduire avec précision tous les facteurs de variation des climats anciens, ce qui est loin d’être le cas : le GIEC reconnaît sa « faible » à « très faible » compréhension de ces divers facteurs dans les paléoclimats (cf. AR4 [3] 2007, table 6.5, « Scientific Understanding », 451).

  • Succédant à ce long épisode glaciaire, bien que la luminosité solaire fut « relativement faible », approximativement 20 % de moins qu’en ces débuts du XXI° siècle, l’effet de serre paraissant lui-même réduit, de 2,1 Milliards à 900 Millions d’années, l’écorce terrestre resta sans glace. De 900 à 600 Millions d’années, au Cryogénien, - 850 à 630 Millions d’années, deuxième époque du Néoprotérozoïque, - 1.000 à 543 Millions d’années -, regroupées sous l’entité « glaciation de Varanger », la Terre a subi trois glaciations, - glaciations sturtienne, Varanger et sinienne -, d’environ 100 Millions d’années chacune, échelonnées du Sturtien, - 850 à 630 Millions d’années -, au Varangien, - 650 à 630 Millions d’années -. Au cours de ces glaciations sévères, selon certains scientifiques s’appuyant sur les variations du rapport des deux isotopes du carbone C12 et C13 contenus dans des roches élaborées lors de la formation du super-continent Rodinia, la planète Terre fut totalement englacée, - la Terre boule de neige -, et, selon d’autres, seule la bande équatoriale resta libre de glace. Cette situation exceptionnelle ne peut trouver ses causes que dans la diminution importante des gaz à effet de serre, - entre autres vapeur d’eau, H2O, dioxyde de carbone ou gaz carbonique ou anhydride carbonique, CO2, dioxyde de soufre ou anhydride sulfureux, SO2, méthane, CH4, protoxyde d’azote, N2O, ozone, O3,... -, tout particulièrement de la vapeur d’eau et du gaz carbonique contenus dans l’atmosphère, une diminution due à la tectonique et à la dérive des plaques entraînant le mouvement des continents et, pour le super continent qui s’était formé au niveau de l’Équateur, sous l’effet de points chauds, la fracturation et la fragmentation. D’énormes expansions de laves basaltiques, - laves de plateaux ou Grandes Provinces Magmatiques -, les Trapps(13), recouvrirent d’immenses étendues continentales bien supérieures à celles recouvertes par les Trapps de Sibérie et du Dekkan, - 1.500.000 kilomètres carrés jusqu’à 2.400 mètres d’épaisseur pour le Trapps du Dekkan -, réunies, et leur érosion fut grosse consommatrice de dioxyde de carbone. Et, les précipitations devenant plus importantes, piégeant les anhydrides carboniques dans les carbonates des sédiments marins, la température terrestre s’était abaissée, les glaces étaient descendues en latitude et avaient entraîné l’augmentation de l’albédo terrestre.

  • Tout comme après les glaciations de Varanger, seulement ponctué par deux poussées glaciaires d’importance certaine, mais régionalisées, la première à l’Ordovicien, - 488 à 443,7 Millions d’années -, au Sahara, - 450 à 430 millions d’années -, la glaciation de l’Andéen-Saharien, et la seconde au Permo-carbonifère, - 360 à 260 Millions d’années -, dans le cadre de la formation de la Pangée, les trapps de Karoo suivis de la glaciation de Karoo, un semi désert d’Afrique du Sud dans la partie méridionale du super-continent Gondwana déjà formé, le climat devint à nouveau doux , souvent chaud, entre 600 et 100 Millions d’années et la Terre fut libre de glace entre 100 et 60 Millions d’années. Dès 50 Millions d’années, après les impressionnants épandages basaltiques des trapps de Dekkan, - 65 à 42 Millions d’années -, et de ceux d’Éthiopie, - 40 à 15 Millions d’années -, le refroidissement progressif de la planète s’installa et une calotte polaire antarctique apparut vers 30 Millions d’années, une calotte glaciaire atteignant la taille approximative connue en ces premières années du XXI° siècle, vers 14 Millions d’années. Ce ne fut qu’au Plaisancien, - 3,6 à 2,59 Millions d’années -, que les premières traces de glaciation, environ trois millions d’années, se manifestèrent, dans l’Hémisphère Nord, avec l’expansion progressive de la banquise qui accédera à son maximum, voilà 21.000 ans, avec des périodes de récession, plus ou moins longues, la première de 1.800 à 1.250 mille ans, d’une durée de 550 mille ans ; la seconde de 700 à 650 mille ans, d’environ 50 mille ans ; la troisième de 350 à 300 mille ans, d’à peu près 50 mille ans ; la quatrième de 115 à 100 mille ans, approximativement 15 mille ans ; et la dernière de 10.000 ans aux temps actuels, période interglaciaire faisant suite au dernier épisode de Würm.

  • Avec la glaciation de Donaü, - 2,1 à 1,8 Million d’années -, au Gélosien, - 2,59 à 1,81 Millions d’années -, marquant la fin du Pliocène, - 5,33 à 1,81 Millions d’années -, la Terre rentra, de pleins pieds, dans la période glaciaire du Quaternaire, une période extrêmement mouvementée. En effet, au début du Pliocène, - 2,59 Millions d’années -, la Terre connût des variations de son orbite et de légères modifications de son axe de rotation. A l’inverse, les régions subtropicales, devinrent très arides par manque de pluies et les grandes forêts laissèrent place à la savane. Les glaciers recouvrirent la majeure partie des terres de l’Hémisphère Nord. Dans les régions froides, échappant aux glaces, les sols gelèrent, parfois jusqu’à 300 mètres, à grande profondeur. Les vents froids balayèrent ces régions et soulevèrent d’immenses nuages de poussières, de 200 à 300 d’épaisseur, augmentant d’autant les baisses de températures. A l’inverse, les régions subtropicales, devinrent très arides par manque de pluies et les grandes forêts laissèrent place à la savane. Parallèlement les groupes humains et les animaux s’adaptèrent, se déplaçant au rythme des variations climatiques, à ces conditions extrêmes. Réussissant à survivre, les australopithèques, - homo ergaster, homo érectus, homo tautavellensis... -, aux glaciations de Günz et de Mindel, les Néanderthaliens à celles de Riss et de Würn et les homme de Cromagnon, - les homo sapiens sapiens ou l’homme qui sait qui sait mais en fait qui ne sait rien autre que, majoritairement voulant imposer une pensée unique, de tromper son prochain -, à celle de Würn, car l’hominidé savait migrer en fonction de la faune et de la flore disponibles. Leurs descendants, pour un pseudo réchauffement climatique , totalement obnubilés par les religions étatisées et sectaires prédicant l’extermination totale des espèces et des genres, en canon à quatre voix, - le GIEC , du moins ceux en charge de la rédaction du rapport aux décideurs, les politiques, les écologistes et les médias -, vocifèrent à l’Apocalypse.

    Et, depuis 1,2 millions d’années, avec la glaciation de Günz, la climatologie de la Terre se caractérise au travers d’importantes variations oscillant entre glaciaire et interglaciaire, sur des cycles séquentiels ordonnancés en périodes, froidures et radoucissements, s’échelonnant environ tous les 100 mille ans au rythme de 85 à 90 mille ans de construction d’islandsis suivis de 10 à 15 mille ans de tiédeurs et non de touffeurs caniculaires, des cycles séquentiels apparaissant, en graphes, en dents de scie. Ainsi se sont succédé les glaciation de Günz, - 1.200 à 700 Mille ans -, de Mindel, - 650 à 350 Mille ans -, de Riss, 300 à 115 Mille ans -, et de Würn, 100 à 10 Mille ans -, le dernier minimum glaciaire se situant vers 21.000 ans. A entendre s’alarmer les réchauffagistes du climat, en l"an 2007, « la calotte glaciaire ne couvrirait plus qu’une superficie de 15 millions de kilomètres carrés et l’épaisseur de la glace ne dépasserait pas 3 mètres, selon la saison. » Et obséquieux, ils rajoutent : « Au cours des trente dernières années, de 1977 à 2007, 988 mille kilomètres carrés de banquise auraient fondu, une superficie équivalent à deux fois celle de la France, ce qui correspondrait à une diminution de 8 % environ de sa surface totale. » Ils en oublient bien vite, - mais cela pour complaire aux directives de la pensée unique sur le réchauffement climatique anthropique devenu religion onusienne -, qu’en 23 mille ans, la fonte de la banquise arctique, - dont plus de 80 % de celle-ci en 5.000 ans, lors du premier grand optimum de l’Holocène, de 14 à 9 mille ans avant J.C., et près de 15 % conjugués entre les optimum des égyptiens vers 4.000-3.000 avant J.C., des romains I et II, et du Moyen-Âge, le pseudo-réchauffement du dernier quart du XX° siècle ne comptant que pour 0,001 %, vraiment pas de quoi affoler les populations -, représente plus de 50 millions de kilomètres cubes de glace et que la banquise était particulièrement présente dans tout le Nord de l’Eurasie et de l’Amérique du Nord. Les islandsis avaient, avant leur récession ; une épaisseur variant entre 1 et 2 kilomètres et ils s’étendaient jusqu’à New York, et dans le Nord de l’Allemagne, les Alpes et les Pyrénées. Et pour les quelques 8 à 10 mètres de montée des eaux qu’ils prédisent, semant la peur, voire la terreur exterminatrice, ils passent sous silence que la formation des banquises arctiques et antarctiques avaient nécessité des quantités colossales d’eau pompées dans les océans. Le niveau de ceux-ci, il y a 23 mille ans, se situait 120 mètres au-dessous de leur niveau atteint aux prémices du XXI° siècle. Quant aux températures moyennes annuelles de l’air, à la surface de la planète, elle n’était que de 5,5° C. inférieure à sa valeur présente étalonnée à 14,6° C., fort loin d’une température moyenne annuelle pouvant déclencher un « effet de serre. » -,

  • Les travaux de Milutin Milanković, - ayant établi des périodes de 100.000 et 400.000 ans pour l’excentricité de l’orbite terrestre, de 41.000 ans pour son obliquité et de 19.000 et 23.000 ans pour la précession de l’axe terrestre -, sont confirmés par l’isotope d’oxygène(14) de masse atomique 18, - ou O18-, qui est un indicateur paléoclimatique utilisé pour connaître la température dans une région donnée, à une époque donnée, et qui explique les cycles climatiques dits « glaciaires » et « interglaciaires » dépendant des variations d’excentricité orbitale de la Terre, de l’inclinaison de son axe de rotation, - ou obliquité -, et du changement graduel d’orientation de l’axe de rotation de la planète orbitant autour du soleil, - ou précession terrestre. - Si l’on s’en réfère à cette théorie et au rapport isotopique O18/O16 déterminé à partir de carottes de glace, ainsi que de l’aragonite ou de la calcite de certains fossiles, ce rapport, en ces débuts du XXI° siècle, étant élevé donc température correspondante basse, la planète devrait entrer, - les conclusions de Frédéric Parrenin(15), du LGGE, de l’Université Joseph Fourier de Grenoble, corrélant mes prévisions -, les températures moyennes du globe pour les années 2008 et 2009 amorçant un infléchissement vers les froidures, dans une nouvelle ère de refroidissement d’une durée approximative de 50 à 90.000 ans, avec un retour des glaces et des islandsis dans deux à trois milliers d’années.

  • Pourquoi des climatologues nous annoncent ce qui se passera dans des dizaines d’années mais ne savent pas dire quel climat il y aura cet été ?

  • Bonjour
    d’après vous, si l’on ne voit pas de réchauffement climatique sur les graphiques on doit consulter un opticien ; merci du conseil....mais vous devriez d’abord apprendre à lire un graphique...comment voulez vous observer un phénomène rapide (100 ans) sur une échelle de temps qui concerne des millions d’années..c’est désolant de lire toujours les mêmes inepties en ce qui concerne le réchauffement climatique...

  • Nous n’avons pas le même point de vue. Justement, on ne lit pas des évolutions de la même manière aux différentes échelles !

  • L’oxygène, la plus grande révolution de la Terre !!!

    Une nouvelle étude porte un nouvel éclairage sur l’atmosphère de la Terre il y a plusieurs milliards d’années, alors envahie par d’épais nuages de méthane. Ces nuages de méthane ont contraint l’hydrogène à quitter l’atmosphère, permettant ainsi à un air riche en oxygène de se développer.

    Soutenues en partie par le projet OXYGEN de l’Université de St Andrews, au Royaume-Uni, qui bénéficie d’un financement de l’UE, les recherches suggèrent qu’il y a plusieurs milliards d’années, l’atmosphère terrestre a été envahie d’une brume à forte teneur en méthane pendant environ un million d’années. Cette brume a chassé une grande quantité d’hydrogène de l’atmosphère, laissant ainsi la place à d’importants volumes d’oxygène qui ont ainsi rempli l’air et créé une atmosphère très proche de celle que nous connaissons. Avant cette transformation due au méthane, l’atmosphère terrestre renfermait des gaz toxiques qui entraînaient des variations de température extrêmes en surface, la rendant inhospitalière.

    La recherche publiée dans la revue ’Proceedings of the National Academy of Sciences’ a pu compter sur une collaboration avec l’Université du Maryland, le Jet Propulsion Laboratory de la NASA, l’Université de Leeds et le Blue Marble Space Institute of Science. Dans son étude, l’équipe de recherche émet l’idée qu’un nouveau facteur a pu contribuer à la Grande Oxydation survenue il y a quelque 2,4 milliards d’années, durant laquelle les concentrations en oxygène dans l’atmosphère terrestre ont été multipliées par plus de 10 000.

    "La transformation de l’air terrestre d’un mélange toxique en une atmosphère riche en oxygène plus favorable s’est produite en un instant géologique", a expliqué James Farquhar, professeur de géologie à l’Université du Maryland et co-auteur de l’étude. "Grâce à cette étude, nous disposons enfin de la première vision complète de la façon dont la brume de méthane a pu produire cet effet."

    Plus précisément, les chercheurs ont utilisé des relevés chimiques détaillés et des modèles atmosphériques sophistiqués pour reconstituer la composition chimique de l’atmosphère au cours de la période qui a immédiatement précédé la Grande Oxydation. Les résultats obtenus suggèrent que d’anciennes bactéries (alors la seule forme de vie sur Terre) ont produit des quantités massives de méthane dont la réaction a eu pour effet de remplir l’air d’une épaisse brume. Cette étude est la première à mettre en évidence la rapidité avec laquelle ces événements se sont déclenchés ainsi que leur durée. À titre de comparaison, cette atmosphère reflète les conditions atmosphériques actuelles de Titan, la plus grande lune de Saturne.

    L’étude est devenue d’autant plus passionnante que l’on a découvert des schémas d’isotopes de soufre anormaux dans les relevés géochimiques de l’époque étudiée. Les isotopes de soufre sont souvent utilisés pour reconstituer des conditions atmosphériques de périodes éloignées, mais les précédentes études de la période considérée n’ont rien révélé d’inhabituel.

    "En raison des fortes concentrations de méthane, une plus grande quantité d’hydrogène, c’est-à-dire du principal gaz empêchant l’accumulation d’oxygène, a pu s’échapper dans l’espace extra-atmosphérique, et ouvrir la voie à une oxygénation globale", a déclaré Aubrey Zerkle, biogéochimiste à l’Université de St Andrews et co-auteur de l’étude. "Notre nouvel ensemble de données représente le relevé de chimie atmosphérique de l’Archéen le plus précis jamais produit et dresse un portrait spectaculaire des conditions de la surface de la Terre avant son oxygénation."

    Au total, la brume de méthane est restée dans l’atmosphère pendant environ un million d’années et il a fallu qu’une quantité suffisante d’hydrogène quitte l’atmosphère pour que les conditions chimiques propices s’installent et déclenchent l’augmentation soudaine d’oxygène nécessaire à l’évolution de la vie multicellulaire.

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