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Bulletin La Voix des Travailleurs du Rail - Vive la grève des cheminots de juin 2014 !

mardi 10 juin 2014, par Robert Paris

LA VOIX DES TRAVAILLEURS

« Travailleurs de tous les pays unissez-vous »

Karl Marx


La grève du 10 juin

Les cheminots participent massivement à la grève générale reconductible du 10 juin pour s’opposer à la privatisation de la SNCF. Bien entendu, il faut s’opposer au démantèlement du service public. Il est clair maintenant que les prétendues négociations ne visent qu’à couvrir la privatisation et le démantèlement du service public et il serait nécessaire que les syndicats s’engagent au moins à ne plus participer du tout à des négociations avec la direction tant que celle-ci maintiendra son objectif de démantèlement. On souhaiterait aussi que soit clair le fait que nous ne défendons pas ainsi notre corporation mais l’ensemble du service public, ce qui suppose de s’unir aux postiers, aux enseignants, aux chercheurs, aux agents de l’hôpital public, aux agents de l’EDF, etc, eux aussi attaqués, de la même manière et pour la même raison. Mais, pour faire cela, il convient de préciser que nous ne pourrons pas compter sur les directions syndicales car elles sont contre cette convergence pourtant indispensable et qui devra venir de la base des travailleurs. Il est nécessaire dès maintenant de mettre en place des comités de salariés décidés à faire converger les luttes.

La SNCF concurrencée par la RATP

« Le Parisien » du 4 juin explique que le métro parisien va perdre des centaines de milliers d’euros chaque année en faisant rouler des trains à vide sur la ligne 14 du fait d’une organisation défaillante. On voit que Pépy a de la concurrence dans les autres secteurs du transport…

Qui rabote les comptes de la SNCF ?

Nous, cheminots, qui avons souvent été accusés d’être des privilégiés qui plomberaient les comptes de la SNCF ne pouvons qu’apprécier à sa juste valeur la révélation selon laquelle quelques dizaines (ou plus vraisemblablement centaines) de millions d’euros ont été perdus par inadvertance par Pépy et Rappoport. On aura apprécié comment les deux larrons, pris sur le fait, ont déclaré qu’une telle somme n’était rien, eux qui refusent sans cesse leur dû aux cheminots car cela coûterait trop cher à l’entreprise. On aura également apprécié comment les deux, toujours sur la même longueur d’onde depuis Brétigny (les ennuis rapprochent !), ont affirmé pouvoir faire raboter les quais en moins d’un an, eux qui estimaient ne pouvoir faire des travaux sur les quais pour les handicapés en moins de dix ans !!!! Ne vous inquiétez pas : raboter, ils ne comptent pas le faire de leurs propres mains…

C’est la preuve qu’il faut réformer la SNCF ?!!

C’est ce que les PDG de la SNCF et de RFF ont dit, en cœur encore une fois. La cause, selon eux, des TER trop larges serait à chercher dans la division entre SNCF et RFF qui aurait entraîné manque de communication et de transparence. Et, bien entendu, ils estiment que de diviser en deux le transport ferroviaire était nuisible mais le diviser en trois (les EPIC) est génial ! Cherchez l’erreur d’aiguillage !

La vie duraille

Les conditions de travail des cheminots continuent de se dégrader, proportionnellement à la baisse des effectifs de cheminots et en proportion aussi de l’avancée des prétendues réformes des fonctionnements. On en arrive au point, dans tous les secteurs d’activité du rail, où le signal danger est en voie d’être activé, tant en ce qui concerne la sécurité des personnels que celle des passagers. On n’en finirait pas de citer les exemples de ce type de situation que nous connaissons tous. La seule réponse à ce danger qui vient est : « stop la réforme » car tous leurs changements ne vont et n’iront (quelque soient les bonnes intentions des négociateurs syndicaux) que dans le sens de l’empirement.

Pépy or not Pépy ?

Pépy aura, une fois de plus (après Brétigny), sauvé sa place. Cela nous est bien égal car on ne croit pas au mythe du bon PDG qui serait tellement mieux si ceci ou si cela. Ce n’est pas un PDG, quel qu’il soit, qui sauvera la SNCF de son démantèlement annoncé : ce sont les cheminots eux-mêmes aux côtés des usagers. Cependant, on aura apprécié les arguments en faveur de Pépi. Les uns ont relevé qu’il avait le bon goût de déclarer que « l’avenir prend le train » plutôt que de dire que la direction de la SNCF vous roule ! Il a répondu aux critiques de sa politique que lui ne faisait pas de politique. Amusant de la part de celui qui déclarait être « un sarkozyste de gauche et un ségoléniste de droite ». On rajoutera un hollandiste à ces qualificatifs qui lui permettent d’être assez large dans ses capacités de caméléon pour rester à quai quelle que soit la couleur de l’équipe gouvernementale…

Les PDG qui regardent passer les trains

Le Canard Enchaîné du 28 mai dernier se fait un malin plaisir de faire la liste de tous les ratés des décisions des responsables de la SNCF : les rames de PACA et du Sud-Ouest qui ne peuvent dépasser les 100 km/h (au lieu des 160 qui étaient annoncées par les constructeurs), les nouvelles rames du TER de Pau et Tarbes qui déclenchent automatiquement les
Barrières, les nouveaux TER qui ne sont joignables que par des liaisons numériques alors que les postes de contrôle n’ont que des téléphones analogiques, les nouvelles rames du RER A à deux étages qui ne laissent pas le temps aux passagers de descendre sans augmenter considérablement les temps de trajet, les nouvelles rames des RER qui ne peuvent être données au RER E parce que le viaduc de Marly ne peut supporter une telle charge… On n’oubliera pas l’accident de Brétigny qui risque d’autant moins d’être explicité que des services de la direction semblent être intervenu sur le site avant les secours et avant l’enquête. On voit bien pourquoi, à la SNCF, il faut d’abord secourir… une direction qui cumule les bévues !

En attendant la privatisation qui se prépare

La direction de la SNCF estime qu’il faut encore améliorer… la réduction des effectifs. En effet, il importe, avant la privatisation, d’avoir dégraissé les effectifs de fonctionnaires pour rendre la compagnie plus rentable et faire passer plus facilement la réforme. Une des manières de faire partir le plus possible de cheminots est le départ à 55 ans. Curieuse décision quand les hommes politiques, qu’ils soient de droite ou de gauche, s’ingénient à vouloir nous faire partir à 65 ans. Et ce n’est pas tout : les responsables sont chargés de chercher qui, dans les personnels, serait pressionable ou impressionable au point que quelques remontrances bien senties puissent le décourager de rester cheminot. D’où la multiplication dans certains secteurs des réprimandes et menaces. En tout cas, pour la direction, tout est permis si cela permet de diminuer les effectifs.

Ne dites pas à ma mère que je suis cheminot…

On ne compte plus les efforts des gouvernements successifs et de la direction pour présenter les cheminots comme la cause des dysfonctionnements du service public du rail. Les média ne négligent aucune occasion de se faire le relais de ces accusations mensongères qui mènent de temps en temps l’usager énervé à s’attaquer physiquement aux cheminots. L’objectif est simple : porter dans le public l’idée que les fonctionnaires sont les responsables de la dégradation actuelle alors que la direction joue volontairement la dégradation pour mieux justifier sa politique de privatisation. Pépi, au moment d’obtenir le renouvellement de son mandat, ne s’est-il pas engagé à accélérer la réforme (traduisez la privatisation) ?

Le prétexte des régions

La première étape du démantèlement de la SNCF en tant que service public du rail, a consisté à prétendre que l’Etat n’est plus le décideur et qu’il délègue aux régions la gestion du transport. La deuxième consistera à prétendre que des régions estiment que la SNCF n’est pas assez efficace ni assez rentable. La troisième amènera la direction de la SNCF à nous faire le chantage : ou on perd le marché ou on accepte des reculs importants. Dans la mesure où c’est la direction elle-même qui pousse à la privatisation, les régions, l’ouverture à la concurrence comme la pression de l’Europe ne sont que des prétextes, des moyens, des étapes. C’est aux patrons du rail qu’il faut dire : bas les pattes sur le service public !

Heureusement, c’est des spécialistes des chiffres !

Les responsables du RFF et de la SNCF ont eu des déclarations étonnantes à propos du coût de leurs « rabotages de quais » par rapport au coût total des travaux annuels. En effet, le premier coût est passé, suivant les déclarations, de centaines d’euros à cent euros puis à cinquante. Pour les seconds, on a eu droit à 2 milliards, puis à quatre milliards et enfin à huit milliards. Il s’agissait bien entendu de raboter le pourcentage que représentait la perte relativement à la dépense. Pour jongler avec l’argent public, on a des spécialistes !

La lutte d’ensemble ne passera pas par eux

Le 22 mai dernier, des syndicalistes de l’hôpital public, partant de la grève de l’hôpital de Caen, tentaient de faire converger les luttes de ce secteur et de réunir des agents de tous les hôpitaux. Devinez à qui ils se sont d’abord heurtés dans cet effort de coordination des luttes ? Aux directions des confédérations syndicales qui ont torpillé l’initiative. Il y a peu, des syndicalistes de La Poste des Hauts de Seine faisaient la même tentative. Qui a torpillé l’initiative ? Les directions des confédérations syndicales ! Et qui empêche la convergence des luttes à la SNCF ? On parie que vous connaissez la réponse !

Le comble d’une vache

Le comble d’une vache est de refuser de regarder passer les trains car ils sont trop gros et trop gras pour passer dans les quais !

Responsable mais pas coupable

A l’établissement traction de Paris-Est, quand on respecte de la réglementation et que cela a pour conséquence la suppression de train, on a le droit à une demande d’explication de la part de la Chef d’Unité Production Transilien. Avec ces gens là, peu importe la réglementation... il faut tirer les trains ! Tant que cela passe sans casse, la direction est satisfaite. Mais s’il y un problème, ne doutons pas de leur courage... à charger le conducteur ou tout autre cheminot... Et après on s’étonne qu’il y a des Brétigny !!!


Faut-il être pour ou contre Poutine ?

Dans la montée guerrière entre les pays occidentaux (USA, Canada et Europe), australien et japonais d’un côté, la Russie, la Chine, l’Iran, la Corée du nord et la Syrie de l’autre, nous, travailleurs, ne devons surtout pas prendre parti pour l’un des deux camps impérialistes !

Pendant de très longues années, Poutine comme les dirigeants chinois ont pu commettre tous les crimes de la création, que ce soit contre les travailleurs, contre la démocratie, contre les peuple tchétchène ou du Xinjiang, aucun dirigeant occidental, ni des pays alliés ne se serait permis de leur reprocher leurs privatisations mafieuses, leurs arrestations, leurs répressions et leurs crimes, leur goulag notamment. En effet, ces dirigeants russes ou chinois étaient publiquement remerciés d’un acte plus important que tous ces crimes : d’orienter la politique de leur pays vers le marché mondial en concertation avec l’impérialisme, de rompre avec la politique des blocs.

Cela vient de changer et ce n’est pas parce que le monde occidental s’est rendu compte de leurs méfaits et a compris son erreur. D’autant que ces crimes ne lui font nullement horreur : l’impérialisme occidental en commet de semblables tous les jours !

C’est pour une raison bien plus fondamentale : le monde capitaliste tout entier est au bord du gouffre. Il ne l’est pas du fait que ces pays concurrencent les pays occidentaux sur le terrain économique. S’ils l’ont fait, c’est par la volonté et dans l’intérêt même des trusts occidentaux en premier dont ils ont restauré les marges bénéficiaires.
Non, c’est la crise de l’ensemble du monde capitaliste qui est cause de la montée guerrière actuelle.

Ce n’est pas spécialement des actes agressifs de la part de la Chine et de la Russie qui en est cause car la politique belliqueuse est d’origine beaucoup plus liée aux choix des USA, du Japon, de l’Europe, de l’Australie et du Canada, c’est-à-dire du monde occidental.

Par exemple, les USA ne cessent pas de faire des manœuvres navales agressives en Asie, développent les opérations de bouclier anti-missile contre la Russie et la Chine, s’implantent dans sans cesse plus de pays. L’Ukraine est une conquête récente de l’Europe et non une conquête de la Russie. L’Europe implante dans les pays de l’Est des régimes violemment antirusses comme le régime roumain. Elle continue son offensive, par exemple en Moldavie.

En Asie, les USA ont développé leur offensive avec notamment l’implantation du bouclier antimissile aux Philippines, le soutien à la politique ouvertement belliqueuse et guerrière du nouveau gouvernement de droite japonais.

L’Ukraine n’est qu’une partie de cette montée en puissance de l’agressivité entre les blocs.

L’affaire de la Syrie en est autre exemple.

En fait toute la planète joue à ce jeu de pions noirs et blancs et bascule dans un camp ou dans un autre : l’Egypte et l’Algérie basculant du côté russe ou chinois pendant que des pays d’Asie ou d’Europe de l’Est basculent du côté des puissances occidentales.

Les pays occidentaux ont mené bien plus de guerres ces dernières années dans le monde que l’autre camp mais cela ne signifie pas qu’il y ait d’un côté des bandits et de l’autre des anges. Ce sont deux camps impérialistes. Bien sûr, le camp lié aux USA dispose pour le moment d’une très grande supériorité militaire mais cela ne signifie pas qu’un seul des deux camps soit agressif et guerrier. Ils le sont tous les deux. Les mêmes buts réels les animent. Les justifications des deux camps sont tout aussi mensongères les unes que les autres.

Dans chaque pays, le mouvement ouvrier essaie de ne pas trop se laisser entraîner dans ces débats guerriers mais cela signifie que le syndicalisme et les partis de gauche sont incapables de se démarquer des buts de guerre de l’impérialisme de « leur pays ». Il n’y a quasiment aucune organisation ouvrière d’importance dans le monde qui dénonce les crimes guerriers de son pays.

En France comme ailleurs, les partis et syndicats s’alignent globalement sur la politique de la bourgeoisie, même dans les cas de crimes d’une extrême gravité. Le mouvement ouvrier ne s’est nullement signalé par une prise de position sur le crime de la France au Rwanda. Pas plus concernant les guerres néocoloniales de la France en Afrique. Pas davantage sur les crimes de la France en Libye et en Syrie. Les organisations se revendiquant de la classe ouvrière n’ont pas démasqué la fausse lutte soi-disant en faveur de « révolutions » et contre un dictateur.

Y compris en ce qui concerne la guerre d’Afghanistan, il n’y a eu quasiment aucune protestation alors qu’on dénonçait en France la guerre des USA en Irak, ce qui montre bien qu’il n’est pas question pour ces organisations de se démarquer des buts de la bourgeoisie nationale, tant ces organisations sont liées à l’Etat et aux classes dirigeantes.

Inversement, il existe actuellement des mouvements politiques ou sociaux, très minoritaires pour le moment, qui penchent pour soutenir le camp adverse de celui de leur propre impérialisme. C’est passer de l’autre côté du cheval…

Nous n’avons pas plus à tresser des lauriers à Poutine ou aux dirigeants chinois qu’à laisser l’impérialisme occidental commettre de plus en plus de crimes et de guerres au nom de l’antiterrorisme, de la lutte contre les dictatures ou contre la Russie et la Chine.

Le but de ces guerres n’est nullement de contrer une offensive terroriste islamique ni de combattre une quelconque conquête russe ou chinoise mais de détourner la classe ouvrière de ses intérêts de classe en tournant l’opinion mondiale vers un nouvel affrontement sanglant mondial.

Le capitalisme s’est heurté à un mur en 2007 et depuis sept ans, loin de trouver les moyens d’un nouveau rebond, il n’a mené que des politiques palliatives visant à satisfaire momentanément le marché des capitaux par des injections massives de milliers de milliards de dollars sans que l’économie reparte pour autant.

Les classes dirigeantes savent parfaitement que ces moyens financiers massifs, tirés des caisses des Etats et des banques centrales, n’avaient nullement pour but de relancer le système mais seulement de retarder l’effondrement inévitable afin de préparer des solutions politiques permettant d’éviter les risques révolutionnaires, de détourner la colère populaire vers le fascisme et la guerre.

Le délai qu’ils ont ainsi obtenu leur sert à tromper les peuples et les classes ouvrières, en les montant les uns contre les autres, en faisant croire que les gouvernants de la bourgeoisie se battent pour défendre les emplois contre les étrangers qui chercheraient à leur enlever. Il est donc vital que le mouvement ouvrier se démarque des propagandes xénophobes, guerrières, racistes qui montent partout dans le monde. Il est vital que l’internationalisme prolétarien fasse entendre sa voix et donne une perspective différente à la crise de la domination du monde capitaliste.

Ce n’est pas tel ou tel pays, tel ou tel dirigeant, tel ou tel bloc qui menace la paix du monde, c’est le fait que le capitalisme a atteint ses limites et menace de jeter l’humanité dans la barbarie.

Il n’y a pas de lutte contre la guerre mondiale qui se prépare, pas plus que de lutte contre le fascisme que les Etats et les classes dirigeantes font consciemment monter sans combat du prolétariat pour renverser le capitalisme car c’est uniquement la crainte de ce combat prolétarien qui amène les classes dirigeantes aux choix sanglants de la guerre et du fascisme.

C’est dire que toutes les forces réformistes, politiques et syndicales, ne sont pas un point d’appui dans le combat à mener et sont même le principal handicap du prolétariat dans la période qui vient, à la fois un handicap pour concevoir une politique prolétarienne, complètement détachée des buts bourgeois et pour développer une auto-organisation politique et de classe du prolétariat. Bien des extrêmes gauches elles-mêmes ont dores et déjà reculé devant ce pas à franchir et elles justifient les compromis avec les réformistes qui les amènent à ne même pas être capables de dénoncer les deux camps impérialistes et à ne pas voir que le fascisme fleurit non seulement chez Le Pen mais chez Valls, chez Estrosi-Guéant, chez Montebourg ou chez Mélenchon. Toute démagogie nationaliste sous couleur sociale mène au fascisme en période de crise. Et toute conception nationaliste mène à la guerre. Tout refus de renverser le capitalisme et tout refus de l’organisation des travailleurs en conseils de salariés ne font que désarmer les travailleurs, de les bâillonner et d’armer leurs ennemis.

Messages

  • La réforme ferroviaire c’est travailler plus et plus longtemps…
    Au-delà de l’organisation en trois EPIC que direction et gouvernement veulent mettre en place au travers de la réforme ferroviaire, c’est l’ensemble de nos conditions de travail et notre niveau de rémunération qui est en ligne de mire avec toutes les conséquences désastreuses sur nos conditions de vie.
    Cette dégradation s’imposera au travers d’une nouvelle convention collective en fonction des minimas prévus par le code du travail.

    Le code du travail prévoit 218 jours de travail par an contre 200 actuellement pour les conducteurs par exemple. Bref un mois de travail en plus ! C’est le treizième mois sauce patronale !!! La durée du travail effectif passerait de 9 à 10h et l’amplitude maximum de 11 à 14h et le RHR passerait de 9 à 8h.
    Non seulement on travaillera un mois de plus et dans conditions dégradées, mais on aura moins de repos double à l’année (25 au lieu de 52 RP). Ce qui signifie plus de repos sec en semaine. Sans compter que le repos à la résidence passera de 14h à 12h minimum.

    Pas besoin d’être devin pour comprendre les conséquences délétères sur notre vie sociale, notre vie de famille et notre santé.

    … pour gagner moins Et mieux préparer la privatisation de la SNCF !!!
    Sur un dépôt de 400 conducteurs avec 18 journées de services de plus par agent, c’est l’équivalent de 7200 journées de plus qui seraient créées. Cela permettrait à la direction de réduire les effectifs de 33 conducteurs tout en reportant la charge de travail effectuée par ces derniers sur les agents restants. A l’échelle de la SNCF ce sera des milliers de suppressions de postes. On comprend mieux, sa campagne pour imposer des départs volontaires aux plus anciens.

    Ces attaques permettront à la SNCF de réduire le coût du travail et de venir attractif pour les capitaux privés qui veulent s’investir et au final de mettre en concurrence les cheminots avec les salariés des entreprises ferroviaires privées actuelles.

    La régionalisation est un autre aspect de cette attaque. Au travers de l’attribution ou non à la SNCF des futurs de contrats de transports, cela permettra à la SNCF entre autre de faire une pression à la baisse sur les salaires, les conditions de travail au nom de ne pas perdre le contrat. Et dans le cas où ce serait une entreprise ferroviaire privée qui serait choisis, si l’ensemble des salariés n’est pas transféré…. C’est l’EME qui nous ouvrira en grand ses portes.

  • « Un accord de méthode a déjà été trouvé avec tous les syndicats », explique François Nogué, le directeur des ressources humaines.

    Tiens, tiens, on commence par tomber d’accord sur la méthode, puis on descend dans la rue puis les syndicats repartent à négocier et à se mettre d’accord sur la méthode ?

    Il serait temps que les cheminots, comme tous les salariés, cessent de laisser les centrales négocier dans leur dos !

  • Dans cette grève SNCF, tout va dépendre s’il s’agit d’une action alibi des syndicats, qui ponctue seulement les négociations, qui reste purement défensive, purement cheminots, ou s’il s’agit d’une action offensive où les cheminots débordent ce cadre étouffant et décident d’en découdre avec le gouvernement bien que celui-ci se dise de gauche. Cette première journée démontre que massivement les cheminots refusent la réforme et que, pour faire reculer le gouvernement, il faut qu’il craigne de perdre plus que la réforme. Un gouvernement ne cède sur un point que si on menace au-delà. On l’a bien vu en négatif avec les retraites. Il faut donc que les cheminots, comme en 95, s’emparent d’une revendication unifiante : la défense de l’ensemble des services publics eux aussi menacés comme dans les hôpitaux ; l’edf et la ratp par exemple. Il faut contacter ces secteurs pour les entraîner dans un début de généralisation. Se posera alors la question de l’organisation autonome, des comités et coordinations pour diriger une telle politique.

  • Pour lire sur les politiques vers la privatisation de la SNCF : cliquer ici

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