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Le capitalisme nucléaire français est complice du crime contre l’humanité du capitalisme nucléaire japonais

mardi 3 septembre 2013, par Max, Robert Paris

Le capitalisme nucléaire français est complice du crime contre l’humanité du capitalisme nucléaire japonais

Le Japon n’en est plus à déclarer par ci par là une fuite radioactive dans la nappe phréatique ou dans la mer, au rythme des fuites d’informations lâchées au compte-goutte par la firme criminelle TEPCO. TEPCO et l’Etat reconnaissent maintenant qu’ils vont systématiquement lâcher en mer des centaines de tonnes d’eau qui ont servi à refroidir les trois noyaux des trois centrales de Fukushima dont les cœurs sont en fusion pour des temps imprédictiblement longs.

Cela signifie à la longue des millions de tonnes d’eau contaminées lâchés dans les mers : un véritable crime méthodiquement organisé.

Les trusts français du nucléaire sont impliqués à tous les niveaux dans cette catastrophe historique du nucléaire dont les conséquences dépasseront certainement sur la durée celle de Tchernobyl en s’attaquant durablement à la vie sur terre….
Ce sont les trusts français qui ont livré le combustible dangereux qui est la cause : le MOX.

Ce sont les trusts français qui ont justifié tous les choix, assuré de l’absence de risque.

Ce sont les trusts français qui ont diffusé les faux rapports couvrant la catastrophe après qu’on sache que cela était faux.

Ce sont les trusts français qui ont continué à aider le nucléaire japonais.

Ce sont eux qui ont fourni des spécialistes pour cacher les conséquences de la catastrophe, physiquement sur place comme aux média et inonder la presse internationale d’écrits prétendant que tout allait revenir dans l’ordre à la longue alors que c’est le contraire qui est vrai : la catastrophe va pleinement prendre son ampleur à la longue...

Ce sont eux qui continuent à fournir le MOX au Japon et poussent à la reprise du nucléaire là-bas.

On sait pourtant maintenant que la centrale nucléaire accidentée de Fukushima relâche environ 300 tonnes d’eau contaminée chaque jour dans l’océan Pacifique. Un chiffre révélé, mercredi 7 août, par le gouvernement japonais, convaincu que les fuites durent depuis deux ans.

Et encore ils ne disent pas tout. L’élément nouveau, c’est que Tepco [l’exploitant de la centrale] change son fusil d’épaule et reconnaît qu’il y a des fuites, après nous avoir dit le contraire pendant deux ans. Tepco a déversé des tonnes d’eau sur les réacteurs, il était impossible que cela reste confiné. Désormais, il existe un nouveau risque, avec le débordement des nappes phréatiques. TEPCO et le gouvernement n’en parle pas…

Ils ne disent pas que les conséquences sur la vie ont déjà commencé avec des animaux et des plantes durablement contaminées. Les océans vont être contaminés, et par conséquence toute la chaîne alimentaire de ce milieu aquatique. Les mollusques, notamment, ont la particularité de fixer toutes les matières radioactives, comme les champignons. N’oublions pas aussi que la radioactivité porte atteinte au génome, et que les risques peuvent donc se transmettre de génération en génération. Par exemple, en Ukraine, de nombreux enfants sont malades alors qu’ils sont nés après la catastrophe de Tchernobyl.

Alors que des tonnes d’eau radioactive continuent à s’écouler de la centrale de Fukushima, les mouvements antinucléaires japonais se battent pour que les 52 réacteurs actuellement à l’arrêt le restent. En pointe de ce mouvement : les femmes du collectif Mama Gen. Face à un gouvernement pro-nucléaire, à une population qui pense tourner la page en jouant l’autruche, et à des médias qui les ignorent, la tâche est ardue.

De l’eau accumulée à la centrale accidentée de Fukushima pourrait être volontairement rejetée en mer, une fois assainie, a prévenu lundi 2 septembre le président de l’Autorité japonaise de régulation du nucléaire (NRA) .

"Nous pourrions envisager de rejeter de l’eau dans l’océan à condition que le niveau de contamination radioactive soit ramené sous la limite légale", a déclaré Shunichi Tanaka lors d’une conférence de presse.

"J’insiste sur le fait que cela ne peut concerner que l’eau très faiblement radioactive, qui aura été assainie", a poursuivi le patron de l’instance indépendante mise en place en septembre dernier. "Il sera à un moment inévitable de mettre cette eau quelque part, dans l’océan ou ailleurs", a-t-il dit.

"Le seuil de contamination appliqué sera celui qui est admis au niveau international pour les eaux habituellement rejetées par les installations nucléaires en fonctionnement normal. Nous ne chercherons pas à bénéficier d’une dérogation pour nous affranchir de ces limites admissibles", a promis M. Tanaka.

"Si nous décidons de rejeter de l’eau en mer, nous ferons tous les efforts pour descendre les niveaux le plus possible sous la limite admissible en utilisant le dispositif de décontamination appelé ALPS", a-t-il détaillé. Reste que, pour le moment, ledit ALPS (conçu par le groupe nippon Toshiba) est en panne depuis plusieurs mois. De plus, si cet équipement complexe peut a priori filtrer soixante produits radioactifs, il ne permet pas de retirer le tritium. "D’autres moyens supplémentaires seront donc nécessaires", a reconnu M. Tanaka.

Tokyo Electric Power (Tepco), la compagnie gérante de la centrale de Fukushima, mise en péril par le tsunami du 11 mars 2011, doit déjà faire face à quelque 400 000 tonnes d’eau polluée enfouie dans le sous-sol ou stockée dans un millier de réservoirs spéciaux, un volume qui augmente chaque jour de 400 tonnes, même si une partie se déverse aussi directement dans la mer, faute de moyens pour la bloquer pour le moment.

Récemment, un réservoir a en outre perdu 300 tonnes de liquide hautement radioactif, dont une partie a rejoint l’océan, et plusieurs points de forte contamination du sol ont été relevés ailleurs, montrant les très grandes difficultés auxquelles est confrontée la compagnie Tepco, et avec elle l’autorité et le gouvernement.

Le 21 août dernier, pour la première fois depuis l’accident du réacteur nucléaire Daiichi à Fukushima, l’Autorité japonaise de régulation du nucléaire a qualifié un nouvel incident de grave : au moins 300 tonnes d’eau radioactive ont fuité d’un réservoir de stockage défectueux et, mélangées aux eaux pluviales, se déversent dans l’océan Pacifique. Tepco, l’opérateur de la centrale, a reconnu le « problème ». Mais a précautionneusement choisi de le faire après les élections au Parlement national, remportées par le parti pro-nucléaire de l’actuel Premier ministre, Shinzo Abe.

Le coup est dur pour les militants des mouvements anti-nucléaires locaux, réunis dans des coalitions dont la plus importante est "Sayonara Genpatsu Issenmannin Akushon" (Au revoir le nucléaire). « L’accident de Fukushima a réellement fait naître le mouvement antinucléaire japonais, auparavant invisible, explique Steve Zeltzer, Californien auteur du documentaire Fukushima never again. Des manifestations ont fleuri partout. Le mouvement a cru que cette expression, rare au Japon, serait écoutée par le gouvernement. Mais 2 des 54 réacteurs mis à l’arrêt ont rouvert et Abe, prônant la réouverture totale, a été élu. Les gens ont été sonnés. » Même si la récente élection parlementaire a, pour la première fois, permis à deux militants antinucléaires d’obtenir des sièges, le mouvement semble un barrage bien ténu face à la volonté gouvernementale de rouvrir tous les réacteurs à l’été 2014.

Ayamo, cheveux longs et robe hippie, prépare le goûter pour ses enfants. Elle est responsable de Mama Gen, un collectif de mères anti-nucléaires établi à Fukuoka, dans le Sud du pays. Elle ne mâche pas ses mots pour décrire la politique du Premier ministre : « Il a vendu son âme au diable. Non seulement il souhaite rouvrir les centrales, en construire de nouvelles, mais aussi en exporter ! » Alors que le réacteur de Fukushima déverse encore sa radioactivité, Shinzo Abe multiplie les voyages au Moyen-Orient, en Afrique et en Turquie pour y vendre sa technologie. « Le gouvernement est économiquement englué et contrôlé par l’industrie nucléaire, estime Hajime Matsukubo, porte-parole du Centre citoyen et indépendant d’informations sur le nucléaire (Cnic). De plus, les antinucléaires n’ont pas le soutien des syndicats, qui croient encore dans une énergie nucléaire sans danger. Et les votes du mouvement se sont divisés entre plusieurs partis verts. »

Tepco a en effet annoncé dimanche que le niveau de radioactivité relevé dans un réservoir contenant de l’eau contaminée était dix-huit fois supérieur à celui mesuré voici encore dix jours.

Une radioactivité de l’ordre de 1 800 millisieverts par heure – assez pour tuer en quatre heures une personne qui y serait exposée – a été calculée samedi près du fond d’un réservoir d’eau, a déclaré Tepco. Le 22 août, la radioactivité mesurée dans le même réservoir était de 100 millisieverts par heure.

Alors que la compagnie Tepco a annoncé vouloir rejeter en mer de l’eau accumulée à la centrale de Fukushima, une fois décontaminée, le gouvernement japonais prévoit de son côté 360 millions d’euros pour résoudre le problème.

L’Etat japonais a présenté mardi un plan de 47 milliards de yens (360 millions d’euros) pour résoudre le problème d’eau radioactive qui a envahi la centrale accidentée de Fukushima et que ne parvient pas à régler seule la compagnie exploitante.

Les autorités disent vouloir prendre la direction des opérations alors que le monde s’inquiète en raison des nombreuses avaries liées à la présence de quantités massives d’eau pleine de césium, strontium, tritium et autres substances radioactives qui s’écoulent en mer. "Nous avons évalué à 47 milliards de yens le montant requis", a expliqué lors d’un point de presse le porte-parole du gouvernement, Yoshihige Suga.

Les autorités disent avoir ressenti la nécessité de ne pas tout confier à la compagnie gérant le site nucléaire accidenté, Tokyo Electric Power (Tepco). "Nous voulons prendre des mesures fortes pour résoudre de façon radicale les problèmes à Fukushima", a insisté M. Suga. "Le monde entier se demande si le Japon parviendra ou non à démanteler la centrale Fukushima Daiichi. Le gouvernement va faire bloc pour affronter cette situation", a pour sa part déclaré à la presse le Premier ministre de droite Shinzo Abe, pro-nucléaire.

Les deux tiers de l’argent public nouvellement investi devraient servir à créer une barrière en injectant dans le sol une substance spéciale pour figer les matériaux radioactifs afin de stopper leur écoulement en mer. Quelque 300 tonnes d’eau enfouie sous le sol entre les réacteurs et la mer filent pour le moment chaque jour dans l’océan Pacifique voisin.

Le reste des fonds sera alloué à la mise en place de moyens supplémentaires de décontamination de l’eau stockée dans un millier de réservoirs dont la fiabilité est douteuse. Il s’agira d’augmenter les capacités de systèmes appelés ALPS qui sont censés débarrasser l’eau d’une soixantaine de matières radioactives, à l’exception du tritium pour lequel d’autres moyens seront nécessaires.
400.000 tonnes d’eau polluée enfouie dans le sous-sol

Tepco, gérante de la centrale de Fukushima mise en péril par le tsunami du 11 mars 2011, doit faire face à quelque 400.000 tonnes d’eau polluée enfouie dans le sous-sol ou stockée dans les réservoirs spéciaux, un volume qui augmente chaque jour de 400 tonnes, même si une partie file aussi directement dans la mer, faute de moyens pour la bloquer pour le moment. Récemment, un réservoir a perdu 300 tonnes de liquide hautement radioactif, dont une partie a rejoint l’océan, un incident qualifié de "grave" par l’autorité indépendante de régulation.

Lundi, le président de ladite autorité, Shunichi Tanaka, avait prévenu qu’il était impossible d’imaginer un stockage permanent de l’eau (qui provient de l’arrosage de refroidissement des réacteurs) et qu’à un moment donné, il faudrait la rejeter en mer, une fois purifiée jusqu’à un certain point "admissible par la communauté internationale".

Ces développements interviennent alors que Tepco annonce chaque jour ou presque des nouveaux pépins liés à cette eau qui suscite de vives inquiétudes à l’étranger. Tokyo redoute que cela ne rejaillisse négativement sur sa candidature aux jeux Olympiques de 2020 dont la ville d’accueil sera désignée cette fin de semaine.
Le capitalisme nucléaire français ne tire aucune leçon

Pas moins de 6 "mises en demeure" viennent d’ébranler Areva, ce monstre au pied d’argile du site nucléaire du Tricastin, compagnon fidèle de ses compères nucléocrates EDF et CEA. L’ASN (Autorité de Sureté Nucléaire) commencerait à en avoir assez de se faire balader de mois en mois, d’année et année par cet Etat dans l’Etat qui ne respecte ni la législation, ni la règlementation, ni le code de l’environnement et met en danger permanent les populations, les travailleurs et territoires. Sont épinglés : Areva NC, EURODIF, Georges Besse II, SET, FBFC, Socatri, Comurhex.

AREVA et ses filiales n’aiment pas être prises les mains dans le sac de l’illégalité et de leurs petites combines visant à échapper à leurs obligations - même limitées - de sécurité*. Depuis plus d’un an, depuis le 26 juin 2012 exactement, Areva se tord les boyaux et s’amuse des prescriptions incontournables formulées par l’Autorité de Sûreté Nucléaire (ASN) de mettre en œuvre, au moins provisoirement, des dispositions pour être à même de gérer des situations d’urgence tel un séisme ou une inondation (nommé dans le jargon technocratique "aléa naturel extrême"). Le site du Tricastin ayant été installé judicieusement par les grands penseurs "techniciens et ingénieurs les meilleurs du monde"... sur une zone sismique et à risque d’inondation : il y a effectivement de quoi s’amuser pour les nucléocrates.

Les filiales Areva et la maison-mère qui exploitent plusieurs installations sur les sites du Tricastin, ainsi qu’à Romans-sur-Isère (Drôme) pour la FBFC, refusent ainsi d’améliorer leurs moyens de gestion des situations d’urgence dans le cadre des actions découlant de la catastrophe nucléaire pérenne de Fukushima-Daïchi depuis le 11 mars 2011. Ce que les cyniques nomment "le retour d’expérience".
L’ASN en aurait, comme on dit, un peu "marre" que les exploitants EURODIF Production, COMURHEX, SOCATRI, SET du site du Tricastin et FBFC également présent sur le site nucléaire de Romans-sur-Isère, toutes des filiales d’AREVA NC, lui fassent des pieds de nez.

Et, sentant la suite logique venir, l’Autorité sort le parapluie pour ne pas être accusée à son tour de la co-responsabilité d’un accident. Pourtant ce soi-disant "gendarme du nucléaire" ne se montre pas d’une violence extrême puisque les solutions définitives - et non plus provisoires - pour la gestion de ces situations d’urgence doivent être mises en œuvre avant ... le 31 décembre 2016. Autant dire que la violence de l’injonction n’est pas, elle, extrême. Le risque et le danger, eux, oui. Mais comme les dispositions provisoires devaient être, elles, bouclées et opérationnelle pour le 30 juin 2013 : le compte n’y est pas.
Aucune des installations nucléaires du Tricastin ne possède donc de locaux et de moyens d’urgence résistant à des situations extrêmes. Bien qu’ici ont s’amuse tous les jours avec l’uranium : on fait de la conversion de minerai venu à 100% de l’étranger, de l’enrichissement physico-chimique, de l’entreposage de mort et de la fabrication de combustibles qui alimenteront ensuite les réacteurs nucléaires d’EDF. Tout ça est stocké sur place, apporté, renvoyé et transite par la route et par le rail et traverse les régions françaises en tous sens à longueur d’années.

Illustrant la domination du lobby nucléaire sur le pays et ses habitants, AREVA a envoyé aux pelotes ses propres propositions transitoires. Elle les avait transmis à l’ASN le 28 juin 2012 mais, un an plus tard le 26 juin 2013, elle propose par courrier d’autres dispositions que celles initialement prévues, et évidemment avec de nouvelles échéances et bien sûr sans apporter de justification. Et un an de gagner ! Et un an de profit en plus ! et un an de risque en plus sur le dos des travailleurs et des populations. "On est les plus forts", "on est les maîtres dans ce pays", "on fait ce qu’on veut" !

Si nous sommes si forts, pourquoi ne pas engager un plan mondial d’aide au Japon en sortant l’entreprise privée TEPCO de ce site au regard de leur incapacité à le gérer ? Pourquoi ne pas proposer une force internationale qui trouve les solutions pour protéger réellement l’océan pacifique de la contamination incessante qu’il subit depuis maintenant plus de deux années ?

Quand on lit, par exemple, ce que propose Areva (une multinationale française spécialisée dans l’énergie nucléaire) pour aider le Japon, on croit pouvoir rêver. Selon l’article du Figaro, Areva aurait toutes les solutions pour sauver Fukushima. Alors expliquez-nous ce qui bloque, ce qui fait que rien n’est engagé en ce sens et que l’on reste dans le déclaratif ?

Par contre on peut remarquer qu’Areva ne rencontre aucune difficulté pour continuer à vendre son MOX au Japon. Comme quoi, le business du "toujours plus de nucléaire" est plus important que celui du démantèlement d’une centrale accidentée.

J’imagine la pensée qui taraude chacun chez Areva : "Si seulement il était simplement possible de l’oublier, cette satanée centrale de Fukushima !"

La suite

Messages

  • De nouveaux niveaux record de radioactivité ont été enregistrés à proximité de réservoirs contenant de l’eau contaminée dans la centrale nucléaire accidentée de Fukushima-Daichi, a annoncé mercredi 4 septembre l’Autorité japonaise de régulation du nucléaire (NRA).

    Les compteurs ont mesuré des radiations de 2.200 milliSieverts (mSv), 20% de plus que les précédentes mesures remontant à samedi. À ces niveaux, les radiations sont mortelles pour une personne qui y serait exposée quelques heures sans tenue de protection.

    Mais selon la NRA, les sources de cette radioactivité élevée sont très localisées et on peut facilement les contenir. Mais plusieurs voix se sont élevées au Japon pour enjoindre au gouvernement de faire appel à des compétences étrangères face à la débâcle des fuites d’eau.

  • Visite de Shinzo Abe en France : le Réseau “Sortir du nucléaire“ dénonce un projet d’accord scandaleux pour les Français comme pour les Japonais

    Selon le Yomiori Shimbun, la France a demandé au Japon de relancer le calamiteux surgénérateur de Monju afin de pouvoir y tester les combustibles d’Astrid, prototype de réacteur développé par le CEA ! Ce projet doit être officialisé lors d’une rencontre au sommet le 5 mai, à l’occasion de la visite en France du premier ministre Abe. Le Réseau “Sortir du nucléaire“ dénonce un projet d’accord scandaleux pour les Français comme pour les Japonais et appelle les parlementaires à s’opposer à sa signature.
    La presse japonaise dévoile un accord nucléaire franco-japonais imminent

    Selon le quotidien Yomiuri Shimbun, la visite du Premier ministre japonais Shinzo Abe en France doit déboucher sur la signature lundi 5 mai d’accords de recherche sur le nucléaire dit "de 4ème génération". Dans le cadre de ces recherches, la France ferait appel au Japon pour pouvoir utiliser le surgénérateur de Monju, à l’arrêt depuis bientôt 4 ans, afin de pouvoir y tester le combustible au plutonium du prototype de réacteur Astrid (Advanced Sodium Technological Reactor for Industrial Demonstration).

    Selon le quotidien, pour répondre aux demandes répétées de la France, le gouvernement japonais compterait accélérer les réformes de l’Agence Japonaise de l’Énergie Atomique afin de faire en sorte que Monju passe les tests de sûreté pour être relancé .
    Un accord scandaleux pour les Français comme pour les Japonais

    Si cet accord est effectivement signé, il permettra au Commissariat à l’Énergie Atomique de pousser encore plus loin ses pions pour la réalisation d’Astrid, plaçant une nouvelle fois les Français devant le fait accompli [1]. Sans aucune consultation et sans même qu’il en ait été question lors des débats sur la transition énergétique, l’industrie nucléaire impose en catimini le développement d’une filière dangereuse, calamiteuse et d’un coût exorbitant.

    Cet accord serait tout aussi scandaleux pour les Japonais, victimes d’un accident nucléaire à qui l’on compte imposer, malgré leur opposition, le redémarrage d’un réacteur connu pour ses accidents et pannes de longue durée. L’indécence n’ayant pas de limite, sa signature surviendrait à peine quelques semaines après que l’Agence de l’Énergie Atomique Japonaise a été suspectée de falsifier des rapports d’inspections concernant Monju [2]. Pour les dirigeants français et japonais, satisfaire aux desiderata de l’industrie nucléaire est donc plus important que protéger les populations ! [3]
    Les surgénérateurs, une technologie à abandonner d’urgence !

    Les surgénérateurs, réacteurs nucléaires utilisant du plutonium et du sodium, constituent une technologie intrinsèquement dangereuse. La France et le Japon sont parmi les derniers pays au monde à s’entêter dans cette impasse, malgré que cette filière se soit révélée catastrophique.

    Le surgénérateur de Monju, démarré en 1995, arrêté la même année suite à une fuite de sodium qui avait déclenché un grave incendie, relancé en mai 2010 et arrêté en août de la même année suite à un nouveau problème, n’a produit d’électricité que pendant une heure. Situé sur une faille sismique active [4], il a par ailleurs été touché en septembre 2013 par un typhon qui a mis hors d’usage son système de transfert de données [5]. En mai 2013, l’autorité de sûreté nucléaire japonaise avait même prohibé son redémarrage ; celui-ci s’avèrerait donc extrêmement dangereux.

    Quant à Astrid, ce prétendu réacteur de « 4ème génération » n’est qu’un nouvel avatar du calamiteux Superphénix. En douze ans, celui-ci a fonctionné moins de 200 jours à pleine puissance et aura coûté 12 milliards d’euros. À l’heure où le gouvernement français impose une politique d’austérité, il est inacceptable que de tels projets coûteux, inutiles et chimériques continuent à bénéficier d’un blanc-seing.

    Quel est le sens de la loi de transition si des projets aussi lourds sont menés en parallèle sans même être soumis au vote des députés ? Le Réseau “Sortir du nucléaire“ appelle les parlementaires français, qui devraient normalement être les premiers concernés par les choix concernant l’orientation de la politique énergétique française, à s’opposer à la signature de cet accord inique et à empêcher la poursuite de la filière des surgénérateurs, que ce soit en France ou au Japon.

    Pour en savoir plus sur le réacteur Astrid : www.sortirdunucleaire.org/Le-reacteur-Astrid-technologie

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