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Les USA contre la Russie et la Chine - De la concurrence, guerre économique, à la guerre tout court ?

vendredi 22 février 2013, par Robert Paris

De la concurrence, guerre économique, à la guerre tout court ?

L’an passé, le géant économique qu’est la Chine, a dépassé les Etats-Unis, en échangeant avec ses partenaires commerciaux 3,870 milliards de dollars contre 8,820 milliards pour les Etats-Unis. C’est maintenant officiel, la Chine est la plus grande puissance commerciale de la planète. Ce pays affiche un excédent commercial de 2,311 milliards de dollars, contre un déficit de 728 milliards pour les Etats-Unis. Depuis 2009, la Chine est le plus grand exportateur de la planète, elle reste cependant derrière les Etats-Unis en ce qui concerne l’importation : 2,280 milliards de dollars de marchandises pour les USA contre 1,820 milliards de dollars d’importations pour la Chine. En revanche si la Chine a réussi à détrôner les Etats-Unis pour prendre la place de première puissance commerciale du monde, les Américains restent de loin la première puissance économique mondiale.

A la suite du retrait des troupes américaines d’Irak et, d’ici à la fin de 2014, d’Afghanistan, l’Amérique de Barack Obama, elle aussi obligée de mettre à la diète sa défense, effectue son grand basculement (« pivot » en anglais) vers la région Asie-Pacifique, marqué notamment par un accroissement des forces de sa marine dans la région. L’objectif est évident : endiguer la Chine, deuxième puissance militaire aujourd’hui.

Les USA contre la Russie et la Chine

0°) Lire ici la première partie de cet article

1°) Les États-Unis ont imposé de nouvelles sanctions pour la période de 2 ans contre un certain nombre d’entreprises et de particuliers au Bélarus,Venezuela, Soudan, ainsi qu’en Chine, Iran et en Syrie, les accusant de violer le régime de non-prolifération.

Selon les autorités américaines, les actions de ces sociétés et des individus pourraient aider d’une manière potentielle dans le développement d’armes nucléaires. Le MAE américain n’indique pas des données plus précises.

Les sanctions prévoient une interdiction sur la conclusion des contrats pour l’achat de biens et de technologies des entreprises et des particuliers, qui sont inclus dans la « liste noire ».

2°) Les Etats-Unis exercent la pression sur Athènes pour empêcher l’achat par le géant gazier russe Gazprom de deux entreprises grecques du secteur énergétique : la compagnie gazière grecque DEPA et l’opérateur du système national de transport du gaz DESFA. Les représentants des milieux politiques et d’affaires de Grèce en parlent ouvertement.

Un représentant du département d’Etat américain a suggéré à Athènes que la participation de Gazprom à la privatisation de la principale société gazière grecque était indésirable. Cela ferait du pays un otage de Moscou dans le domaine énergétique et permettrait à la Russie de renforcer ses positions sur le marché et de manipuler les prix.

3°) Dans un rapport publié par Mandiant ce mardi, et dévoilé en exclusivité par le New York Times, on en apprend un peu plus sur la récente vague d’attaques qui ont ciblé des entreprises et administrations des Etats-Unis. Selon le cabinet de recherche en sécurité, les accusations portées contre le gouvernement chinois sont fondées.

Les doutes et suspicions se sont rapidement transformées en quasi-certitudes depuis quelques semaines. La semaine dernière, c’était un rapport issu du consensus des agences américaines du renseignement qui pointait les responsabilités chinoises. Pour le président de Google, Eric Schmidt, le coupable était de même tout trouvé.
Les données se précisent, puisque selon le rapport, les attaques sur les entreprises, administrations et organisations américaines proviennent pour une grande partie d’un bâtiment de douze étages situé dans la banlieue de Shanghai. Et selon le New York Times, ce bâtiment serait directement relié à l’Armée de libération du Peuple chinoise.

Les chercheurs en sécurité seraient parvenus à remonter jusqu’au bâtiment en question. Il ne leur a pas été possible, cependant, de prouver que les hackers étaient à l’intérieur. Mais pour Mandiant, c’est une explication crédible pour justifier le fait qu’autant d’attaques proviennent de ce quartier par ailleurs surtout peuplé de restaurants et de salons de massage.

Le rapport, publié également sur le site de Mandiant, affirme que le groupe de hackers, désigné sous le nom "Advanced Persistent Threat group 1" ou "APT1", serait en fait directement relié à une unité de pirates de l’armée chinoise, connue sous le nom "Unit 61398". Il s’agirait pour la plupart de programmeurs de haut niveau, dont on nous dit qu’ils sont également experts en anglais.

4°) Depuis fin 2011, les Etats-Unis ont changé de stratégie, dont le point de départ était l’annonce de cette stratégie, surnommé « la doctrine Obama ».

La visite d’Obama, fin 2011, en Asie du Sud-Est, et, surtout, ses entretiens avec les dirigeants australiens, ont soulevé les questions suivantes : La stratégie US a-t-elle changé ou assistons-nous à une nouvelle doctrine américaine ? Quel sera le devenir du Moyen-Orient, surtout, le golfe Persique, qui était le centre d’activités stratégiques des Etats-Unis, depuis 1991, (depuis la seconde guerre du golfe Persique) ? Les Etats-Unis peuvent-ils quitter la région, surtout, dans la foulée du « printemps arabe » ?

Le professeur à l’Université d’Ispahan, Sharouz Ebrahimi, croit que la stratégie américaine a changé et que l’endiguement de la Chine a été mis à l’ordre du jour. Selon lui, au fond des pensées stratégiques des Etats-Unis, ce changement de stratégie paraît très réaliste. L’analyse de la logique réaliste et son antécédent confirment cette théorie. Selon ce professeur iranien de l’Université Ispahan, l’endiguement de la Chine se trouve au centre de la stratégie US. Mais la question qui se pose est de savoir quel sera, dans le cadre de cette nouvelle stratégie, le devenir du Moyen-Orient, en particulier, du golfe Persique ?

Pour répondre à cette question, le Moyen-Orient n’aura plus son importance d’antan, dans la stratégie moyen-orientale des Etats-Unis, et ce, en raison du changement constaté, dans trois éléments stratégiques, pour Washington, (la définition des intérêts nationaux, les menaces qui pèsent sur les intérêts nationaux et les réponses à ces menaces). Les Etats-Unis sont en train de revenir à leur stratégie d’avant 1990, dans le golfe Persique, une stratégie dont l’objectif sera d’assurer « un équilibre côtier », au Moyen-Orient, avec l’aide des alliés, comme la Turquie, le Qatar, l’Arabie saoudite et un rôle plus actif des alliés européens des Etats-Unis.

Lors de sa tournée, en Asie du Sud-Est, effectuée, fin 2011, le Président américain, Barack Obama a annoncé « le revirement stratégique ». Les centres de réflexion l’ont appelé la nouvelle doctrine américaine, qui se concentre, désormais, vers l’Asie du Sud-Est, avec une décennie de présence militaire, dans le golfe Persique, après le retrait de l’Irak, en décembre 2011, et après l’annonce du retrait de l’Afghanistan, en 2014.

Suite à l’annonce faite, conjointement, par Barack Obama et la Première ministre australienne, Julia Gillard, le porte-parole du ministre des Affaires étrangères chinois, y a, vivement, réagi : « ce n’est pas très approprié d’intensifier et d’étendre les alliances militaires avec les pays de la région ». Barack Obama a déclaré, à propos de ce déploiement : « c’est une décision stratégique et délibérée. Les Etats-Unis veulent jouer un rôle, à long terme, dans la région, et nous ne cherchons pas à isoler la Chine ».

"Les États-Unis sont une puissance du Pacifique et nous sommes là, pour y rester", a prévenu le président américain, en novembre 2011, lors d’une visite, en Australie. Ayant effectué le retrait d’Irak, et, bientôt, d’Afghanistan, les États-Unis sont avant tout soucieux de répondre à la montée en puissance de la Chine, dont le budget de la défense ne cesse d’augmenter. Du coup, les voisins de la Chine, qui ont pris peur de la montée en puissance militaire de celle-ci, ont, déjà, passé pas mal de commandes de vente d’armes (très très juteux, pour les Etats-Unis), auprès des compagnies ; telles que Boeing, Lockheed Martin, etc.

Au cours de ces dernières années, les autorités américaines n’ont pas mâché leurs mots, pour critiquer la Chine. Nicolas Christopher, commentateur, au quotidien américain, "New York Times", est allé jusqu’à assimiler la Chine de l’an 2000, à l’ancienne Allemagne, lasse, furieuse, impitoyable et expansionniste, et dotée de capacités potentielles militaires, en vue de réaliser ses ambitions.
Il y a ceux, au sein des milieux américains, qui ne voient pas dans la Chine, uniquement, un problème régional, mais plutôt, une puissance traditionnelle, en voie d’émergence, qui pourrait, un jour, se lancer dans la guerre contre l’unique puissance qui lui tient tête, c’est-à-dire, les Etats-Unis. Les milieux occidentaux estiment que l’émergence de la Chine ne sera pas pacifiste et elle mettra en péril la paix et la sécurité internationale.

L’ancienne secrétaire d’Etat américaine, Mme Rice, estimait que la Chine n’était pas un partenaire stratégique, mais un rival stratégique, et que les Etats-Unis devront trouver une réponse réaliste à la menace chinoise. Elle optait, donc, pour l’endiguement de la puissance chinoise.

Mais, durant les années Bush où les Etats-Unis avaient concentré leur déploiement ; dans le golfe Persique, puis, en Afghanistan et en Irak, ils n’avaient, naturellement, pas, suffisamment, de moyens à leur disposition, pour changer de stratégie. Mais, là, après le retrait de l’Irak et l’annonce du retrait de l’Afghanistan, prévu, pour 2014, les Etats-Unis pourront tourner la page des années Bush, et opter, pour une nouvelle stratégie, annoncée, dores et déjà, par Barack Obama, une nouvelle stratégie tournée vers l’Asie du Sud-Est et le Pacifique.
Face à une telle stratégie, la Chine a multiplié les efforts, pour doper de plus en plus ses capacités et moyens militaires. La Chine devra mettre à l’eau son premier sous-marin nucléaire, d’ici la fin 2014. Le porte-parole des troupes américaines, dans la région, a déclaré que le but des agissements américains consistait à se tenir prêt face à une confrontation totale contre la marine de l’ennemi. Bref, les Etats-Unis considèrent la Chine, comme un ennemi, et l’endiguement de la puissance chinoise est à l’ordre du jour des autorités de Washington.

5°) sont venus, ils sont tous là… Lieu de rendez-vous, l’Afrique.

Tels les Rois Mages suivant l’Etoile du berger, ils convergent tous vers le Sud. Elle est née la divine Afrique ? Ce serait plutôt une renaissance. Renaissance d’un continent qui semble avoir été oublié, laissé de côté, en attendant de régler d’autres problèmes plus urgents dans le monde. L’URSS à dégommer, l’Iran à soumettre, l’Europe à pacifier (Yougoslavie) ou à organiser (l’UE), le Moyen-Orient à remodeler, la Chine à contenir, tant de choses ne permettant pas de s’occuper pleinement de l’Afrique. Tout juste une gestion à minima, confiée à l’un de ceux qui la connaissent le mieux, pour lui permettre d’attendre son tour.

Malheureusement, les problèmes du monde qu’on croyait régler en quelques années, se complexifient et se multiplient. La Russie se réveille et tisse des liens solides avec ses voisins, en une sorte d’Union Soviétique bis. L’Iran est devenu plus impudent que jamais. L’Europe unie est malade et peut éclater d’un jour à l’autre. Le Moyen Orient ? A force de le remodeler, le décomposer, le recomposer, le redécomposer… On ne sait plus où on en est. Quant à la Chine, c’est un véritable casse-tête. Insidieusement, sournoisement (ce sont des asiatiques), ils ont pris les places vides pendant que tout le monde était occupé ailleurs.

L’Afrique, que l’on réservait pour plus tard, est déjà envahie. Les chinois se sont introduits dans tous les secteurs de l’économie. Avec leur boulimie en énergie, ils raflent tous les contrats. Et ils ont la manière, les bougres. Il n’y a pas d’autres choix que d’y aller pour stopper tout ça. Mais comment faire avec tous ces fronts ouverts un peu partout ? Il faut y aller par étapes. D’abord pousser le gardien des lieux – la France- à prendre ses responsabilités, en lui fournissant toute l’aide logistique, si nécessaire. Et ce sera nécessaire, car il n’a plus vraiment d’armée, comme tous les pays européens, d’ailleurs.

Ensuite, créer des foyers d’incendie maitrisés que l’on pourra éteindre facilement, remplacer les indociles, corrompre un peu plus les indécis, menacer au besoin, bref les bonnes vieilles méthodes qui ont fait leurs preuves. Parallèlement, temporiser les problèmes moyen-orientaux, en faisant des offres de dialogue ou, au besoin, utiliser à bon escient les « combattants de la liberté », de manière à avoir les mains libres de ce côté-là. Tout faire pour pouvoir se concentrer sur les nouveaux enjeux plus que vitaux.

Chinois AfriquePendant tout ce temps, pendant que certains faisaient des plans sur la comète, la Chine elle, travaille. Elle arrive, examine, propose des contrats mirifiques là où le FMI peinait à trouver le début du commencement d’une solution, ensuite elle débarque avec son matériel, son personnel, construit en quelques jours ce que d’autres sociétés mettent des mois à édifier, et s’en va, sans oublier de garnir beaucoup de poches en dollars et de laisser quelques structures pour marquer son passage. Le tout accompagné d’un message hyper important : « Nous partons, mais si vous avez à nouveau besoin de nous, n’hésitez pas ». Aucune contrainte, aucune obligation, aucune dépendance. Ça c’est nouveau.

Ainsi, l’Afrique a pu vivre un développement parallèle, presque clandestin, les deux partis ayant intérêt à la discrétion. Mais la Chine était là, et bien là, laissant les africains vivre leur vie comme bon leur semble, ne se mêlant pas de leurs affaires internes, les laissant même se faire parfois malmener par leurs anciens maîtres (c’est leur choix, n’est-ce pas ?), mais profitant de toutes les opportunités non susceptibles de provoquer des clashs internationaux. Ils ont même réussi l’impensable. Faire manger aux africains d’Europe ou des Etats-Unis des produits issus du fin fond de la brousse. Dans les magasins chinois d’occident, on trouve plus de produits du terroir que dans les Capitales africaines.

Déloger tout cela ? Impossible. Les occidentaux n’ont que leurs armes sophistiquées qui ne sont d’aucune utilité ici. Ils ne le savent pas encore, mais c’est une guerre perdue d’avance. Ce que les européens n’ont pas pu faire en deux siècles, les chinois l’ont réalisé en deux décennies.

Et voilà qu’arrive le troisième larron : la Russie. Depuis la « Chute du Mur », la Russie est pratiquement absente de l’Afrique. Et pour cause. On l’a même chassée des terres de ses voisins immédiats, alors l’Afrique… Mais elle veut revenir, car elle a doublement besoin de ce continent où, tous les signaux le montrent, l’avenir du monde peut se jouer. Comme tout le monde, la Russie voit ce continent comme une terre aux ressources immenses. Il est vrai qu’en ce domaine, le sol russe n’a rien à envier à l’Afrique. Elle n’a donc pas un besoin vital de ses ressources, comme ses homologues chinois ou occidentaux. Ce qui la place dans une position particulière où priment la complémentarité, le partenariat et les alliances stratégiques.

Son second intérêt pour l’Afrique réside dans le besoin qu’elle a d’élargir et de renforcer le front de résistance contre l’hégémonie occidentale. Nous avons vu, dans un précédent article, toutes les inquiétudes de Vladimir Poutine concernant les dangers que court son pays et sa stratégie pour s’en préserver. L’un des éléments de cette stratégie consiste à remettre le Droit International au centre des débats et des rapports entre états. Pour cela, il a besoin de tous les pays qui, d’une manière ou d’une autre, ont subi ou subissent encore l’impérialisme et la loi du plus fort. Dès lors l’Afrique, avec sa multitude d’états, devient d’une importance capitale.

Pendant que les chinois travaillent et que l’Occident peaufine les interventions, la Russie s’engage délibérément dans la voie du dialogue. D’abord avec les pays dont les dirigeants sont encore libres de leurs décisions. Ainsi, lundi dernier, le ministre russe des Affaires étrangères Sergueï Lavrov a entamé une tournée africaine de quatre jours au cours desquels il a visité quatre pays : l’Algérie, l’Afrique du Sud (qui fait partie du BRICS), le Mozambique et la Guinée.

Outre les communiqués de presse classiques, on devine la nature des discussions qui ont eu lieu entre Serguei Lavrov et ses homologues des pays visités. La Libye, la Syrie et le Mali ont dû être au cœur de toutes les discussions. Ce premier voyage n’est qu’un début. Son retour en Afrique est déjà prévu en Mars pour assister au sommet du BRICS à Durban. Gageons qu’il profitera de cette opportunité pour faire quelques crochets.

Voici donc les trois grands protagonistes en lice en Afrique. Trois concurrents, trois méthodes différentes pour conquérir la belle. Qui l’emportera ? Succombera-t-elle à la force brutale de l’Occident ? Cèdera-t-elle au pragmatisme et à l’efficacité de la Chine ? Ou se laissera-t-elle convaincre par le dialogue avec la Russie ? Seul l’avenir le dira.

6°)
La Russie a dénoncé mercredi un accord de coopération avec les Etats-Unis dans le domaine de la sécurité et de la lutte contre les stupéfiants, nouveau signe de la détérioration des relations bilatérales depuis le retour de Vladimir Poutine au Kremlin. Selon un décret signé par le Premier ministre russe, Dmitri Medvedev, et mis en ligne sur le site internet du gouvernement, l’accord conclu en 2002 « ne correspond pas aux réalités actuelles et son potentiel est épuisé ».

Alexeï Pouchkov, député de la majorité et président de la commission des Affaires étrangères du Parlement, s’est félicité de l’initiative. « La Russie redessine ses relations avec les USA : c’est déjà le troisième accord dénoncé en six mois. Nous disons au-revoir à notre dépendance envers la première puissance mondiale », écrit-il sur son compte Twitter.

Depuis son retour à la tête de l’exécutif, en mai, Vladimir Poutine se montre de plus en plus attaché à la défense des intérêts nationaux faces aux menaces étrangères, y compris de la part de Washington, taxé d’ingérences dans les affaires russes. L’affaire Magnitsky, du nom de l’avocat et militant anti-corruption mort en détention à Moscou en 2009, est venue récemment s’ajouter à une série de contentieux.

Barack Obama, qui, au début de son premier mandat, avait souhaité « remettre à zéro » les relations bilatérales, a promulgué le mois dernier une loi baptisée Magnitsky Act pour interdire la délivrance de visa aux ressortissants russes soupçonnés d’atteintes aux droits de l’homme et pour geler leurs avoirs sur le territoire américain. En réaction, Vladimir Poutine a ratifié fin décembre un projet de loi similaire, qui interdit en outre aux Américains d’adopter des enfants russes.

Moscou avait auparavant banni « les organisations à but non lucratif impliquées dans des activités politiques » et l’Agence américaine d’aide au développement international (USAID), accusée de se mêler de politique, s’est vue intimer en octobre l’ordre de cesser ses activités en Russie. Dans son communiqué mercredi, le gouvernement dit que le ministère des Affaires étrangères a été prié d’informer les autorités américaines de l’annulation de l’accord de 2002. L’ambassade des Etats-Unis à Moscou n’a pas souhaité réagir.

Au yeux de Dimitri Trénine, directeur du Centre Carnegie de Moscou, un cercle de réflexion, le président russe s’en prend aux Etats-unis pour flatter le patriotisme de ses concitoyens et faire passer ses opposants pour des agents de l’étranger. « Le but de Vladimir Poutine », dit-il, « c’est de réduire autant qu’il le peut l’influence des Etats-Unis en Russie ». « Je suis sûr qu’il y aura beaucoup de dégâts, mais ils pensent que le jeu en vaut la chandelle : ceux qui s’opposent ici aux dirigeants seront vus comme une cinquième colonne aux ordres des Etats-Unis, a minima comme des mauvais patriotes et très probablement comme des traîtres », poursuit-il.

Plusieurs animateurs du mouvement de protestation contre Vladimir Poutine, né après la victoire électorale contestée du parti au pouvoir aux élections législatives de décembre 2011, ont été présentés par la presse comme des agents de l’étranger. Pour Dimitri Trénine, le gouvernement va probablement continuer à réduire la présence américaine en Russie, mais n’ira pas jusqu’à dénoncer les principaux accords de coopération. Plusieurs des ruptures décidées récemment, ajoute-t-il, visaient à briser l’idée d’une dépendance à l’égard de l’aide étrangère. Sergueï Lavrov, chef de la diplomatie russe, a jugé récemment le Magnitsky Act « odieux », mais s’est dit « favorable à un dialogue constructif et au développement d’une coopération stable et mutuellement bénéfique ».

7°) La Chine et la Russie préviennent les Etats-Unis qu’une attaque israélienne sur l’Iran déclencherait une “Guerre Mondiale”

Des sources proches du Kremlin affirment aujourd’hui avec pessimisme que le Président Medvedev et son homologue Chinois, M. Hu Jintao, ont adressé un « avertissement pressant aux Etats-Unis pour dire que s´ils laissent Israël lancer une attaque nucléaire contre l´Iran « Nous réagirons par une Guerre Mondiale »

A l´origine des craintes sino-russes se trouvent des informations rapportées par les services de renseignement. Celles-ci font état de ce que trois quarts des forces navales Israéliennes ont traversé le canal de Suez et que ce pays a stationné, au Kurdistan, 30 de ses chasseurs fabriqués aux Etats-Unis en préparation d´une attaque. Au cours de celle-ci, des bombes « bunker buster » et des missiles de croisière équipés de têtes nucléaires seraient utilisés.

Selon des analystes militaires russes, Israël envisage d´utiliser d´abord des chasseurs fabriqués aux Etats-Unis pour attaquer les installations nucléaires iraniennes. Ensuite il utilisera ses sous-marins et ses navires de surface équipées de missiles nucléaires pour détruire les infrastructures militaires, religieuses et politique de l´Iran en cas de réaction combinée du Hezbollah libanais et de l´Iran qui ferait « pleuvoir des missiles au Nord d´Israël » .

Des informations de sources israéliennes confirment également les craintes russo-chinoises relatives à une attaque d´Israël contre l´Iran, ainsi qu´on peut le lire dans le journal Haaretz News Service :

Un responsable de la défense israélien a déclaré jeudi au journal londonien, Times que “le récent déploiement par Israël de navires de guerre dans la Mer Rouge doit être considéré comme des préparatifs sérieux en vue de mener des attaques contre l’Iran.

“Ces préparatifs doivent être prises au sérieux. La complexité d´une attaque contre l´Iran pousse Israël à investir du temps dans les préparatifs d’une telle action.

Avant de quitter la Maison Blanche, le Président Bush s’était tellement inquiété des projets d´attaques israéliennes contre l´Iran qu´il avait refusé - un fait sans précédent - de répondre positivement à « la demande secrète » d´Israël concernant la fourniture de 1000 bombes bunker buster. Mais grâce à un accord conclu en 2005 avec le Pentagone, Israël avait déjà obtenu 100 de ces armes redoutées.

Après l´arrivée du Président Obama à la Maison Blanche, le premier ministre israélien lui a lancé un sévère avertissement en ces termes : « Ou vous vous occupez rapidement de l´Iran, ou nous le ferons nous-mêmes ». C´est une menace que le président Obama a rejetée la semaine dernière au cours de sa visite effectuée en Russie en expliquant que les Etats-Unis ne soutiennent « absolument pas » Israël dans leurs projets d´attaquer l´Iran. Cette déclaration est toutefois curieuse au regard des affirmations du Vice Président américain qui déclaraient quelques jours auparavant qu’ « Israël est libre de faire ce qu´il juge nécessaire pour éliminer la menace nucléaire iranienne »

Ces faits indiquent que le projet de l´Etat juif d´utiliser le territoire irakien du Kurdistan, région frontalière de l´Iran a contribué à renforcer les craintes des Russes et des Chinois. Or ce territoire a affirmé sa volonté de devenir un Etat indépendant par l´adoption d´une nouvelle Constitution la semaine dernière. Or la mise sur pied d´une armée entraînée par des experts israéliens peut provoquer l´invasion de ce territoire par ses deux ennemis jurés que sont l´Iran et la Turquie.

Pire encore, le leader syrien aurait averti les Etats-Unis que si l´Iran et la Turquie déclare la guerre au Kurdistan et à Israël, il n´aurait pas « d´autre choix » que de respecter l´accord de défense signés avec l´Iran. En effet cet accord stipule que les deux nations doivent se prêter assistance en cas d´agression de l´un ou l´autre.

Cette situation est davantage compliquée par le fait que la Turquie soit membre de l´OTAN. Or cette qualité de membre de cette alliance oblige les Etats-Unis ainsi que les pays européens à s’allier à la Turquie pour combattre Israël et le Kurdistan qui sont par essence leurs propres alliés.

Le peuple américain ignore l´existence des accords entre les Etats-Unis et l´Iran. Alors que les forces américaines se battent en Irak, ces accords autorisent l´Iran à bombarder le territoire kurde irakien sans risque de représailles de la part des Etats-Unis. Ce genre d´accords existe également avec la Turquie qui mène depuis des décennies une guerre contre les Kurdes irakiens.

Cependant, les informations les plus inquiétantes, selon ces sources, portent sur le fait que la Russie et la Chine se déclarent prêtes à imposer un « embargo immédiat » sur le pétrole, le gaz produits au Moyen Orient ainsi que sur les armes que les Etats-Unis pourraient être tentés de livrer.

En outre, la Chine menace « d´interrompre immédiatement » tout financement de la dette des Etats-Unis en cas d´attaque israélienne contre l´Iran.

Or c´est la Chine qui maintient l´économie des Etats-Unis à flot. Le déficit public des Etats-Unis bat des records historiques. Il est de 1 trillion de dollars, et dépassera les 2 trillions d´ici le 30 septembre, fin de l´exercice budgétaire. Dans ces conditions, les 2 trillions de réserves en bon de trésor américains que la Chine possède constitue une menace particulièrement grave.

Les analystes des services de renseignement russe indiquent en outre que le chef de l´organisation de l’Energie Atomique Iranienne a présenté sa démission parce qu´il craignait pour sa sécurité et celle de sa famille en cas d´attaque israélienne contre la nation perse.

En définitive, selon ces informations, on ne sait pas en ce moment si le système de défense anti-missile d´Israël, nommé Iron Dome, dont les israéliens affirment qu´il a été « testé avec succès » serait à mesure de résister aux plus de 6000 missiles lancés à la fois par la Syrie, le Hezbollah et l´Iran. Internationalnews -
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8°)L’OTAN a achevé le déploiement en Turquie des systèmes antimissiles Patriot .

« Le déploiement est complètement achevé, tous les systèmes sont opérationnels », a dit un porte-parole de l’OTAN.

Dans la deuxième moitié de novembre 2012 Ankara a demandé à l’OTAN d’octroyer les systèmes Patriot pour la protéger contre une attaque aérienne éventuelle de la part de la Syrie. Les Etats-Unis, les Pays-Bas et l’Allemagne ont consenti à les mettre à sa disposition. Chacun de ces trois pays en a envoyé deux batteries.

dernier point et non le moindre : la guerre en Syrie a des conséquences plus larges, au Liban, dans le Caucase et partout...

Les initiatives russes sur le règlement en Syrie se heurtent à une ferme opposition de la part des Etats-Unis, a déclaré jeudi le porte-parole de la diplomatie russe Alexandre Loukachevitch.

"Nos deux propositions se sont heurtées à une ferme opposition de la part de nos partenaires occidentaux et avant tout des Etats-Unis. La question se pose de savoir "qui a mis des bâtons dans les roues" de la mise en application du schéma genevois. La réponse s’impose d’elle-même", a indiqué le diplomate.

Et de rappeler que l’une des initiatives de Moscou prévoyait notamment l’approbation du communiqué adopté à Genève par le Groupe d’action sur la Syrie au Conseil de sécurité de l’Onu dans des formules concertées par consensus et n’admettant ni déformation ni insinuation. Préalablement, cette initiative aurait dû être examinée à New York au cours d’une réunion du groupe au niveau des délégués permanents.

Depuis mars 2011, la Syrie est en proie à un conflit entre les troupes gouvernementales et les groupes armés de l’opposition. Selon l’Onu, les affrontements ont déjà fait plus de 60.000 morts. Les autorités syriennes affirment faire face à des combattants bien armés et soutenus par les pays occidentaux et certains Etats arabes.

L’ambassadeur de Russie aux Nations Unies Vitaly Churkin a accru la pression sur l’administration Obama afin qu’elle intervienne auprès de son allié qatari pour faire cesser le trafic d’armes mortelles au bénéfice des rebelles syriens.

« Les affirmations selon lesquelles les Etats-Unis ne fourniraient que des armes ’’non mortelles’’ aux rebelles n’exemptent pas Washington de ses responsabilités pour les crimes commis par les rebelles armés », a expliqué le 11 février l’ambassadeur Churkin, selon la chaîne télé Voice of Russia (VOR). « Les Etats-Unis sont un pays extrêmement puissant et jouissant d’une énorme autorité auprès de pays comme le Qatar, le principal fournisseur d’armes à l’opposition syrienne », a-t-il souligné.

« Si les Etats-Unis veulent rester cohérent avec leur propre politique, ils devraient contraindre ces pays à cesser de fournir des armes mortelles aux rebelles », a dit Churkin, ajoutant qu’il craignait que la montée en épingle de la question des armes chimiques syrienne puisse servir de prétexte pour envahir le pays : « Nous craignons que l’opposition soit tentée d’utiliser des armes chimiques à leurs propres fins », a-t-il conclu.

Conclusions

La guerre mondiale reste froide pour l’essentiel et pour le moment. Ses suites dépendront de la situation économique et sociale. Si l’économie s’effondre, si la révolution sociale devient menaçante, il n’y a pas de doute que les impérialismes rivaux décideront de faire basculer le monde dans ce sens...

Les décideurs américains reconnaissent leur incapacité à empêcher l’émergence de la Chine en tant que compétiteur économique, et, par conséquent, en tant qu’adversaire politique et militaire. L’année 2011 aura été marquée par le déploiement de la flotte navale chinoise dans les eaux chaudes.

L’autre compétiteur des Etats-Unis est la Russie, que Washington s’est efforcé d’isoler, d’encercler et d’affaiblir, pour retarder au maximum sa réémergence sur la scène internationale. Si la Chine représente la force financière et économique, la Russie constitue un rival dans le domaine de l’énergie et des industries militaires et spatiales.

Ces deux grands pays ouvrent la marche à plusieurs autres Etats qui refusent l’unilatéralisme américain, avec qui ils forment le groupe des BRICS (Brésil, Russie, Inde, Chine, Afrique du Sud). Il faut y ajouter l’Iran et les pays d’Amérique latine, appelés ALBA.

Le danger de guerre en Asie

Par Peter Symonds

Deux récents commentaires soulignent la nervosité grandissante dans les cercles dirigeants internationalement face au danger d’une nouvelle guerre mondiale qui éclaterait en Asie. Les deux articles attirent l’attention sur les disputes maritimes extrêmement tendues de la région, particulièrement entre la Chine et le Japon, et tracent les parallèles avec le développement des intérêts et alliances concurrents qui ont inexorablement mené à l’éruption de la Première Guerre mondiale en 1914.

Dans un article intitulé « Les Balkans du 21e siècle en mer de Chine ? » dans le journal Foreign Policy le 30 janvier, l’ancien premier ministre australien, Kevin Rudd, a déclaré : Nous sommes dans une période trouble en Asie de l’Est. Avec les tensions qui émergent des revendications territoriales conflictuelles dans les mers de Chine orientale et méridionale, la région ressemble de plus en plus à une reprise au 21e siècle du conflit des Balkans d’il y a un siècle, cette fois-ci en mer – une poudrière sur l’eau. Les sentiments nationalistes augmentent à travers la région, ce qui réduit la marge de manoeuvre politique pour réduire les stratégies de confrontation… En termes de sécurité, la région est plus fragile qu’à n’importe quel moment depuis la chute de Saigon en 1975 ».

Écrivant dans le Financial Times le 4 février, le commentateur Gideon Rachman a fait le même point dans son article, « L’ombre de 1914 plane sur le Pacifique ». Il écrit : « Les vieux films en noir et blanc montrant des hommes “lancer l’assaut” dans la Première Guerre mondiale semblent incroyablement distants. Pourtant, l’idée que les grandes puissances ne puissent plus jamais retomber dans une guerre, comme elles l’ont fait en 1914, est beaucoup trop complaisante. La montée des tensions entre la Chine, le Japon et les États-Unis rappelle le terrible conflit qui a éclaté il y a près de cent ans ».

Aucun des auteurs ne croit que la guerre mondiale est imminente, mais, dans leurs sombres évaluations, nul ne l’exclut. Un conflit pourrait éclater rapidement dans la dispute territoriale concernant les affleurements rocheux dans la mer de Chine orientale connus sous le nom de Senkaku au Japon et Diaoyu en Chine. Depuis septembre dernier, lorsque Tokyo a « nationalisé » ces îles, des manœuvres de plus en plus dangereuses par des navires et avions japonais et chinois dans les eaux et espaces contestés ont augmenté le risque d’un incident qui pourrait déclencher un conflit ouvert.

Ce risque a été aggravé à la suite des élections de décembre au Japon. Comme l’a écrit Rachman : « Le nouveau cabinet japonais est rempli de nationalistes purs et durs qui sont davantage prêts à appuyer une confrontation avec la Chine. » Récemment, Tokyo a accusé des navires chinois d’avoir dirigé ses systèmes d’armement contre des cibles japonaises à deux reprises, ce qui a provoqué une autre série d’accusations et de dénis acerbes.

Rudd et Rachman n’ont pas mentionné les véritables causes de la montée des tensions géopolitiques et du nationalisme, qui est en fait l’intensification de la crise économique mondiale. Ils offrent aussi une couverture politique au rôle de l’administration Obama et son « pivot vers l’Asie » qui a délibérément encouragé des alliés comme le Japon et les Philippines à adopter une attitude plus agressive dans des disputes territoriales avec la Chine. Washington met en place un système d’alliances et de bases militaires, et de partenariats stratégiques à travers la région, y compris en Australie, en Inde, en Corée du Sud et au Japon, en opposition à Beijing.

Les promesses d’une nouvelle période de paix et de prospérité qui avaient été faites triomphalement par la bourgeoisie dans la foulée de l’effondrement de l’Union soviétique, sont depuis longtemps chose du passé. La fin de la guerre froide a ramené les vieux antagonismes et anciennes rivalités des grandes puissances qui attisent maintenant une nouvelle course néocoloniale à travers le monde pour les matières premières, les marchés et la main-d’œuvre bon marché. L’impérialisme américain est l’élément le plus déstabilisateur en politique mondiale. Il exploite la supériorité de son armée pour déclencher une guerre après l’autre dans le but désespéré de compenser son déclin économique.

Le « pivot vers l’Asie » d’Obama est lié à la transformation de la région, et surtout de la Chine, en un gigantesque atelier de misère pour les grandes sociétés rivales du monde. L’offensive stratégique de Washington à travers l’Asie pour miner l’influence qu’exerce la Chine est intimement liée à sa tentative de maintenir sa domination économique en dictant les règles commerciales à travers son partenariat transpacifique.

Comparant la situation à 1914, Rachman a écrit : « La Chine maintenant, comme l’Allemagne il y a 100 ans, est une puissance en essor qui a peur que les grandes puissances établies [les États-Unis] tentent de bloquer son ascension. » Il est vrai qu’en parcourant le globe à la recherche de matières premières et de marchés, la Chine, tout comme l’Allemagne, entre en conflit avec les puissances dominantes, principalement les États-Unis. Contrairement à l’Allemagne cependant, la Chine n’est pas une puissance impérialiste. Ses importations massives d’énergie et de minéraux alimentent d’énormes entreprises manufacturières qui sont soient possédées, ou approvisionnées, par des sociétés manufacturières mondiales géantes. Malgré sa taille, l’économie chinoise est complètement dépendante de l’investissement étranger, de la technologie étrangère et de l’ordre capitaliste dominé par l’impérialisme américain.

Rudd et Rachman ont tous les deux conclu leurs articles en exprimant l’espoir que la rationalité et les intérêts économiques communs l’emporteraient sur la guerre. Cependant, ces espoirs ont été minés par les commentaires, cités par Rachman, du professeur de Harvard Joseph Nye, qui a participé à une mission américaine de haut rang à Beijing et Tokyo en octobre. « Nous avons discuté de l’analogie de 1914 entre nous, a expliqué Nye. Je ne pense pas qu’aucune des parties ne souhaite la guerre, mais nous avons mis en garde contre le manque de communication et les accidents. La dissuasion fonctionne habituellement entre des acteurs rationnels, mais les principaux acteurs en 1914 étaient aussi rationnels. »

Les commentaires de Nye montrent que la guerre n’est pas une question d’intentions subjectives, mais est provoquée par des forces sociales et économiques objectives. Après 1914, les révolutionnaires marxistes les plus clairvoyants de l’époque – Lénine et Trotsky – ont conclu que la guerre signalait l’effondrement du capitalisme et l’ouverture d’une nouvelle époque de guerres et de révolutions, c’est-à-dire l’époque de l’impérialisme. L’éclatement de la guerre a aussi amené la Révolution russe d’octobre 1917 qui a établi le premier État ouvrier et qui a donné une impulsion à la classe ouvrière internationalement.

De profonds changements économiques, technologiques et politiques ont pris place lors du dernier siècle, mais les contradictions fondamentales du capitalisme demeurent : entre l’économie mondiale et le système dépassé des États-nations et entre la production socialisée et la subordination de toute l’activité économique au profit privé. La force sociale capable d’empêcher la descente vers la guerre mondiale et la barbarie est la classe ouvrière internationale, par l’abolition du système de profit et l’établissement d’une économie socialiste planifiée à l’échelle mondiale. Cela nécessite l’assimilation rigoureuse des leçons des expériences stratégiques de la classe ouvrière au 20e siècle, ce qui veut dire surtout l’assimilation de la longue lutte du mouvement trotskyste international pour le marxisme.

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