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Les violences faites aux femmes augmentent en France…

samedi 24 novembre 2012, par Robert Paris

Les violences faites aux femmes augmentent en France…

La Journée mondiale de lutte contre les violences faites aux femmes a lieu dimanche.

Une journée pendant laquelle on rappellera comme tous les ans ce que la société, loin de combattre de mieux en mieux, cultive de plus en plus…

En France, 445 000 femmes sont victimes de violences physiques ou sexuelles, dont les deux tiers, commises par leur conjoint.

On relève 75 000 viols par an. 10% de victimes portent plainte et 2% des auteurs sont condamnés.

L’ONG Avaaz, un « mouvement citoyen », et le collectif Féministes en mouvement, au sein desquelles sont réunies une quarantaine d’associations, ont chacun lancé une pétition contre le viol sans se concerter. Résultat, plus de 200 000 signatures au total : 158 000 pour la première, lancée à la suite du verdict du procès des tournantes du Val-de-Marne le 11 octobre, et 45 000 pour la seconde, qui adresse une « lettre ouverte contre le viol » au président de la République, François Hollande.
Dans le pays civilisé, moderne, développé, « policé », ayant un Etat de droit, adepte des droits de l’homme… et de la femme qu’est la France en théorie, les violences faites à l’encontre des femmes augmentent à la faveur de la catastrophe économique et sociale qui découle de l’effondrement du système.

Une Française sur quatre affirme avoir été victime de violences conjugales alors que plus de 22% disent avoir déjà été victimes d’une agression ou d’une tentative d’agression sexuelle.

Ainsi, l’Orne a mis en place une semaine départementale de prévention et de lutte contre les violences faites aux femmes. Jean-Christophe Moraud, préfet, a rappelé, lundi, à la Ferté-Macé, qu’une hausse significative de 25 % des faits relatant de violence contre les femmes, était à déplorer dans le département.

Selon les statistiques du Ministère de l’Intérieur :

® En 1985, sur 2823 plaintes pour violences sexuelles, il y a eu 618 condamnations (21,9 %, c’est-à-dire que 78,1 des plaintes n’ont pas été suivies de condamnation).

® En 1995, sur 7069 plaintes pour violences sexuelles, il y a eu 1088 condamnations (15,4 %, c’est-à-dire que 84,6 % des plaintes n’ont pas été suivies de condamnation).

® En 1999, 48 000 femmes âgées de 20 à 59 ans ont été victimes d’un viol (Enveff, 1999).

® 8% des femmes de 20 à 59 ans ont subi au moins un viol ou tentative de viol au cours de leur vie (Enveff, 1999).

® 1 viol sur 4 fait l’objet d’une plainte (actes des Assisses nationales contre les violences envers les femmes, 2001).

® En 1996, sur 7191 plaintes pour viol, 1238 ont abouti à une condamnation, soit 17,2 % c’est-à-dire que 83,8 % des plaintes n’ont pas été suivies de condamnation, et environ 1 plainte de viol sur 6 aboutit à une condamnation (Statistiques de la police judiciaire).

® _ des plaintes de viols sur mineur-e-s aboutissent à une condamnation.

® _ des plaintes de viols sur majeures sont suivies d’un non-lieu ou d’un classement sans suite.

® 78% des victimes de viols ou autres agressions sexuelles sur mineur-e-s sont des filles (Collectif féministe Contre le Viol, 1996-1998).

® 90% des agresseurs sexuels sont des pères de famille (Collectif féministe Contre le Viol, 1996-1998).

® 3 femmes meurent tous les 15 jour en France du fait de violences masculines domestiques (Ministère de l’intérieur, rapport 2001)

® 59% des victimes sont mariées, près de 20% vivent en concubinage, certaines ont entamé une procédure de rupture

® 63 % des femmes sont d’origine française, 19% d’origine étrangère, (l’origine des 18 % restantes est inconnue)

® Dans 80 % des cas, l’auteur des violences est un mari ou un concubin ; dans 6 % des cas, c’est un ex (mari, amant) ; dans 2 % des cas, c’est un membre de la belle-famille, un partenaire occasionnel ou un ami du mari ; dans 2,5 % des cas, c’est un membre de la famille de la victime.

® 30% des femmes salariées sont victimes de harcèlements sexuels en Europe (selon une étude de la Commission européenne).

® 1 femme sur 5 dit avoir été victime ou témoin de harcèlement sexuel en France (sondage Louis Harris, 1991).

En pleine période de crise de la domination de la bourgeoisie mondiale provoquée par le fait que le système ayant atteint ses limites se tourne en sa propre destruction, la classe dirigeante n’a nullement intérêt à effacer progressivement les oppositions entre hommes et femmes. Elles sont tout aussi indispensables à la stabilité de sa domination que les oppositions entre jeunes et vieux, entre salariés en fixe et précaires, entre salariés et chômeurs, entre Français et « étrangers ». Bien sûr, les hommes politiques au discours réformiste comme Obama et Hollande prétendent le contraire mais leur action est loin de diminuer les oppositions qu’ils ne font qu’exacerber en mettant même ces questions sur le devant de la scène pour ne pas laisser les questions qui opposent les classes sociales, exploiteuse et exploitée, de prendre le dessus.

Bien sûr, nous dénonçons « comme tout le monde » (sauf l’hypocrisie) les violences faites aux femmes mais gardons nous de présenter les femmes seulement comme des victimes alors qu’elles sont une force incroyable de changement que craignent les classes dirigeantes. Et c’est ce qui explique que ces mêmes classes dirigeantes essaient partout dans le monde de faire retomber la chape de plomb de l’oppression par les hommes et des violences faites aux femmes comme des inégalités, du mépris, des propos et des harcèlements divers….

Comme toujours, on essaie de présenter les opprimés comme des victimes qu’il s’agirait d’aider, d’assister, auxquels il faudrait donner quelques droits, etc, alors que les opprimés sont une force révolutionnaire, qui se tait le plus souvent pour le moment pour mieux émerger brutalement demain en étonnant tout le monde…

Eh bien, nous ne craignons pas de le dire à l’occasion de cette journée consacrer à pleurer, hypocritement ou pas suivant les types de participants, sur le sort des femmes : les femmes sont le ferment le plus révolutionnaire qui menace cette vieille société pourrie et leur mouvement réel coïncidera avec le soulèvement révolutionnaire des opprimés comme il l’a toujours fait, de la révolution de 1789 en France à celle de 1936 en Espagne en passant par la Commune de Paris de 1871 et les soviets de Russie en 1917.

Vive la lutte de libération des femmes qui coïncide avec la lutte de libération de l’humanité de toute exploitation et de toute oppression…

La suite

Abrogation de la loi sur le harcèlement sexuel : l’Etat français se moque des femmes victimes de harcèlement

L’oppression de la femme, ce n’est pas autrefois ni ailleurs : c’est maintenant et chez nous !

La chasse aux femmes est ouverte en France

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