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Licencier est un crime social

dimanche 15 juillet 2012, par Robert Paris

Licencier est un crime social !

Tous les média sont centrés sur la fermeture du site automobile PSA d’Aulnay. Ils rivalisent d’étonnement, de critique, de tristesse pour les salariés qui sont des milliers à se retrouver à la rue. Le gouvernement, lui-même, transmet exactement les mêmes réactions : désapprobation, tristesse, désaccord, aspiration à une négociation, à des arrangements pour « sauver des emplois ». A croire que le gouvernement serait comme un commentateur extérieur et responsable en rien.

On pourrait presque croire qu’il n’y a de licenciements qu’à Aulnay.

Eh bien, tout cela est mensonge et hypocrisie crasse !

Le gouvernement est très fâché par les licenciements chez PSA ? Il aurait de quoi : huit mille licenciements directs et dix mille en tout, en comptant les précaires et les sous-traitants ! Les représentants n’ont pas de mots assez durs contre les patrons qui licencient sans chercher d’autre solution !

Mais qu’a fait d’autre le gouvernement Hollande à peine arrivé au pouvoir que de supprimer massivement des emplois au nom de l’austérité, de la résolution de la dette de la France ?

Mais quoi ! Hollande serait choqué des dix mille suppressions d’emplois de PSA alors qu’il prévoit à terme de supprimer bien plus d’emplois de fonctionnaires par ses restrictions budgétaires qui vont toucher l’enseignement primaire et secondaire, universitaire, la recherche, la santé, les transports et la poste…

Dès maintenant, les départs en retraite ne sont pas remplacés, les précaires sont partout menacés au nom des baisses de crédits des ministères. Les universités vont se débarrasser de leurs précaires, diminuer leurs services d’enseignement. La recherche ne sait plus où trouver des financements. Les hôpitaux sont les uns après les autres annoncés en faillite comme les universités. Dans le primaire et le secondaire, Hollande a signé plus de la moitié des suppressions d’emplois qu’avait programmés Sarkozy et il parle de créations d’emplois ! Pourtant plus de 700 postes d’enseignants ne seront pas approvisionnés et des enfants resteront sans enseignant formé. Et l’enseignement primaire et secondaire, c’est soi-disant le secteur privilégié aux yeux de Hollande et de son gouvernement ! Que dire du reste : des aides soignantes et des infirmières et autres agents de l’hôpital public, déjà complètement au bout du rouleau du fait de la surcharge de travail, des mauvaises conditions de travail et des bas salaires ? Des cheminots auquel on n’a pas cessé de faire porter le chapeau des mauvaises conditions de transport que subissent les usagers. Comme si les pannes dues au manque d’entretien étaient dues aux grèves ! Comme si la SNCF qui annonce des profits en hausse et rend sans cesse de l’argent à l’Etat devait réduire les effectifs et les moyens comme elle le fait chaque année !

Et on peut entendre les média nous rapporter que tout un tas de grands trusts ne demandent qu’à embaucher des salariés de PSA, depuis l’aéronautique jusqu’aux entreprises privées de la métallurgie et autres ! Comme si on ne savait pas que c’est tous les secteurs qui réduisent sans cesse des emplois.

Le patron de l’aéronautique qui proposait d’embauchait des salariés de PSA, interviewé, a reconnu qu’il ne cherchait pas des ouvriers mais seulement des ingénieurs ultra qualifiés !

On le sait, ce sont tous les secteurs d’activité en France qui suppriment massivement des emplois. Comment voulez-vous que les licenciés de PSA qui sont non seulement d’Aulnay mais aussi de Rennes, Poissy ou Vélizy, qui sont aussi bien ouvriers, employés, techniciens, ingénieurs et autres, vont-ils trouver un emploi alors que Sanofi licencie, Hewlett-Packard licencie, Air France licencie et on en passe.

Ce n’est pas 10.000 emplois qui sont supprimés en ce moment mais 100.000 dans tous les secteurs d’activité, du privé comme du public. Et encore, on ne compte là que des licenciements de salariés en CDI. Il faut rajouter les précaires carrément virés sans qu’on en parle même…

Etre viré aujourd’hui, cela signifie ne pas retrouver d’emploi de sitôt et quelles que soient les sommes proposées, ce n’est rien car ces sommes sont bouffées en quelques années et il ne faut pas compter retrouver de travail avant un grand nombre d’années pour la plupart des licenciés. Vu l’ampleur de la crise économique, il n’y a pas de région où trouver du travail, pas de pays où en chercher, pas de secteur d’activité dans lequel se reconvertir.

Cela signifie que les logements achetés à crédit, que les dettes vont mener à la rue des familles entières…

C’est un crime social !

Il n’y a pas de réponse à cette guerre que nous mènent le patronat et l’Etat autre que la guerre de classe que peuvent mener les travailleurs !

A l’heure où un chômeur ne peut quasiment plus trouver d’emploi, ne peut plus payer son logement, ne peut plus nourrir sa famille, il faut dire en clair : licencier est un crime social ! Supprimer un emploi même sans licenciement sec, c’est condamner un jeune au chômage, à l’impossibilité de construire son avenir. Les criminels qui détruisent nos emplois, nos vies, nos familles ne seront jamais traduits devant les tribunaux bourgeois mais ils sont d’avance condamnés devant celui du peuple travailleur. Il ne manque qu’une chose : que les travailleurs cessent d’accepter cet ordre inique et reprennent leur liberté : liberté de ne pas obéir à la propriété privée des moyens de production. Car c’est au nom de cette propriété que Peugeot, que Sanofi, qu’Air France licencient. Dès lors qu’ils détruisent nos emplois, cessons de respecter leur capital, leur profit, leur système. Levons le drapeau rouge de la révolte ouvrière !

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