Accueil > 16- EDITORIAUX DE LA VOIX DES TRAVAILLEURS > Qui dessinera 2012 ? C’est le prolétariat ou la bourgeoisie !

Qui dessinera 2012 ? C’est le prolétariat ou la bourgeoisie !

lundi 19 décembre 2011, par Robert Paris

Qui dessinera 2012 ? C’est le prolétariat ou la bourgeoisie !

Chacun y va de ses vœux en cette période de fêtes. Mais que souhaitons-nous ? La sauvegarde de nos vies, de nos emplois, de nos logements, de nos familles ! Et la classe dirigeante est prête à jeter tout cela dans le tonneau des Danaïdes de la spéculation sans fin… Jamais il n’y a eu une telle opposition entre nos intérêts de travailleurs et ceux de l’infime minorité de capitalistes. Mais, quels que soient les sacrifices qu’ils parviendront à nous imposer, ils ne sauveront pas leur système. La classe exploiteuse peut parvenir, en développant une société de plus en plus dure et violente, à se maintenir au pouvoir, mais elle est incapable de faire renaitre une société capitaliste prospère et investisseuse. Car celle-ci est arrivée à ses limites et ne peut que s’effondrer.

Ce n’est pas seulement la Grèce, ce n’est seulement pas le Portugal, ce n’est pas seulement l’euro, ce n’est pas seulement l’Europe qui est en faillite…

C’est le système capitaliste et son principe, l’investissement productif privé, lui- même qui ont perdu toute capacité de fonctionner. Et personne ne pourra jamais le soigner, pas plus qu’on ne peut réparer un ressort cassé… A l’avenir et pendant quelques années, des pouvoirs bourgeois pourront se maintenir par la violence, et surtout en imposant des guerres entre eux, mais jamais ils ne feront renaitre l’ancien monde à jamais révolu… Plus vite nous, travailleurs, nous en convaincrons et plus vite nous compterons sur nous-mêmes pour bâtir un autre avenir que les horreurs que celui-ci nous prépare.

Petit à petit, la vérité vient à la surface et balaie les anciens mensonges officiels pour faire place à de nouveaux mensonges. On reconnait progressivement l’étendue de l’effondrement. Mais chaque vérité qui ressort ne sert qu’à construire un nouveau mur de mensonges que sont les fameux plans de sauvetage visant à aliéner les travailleurs et les milieux populaires.

L’Europe finance le Portugal, reconnue en défaut, après avoir financé la Grèce avant qu’elle ne soit elle-même reconnue en faillite. La BCE reconnait que les banques européennes vont être bientôt sujettes à des faillites en série. Mais tout cela n’est rien. La crise de l’Europe ne serait rien si le système mondial lui-même n’était pas complètement grippé depuis 2007-2008, si les USA eux-mêmes n’avaient du plomb dans l’aile. Et depuis, il n’a montré aucun signe permettant de croire qu’il allait repartir. Le cœur même du système ne fonctionne plus : l’investissement privé de capitaux dans la production et le commerce. Partout, les capitalistes désinvestissent massivement. Les efforts immenses des Etats se montant à des milliers de milliards d’euros dans le monde entier n’ont servi à rien qu’à couler financièrement les Etats et les banques centrales. Rien n’y fait : personne ne fera revivre un système qui est mort. Tout le monde ne fait que gagner du temps pour préparer les opinions à ce qui va suivre, pour éviter que la révolution sociale ne soit une vague mondiale qui emporte le pouvoir des classes dirigeantes bourgeoises.

N’en déplaise aux réformistes de tous poils, il n’y aura pas de capitalisme bis. N’en déplaise aux décroissants, le capitalisme ne peut fonctionner sans expansion permanente. N’en déplaise aux réformistes, le capitalisme a plus que jamais besoin de sa sphère financière et spéculative qu’il a lui-même développée parce que cela lui était indispensable face à la limitation de ses capacités d’accumulation dans la seule sphère productive et commerciale. N’en déplaise aux capitalistes et à leurs défenseurs des gouvernements, le capitalisme n’a plus d’avenir et l’humanité n’en aura un que si elle se convainc, le plus vite possible, de préparer une autre société.

Nous ne sommes pas dans une simple crise faisant partie des cycles dynamiques du capitalisme intercalant successivement expansion et récession. Nous sommes dans une interruption globale du système. Ce n’est pas une simple crise, une récession, un recul momentané. Il s’agit d’un véritable choc dans un mur, un grippage global du système, seulement partiellement camouflé par l’intervention massive des capitaux d’Etat. Le capitalisme ayant atteint ses limites d’accumulation productive a usé jusqu’à la corde de tous les expédients pour conserver une accumulation fictive, celle de la spéculation. Mais, même dans ce domaine, il y a une limite. Rien n’y personne n’y pourra rien :aucun plan ne sauvera le système, ni des plans mondialistes ni des plans altermondialistes, ni des plans anti-mondialistes, c’est-à-dire protectionnistes et nationalistes…

Tous ces plans n’ont que des visées politiques et sociales : tromper les opprimés et leur faire prendre leurs frères pour des ennemis et leurs ennemis pour des frères…

Ce qui est visé par les gouvernants n’est nullement de « lutter contre la crise », de lutter pour l’emploi, de lutter pour l’intérêt national. Non ! Le but des politiques gouvernementales, quel que soit le parti de gouvernement qui le propose, est de détourner la colère des masses, de l’empêcher de prendre le tour d’une lutte des opprimés s’organisant eux-mêmes pour leurs propres objectifs sociaux et politiques.

Et d’abord, il s’agit d’opposer les ouvriers et la petite bourgeoisie ou la frange la plus aisée des travailleurs. On a vu comment on discrédite les cheminots… y compris dans la classe ouvrière ! Il y a un monde entre l’image des cheminots en 1995 et celle aujourd’hui. Des grèves apparaissant comme corporatistes, le discrédit causé par l’inefficacité des centrales, la gestion des grands CE, tout cela est utilisé par la bourgeoisie pour discréditer notre classe.

Il s’agit d’opposer les jeunes et les vieux.

Il s’agit d’opposer les Français et les étrangers, les immigrés, les Musulmans.

Les voilà les vrais plans de la bourgeoisie : que la colère des plus démunis les retourne contre d’autres opprimés.

Le blabla des Sarkozy, des Hollande et des Le Pen ne mène à rien d’autre.

Les stratégies corporatistes des centrales syndicales nous plongent dans le même piège.

Seule l’organisation des travailleurs en comités de lutte discutant des objectifs de la classe capitaliste, opposant une politique prolétarienne à la politique bourgeoise, gagnant à elle les classes moyennes, permettra de développer une véritable perspective pour les travailleurs et cette perspective sera nécessairement mondiale….

Ou bien le pouvoir restera à la bourgeoisie qu dictera un esclavage de plus en plus lourd, ou bien les travailleurs décideront de donner un autre sens à la société humaine, plus solidaire, plus destiné à satisfaire les besoins matériels et moraux des êtres humains et refusant le diktat de quelques possesseurs de capitaux.

Alors que sera 2012 ? Décidons le nous-mêmes !

Un message, un commentaire ?

modération a priori

Ce forum est modéré a priori : votre contribution n’apparaîtra qu’après avoir été validée par un administrateur du site.

Qui êtes-vous ?
Votre message

Pour créer des paragraphes, laissez simplement des lignes vides.