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Rassurez vous, on va sauver la Grèce, l’euro, l’AAA de la France… et le capitalisme

mardi 25 octobre 2011, par Robert Paris

Rassurez vous, on va sauver la Grèce, l’euro, l’AAA de la France… et le capitalisme

Rassurez-vous ! On va sauver la Grèce ! On va sauver l’Irlande, l’Espagne, le Portugal et l’Italie ! On va sauver le AAA de la France ! On va sauver les banques européennes ! On va sauver l’euro ! On va sauver les Etats de la faillite ! On va sauver l’Etat américain et l’économie américaine ! On va sauver le Japon ! L’économie de la Chine va continuer à grimper vers le ciel ! On va sauver les trusts ! On va sauver les bourses ! On va sauver vos emplois, vos salaires, vos services publics, vos comptes en banque et vos épargnes, vos enfants, leur avenir ... Mais, désolé, ce qui précède n’était que le mensonge des classes dirigeantes et des politiciens à leur service. On ne va rien sauver du tout. Tous les sacrifices du monde, du type de ceux que l’on veut imposer à la Grèce, n’y pourront rien. Les trous sont trop importants. Et la faillite est trop générale. Prolétaires, sauvons nous nous-mêmes en renversant le pouvoir capitaliste et bâtissons la société humaine qui ne sera plus celle du grand capital !

300 milliards !

C’est environ la somme qu’il faut que les Etats ou les institutions centrales donnent aux banques pour reconstituer leurs fonds propres... Parce qu’actuellement, elles n’ont plus que des fonds... sales, des titres pourris, des titres de la dette souveraine de pays en train de sombrer, comme la Grèce. On apprend ainsi que la prospérité prétendue dont on nous parlait pour les banques, il y a un an, provenait d’un curieux processus. Les Etats et les banques centrales avaient, déjà, recapitalisé les banques suite à la faillite de 2007-2008, puis leur "prêtaient" de l’argent sans intérêt et sans limite, "pour éviter une crise du crédit" disaient-ils. En fait, loin de s’en servir pour écouler cet argent dans l’économie réelle, pour investir, aider les particuliers à le faire, les banques s’en servaient pour prêter contre de gros intérêts aux Etats surendettés comme la Grèce, en achetant des titres de la dette dont la valeur grimpait, parce que les intérêts de la dette grimpaient aussi...

A nouveau la crise ? Mais quelle crise ?

Crise grecque, crise irlandaise, crise portugaise, crise italienne, en somme crise européenne, nous dit-on comme si cela n’avait rien à voir avec la crise aux USA, en Biélorussie, en Ukraine ou dans le monde arabe. Crise de l’euro ? Crise des monnaies ? Crise de la dette des Etats ? Avec la nécessité de sacrifier les services publics, les retraites, les fonctionnaires et autres dépenses dispendieuses des Etats comme la santé, l’enseignement... Comme si la crise ne venait pas d’abord de la sphère privée des capitaux ! Crise américaine ? Comme si cela avait comme seule base un pays quel qu’il soit ! Certes un défaut de paiement US serait une manifestation d’un effondrement mais cela ne serait nullement la cause de la situation qui remonte bien plus haut, bien plus profond. Crise japonaise due au nucléaire ? On n’en parle même pas car cela serait nuisible aux bonnes affaires nucléaires des trusts... Crise des marchés due à la spéculation ? Mais qui spécule ? Tout le capital mondial ! Même les trusts de production comme l’Automobile et le Bâtiment mettent l’essentiel de leurs capitaux dans la spéculation... Crise de la mondialisation, disent certains. Ou encore crise du libéralisme. Avec, selon eux, nécessité de réguler, de diriger. Mais jamais le Etats ne sont autant intervenus dans "l’économie"... Une crise de consommation disent "les gauches" qui préconisent une relance par l’aide à la population. Mais ce n’est pas les ventes en baisse qui causent la crise mais la crise qui provoque une baisse de la consommation, ce qui est très différent... Crise de croissance ? Pas du tout ! Elle serait curieuse la médication consistant à imposer partout l’austérité pour relancer... la croissance... Tout cela est faux !

C’est la crise du fonctionnement du système capitaliste dans son ensemble et sur ses fondamentaux. C’est une crise de suraccumulation ! Cela signifie que l’accumulation "normale" par investissement productif est bloquée et que la seule accumulation est financière, boursière, spéculative....

Comment nous défendre face à la situation de crise ? Il nous faut d’abord comprendre ce qui se passe et, du coup, ce qui nous menace. Ensuite, il faut nous défendre en tant que travailleurs, en défendant nos propres perspectives et en développant notre mode d’organisation indépendant de toutes les institutions de la société bourgeoise. La solution, c’est nous, les travailleurs, qui la possédons. Inutile de l’attendre des dirigeants politiques, économiques, syndicaux ou idéologiques de cette vieille société, usée jusqu’à la corde ! La première révolution à accomplir, avant même de renverser le pouvoir capitaliste, consiste à compter sur nous-mêmes, à nous réunir pour échanger des avis sur la crise de la société humaine et sur l’avenir que nous voulons bâtir. Personne ne peut le faire à notre place !

Messages

  • L’Italie est de nouveau menacée par un désastre économique, a averti aujourd’hui le président du Conseil Mario Monti alors que des milliers de personnes manifestaient à Rome contre les mesures d’austérité destinées à rétablir l’équilibre des finances publiques.

    "Nous avons déjà par le passé évité le précipice mais le fossé s’élargit toujours et risque de nous engloutir. Nous sommes de nouveau dans une crise", a dit le chef du gouvernement lors d’une cérémonie près de Milan, à la veille d’élections législatives en Grèce qui seront décisives pour l’avenir de la zone euro.

    A la tête d’un gouvernement de techniciens, Mario Monti qui a succédé en novembre dernier à Silvio Berlusconi a fait adopter un programme d’austérité draconien qui a soulevé la colère des syndicats et d’une partie de la population. Pour compenser en partie les effets néfastes de cette austérité, le gouvernement a annoncé hier un programme de privatisations, de réduction des dépenses des ministères et d’aides fiscales aux ménages et aux entreprises dans le cadre d’un "décret de croissance".

    Les trois principales organisations syndicales de la Péninsule ont organisé ce matin un défilé anti-austérité dans le centre de Rome qui s’est achevé par un grand rassemblement place du Peuple. Selon les organisateurs, 200.000 personnes ont participé à cette manifestation.

  • La nouvelle rallonge demandée par la Grèce revient à créer un nouveau plan de sauvetage qui rééchelonnerait la dette grecque sur deux ans de plus. Une hypothèse qui n’obtiendra pas le feu vert de l’Allemagne. Angela Merkel doit en effet faire face à des politiques et une opinion de plus en plus hostile à un sauvetage d’Athènes. Le ministre allemand des Finances a annoncé la couleur dimanche en lâchant : « Il n’est pas possible de jeter l’argent dans un puits sans fonds. Nous ne pouvons pas encore mettre sur pied un nouveau plan d’aide ».

    Dès lors certains dirigeants européens se préparent au pire (lire ci-dessous) et les différents scénarios d’explosion de la zone euro refont surface.

    La Grèce va finir dehors, l’euro finir par terre mais les sacrifices eux ne seront pas finis...

  • Ils ont sauvé la Grèce ? Mais de quoi ?

    Le produit intérieur brut (PIB) de la Grèce a chuté de 3,9% en 2013, soit un peu plus que l’estimation de 3,7% avancée en février, a annoncé l’institut de la statistique Elstat mardi.

    Au total, le PIB de la Grèce s’est rétréci de 24% sur la période 2008-2013, six années marquées par la récession la plus profonde de l’histoire du pays.

    Aggravée par les politiques d’austérité imposées dans le cadre d’un plan d’aide international, la récession a été alimentée, durant la crise financière de 2008, par une chute de 26% de la consommation des ménages, frappés de plein fouet par un chômage record et une baisse des salaires.

    La Grèce a également vu les investissements se réduire de près des deux tiers sur la même période, marquée par le ralentissement brutal de la construction.

    Les ménages et les entreprises réduisant leurs dépenses et leurs investissements, les importations de produits de consommation et d’équipements ont sombré l’an dernier à un niveau de moitié inférieur pratiquement à celui de 2008.

  • c’est tout simplement incroyable. Voilà la monnaie d’une zone sans croissance, avec des taux à zéro et qui ne remonteront pas avant des années et en prime une situation explosive géo politique à ses frontières. Que des éléments pour provoquer la baisse d’une monnaie si on tient à la théorie. Et pourtant l’euro flambe probablement du fait de l’engouement irrationnel des investisseurs internationaux pour la zone euro. Un engouement qui se traduit aussi par la baisse spectaculaire des taux d’emprunt des anciens cancres de la zone comme l’Irlande et toute l’Europe du Sud.

    Une spéculation qui prépare une chute vertigineuse...

  • La Banque centrale européenne (BCE) se prépare à l’éventualité d’une sortie de la Grèce de la zone euro et son personnel prépare des plans d’urgence de façon à préserver l’intégrité de la zone euro si cela venait à se produire, rapporte Der Spiegel vendredi.

    L’institution de Francfort, ajoute le magazine allemand, pousse Athènes à instaurer un contrôle des mouvements de capitaux.

    La BCE n’a pas souhaité commenter l’information alors qu’elle avait démenti cette semaine un article précédent de la presse allemande faisant état de pressions sur la Grèce pour qu’elle instaure un tel contrôle afin d’empêcher une fuite de capitaux.

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