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Que se passe-t-il maintenant à Fukushima ? Silence radio !

mardi 23 août 2011, par Robert Paris

Oui, Fukushima n’est pas Hiroshima. Des réacteurs ne peuvent pas exploser comme une bombe atomique. Il n’empêche, la catastrophe qui a eu lieu dans la centrale de Fukushima-Daiichi sur 4 de ses 6 unités est pire que Hiroshima et Nagasaki réunis, en termes de radioactivité relâchée. C’est mille fois plus, en ordre de grandeur. Oui, l’impensable est arrivé. Après le séisme du 11 mars, suivi du tsunami, la centrale a perdu toutes ses sources électriques et ses moyens de refroidissement, qui ont conduit à une situation incontrôlable.

Des traces d’éléments radioactifs ont été détectées dans la glande thyroïde de quelque 45% des enfants de municipalités voisines de la centrale nucléaire accidentée de Fukushima ayant subi des contrôles. La bombe, celle d’Hiroshima, a produit de l’ordre du kilo de produits de fission, alors que dans un réacteur nucléaire les produits de fission présents sont de l’ordre de la tonne.

Un niveau de radiations anormalement élevé a été mesuré, lundi 1er août, entre les bâtiments de deux réacteurs de la centrale nucléaire accidentée de Fukushima, a indiqué la compagnie Tokyo Electric Power (Tepco), exploitante du site mis à mal par le séisme et le tsunami du 11 mars.

Selon Tepco, le niveau de rayonnement atteint au moins 10 sieverts par heure à proximité de débris accumulés entre les réacteurs un et deux de cette centrale endommagée par le violent tremblement de terre et le tsunami qui ont dévasté le nord-est du Japon il a près de cinq mois.

Le précédent niveau le plus élevé de radiations dans l’enceinte de la centrale Fukushima Dai-Ichi avait été relevé le 3 juin : il était de trois à quatre sieverts par heure à l’intérieur du réacteur numéro un.

"Nous sommes toujours en train de vérifier la cause de tels niveaux élevés de radioactivité", a expliqué une porte-parole de Tepco.

Le gouvernement et Tepco prévoient toujours de stabiliser la situation à Fukushima en conduisant les réacteurs vers un état dit d’"arrêt à froid" d’ici au mois de janvier. Diverses actions se poursuivent depuis l’accident pour faire progressivement baisser la température du combustible, notamment grâce à la mise en place d’un système de circulation d’eau de refroidissement.

Environ 80 000 personnes, résidant précédemment à moins de 20 kilomètres de la centrale ou dans des localités ayant été particulièrement contaminées, ont été forcées de quitter leur domicile en raison de risques pour la santé.
Que devient le Japon depuis le 11 mars ? De pire en pire et la bas comme ici c’est silence radio...

Un témoignage :

Black rain, pluie acide, typhon, tornade, coulée de boue, séismes quotidiens, mais pour le gouvernement japonais, la situation s’améliore et les radiations diminuent....à moins qu’elles se propagent et que le contrôle des réacteurs et piscines de stockage des combustibles relèvent de l’impossible...sur l’ensemble des centrales du Japon.

1000 séismes depuis le mois de mars autour du Japon mais aussi 1000 raisons de laisser exploser leur colère pour les enfants, femmes et hommes sacrifiés sur l’autel des profits des trusts mondiaux du nucléaires et de cette société qui tue au nom du progrès techniques et civilisationnelle .

A la centrale de Fukushima et autour, juillet 2011 : (interview d’un ingénieur expert du nucléaire aux USA)

"les réacteurs 1, 2, 3 et 4 continuent de relâcher des émissions radioactives. Nous ne les voyons pas durant la journée à cause de la chaleur et de l’humidité. Cependant, durant la nuit, vous pouvez les observer sur les images d’une webcam. Les nuages blancs sont de la vapeur qui contiennent des particules et qui s’échappent des réacteurs. Certaines personnes m’ont écrit pour me demander s’il ne s’agissait pas de l’imminence d’une explosion ou d’incendies. Mais il s’agit bien de la vapeur radioactive qui s’échappent des réacteurs . La plus grande partie des radiations a été relâchée durant les mois de mars et avril 2011. Actuellement, les radiations qui s’échappent sont bien moins importantes que durant les deux premiers mois. Durant les six premières semaines, 95 % des radiations se sont échappées de Fukushima. Cependant, Fukushima va relâcher des radiations pendant encore beaucoup de temps. Les Japonais sont en train de construire de larges tentes qui devraient recouvrir les réacteurs. La première tente est en construction et elle va recouvrir le Réacteur 1. Il en ira de même avec les Réacteurs 2, 3 et 4. Dès septembre, l’objectif de ces tentes est de récupérer la vapeur radioactive et de la traiter. De plus en plus, l’opérateur doit faire face aux liquides contaminés qui s’infiltrent dans le sous-sol et qui se trouvent sur le site. Mais dans le futur immédiat, il n’y a aucune solution pour les éliminer.

Les Japonais annoncent qu’il faudra en tout cas 10 ans pour commencer à extraire le combustible nucléaire. 10 ans pour commencer à extraire le combustible ! Actuellement il n’y a aucune technologie qui permet d’enlever ce combustible qui se trouve au fond des bacs de rétentions sous les réacteurs. Le combustible a percé la jupe des réacteurs et se trouve dans les bacs de rétentions. Aux États-Unis, à Three Miles Island, le combustible se trouvait dans le réacteur. Ici, il se trouve sur le sol, sous les réacteurs. Cette situation est totalement nouvelle. Il va falloir ramasser ce combustible liquide hautement radioactif et ce processus pourra durer 10 à 20 ans.

Pour moi, ce qui m’inquiète le plus, ce sont les informations qui proviennent du site. Certains de mes amis biologistes, qui ont travaillé à Tchernobyl, sont allés au Japon pour faire des tests scientifiques. Ils avaient imaginé et anticipé que la situation n’allait pas être bonne. Cette semaine, j’ai reçu un appel téléphonique qui me disait que la situation est vraiment, vraiment mauvaise. Ce sont des scientifiques qui ont l’habitude des radiations. Les conditions qu’ils ont trouvées à Fukushima sont bien pires que ce qu’’ils avaient imaginé. Il y a des évidences qui corroborent leurs recherches. Par exemples, les champignons, à plus de 60 km de la Centrale, contiennent des taux bien supérieurs aux limites fixées par les Japonais. Détail intéressant, ces champignons ont été cultivés à l’intérieur. Comment les champignons cultivés à l’intérieur peuvent-ils dépasser les limites légales de radiations extérieures fixées par le gouvernement ? Un autre exemple vient de la contamination du bétail dans la Préfecture de Fukushima. Tout avait débuté avec 8 vaches, ensuite 40 vaches et maintenant plus de 100 et je suis sûr qu’il va y en avoir encore plus dans le future. Un point intéressant est que les vaches ont été élevées entre 60 et 90 km de la Centrale. Elles montrent des taux de Césium bien au-delà de ce qui peut être approuvé pour la consommation. Quand ces vaches ont été commercialisées, le gouvernement japonais n’avait pas fait de test sur la viande. La question la plus importante est : comment est-ce que ces vaches ont été contaminées ? Il se trouve que les vaches sont nourries avec du foin de riz. Ce foin, récolté au-delà de 60 km, a été apporté aux paysans qui se trouvaient dans la Préfecture de Fukushima. Cette paille a été contaminée à 500’000 Becquerels par kg. Il s’agit d’une contamination au Césium. Le césium a une demi-vie de 30 ans. Dans 30 ans, la contamination sera toujours de 250’000 Becquerels par kg et dans 60 ans 125’000 Becquerels par kg. Cela c’est passé à plus de 65 km. Vous vous rappelez que la Commission nucléaire avait demandé une évacuation au-delà de 80 km. Cette situation indique que la NRC avait raison. Le gouvernement japonais aurait dû évacuer sa population à plus de 80 km au lieu des 20 km actuels. La radiation a dépassé les frontières de la préfecture de Fukushima, mais le Gouvernement ne semble se soucier que des taux dans cette préfecture.
Black Rain - Les Pluies Noires

La dernière chose dont je voudrai parler aujourd’hui est ce qui se passe au-delà de 80 km. Il est très clair qu’avec les mesures radioactives et la paille qui ont été découvertes et relevées qu’il y a des endroits, même au-delà de 80 km qui sont autant contaminés qu’à Tchernobyl. A Tokyo, j’ai ici une lettre d’un habitant qui a fait analyser le sol d’une cours pour jeux d’enfants. Les résultats montrent qu’il y a 53’000 becquerels par kg à cet endroit. Cette personne était tellement préoccupée qu’elle a été voir le maire de Kashiwa City qui lui a répondu de ne pas s’inquiéter. Nous avons un citoyen qui a payé une étude et qui l’a présentée aux autorités et qui ne peut aller nulle part avec ce gouvernement. Il y a une autre information qui vient de National Cancer Center Hospital East. Elle se trouve sur leur site internet. Ce document montre que 11 jours après l’accident (mars 24), le niveau de radioactivité à l’extérieur du bâtiment était 30 fois plus élevé qu’à l’intérieur. Il y a eu une déposition sur le sol d’éléments radioactifs. Il s’agit d’un hôpital spécialisé et ils savent comment mesurer la radioactivité. Le dernier rapport que je veux vous montrer provient d’un e-mail. Chaque jour je reçois un e-mail d’un éminent physicien, le Dr. Saji, ex secrétaire de la Commission de la sécurité nucléaire. Il y a deux jours, il m’a écrit ceci à propos du foin contaminé : Je crois que cela est dû au stockage de la paille à l’air libre lors du passage du panache, et particulièrement durant la première semaine de la « Pluie Noire ». (Black Rain). « Black Rain » « Pluie Noire » n’est pas un terme que le Dr. Saji utilise légèrement. Cependant, c’est ce qu’il s’est passé au Japon. Ce que Dr. Sagi mentionne, se sont des nuages de particules radioactives qui ont déposé un peu partout de la radioactivité dans le nord du Japon. Au lieu de limiter l’information, Il est plus important de limiter les radiations. Les japonais sont des personnes pleines de ressources et la victoire de l’équipe féminine de foot le montre. Mais ils ont le droit de connaître l’importance du problème auquel ils font face dans le but de faire face de manière correcte. Au lieu de limiter l’information, Il est plus important de limiter les radiations." Traduction : Laurent Horvath Le site officiel du Dr. Arnie Gundersen

45% des enfants contrôlés sont contaminés

Un groupe d’experts gouvernementaux avait conduit des contrôles auprès de 1.149 enfants âgés de moins de 15 ans, deux semaines après le séisme et le tsunami du 11 mars qui ont déclenché une série d’avaries à la centrale Fukushima Daiichi et entraîné des explosions d’hydrogène accompagnées d’importants rejets radioactifs. 44,6% des 1.080 enfants dont les tests sont valides ont présenté une contamination au niveau de la glande thyroïde, où l’iode radioactif va généralement se fixer, augmentant le risque de développer un cancer ultérieurement. Les résultats des tests ont été communiqués la semaine dernière aux familles, dont certaines ont jugé inadmissible d’avoir dû patienter des mois.

« La position officielle du gouvernement est qu’aucun des enfants testés n’a montré des niveaux problématiques de contamination radioactive », a déclaré un fonctionnaire sous couvert d’anonymat. Aucun ne souffrirait de contamination au-delà de la norme déterminée par la Commission japonaise de sûreté nucléaire (0,2 microsievert par heure), niveau à partir duquel est exigé un examen médical approfondi. La Commission envisage de l’abaisser à 0,1 microsievert par heure, un niveau atteint par un seul des sujets.

Les enfants contrôlés provenaient de trois municipalités (Iwaki, Kawamata et Iitate) où des niveaux particulièrement élevés de radiations avait été constatés après l’accident. Les autorités de Fukushima envisagent désormais un suivi permanent pour les 360.000 personnes âgées de 18 ans ou moins qui se trouvaient dans la préfecture au moment de l’accident. Le Premier ministre japonais a annoncé samedi, au cours d’un meeting du Parti Démocratique au pouvoir, que la décontamination du site de la centrale nucléaire de Fukushima Daiichi, à 220 km au nord-est de Tokyo, prendrait plusieurs dizaines d’années. « Un grand nombre d’habitants ont été contraints d’évacuer (la zone), a déploré Naoto Kan.

Il faudra trois, cinq, voire 10 ans pour parvenir à en reprendre le contrôle, et même plusieurs décennies pour remédier aux conséquences de l’accident ».

Après le tsunami ayant suivi le séisme du 11 mars, les systèmes de refroidissement de la centrale ont été endommagés, entraînant une fusion au sein de trois réacteurs et provoquant l’une des pires catastrophes du nucléaire civil. La Commission japonaise à l’énergie atomique et Tokyo Electric Power (Tepco, l’exploitant de la centrale) sont convenus de commencer à retirer le combustible nucléaire fondu vers 2021, selon la NHK.

L’opérateur et les fabricants d’équipements estiment, selon la chaîne de télévision, qu’il faudra « plusieurs décennies » avant de pouvoir démanteler les réacteurs de la centrale, citant un programme de long terme pour reprendre le contrôle de la centrale. Le Japon a annoncé un programme de court terme pour stabiliser la centrale, responsable de fortes émissions radioactives. Mais avant samedi, le gouvernement n’avait encore présenté aucune estimation de la durée du programme de décontamination nécessaire.

Le projet, que s’est procuré NHK, s’inspire d’une étude des données sur la manière dont les Etats Unis ont procédé lors de l’accident nucléaire de la centrale de Three Mile Island en 1979, a précisé la chaîne. Tepco espère réduire les fuites radioactives d’ici à fin juillet et parvenir à refroidir les réacteurs pour les arrêter au plus tard d’ici à janvier prochain.

Selon Goshi Hosono, le ministre chargé de gérer les conséquences de l’accident nucléaire, le gouvernement annoncerait le 19 juillet un nouveau programme de décontamination du site et sa vision à long terme de la gestion de l’accident.
Et le corium ?

Corium : c’est le mot tabou de Tepco. Pourquoi l’entreprise responsable de la plus grande catastrophe nucléaire au monde n’en parle jamais ? Tout simplement parce que c’est la matière la plus dangereuse jamais créée par l’homme, une sorte de magma incontrôlable et ingérable, aux conséquences incommensurables.

Le corium est un magma résultant de la fusion des éléments du cœur d’un réacteur nucléaire. Il est constitué du combustible nucléaire (uranium et plutonium), du gainage des éléments combustibles (alliage de zirconium) et des divers éléments du cœur avec lesquels il rentre en contact (barres, tuyauteries, supports, etc.). Le terme « corium » est un néologisme formé de core (en anglais, pour le cœur d’un réacteur nucléaire), suivi du suffixe ium présent dans le nom de nombreux éléments radioactifs : uranium, plutonium, neptunium, américium, etc.

Le corium est la matière des six extrêmes : il est extrêmement puissant, extrêmement toxique, extrêmement radioactif, extrêmement chaud, extrêmement dense et extrêmement corrosif.

Le combustible fondu est le constituant principal du corium. Or ce combustible est formé à l’origine d’assemblages de crayons contenant des pastilles. Dans le réacteur n°1 de Fukushima Daiichi, le cœur était composé de 400 assemblages constitués de 63 crayons de combustibles chacun. Les réacteurs 2 et 3 étaient quant à eux composés, chacun, de 548 assemblages, constitués eux-mêmes de 63 crayons de combustibles. Sachant qu’un crayon contient environ 360 pastilles, on peut en déduire que dans les trois réacteurs concernés, il y a plus de 33 millions de pastilles en jeu.

Le corium émet tellement de radioactivité que personne ne peut s’en approcher sans décéder dans les secondes qui suivent. Il avoisine 28 térabecquerels par kg, soit, pour un corium de 50 tonnes, plus d’un million de térabecquerels (un becquerel correspond à une désintégration par seconde, un million de TBq correspond à 10 puissance 18 désintégrations par seconde).

Comme le corium est critique, ou localement critique, c’est-à-dire qu’il présente des réactions de fission nucléaire, rien n’est modélisable et tout peut arriver. Ce que l’on sait, c’est qu’au fur et à mesure que les éléments lourds se regroupent, la masse critique augmente et donc la réaction ainsi que la température. Par effet de coefficient de température négatif, la réaction tend à diminuer et donc aussi la température. Il s’établit ainsi un cycle d’augmentation et de réduction du volume de ce noyau très actif, la période de ce cycle dépendant de la masse, de la densité, de la forme et de la composition du corium.

Cet effet de « respiration » du corium est sans doute à mettre en corrélation à Fukushima avec les mesures changeantes de pression, de température et de radioactivité données par Tepco au fil des mois suivant la catastrophe.

Le corium est capable de traverser la coque en acier d’une cuve et la dalle de béton qui la supporte. La cuve principale (RPV = Reactor Pressure Vessel) fait 16 à 17 centimètres d’épaisseur. La cuve secondaire dite “de confinement” (appelée aussi Drywell ou PCV = Pressure Containment Vessel) est beaucoup plus mince, de l’ordre de 2 à 6 cm, mais doublée d’un bouclier de béton. Enfin, la dalle de béton de base, appelée aussi radier, devrait avoir en théorie une épaisseur de 8 mètres. Toutes ces protections peuvent être traversées par le corium par corrosion.

Une étude affirme : « il n’est pas possible, sur la base des résultats des essais réalisés (…), de conclure actuellement quant à la possibilité de stabilisation et de refroidissement d’un bain de corium en cours d’ICB [interaction corium-béton] par injection d’eau en partie supérieure. Les progrès dans ce domaine sont malaisés du fait des difficultés technologiques (effets de taille, ancrage de croûte, représentativité du mode de chauffage, …) auxquelles se heurte la réalisation d’essais en matériaux réels à une échelle suffisamment grande. »

Au contact du corium, le béton se vitrifie puis se décompose et ce, de plus en plus vite au fur et à mesure de l’augmentation de la masse qui s’accumule au même endroit. Un béton siliceux a un point de fusion à 1300°C. Un corium à 2800°C le transforme ainsi en divers gaz et aérosols : chaux vive (CaO), silice (SiO2), eau et gaz carbonique, mais aussi monoxyde de carbone et hydrogène qui peut être produit en de grandes quantités à cette occasion. La chaux vive, à l’état solide, réagit habituellement avec l’eau en produisant de la chaleur et de la chaux éteinte (Ca(OH)2). Il est probable que des phases de condensation de la chaux entretiennent ainsi la chaleur du corium.

Du tellure est aussi relâché au fur et à mesure de la décomposition du tellurure de zirconium. Tous ces produits, entre autres, se mélangent donc et interagissent continuellement, alimentant l’énergie du magma.

L’interaction corium-béton comme celui du bouclier inférieur de Fukushima Daiichi produit une fulgurite au point d’attaque, c’est-à-dire que le béton se vitrifie et forme un tube ? dont la structure cristalline est proche de celle des céramiques ? et se désolidarise du reste de la masse de béton car sa structure moléculaire est différente. Ensuite cette fulgurite, d’un diamètre de quelques centimètres à quelques dizaines de cm selon la masse de corium, peut servir de conduit pour le reste de la masse en fusion. La structure moléculaire des fulgurites procure à celles-ci une faible conductivité thermique et de ce fait, le reste de la masse de béton ne peut pas ou plus agir comme dissipateur thermique.
Des réactions ?

Pour la première fois, un maire d’Hiroshima, fils d’un atomisé, Kazumi Matsui, a osé remettre en cause le programme nucléaire japonais et appelé le gouvernement à développer les énergies renouvelables.

A Hiroshima, le Premier ministre Naoto Kan déclare vouloir défier le mythe de la sûreté de l’énergie nucléaire après l’accident de la centrale de Fukushima. Il veut réduire la dépendance du Japon vers cette énergie. Elle couvre 30% de ses besoins en électricité. Cela donne la mesure du mécontentement de la population !

Française, elle vit à Tokyo, depuis près d’un an, et la gestion de la catastrophe nucléaire par le gouvernement japonais la révolte. Mais, comme la majorité des Japonais qu’elle connait, elle ne dis rien "parce que ça fait trop peur de penser à ça tous les jours. C’est plus simple quand on ne sait pas". Cependant, un soir "j’ai vu cette vidéo. Je suis écœurée, c’est la goutte d’eau qui fait déborder le vase". Il s’agit d’une réunion entre des habitants de Fukushima et un envoyé du gouvernement japonais, qui a eu lieu le 19 juillet. Plus de quatre mois après le séisme de magnitude 9 et l’accident de la centrale nucléaire de Fukushima, la situation n’est pas maîtrisée, et elle apparaît même bien pire que prévu (certains experts l’annoncent pire que Tchernobyl), alors le représentant gouvernemental fuit...

L’expert du gouvernement quitte la réunion publique sous les insultes des habitants.

Il s’agit d’une réunion entre des habitants de Fukushima et un envoyé du gouvernement japonais, qui a eu lieu le 19 juillet. C’est en japonais, sous-titré (fidèlement) en anglais et en français : ce qu’il leur dit, en gros, c’est qu’il n’est pas de son ressort de savoir s’ils ont le droit de vivre dans une zone sûre. Le gouvernement n’évacuera pas davantage ceux qui le demandent. Lorsqu’on lui demande de prendre des échantillons d’urine des enfants de Fukushima pour faire des analyses, il part, sans dire un mot. Un mur.

Les écoles de Fukushima ont rouvert dès début avril, malgré des pétitions locales relayées par des associations internationales, et la démission du conseiller du Premier ministre, qui s’y opposait. Résultat, quand on a fait des analyses d’urines des enfants de la région, elles comportaient des matériaux radioactifs.

Et s’il fallait d’autres exemples pour montrer que la crise est gérée n’importe comment : les contrôles alimentaires sont faits par les maires et préfets sur des échantillons prélevés selon des protocoles arbitraires (ce que j’ai appris lors d’une réunion d’information de l’Institut de Radioprotection et de Sûreté Nucléaire [IRSN] à l’Ambassade de France). Résultat, on a découvert récemment que la viande de plus de 2 000 bœufs irradiés a été commercialisée dans des supermarchés dans tout le pays.

Je n’ai pas de mots pour qualifier l’inhumanité et l’irresponsabilité des membres du gouvernement japonais. Les médias, ici, relayent très peu ce genre de vidéos. Dans mon entourage, pas grand monde n’est au courant. Alors, j’essaye simplement de la diffuser… En espérant que les gens, ici et ailleurs, vont finir par se réveiller davantage.

Le 19 juillet 2011, la population de Fukushima rencontra des officiels du gouvernement de Tokyo, pour demander que le gouvernement évacue rapidement la population de Fukushima et leur fournisse une aide financière et logistique. Ils avaient aussi amené des échantillons d’urine de leurs enfants, car Le gouvernement avait promis de procéder à des analyses. L’homme qu’ils interpellent est Akira Sato, Directeur du Département des urgences nucléaires locales :

Un habitant : "Ne pensez-vous pas que les gens de Fukushima, comme les autres gens, ont le droit de s’échapper pour ne pas être exposés à la radioactivité ?

A.S. : Le gouvernement essaye de réduire le taux d’exposition autant que possible.

Un habitant : Vous ne répondez pas à sa question ! Comme cela, vous dites qu’ils n’auraient pas ce droit ? Ils ont bien ce droit, n’est-ce pas ?

A.S. : Je ne sais pas si ils ont ce droit.

Un habitant : Quoi ? Alors vous aussi vous n’en avez pas le droit !!! Alors vous aussi, vous-même vous pensez que vous n’avez pas le droit de vivre une vie en bonne santé ??? Réponds-moi !!! Vous pensez que les gens de Fukushima n’ont pas des Droits de l’Homme ??? Vous voulez dire qu’il existe une différence de standard d’exposition à la radioactivité pour la préfecture de Fukushima et pour les autres préfectures ???

A.S. : Ce que je dis c’est que le gouvernement a essayé de réduire autant que possible le taux d’exposition.

Un habitant : Vous n’avez pas répondu à sa question !!! Le gouvernement applique un standard différent pour les gens de Fukushima, c’est ça ???

A.S. : J’ai déjà dit tout ce que je peux dire.

Un habitant : Quoi ?! Il y a des gens à Fukushima qui veulent évacuer. Prenez la responsabilité de les évacuer s’il vous plait. Veuillez nous donner une réponse, un commentaire de votre part. S’il vous plait répondez !! Assez de temps de réflexion, répondez-nous !

A.S. : Bien, vous êtes libres d’évacuer à vos propres risques. Si les gens vivent dans un endroit en toute sécurité, le gouvernement leur demande de rester.

Un habitant : C’est maintenant un cas d’urgence, n’est-ce-pas ? La ville de fukushima est sans danger ? Même dans le bloc communiste le gouvernement russe a évacué rapidement la population de Belarus pendant l’accident de Tchernobyl ! Pourquoi sur la terre, le Japon, une nation libre, ne peut-il pas faire la même chose pour nous ? Même l’Union Soviétique l’a fait pour leur peuple ! L’Union Soviétique a évacué 240 000 enfants en deux semaines !!! Qu’est-que le gouvernement a foutu pendant les derniers quatre mois ???

Un habitant : Vous devriez avoir honte !!! Qu’est-ce que vous venez en fait faire ici ? Vous voulons que vous fassiez examiner l’urine de nos enfants très rapidement ! Et nous voudrions que vous nous informiez plus tard qui fera ces analyses et comment seront-elles exécutées. S’il vous plait emportez cette urine avec vous.

Akira Sato et les autres officiels se lévent sortent précipitamment comme s’enfuyant...

Un habitant : Ils sont terrribles... C’est si absurde... Testez cette urine... Qu’est-ce que vous pensez que vous faites ? Testez cette urine ! Pourquoi refusez-vous ? Qu’est-ce que vous pensez que vous êtes en train de faire ? S’il vous plait, ne vous enfuyez pas ! S’il vous plait emportez cette urine avec vous !

A.S. : C’est pas notre travail.

Un habitant : Nous voudrions que vous l’ameniez au gouvernement central !

A.S. : Ce n’est pas du tout notre travail.

Un habitant : Qu’est-ce que vous voulez dire par cela ? Vous ne pensez pas que vous devriez emporter cette urine avec vous ? Ces habitants l’ont apporté pour vous aujourd’hui comme ils l’avaient promis ! Ils l’ont apporté pour vous aujourd’hui ! Pourquoi ? Vous aviez dit auparavant que si ils vous apportaient les urines vous les feriez analyser ! Vous n’avez pas dit cela ? S’il vous plait emportez ces urines avec vous ! Stop ! S’il vous plait ne vous enfuyez pas ! Vous ne devriez pas vous enfuir ainsi ! S’il vous plait communiquez avec nous ainsi que les gens peuvent le faire ! Qu’est-ce que vous pensez que vous faites ? Vous pensez que les bureaucrates à Tokyo sont plus importants que les gens à Fukushima ? Je vous en supplie, s’il vous plait !

A.S. : Nous ne pouvons pas en décider.

Un habitant : Pourquoi cela ? Vous n’avez pas d’enfants ?"

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