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Editorial - Le concombre masqué : les légumes dangereux sont les grosses légumes du capitalisme agricole et leurs défenseurs des gouvernements

samedi 4 juin 2011, par Robert Paris

E.coli entérohémorragique (Eceh), une "toute nouvelle bactérie" ou la maladie de l’industrie agricole ?

Il y a bien plus qu’une salade pourrie dans la bactérie qui, partie d’Allemagne ou d’Espagne ou d’on ne sait où, parcourt toute l’Europe. Les morts qui se multiplient ne seraient pas dus aux concombres espagnols mais les interrogations sur la politique des gouvernants se multiplient tout autant ! Et d’abord pourquoi ne parler que de légumes et de salades pour une maladie d’origine certainement animale ???

Comment se fait-il qu’il ait fallu plusieurs jours pour s’apercevoir qu’il fallait chercher ailleurs que dans les concombres ? Comment se fait-il qu’une bactérie qui ne peut être produite que dans le ventre des ruminants ne soit cherchée que dans des légumes ou des fruits qui ne peuvent qu’être des vecteurs inactifs de propagation de cette bactérie et non les producteurs ?

Le professeur Denis Piérard du laboratoire de microbiologie de l’UZ Brussel (AZ-VUB), le laboratoire de référence pour la bactérie en question, explique que cette bactérie est connue, on l’a retrouve dans l’intestin des bovins. Comment se fait-il qu’on insiste tant sur le fait que cette bactérie soit sous une forme nouvelle alors que plusieurs fois une forme proche a frappé des ruminants aux USA (notamment en 2008) et au Canada (notamment en 2002) et est passée chaque fois à l’homme, produisant les mêmes types d’effets que cette fois : destruction des reins et des hémorragies du système digestif pouvant mener à la mort... En août 2008, est survenue en Oklahoma la plus grande épidémie d’infection par E. coli O111 jamais enregistrée aux États-Unis. Et à l’automne 2002 au Canada !

Accuser les légumes est ridicule car la maladie se propage par simple contact et donc de légume et fruit à l’homme aussi bien que d’homme à homme.

La contamination humaine se fait elle par ingestion d’un aliment touché. Elle peut aussi se produire lors d’un contact avec un ruminant mais aussi par contact avec une personne malade.

La maladie contamine le système digestif et se propage au touché. Pas besoin de manger un "concombre" (ou un autre aliment) contaminé pour tomber malade, il faut donc se laver les mains, comme pendant l’épisode de grippe A, et éviter les toilettes publiques : l’environnement « fécal » est hautement contagieux, la bactérie pouvant rester sur les cuvettes et poignets de porte.

Escherichia coli O157:H7 est une bactérie productrice de vérotoxine qui cause une maladie caractérisée par des douleurs abdominales sévères et des diarrhées entraînant parfois des colites hémorragiques. La viande de bœuf, en particulier hachée, est le plus souvent la cause.
Le lait cru et les produits à base de lait cru sont également impliqués, de même que de façon plus exceptionnelle, la consommation de légumes crus ou d’eau non traitée (eau de puit par exemple) contaminés pas des déjections animales. Or, à aucun moment les autorités n’ont donné aux média l’information selon laquelle le principal vecteur potentiel soit l’animal, la viande et particulièrement les viandes hachées.

Pourtant, à aucun moment, les autorités n’ont expliqué au grand public que l’on pouvait contaminer des légumes, des fruits ou des personnes simplement en ayant été en contact avec des excréments d’animaux puis en ayant touché simplement les légumes, les fruits ou les personnes...

Par contre, les ministres de l’économie et de l’agriculture réunis avec les ministres de la santé ont pris toutes les précautions imaginables ... pour que l’économie agricole de leur pays ne soit pas touchée par la méfiance du public. Traduction : il vaut mieux des morts en plus que des ventes en moins !

Samedi soir, Xavier Bertrand et Nora Berra ont mis en garde contre toute "forme d’affolement" face aux risques liés à certains concombres. "A partir du moment où on ne consomme pas ce concombre, il n’y a pas les risques et les drames qu’il a pu y avoir en Allemagne", a-t-il assuré lors de l’émission "Revu et corrigé" sur France 5. C’est absolument faux !

"Comme le seul grossiste français concerné par des importations espagnoles suspectes n’a pas eu de retour de marchandise, cela semble indiquer que les produits ont certainement été déjà consommés par des clients de restauration collective en Bretagne, notamment dans le Finistère", a indiqué à l’AFP une responsable de la DGCRRF." Encore une déclaration qui s’est révélée fausse : la maladie s’est bel et bien propagée en France...
Selon la Direction générale de la consommation, de la concurrence et de la répression des fraudes (DGCCRF) et la Direction générale de la Santé et la direction générale des politiques agricoles, agroalimentaire et des territoires, "les premières investigations conduites par les autorités allemandes et relatives à l’origine alimentaire de cette épidémie orientent vers des concombres importés d’Espagne". Or cette information était fausse... Les concombres n’avaient pas encore été examinés sérieusement !

L’Espagne a, bien entendu, protesté. La ministre espagnole de l’Agriculture Rosa Aguilar va demander des compensations pour tous les producteurs de primeurs européens affectés par cette crise sanitaire. « Nous sommes déçus par la gestion de la situation » en Allemagne, a-t-elle ajouté, reprochant aux autorités d’outre-Rhin d’avoir fait « des déclarations très malvenues en désignant les concombres espagnols, l’Espagne, comme étant à l’origine de la contamination". Comme si rien ne la désignait pour pouvoir transmettre des contaminations animales aux légumes...
Avec une omission de taille : le fait que l’Espagne utilise massivement depuis des années des eaux usées recyclées pour l’irrigation agricole ! Etonnamment, la piste du « re-use » n’est donc absolument pas évoquée jusqu’à présent.
L’Espagne, et la région d’Alméria, comme le soulignait le 6 septembre 2010 un communiqué de la FAO, sont pourtant aux avant-postes de cette « technologie d’avenir » la ré-utilisation des eaux usées pour des usages agricoles et industriels -, promue depuis quelques années par les majors de l’eau comme le grand marché de demain, promis à une croissance à deux chiffres…

Le refus de mener une recherche systématique sur les animaux est particulièrement évident. Il aurait été nécessaire même d’examiner les bêtes provenant des USA et qui ont séjourné en Espagne car les animaux des USA ont été très souvent touchés par la maladie. mais rien de tout cela ne semble à l’ordre du jour pour les autorités qui font semblant de s’agiter et comptent surtout que l’épidémie se tasse d’elle même !!!!

C’est loin d’être la première fois que le tout-profit de l’industrie agricole cause des catastrophes : huile frelatée ou poulet aux hormones ou encore maladies du porc ou du boeuf, vache folle ou grippe aviaire...

Les maladies se multiplient et ce n’est pas un hasard. Le profit à tout prix est inversement proportionnel à la santé publique !

Messages

  • Peut-être que, si les choses avaient été autres, si les profits n’étaient pas si énormes et ne passaient pas avant toute vie, aurait-il été intéressant de jeter un oeil à une pratique, normale celle-ci, qui fut (et est toujours) cause d’une catastrophe sanitaire : celle des hôpitaux…

    En effet, dans ces hôpitaux, il y eu une recherche mise en place pour éradiquer les bactéries, et éviter les infections, qui, par l’utilisation massive d’antibiotique, allait permettre, croyait-on, d’éradiquer toutes ces maudites bestioles. Nous étions en milieu clos, facilement contrôlable, donc ça avait toutes les chances, pour eux, de marcher !

    Mais, contrairement à ce qu’ils pensaient, et comme c’était pourtant facilement prévisible, pour peu que nous prenions en compte la théorie de l’évolution qui commence pourtant à dater et à être un peu connue, y compris chez les néophytes, quelques souches se sont avérées résistantes aux antibiotiques, et, comme c’étaient les seules encore vivantes, elles ont transmis cette résistance à toute leur descendance, ce qui pose un ÉNORME problème puisque nous avons, maintenant, des bactéries multi-résistantes, que très peu de médicaments arrivent à combattre, les fameuses maladies nosocomiales, à la tête desquelles, aux côtés des staphylocoques, on retrouve…

    Mais, ce que nos scientifiques avaient été incapables de faire en milieu clos et fortement contrôlé (à savoir dans un hôpital), fût pourtant mis en place en pleine nature, là ou le problème ne risque pas de se cantonner à une seule bactérie, voire à deux ou trois, mais, au contraire, risque de provoquer des mutations virales et bactériennes hautement dangereuses pour l’homme !

    Qu’importe, tant qu’il y a du profit…

  • Des diplomates européens critiquent par ailleurs le questionnaire soumis par les autorités allemandes aux malades, écrit Die Welt : ils le jugent trop restrictif car axé sur la consommation de certains types de légumes.

  • Peut-être qu’un contrôle de routine permettra de retrouver la bactérie, mais peut-être aussi ne saurons-nous jamais quelle était l’origine de l’épidémie.

    C’est ce que déclare la directrice générale de l’Institut de veille sanitaire (InVS), le médecin Françoise Weber....

  • L’épidémie en France liée à la viande hachée venue d’Allemagne montre bien que c’ets la viande qui est en cause et qu’on veut le cacher.

  • Dans le Nord du pays, sept enfants ont été hospitalisés jeudi après avoir mangé des steaks hachés de la marque "Steaks Country" vendus chez Lidl.

    Le Dr François-Xavier Weill, chef de l’unité des bactéries pathogènes entériques à l’Institut Pasteur :

    Nous nous trouvons face à une bactérie E.Coli 0157:H7 classique que nous connaissons parfaitement, que l’on appelle la "bactérie des hamburgers". Elle a été découverte il y a trente ans aux Etats-Unis lors d’une épidémie de steaks hachés contaminés. Si elle comporte bien la même toxine, la situation allemande était atypique.

  • Big Beef continues to concentrate on pushing out more product at less cost, posing ever-increasing threats to consumers.

    Two little-noticed stories during the year-end holiday period demonstrated the ominous, increasing stresses on our industrial food-supply system, and the absence of any rational, let alone effective, measures to safeguard it.

    First, a 16-state outbreak of E. Coli contamination in meat, sickened more than 20 people in the Midwest and required the recall of a quarter-million pounds of beef. Escherichia coli is a formerly harmless family of bacteria that live in the lower intestines of warm-blooded animals and, especially in cattle, assist in digestion. Among the bacteria detected in the meat was the strain O157:H7, a recent and lethal mutation that was created by industrial mistreatment of cattle.

    Most often, E. Coli contamination is found in ground beef, because of the intermixing of multiple sources, and all the processing by machines that are hard to sanitize. The most recent outbreak was notable because it involved steaks — not normal steaks, but so-called “needled” steaks. In order to give the consumer the tenderness that is expected in a steak, and in order to sell inferior quality meat that would otherwise go to the hamburger grinders, the industry tenderizes certain cuts by mechanized hammering with metal needles or small blades. The process severs the tendons and muscle tissue that make the meat tough, and also carries into the interior of the cut any bacteria that are on the surface. If that cut of meat is not heated to an interior temperature of at least 140 degrees — a “medium” to “medium well” steak — the bacteria live to infect the consumer.

    (By the way : anyone who has even a passing acquaintance with the way industry provides food today, who eats a rare steak, a red hamburger, raw shellfish or sushi, should have all sharp instruments confiscated and be put on suicide watch. You might as well play Russian Roulette with no empty chambers.)

    A week after the Midwest recall, the New York Times revealed that one of the industry’s few supposed success stories in dealing with bacterial contamination of meat appears to be another figment of their public relations departments’ imaginations. Years ago, a company named Beef Products Inc. figured out a way to salvage from the recesses of the meat factories the smallest, fattiest, nastiest scraps of trimmed tissue and process them into something that could be added to hamburger to add weight, if not much more. The problem was that this stuff was almost always riddled with bacteria, instead of just usually, and so they came up with a way to soak the material in ammonia (Ammonia ! Previously known as a fertilizer and a household cleaner !) to kill the bugs. If you eat a fast-food hamburger in America today, you are almost certainly consuming this lovely product.

    In 2007, George W. Bush’s Department of Agriculture reluctantly started testing hamburger for contamination, in response to a wave of illness and death across the country because of meat contamination. But the government exempted Beef Products, because they soaked their stuff in ammonia. Not only that, the agency exempted Beef Products from any future recall of tainted beef, even if their ingredient was present in the product.

    But now the Times reports that since 2005, those who test hamburger destined to be fed to children i the school lunch program — people in the same Agriculture Department that has treated Beef Products so well — have found in the company’s hamburger helper both E. Coli (three times) and another bad actor, salmonella (48 times). In the same period, the company was suspended from selling anything to the school lunch program three times.

    Only when the Times showed the data to the people at the other end of the Ag Department hall, who are supposed to protect the public and not just school children, did officials revoke Beef Products’ exemption from testing and recall.

    About this testing of hamburger to find bacterial contamination : almost nobody does it. Large producers of hamburger typically refuse to sell to customers who test — I’m not making this up — and besides the school lunch program and Costco, you will look a long time to find another large food provider who tests the hamburger it buys.

    Every day, our food supply becomes more dangerous to our health, both from the effects of consuming it and the effects of producing it. Meanwhile the industry continues to cut its costs, quality and safety while the government that is supposed to protect people from such things simply smiles and nods.

    This is not going to get fixed anytime soon. To protect yourself, find local providers of healthy, naturally produced food and support them. Spend a little more than industrial prices in order to support them, and don’t think of it as expensive food, think of it as cheap life insurance. For one thging you won’t get poisoned. For another, before very long we are going to need those local growers. Desperately.

    BrooWha news

  • Anyone who has suffered from food poisoning knows the misery of the condition without going into detail. But few have found it life-threatening.

    But in 1992, an E. coli outbreak that began at Jack in the Box restaurant in California awakened Americans to the extreme dangers of food-borne illness, and Jeff Benedict, a Distinguished Professor of English at Southern Virginia University in Buena Vista, tells the story in "Poisoned : The True Story of the Deadly E. Coli Outbreak That Changed the Way Americans Eat" (315 pages, Inspire Books, $24.95).

    The disaster began Dec. 24, 1992, when a 6-year-old San Diego girl, Lauren Rudolph, was hospitalized with terrible pain in her stomach. Before the tragedy played out, Lauren and three other children died and about 700 others became ill in California, Idaho, Nevada and Washington. And the blame fell on undercooked and contaminated meat from Jack in the Box.

    Benedict, also an award-winning investigative journalist, tells this sickening story through the prisms of the victims, the restaurant chain and, of course, the lawyers. He drew on his access to confidential documents as well as exclusive interviews in doing so, and the result is a book at once frightening in its history and reassuring about improved food safety.

  • The E. coli O157 organism causes no disease in cattle, but cattle are the primary reservoir for it. E. coli O157 can cause severe illness and can even be fatal when ingested by humans from contaminated meat, vegetables, other food products, or water. Human exposure and infection with E. coli O157 can result in serious health consequences, including abdominal pain and severe bloody diarrhea. In severe cases, kidney damage can occur and progress to serious complications and even death. Lingering, long-term medical conditions can persist in individuals exposed to the bacterium. These include post-infectious irritable bowel syndrome (PI-IBS), reduced kidney function, diabetes, hypertension and reactive arthritis.

    An estimated 100,000 cases of human infection with the E. coli O157 organism are reported each year in North America. Two to seven per cent of those people develop haemolytic uremic syndrome (HUS), a disease characterized by kidney failure. Five percent of HUS patients die, many of them children and senior citizens, whose kidneys are more sensitive to damage. In the recent German outbreak, twenty-five percent developed HUS. Officials consider this outbreak to be the third-largest involving E. coli in recent world history, and it is the deadliest. Twelve people died in a 1996 Japanese outbreak that reportedly made more than 9,000 people sick, and seven died in the Walkerton, Ontario, tainted water outbreak in 2000.

    Beyond the German outbreak, there have been a number of other recent outbreaks associated with EHEC strains. U.S. outbreaks of E. coli O157 in Oklahoma, Tennessee, Virginia, Louisiana and Texas have caused 30 illnesses and one death. Another O157 outbreak in Bristol, UK caused 23 illnesses. An outbreak associated with E. coli O111 made more than 20 people ill.

  • Cette bactérie résistante fait des ravages aussi aux Etats Unis dans la viande (film FOOD INC) mais il est interdit d’en parler...

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