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Editorial 12-05-2011 - Où en est la lutte des classes en France ?

jeudi 12 mai 2011, par Robert Paris

LA VOIX DES TRAVAILLEURS

« Travailleurs de tous les pays unissez-vous »

Karl Marx


Où en est la lutte des classes en France ?

Si on pose la question, on ne voit pas bien quelle organisation souhaiterait y répondre à part le MEDEF qui la mène pour le patronat aux côtés des chefs des trusts, des banques, des assurances et du gouvernement à leur service. Le PS discute sérieusement de cesser ouvertement de se revendiquer de la classe ouvrière et, si Le Pen s’en réclame, ce n’est certainement pas dans le sens de la lutte sociale contre la classe capitaliste puisque le Front National est même contre l’organisation des travailleurs en syndicats sans parler même des grèves...

Du côté des travailleurs, on ne trouve plus tant que cela d’organisation qui présente ouvertement sa politique comme celle d’une classe : le prolétariat. le terme lui-même est prétendu désuet. A l’extrême gauche même, on ne le lit plus le plus souvent.... Et on ne parle pas de la gauche ou des syndicats qui ont plutôt à la bouche les mots de négociation, de dialogue social, de paix sociale, d’entente des classes, d’intérêt national, ou d’intérêt de l’entreprise, etc... D’ailleurs la gauche sait surtout répondre à la question : qui elle veut à la présidence et les syndicats à la question : quelle reconnaissance elles veulent pour dialoguer et quel grain à moudre pour crédibiliser leur collaboration de classe. Et nous, travailleurs, savons-nous où en est la lutte de notre classe ? Il y a un blanc dans notre histoire car elle a été écrite justement par ceux qui ne voulaient pas de cette lutte de classes.

Cette histoire, nous en avons pourtant besoin pour nous situer et savoir où en sommes c’est essentiel pour savoir où nous allons devoir aller et comment y parvenir.

La dernière lutte d’importance en France a été celle des retraites et, malgré une importante réponse ouvrière, c’est une belle défaite pour nous. Si les centrales syndicales, unies en l’occurrence, nous ont présenté cela comme une victoire - la victoire de la bataille de l’opinion -, il est clair que nous avons été battus. Et pire, sans même savoir pourquoi ! Car les organisateurs de la lutte étaient justement les stratèges de la défaite ! Nous aurions pu mener une grande lutte sans forcément gagner... mais cela aurait voulu dire que dans les années qui auraient suivi, le gouvernement et les patrons auraient dû tenir compte du nouveau rapport de forces en notre faveur ce qui n’est nullement le cas.

Au contraire, Sarkozy a parfaitement les moyens de se moquer de la classe ouvrière avec sa prétendue prime de 1000€ et sa prétendue suppression du bouclier fiscal avec suppression d’une grande part de l’ISF des plus riches. Et, au moment même où l’Etat a toujours de l’argent pour aider les banquiers de Grèce, du Portugal, d’Angleterre et autre Islande, et, au travers d’eux, les banquiers et financiers français, il supprime un poste sur deux de fonctionnaires partant en retraite, ferme des hôpitaux, des classes, des services publics de toutes sortes, aggravant considérablement les conditions de vie des classes populaires. Il n’y a pas d’argent pour l’école, la recherche, la santé et les transports, alors qu’il y a toujours des dizaines de milliards pour les grands capitalistes.

Tout cela montre combien le rapport des forces n’a pas été amélioré en faveur des travailleurs lors de la dernière lutte des retraites contrairement aux mensonges de la gauche et des syndicats qui avaient une stratégie menant inévitablement dans le mur malgré la mobilisation des travailleurs interprofessionnelle. Il manquait certainement d’une fédération interprofessionnelle des comités de travailleurs en grève. Ce n’est évidemment pas la leçon des dernières luttes que les centrales voudraient nous voir tirer. Eux voudraient plutôt qu’on se contente de leur faire confiance pour appeler à voter à gauche sans compter sur nos luttes.

Pas étonnant que la gauche et les centrales syndicales fêtent en ce moment l’anniversaire du 10 mai 1981 car ce moment leur rappelle quand ils se sont le plus rapproché du pouvoir et on pu collaborer avec lui. Mais c’est aussi l’époque où le mouvement ouvriers a été le plus rapidement mis sous la coupe de l’Etat et des classes dirigeantes.

Et, effectivement, les années Mitterrand sont celles d’une pleine et entière collaboration patronat/Etat/syndicats sous l’égide du PS et du PCF. L’époque aussi où cette gauche gouvernementale a prétendu réhabiliter l’entreprise et le patron surnommé "entrepreneur". En fait, la gauche avait bénéficié des luttes et mobilisations sociales qui avaient suivi la grève générale de mai 1968 et les grèves des années 70. Jamais, ils ne les avaient mené à la victoire, pas plus en 68 qu’après. Et, une fois la gauche au pouvoir, celle-i a dénoncé les grèves ouvrières...

IL faut se souvenir en effet que les années Mitterrand sont appelées la vague rose car c’est la vague de chute des grèves. Mais cela n’est pas venu seul. les centrales syndicales ont mis du leur pour casser les luttes. PS et PCF aussi. Rappelons nous qu’ils dénonçaient les "grèves manipulées par les Ayatollahs" pour casser les grèves de Renault, Chausson et Peugeot, qu’ils cassaient aussi la grève Talbot avec l’aide du PCF et de la CGT Pour finalement organiser les licenciements massifs de la sidérurgie lorraine. Il est bon, pour cet anniversaire de la victoire de la gauche de rappeler que Mitterrand au passé peu glorieux (vichyste, massacreur en Algérie) a eu une suite encore moins glorieuse avec l’organisation par lui et le gouvernement de droite de l’aide par l’armée française au génocidaires rwandais ! Alors que le PS fait de Mitterrand la principale figure du socialisme, ce n’est certainement pas de là que peut venir une issue pour les travailleurs !

Alors oui, il faut tirer les leçons des luttes et des politiques passées pour que les travailleurs non seulement subissent mais la mènenet, la lutte des classes... vers le renversement du système déjà en déconfiture.

Seuls les travailleurs peuvent destituer définitivement les "valeurs" pourries du capitalisme, celle d’exploitation, de chômage, de profit, et la répression des besoins irrésistibles des masses populaires. Sous ce système sont criminels les familles dans le besoin qui ne peuvent plus payer leur loyer, leur énergie et leur transport. Sous ce système, les grands capitalistes, eux, ne sont jamais criminels et jamais condamnés même s’ils ont volé des centaines de milliards à l’ensemble de la société. Ce ne sont ni les dirigeants syndicaux ni la gauche qui s’attaqueront à cet ordre là. Mais, nous travailleurs, en avons tout à fait les moyens dès lors que nous cessons de suivre comme des moutons les faux bergers...

Messages

  • Des grèves dans certaines crèches en région parisienne... ou sur le RER A.

    Des attaques contre les fonctionnaires pour les années qui viennent : pas d’augmentation de salaires.

    Des attaques contre les minima sociaux et le bénéficiaires du RSA pour plafonner les versements et les obliger à travailler sans salaire.

    Des interventions de l’armée dans de nombreux pays : afghanistan, sahel, tchad mali, cote d’ivoire, lybie depuis moins d’un an.

    Une propagande éhontée du chef d’état génocidaire qu’était mittérand.

    Cette démonstration de force cache-t-elle une faiblesse ? Que craignent les dirigeants de ce monde en ce moment ?

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