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Editorial 13-03-2011 - Japon : la pire catastrophe n’est pas naturelle du tout !

dimanche 13 mars 2011, par Robert Paris

Les dernières nouvelles

Le Japon a subi un tremblement de terre mais ce n’est pas celui-ci qui aura les conséquences les plus graves. C’est un pays riche disposant de moyens financiers et techniques et qui ne découvre pas aujourd’hui ce type de risques. Les normes anti-sismiques ont ainsi permis de sauver de la destruction de nombreux bâtiments, contrairement à ce qui s’était passé en Haïti...

Pourtant, les plus démunis ont des maisons anciennes sans protection sismique. Et, si elles étaient en bois, elles ont été balayées par le tsunami... Le Japon ne disposait d’aucun système national d’avertissement contre les tsunamis, ces vagues géantes causées en mer par les tremblements de terre. Or il s’avère que ces tsunamis sont bien plus destructeurs comme l’avait rappelé celui qui avait eu lieu en 2004...

Et surtout, le Japon n’avait rien prévu concernant le risque nucléaire. Les risques pour les centrales nucléaires avaient été systématiquement niés par le pouvoir et les classes dirigeantes japonais malgré l’aggravation des risques dus aux séismes et aux tsunamis...

Ce sont ces deux causes (tsunami et nucléaire) qui s’avèrent finalement les plus dramatiques au Japon. Ce n’est pas l’effet d’une négligence des autorités mais d’une volonté délibérée de favoriser les intérêts des capitalistes. Même maintenant, le gouvernement japonais continue de minimiser les risques nucléaires alors que cinq centrales connaissent de graves difficultés, sont soit en feu, soit ont explosé dégageant un nuage radioactif, soit sont en fusion nucléaire, ce qui est le plus grave...

Le gouvernement japonais pratique la rétention systématique d’informations et d’images sur les incidents nucléaires en question. Pas de transmission des mesures sur la radioactivité autour des sites, pas d’explication cohérente du déroulement des événements et pas de déclaration précise sur la situation actuelle. Les autorités nucléaires américaines elles-mêmes dénoncent cette absence d’information et même cette désinformation qui vise notamment à pousser la population à rester dans la région au péril de sa vie... On dit seulement aux gens : calfeutrez-vous chez vous, comme si les fenêtres allaient nous protéger des radiations et des nuages toxiques....

Depuis des années, le pouvoir japonais a pris la décision d’être très nucléarisé. Pour justifier ces choix qui ont des conséquences dramatiques, il choisit maintenant de minimiser les risques, prétendant que c’est pour éviter une panique...

Il annonce d’abord que tout va bien et que les centrales ont été éteintes. Comme s’il s’agissait de vulgaires ampoules électriques qu’on éteint à l’interrupteur. Puis, il n’informe que d’un incident dans une centrale, alors qu’il sait qu’il y en a cinq en grave dysfonctionnement. Il déclare que la paroi de confinement va tenir bon puis, quand elle explose, il annonce que le caisson en béton a tenu et tiendra et que les dégagements radioactifs diminuent... Or, en cas de fusion nucléaire du cœur de la centrale, le béton n’est qu’un fétu de paille en guise de protection.

Mais suffit-il de cacher la réalité quand on est devant le risque de fusion nucléaire du coeur de la centrale comme à Three Miles Island aux USA, le "syndrome chinois" ? Three Mile Island aurait pu, si le processus exponentiel de fission n’avait pas pu être arrêté, transpercer l’écorce terrestre...

Le nucléaire est capital pour les capitalistes français et la position de l’Etat français en témoigne. Au point de faire des interventions politiques et militaires pour préserver les approvisionnements en uranium comme récemment au Niger ! Au point aussi de mentir systématiquement comme pour le « nuage de Tchernobyl » qui, selon les responsables français, avait rebroussé chemin à la frontière.

Dans le nucléaire, ce qui n’existe pas c’est l’information et de multiples exemples, en France comme ailleurs, le démontrent pleinement. Maintes fois, des associations ont démontré que les autorités, de l’industrie comme de l’Etat, avaient menti sur ce sujet : sur les risques, sur les accidents qui ont eu lieu, sur les dégâts occasionnés. Tous les moyens sont bons pour empêcher la vérité de filtrer. Aucun Etat au monde n’a jamais combattu les pratiques occultes des trusts du nucléaire. Le grand capital a toujours su faire taire les scrupules mais le nucléaire le fait de manière complètement étanche. Même si les parois de confinement de l’information frisent la perfection, elles n’empêcheront pas que tout le monde sache désormais que le capitalisme nucléaire a des retombées meurtrières !

La suite ....

Messages

  • Et une troisième !!!

    Le système de refroidissement de la centrale de Tokai s’est arrêté, laissant craindre une nouvelle explosion à quelques dizaines de kilomètres au nord-est de Tokyo. A la centrale d’Onagowa, la Tohoku Electric Power Company a décrété le premier niveau de l’état d’urgence dimanche avant de préciser que le niveau élevé de radioactivité constaté était dû aux émanations de Fukushima.

  • Alors que la centrale de Fukushima connaît déjà de graves problèmes de cet ordre, laissant craindre une nouvelle explosion, la centrale de Tokai, dans la préfecture d’Ibaraki, est aux prises dimanche avec une panne du système de refroidissement de l’un de ses réacteurs.

  • Sur les pollutions radioactives en Somalie suite au Tsunami de 2004, causées par des entremprises d’Europe, voir

    http://www.dailymotion.com/video/x21564_tsunami-somalie-dechets-radioactifs_tech

  • "..Au point aussi de mentir systématiquement.. "

    Toute industrie est basée sur des mensonges concernant ses conditions d’existence et en premier pour les ouvriers qui y travaillent :
    L’AMIANTE, les PESTICIDES, le PLOMB, les DISSOLVANTS, les HYDROCARBURES, le NUCLEAIRE, etc...sont des poisons et les capitalistes nous expliquent que "le risque est statistique et calculé".

    Calculé c’est vrai, les travailleurs morts et les usagers contaminés également, en sont ravis.

    A mort ce système ou on calcule le nombre d’être humain qui peut être sacrifié au nom de quoi ? DES BONUS des MR GOSHN et des FORTUNES de tous les BOURGEOIS du Japon aux USA en passant par la FRANCE, la LIBYE et tous ceux qui polluent cette planète.

    IL FAUT ERADIQUER CETTE CLASSE SOCIALE DE MEURTRIERS et DE PROFITEURS !!
    IL FAUT FAIRE TAIRE TOUS CEUX QUI JUSTIFIENT EN CE MOMENT QUE DES TRAVAILLEURS MEURENT SOUS PRETEXTE DE NUCLEAIRE, D’AMIANTE, ou de tout autre poison matériel et psychologique dans les entreprises comme RENAULT, DISNEY ou FRANCE TELECOM.

  • 17 membres d’équipage de l’USS Ronald Reagan ont été exposés aux radiations du nuage radioactif en provenance de la centrale nucléaire accidentée de Fukushima. Les militaires auraient reçu en une heure la dose maximale mensuelle acceptable par le corps. Une contamination quel’armée américaine a jugé "faible."

    La 7ème flotte de l’US Navy, dans les eaux japonaise pour apporter un soutien logistique à l’armée japonaise, a changé de cap pour éviter d’être sous le vent qui vient de la centrale.

  • Nous sommes tous japonais et contrairement à ce que prétend la PDG d’AREVA en France, tout le monde est très inquiet, de l’Europe à l’ASie, en passant par les Amériques et l’Afrique.

    Tous les programmes nucléaires viennent d’être stoppés dans plusieurs pays et le démentèlement des centrales "périmées" accéléré comme en Allemagne suite à des mobilisations impressionnantes.

    Oui c’est bien inquiétant pour l’avenir de la planète et de toutes les espèces animales et végétales qui ne résisteront pas aux conséquences de Fusion de coeurs nucléaires qui pourraient percer la croute terrestre et faire un puits à travers le manteau .

    La cause de l’extinction de 95% des espèces est lièe aux conséquences de l’explosion d’un super volcan dans le Deccan des indes, il y a 65 millions d’années.lire ici

    Aujourd hui 442 réacteurs nucléaires civiles sont en fonctionnement et 760 ont été construits pour le nucléaire militaire (propulsion de sous marins, navire etc.)

    A eux seuls, trois pays (les États-Unis, la France et le Japon) comptent 49 % des sites nucléaires et produisent 57 % de l’électricité provenant des centrales nucléaires. lire ici
    Sans parler des bombes lancés sur les populations au Japon en 1945, les essais nucléaires de tout type réalisés dans le désert, dans les océans, sous terre, le risque que représente ce nombre collossale de réacteurs nucléaires est sidérant.

    La probabilité pour que la dynamique terrestre entraine des éruptions, séismes ,tsunamis , engloutissement de morceaux de terre émergées est réelle.

    Le risque supplémentaire que fait courir la fusion de ces réacteurs nucléaires est simplement un risque pour notre survie à tous : celle de l’espèce humaine et de beaucoup d’autre encore !

  • Un niveau de radioactivité supérieur à la normale a été détecté mardi matin à Tokyo, annonce la municipalité....

  • Le niveau de radiations a « considérablement augmenté » à la centrale nucléaire de Fukushima n°1 où un incendie s’est produit sur le réacteur 4, a déclaré le Premier ministre japonais Naoto Kan.

    Mais l’ambassadeur de France déclare qu’il n’y a aucun danger à Tokyo...

    Manque d’informations, réponses saugrenues, grilles fermées... Les motifs de grogne contre l’ambassade de France à Tokyo se multiplient depuis ce week-end.

    La diplomatie française à nouveau montrée du doigt. Trois jours après le séisme et le tsunami qui ont ravagé les côtes japonaises, certains expatriés se sont plaints de l’inefficacité des services de l’ambassade de France à Tokyo. Malgré un bulletin d’informations régulièrement mis à jour, un mail envoyé aux quelques 8000 ressortissants et la mise en place d’un numéro d’urgence, une partie de la communauté -à l’image de Madjid sur son blog Suppaiku- se sent livrée à elle-même. "Je suis en colère. L’ambassade de France est fermée. Il y a une ligne téléphonique, injoignable (...). Des touristes, certains certainement pris de panique, trouvent grille fermée quand ils viennent chercher un peu d’écoute, de réconfort." Quant au site, l’affluence inhabituelle le rend régulièrement inaccessible.

  • Ryuichi Hirokawa, photojournaliste et rédacteur en chef de Days Japan, a pu s’approcher samedi à seulement deux kilomètres de la centrale nucléaire de Fukushima. "Le taux était tellement important dans la zone que l’indicateur a complètement dépassé la valeur maximale. Un autre appareil qui pouvait lui mesurer jusqu’à 100 microsieverts a lui aussi largement dépassé son seuil", a-t-il témoigné au micro d’Europe 1. Ce même photojournaliste s’est de nouveau approché mardi de la centrale. "Cette fois, nous sommes restés jusqu’à 50 kilomètres du réacteur. La route était bloquée. Nous avons donc décidé de déjeuner dans un restaurant. De nouveau, nous avons décidé de mettre en marche nos appareils et comme samedi, l’aiguille a tapé dans le rouge", a-t-il encore raconté. Autre facteur inquiétant : l’absence de communication claire de la part des autorités japonaises sur la situation sur place. "Moi j’ai déjà fait 40 reportages à Tchernobyl et quand il n’y a pas de chiffres exacts de la part des autorités, il y a toujours des doutes", conclut Ryuichi Hirokawa.

  • Au-delà des fantasmes et des prédictions parfois apocalyptiques, les maladies virales continuent de poser des défis majeurs en termes de santé publique à l’échelle de la planète, en témoigne la Journée mondiale de lutte contre le sida du 1er décembre.
    De tous les aléas naturels, les tremblements de terre et leur degré d’intensité restent les plus imprévisibles. C’est d’ailleurs cette caractéristique qui les rend aussi dangereux.
    A l’heure de la menace nucléaire au Japon, a t-on estimé (au même titre que les installations nucléaires), les risques de dissémination des agents pathogènes les plus dangereux sur terre, hors des laboratoires de haute sécurité en France et dans le monde ?…

  • Depuis le début de cet accident nucléaire on voit défiler à la TV tous les Raymond la science du nucléaire qui vont en vous expliquant que toutes les précautions sont prises et qu’il n’y a aucun risque dans notre beau pays.
    Au Japon pays des tremblements de terre et de tsunamis on n’avait pas prévu la concomitance des deux phénomènes.
    La langue de bois des spécialistes c’est dormez bonnes gens et le nuage ne passera pas la ligne Maginot.
    On les sent défendre leur petit fonds de commerce.
    Notre Président, petit VRP, du nucléaire s’est précipité comme d’habitude sans réfléchir pour dire que rien ne changera et que le nucléaire est le fleuron de notre industrie et patin couffin... Le PS c’est pas mieux et la gracieuse souriante Madame Aubry nous a expliqué qu’on ne remettrait rien en cause, qu’à la rigueur il faudrait faire un audit...

  • L’Etat japonais ne sauve pas la population mais il sauve TEPCO !!!

    Tokyo prévoit de créer une structure pour aider l’opérateur de la centrale de Fukushima à indemniser les victimes de la catastrophe nucléaire du 11 mars dernier. Les banques doivent renoncer à une partie de leurs créances.

    L’État japonais y songeait et il l’a fait. L’opérateur de la centrale de Fukushima Tepco passe sous son contrôle. Le gouvernement nippon a en effet dévoilé vendredi les détails d’un plan de sauvetage financier afin de l’aider à indemniser les victimes de l’accident nucléaire qui a frappé le Japon le 11 mars dernier. « Le but de ce plan n’est pas de renflouer Tepco, a souligné ce vendredi le ministre japonais de l’Economie, mais de faire en sorte que les victimes soient dédommagées correctement ». L’opérateur sera placé sous la surveillance d’une commission indépendante qui renforcera de fait l’influence du gouvernement sur la conduite de ses affaires. Le projet gouvernemental, vivement débattu au sein de l’équipe du Premier ministre de centre-gauche, Naoto Kan, doit encore être voté par le Parlement.

  • La catastrophe de Fukushima : des nouvelles en août 2012

    Avec le temps, puisqu’on n’en parle presque plus, on pourrait penser que la crise nucléaire est terminée. Oui, la crise spectaculaire, avec ses explosions, ses émanations gigantesques, ses déplacements de population, est terminée. Mais la crise nucléaire est maintenant permanente au Japon. Pour les évacués qui ne peuvent pas rentrer chez eux, pour les évacués à qui les autorités demandent de rentrer chez eux alors que c’est encore contaminé, pour les familles séparées, pour les enfants qui ne peuvent plus jouer dehors parce qu’ils savent que c’est dangereux, pour les personnes dont on a repéré des nodules dans la thyroïde, pour les parents qui doivent surveiller quotidiennement la nourriture de leur famille, pour les milliers d’ouvriers qui travaillent dans l’ex-centrale de Fukushima Daiichi, pour les personnes recrutées pour décontaminer les zones interdites, pour les personnes contaminées, pour ces centaines de milliers de Japonais qui manifestent régulièrement pour sortir du nucléaire, la crise n’est pas terminée.

    Difficile de faire une synthèse. Car cette catastrophe n’aura sans doute pas de fin. Voici plutôt quelques aspects actuels de cette crise nucléaire permanente, abordée par thèmes.

    Nouvelles sur l’ex-centrale de Fukushima Daiichi

    Unité 1

    Le scénario du pire est confirmé : il y a eu meltdown et rupture de confinement.

    Depuis qu’il avait été mis sous tente par Tepco, le réacteur 1 ne faisait plus trop parler de lui. Mais le 22 mai 2012, on apprenait qu’il ne restait plus que 40 centimètres d’eau au fond de la cuve du réacteur et qu’une fuite existait probablement au niveau de la canalisation reliant la cuve du réacteur à la piscine torique. Le 26 juin 2012, une analyse endoscopique a été réalisée : la radioactivité de l’eau située dans les soubassements prouve une rupture de confinement.

    Unité 2

    Le scénario du pire est confirmé : il y a eu meltdown et rupture de confinement.

    Un nouveau thermomètre semble défectueux : le thermocouple "TE-2-3-69N1" montrait une température anormalement élevée de 144°C le 22 juillet 2012. Petit à petit, les ex-réacteurs (officiellement, ce ne sont plus des réacteurs depuis le 19 avril 2012) se dégradent, l’eau salée, les coriums et la forte radioactivité accélérant la corrosion des matériaux.

    Selon Arnie Gundersen, du combustible se serait échappé de l’enceinte de confinement, d’après l’observation du 28 juin 2012 au fond de la chambre de suppression n° 1.

    Unité 3

    Le scénario du pire est confirmé : il y a eu meltdown et rupture de confinement.

    Le 11 juillet 2012, un robot n’est pas revenu de l’une de ses explorations dans le réacteur n°3. Même les robots conçus pour résister à la radioactivité ont des problèmes. Et encore, ce sont de tout petits robots.

    Unité 4

    Le 11 juillet 2012, Tepco a fini de démanteler le sommet du bâtiment réacteur 4.

    Les 18 et 19 juillet 2012, deux assemblages neufs ont été retirés de la piscine 4, ce qui porte à 1533 le nombre d’assemblages restant à retirer : 1331 de combustible usé et 202 de combustible neuf. Le début de ce transfert phénoménal ne se fera pas avant décembre 2013. D’où l’inquiétude légitime qui motive cette pétition.

    Fuites et pannes

    Il y a toujours des fuites à Fukushima Daiichi, mais on en parle moins car elles sont régulières, ce n’est plus spectaculaire. Le 26 juillet 2012, les sous-sols du bâtiment turbines de l’unité 6 étaient encore inondés, il a fallu pomper et transvaser durant 6 heures. D’où vient cette eau ? Mystère. Est-elle radioactive ? On peut le supposer car l’eau récupérée a été stockée dans un réservoir.

    Pollution

    Air : 16 mois après le terrible mois de mars 2011, le site rejette toujours 10 millions de Bq/h de radio-césium. Où vont ces poussières mortelles ? La plupart vers l’océan pacifique, mais le vent peut les pousser aussi vers les terres. Autre moyen de transport rapide pour la dissémination planétaire : le jet stream.

    Terre : personne ne veut de la terre contaminée qu’on racle partout dans les territoires touchés par les retombées radioactives. On en fait quoi ? Si on était sûr qu’elle ne contenait que du césium, il « suffirait » de la mettre de côté durant 300 ans.

    Eau : 228 000 tonnes d’eau contaminée sont actuellement stockées sur le site. Tepco aimerait s’en débarrasser en la rejetant à la mer, mais pour l’instant l’opérateur n’a pas d’autorisation. L’objectif de réutiliser l’eau en circuit fermé ne marche pas car la nappe phréatique remplit les sous-sols. On en fait quoi ? Il y aura un moment donné où, matériellement, il ne sera plus possible de la stocker.

    On trouve aussi de l’eau contaminée très loin de Fukushima, à 25 km du centre de Tokyo. Si aujourd’hui les nappes phréatiques sont polluées, c’est à cause de la migration progressive des radionucléides dans le sous-sol, partout où il y a eu des retombées.

    Le MEXT a mis en ligne des résultats de mesures très fines sur l’eau du robinet : du césium 134 et 137 est détecté à des concentrations très faibles dans 11 provinces.

    Irradiation

    On vient de découvrir qu’une société filiale de Tepco demandait à ses employés d’insérer leur dosimètre dans un boîtier en plomb. Ce qui évidemment fait baisser la dose enregistrée et permet aux ouvriers de travailler plus longtemps sur le site contaminé. Par la même occasion, leur espérance de vie va sans doute diminuer, mais les entreprises de l’industrie nucléaire se moquent bien de ce genre de détail, on l’avait déjà remarqué depuis longtemps.

    Nationalisation : cout de 10 milliards d’euros.

    Au terme d’un long processus, Tepco est désormais nationalisée, le pourcentage d’actions de l’Etat ayant dépassé 50% mardi 31 juillet 2012. Par un tour de passe-passe, l’opérateur ruiné à cause de la catastrophe nucléaire éponge ses dettes grâce au contribuable japonais. L’entreprise a subi une perte nette de 3 milliards d’euros entre le 1er avril et le 30 juin 2012, causée pour plus de moitié par le versement d’indemnisations pour les victimes.

    Santé

    L’institut japonais des maladies infectieuses montre des résultats toujours inquiétants pour certaines affections. L’année 2011, suite aux explosions de la centrale nucléaire, avait montré une augmentation des cas de pneumonie à mycoplasme. L’année 2012 est encore pire, comme le montre ce graphique. Les poussières radioactives invisibles sont disséminées partout dans le pays. La maladie avance sournoisement.

    Le bilan des doses reçues par les intervenants sur le site de la centrale de Fukushima Daiichi pour les mois d’avril à juin 2012 est en ligne sur le site de Tepco. Selon l’analyse de l’ACRO, ce sont toujours les sous-traitants qui prennent les doses les plus fortes, avec un maximum de 23,53 mSv en un mois.

    Pêche

    Le Japon, soucieux d’oublier la catastrophe nucléaire, a décidé de réintroduire sur les étals des produits de la mer en provenance des eaux de Fukushima. Pourtant, d’autres pays comme la Corée du Sud renforcent plus que jamais leurs régulations à l’importation dans un souci de limiter la diffusion de la contamination marine. Et ils ont bien raison car après un recul au printemps, elle augmente au large d’Hokkaido : le plus haut relevé a été de 70 Bq/Kg (Cs-134 : 31 Bq/Kg, Cs-137 : 39 Bq/Kg) sur un échantillon pris le 1eraoût 2012 (source MEXT).

    Démographie

    Selon Fukushima Diary, la chute de la population japonaise (Décès - Naissances) entre janvier et mai 2012 est 4 fois plus forte que sur la même période de 2007. Si l’on compare avec 2006, c’est 5 fois plus fort.
    Ces données sont basées sur le tableau de bord du service de la statistique démographique du ministère de la Santé, du Travail et de l’Aide Sociale du Japon. Le rapport de juin 2012 n’est pas encore paru.

    Justice

    Pour les anti-nucléaires, un “acte criminel” qualifiant le drame de Fukushima aurait été commis par l’entreprise électrique Tepco et par le gouvernement. Plusieurs procureurs viennent d’accepter de mener une enquête (après le dépôt de 1300 plaintes quand même !). S’ils arrivent à prouver que la catastrophe nucléaire de Fukushima a été la conséquence de négligences, des poursuites pourraient être lancées contre les responsables. On pourrait leur suggérer de s’appuyer sur les résultats de la commission d’enquête indépendante dont le rapport a été publié récemment.

    Presse

    Depuis la catastrophe de Fukushima, la mainmise du lobby nucléaire sur les médias connaît quelques failles. En effet, 3 quotidiens ont décidé de résister : le Mainichi Shinbun, le Tokyo Shinbun, et le Shinbun Akahata. A Tokyo, avec la Révolution des Hortensias en cours, l’enjeu est important. Les manifestations antinucléaires apparaissent en une du journal Tokyo Shinbun qui ne prend plus de gant pour soutenir la sortie du nucléaire.

    Redémarrage des centrales nucléaires du Japon

    Le gouvernement a décidé de relancer au forceps deux réacteurs à la centrale nucléaire d’Ohi (préfecture de Fukui, dans l’ouest du pays). Selon Courrier International, le Tokyo Shimbun, quotidien désormais antinucléaire, dénonce une décision politique, sans garanties quant à la sûreté, comme s’il ne s’était rien passé à Fukushima.

    Kansaï Electric a déjà planifié le redémarrage des unités 3 et 4 de la centrale nucléaire de Takahama, située à environ 250 km à l’ouest de Tokyo. Comme pour l’unité 3 de Fukushima Daiichi, le réacteur 3 de Takahama utilise du MOX.

    Mobilisation

    A chaque rendez-vous, le nombre de participants à la Révolution pacifiste des Hortensias progresse. La grande manifestation du 29 juillet 2012 a conduit la foule à encercler complètement le parlement. Il y a une semaine, un ancien Premier ministre, Yukio Hatoyama, s’était joint à la manifestation hebdomadaire devant la résidence du premier ministre actuel Noda. Tout semble s’accélérer. Alors qu’au départ les manifestations ne se tenaient qu’à Tokyo, une trentaine de villes emboîtent le pas en organisant une manifestation chaque vendredi : Sapporo, Morioka, Mizusawa, Sendai, Koriyama, Mito, Sodegaura, Sakuragicho, Niigata, Kofu, Nagano, Toyama, Kanazawa, Nagoya, Gifu, Ogaki, Fukui, Otsu, Kyoto, Osaka, Kobe, Himeji, Okayama, Maigo, Hiroshima....

    Il est prévu que le groupe des organisateurs des manifestations de Tokyo (dont 13 organisations citoyennes) rencontre le premier ministre Noda. La nomination de Tanaka Shunichi pour la nouvelle instance de sécurité nucléaire sera sans doute sur la table des négociations, mais rien n’est encore joué.

    Nouvelle instance de sécurité nucléaire

    Le gouvernement projette d’établir en septembre une nouvelle organisation qui s’appelle New Nuclear Regulatory Commission. Elle prendra toutes les décisions qui concernent la politique nucléaire : redémarrages de centrales, évacuations des habitants, seuils de radioactivité, etc. Mais Shunichi TANAKA, en tant que président de cette commission, est un problème majeur pour le mouvement antinucléaire, car cet homme, actuellement chargé de la décontamination à Fukushima, a travaillé longtemps pour « le village nucléaire ». Il est connu pour ses positions peu glorieuses pour la population : c’est lui qui affirme que 1 µSv/h est tout à fait acceptable (=8,7 mSv/an !), et il s’est opposé à l’évacuation d’habitants de certaines régions de Fukushima.

    Les autres candidats-membres à cette commission sont aussi presque tous pro-nucléaires : par exemple, Kayoko NAKAMURA travaille pour Japan Isotope Associsation ou Toyoshi FUKETA pour Japan Atomic Energy Agency.

    Si Tanaka devient chef de cette commission, ce sera une nouvelle catastrophe pour le Japon. C’est pourquoi les parlementaires sont très sollicités (pétitions…) pour voter contre ces candidatures. A suivre fin de semaine prochaine.

    Futur

    On aurait pu penser qu’après la catastrophe nucléaire la pire au monde (3 meltdowns), l’agence de sécurité nucléaire japonaise devienne plus sage et corrige le tir. Eh bien non, la nouvelle agence vient de décréter que l’unité 1 de la centrale de Genkaï, située dans l’extrême Sud du Japon, serait bonne pour le service durant 58 ans ! Tepco envisage même de redémarrer un jour les unités 5 et 6 de Fukushima Daiichi, ainsi que les réacteurs de la centrale de Fukushima Daini. Alors que la colère gronde dans la population japonaise, c’est une nouvelle provocation à la demande d’arrêt de production électrique atomique.

    Les autorités nippones n’ont manifestement pas compris l’enjeu vitalet sacrifient l’avenir du pays en l’embarquant à nouveau dans cette énergie catastrophique. Pourtant il y a urgence à régler d’abord la crise de Fukushima Daiichi, en particulier en mettant à l’abri les 1533 assemblages de combustible de la piscine de l’unité 4 qui menaceront l’avenir du monde durant encore au moins un an et demi !

    Extrait dublogde Fukushima.

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