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Quel rôle des organisations dans la lutte sociale en Algérie ?

mardi 15 février 2011, par Abdel

Il y a mille et une manières de ne pas prendre la mesure de ce qui se passe au Maghreb et dans le monde arabe.

L’une d’elle est d’"avoir d’autres priorités politiques" et d’y voir la main des services secrets policiers algériens, comme le FFS...

Comme si ces services algériens avaient fomenté des lutes en Tunisie et en Egypte pour empêcher le FFS de pratiquer les changement tranquille en Algérie....

L’autre manière de ne pas comprendre qu’il s’agit d’un mouvement d’ensemble c’est de ne pas cesser de prétendre que l’Algérie n’est pas la Tunisie et pas l’Egypte. Et ce n’est pas seulement le pouvoir qu le prétend mais aussi l’opposition...

"L’Algérie n’est pas la Tunisie, n’est pas l’Egypte !" déclare le gouvernement algérien, fier de connaitre sa géographie...

Par contre, il n’est pas sûr qu’il comprenne la politique telle que les peuples sont en train de la mener...

Cela les change un peu de leurs habitudes de prendre les peuples pour des moutons et de se prendre pour des bergers qui mènent les moutons silencieux ... à l’abattoir !!!

Le gouvernement a déclaré : "nos forces de l’ordre ont fait preuve de retenue face à des manifestants qui les provoquaient"... comme le montre la photo, ci-dessus !

Ce qui se passe en Algérie

Nos ennemis se voient mais qui sont nos amis ? Quelles organisations nous aident à faire gagner la mobilisation. Bien difficile d’y répondre ?

Aucun parti et aucun syndicat n’a dirigé la lutte insurrectionnelle en Tunisie comme en Egypte et c’est une des raisons qui ont empêché la lutte dans ces deux pays d’être canalisée et dévoyée au début.

Pour la suite des événements en Egypte comme en Tunisie, l’absence de politique révolutionnaire consistant d’abord à mettre en place des conseils ouvriers se liant aux soldats peut se faire cruellement sentir pour combattre les pièges du nouveau pouvoir...

A l’inverse, l’Algérie a conservé un très grand nombre de formes d’organisation qui ne semblent parfois nullement vouloir développer le mouvement et se préoccupent seulement de leurs intérêts de boutique mais jouent un rôle pour freiner les mouvements sociaux.

Les grèves des secteurs de l’éducation et de la santé démontrent que la centrale syndicale ne parvient plus à jouer son rôle, soit de casser ces grèves, au nom du pacte économique et social. Bien qu’il soit « irrégulier », un syndicat indépendant parvient à mobiliser les travailleurs et la rue et s’avère beaucoup plus efficace que le syndicat accrédité, conspirant contre les intérêts des travailleurs.
Ainsi, pour ne pas voir les tentatives de « reformes » s’écrouler, à cause des pressions extérieures, il fallait que les gouvernements successifs, rassemblent le plus d’allégeance, même si des milliers d’employés se retrouvent à la rue, après la fermeture des sociétés.
La surprise n’a donc, plus lieu d’être, quand la centrale syndicale met des pressions sur les syndicats indépendants, ni quand elle soutient les mesures du gouvernement relatives à la suspension des crédits à la consommation, vue que la composition de sa direction est faite par des partisans du FLN et du RND.

Même si en Tunisie l’UGTT a joué un rôle, elle a été débordée et a appelé à des mouvements tels que l’UGTA n’imaginerait jamais d’appeler...

La grève de masse qui a démarré en Egypte la veille de la chute de Moubarak n’est pas un mouvement conçu par des appareils réformistes, ni syndicaux ni politiques...

ALORS QUELS SONT LES BUTS DE CES ORGANISATIONS EN ALGÉRIE ET QUEL RÔLE PEUVENT-ELLES JOUER ?

Les syndicats

 UGTA, fidèle serviteur du pouvoir même si sa base est parfois militante

On se souvient par exemple de son attitude dans les grèves ouvrières : "Le secrétaire général de l’Union générale des travailleurs algériens (UGTA) de l’Algérie, Abdelmadjid Sidi Saïd, a appelé, mercredi, les cheminots qui sont en grève depuis quatre jours pour réclamer une hausse de salaires, à « privilégier la voie du dialogue ». "

« L’UGTA est persuadée que la prise en charge des différentes préoccupations particulièrement celles relatives aux aspirations de notre jeunesse, se concrétise à travers la confiance et le dialogue », conclut le communiqué de l’UGTA suite aux révolte réprimées de la jeunesse chômeuse et pauvre.

Dans une déclaration signée par son secrétaire général. Kaci Mohend Aomar, la section UGTA des Ouacif a indiqué que « les pauvres salariés du CFPA perdent chaque mois une somme de 900 DA de leur salaire. Une situation vécue comme une situation anodine, alors que la centrale syndicale na cessé et ne cesse de claironner que le SMIG et de 15000DA, alors que ces travailleurs reçoivent 13400.00 DA de salaire, avec une augmentation de 500 DA seulement ! ».

Ce qui est vu par les concernés comme un mépris affiché par la centrale syndicale à l’endroit des travailleurs.

« L’UGTA tourne le dos au peuple en général et aux travailleurs en particulier, mais s’empresse à soutenir publiquement les tenants du pouvoir qui exploite le syndicat comme une caisse de résonance politique. », concluent les rédacteurs de la déclaration.

En janvier 2010, le syndicat UGTA a été sévèrement contesté par des salariés en grève, particulièrement ceux de Rouiba...

- Les nouveaux syndicats

En janvier 2008, les SNPSP, SNPSSP, SNPDSM, SNVFAP, Snaps, Satef, SNTE, Unpef, Snapap, Cnes, Snapest, Snapsy ont réussi à briser l’ordre établi, le monopole de l’UGTA par leur grève des fonctionnaires. Une situation imposée depuis plusieurs années par les pouvoirs publics dans le but de « casser » toute initiative syndicale ne répondant pas aux critères du pouvoir. De son côté, l’UGTA paraissait totalement absente.

La Centrale syndicale a choisi à l’époque de jouer les otages du pacte économique et social qu’elle a signé avec l’exécutif. Et au-delà de ce pacte, il est utile de rappeler que le secrétaire général de l’UGTA avait décrété une « trêve » à l’occasion de l’hospitalisation de Abdelaziz Bouteflika. Une trêve qui n’a jamais été levée…

Les comités

Les réseaux sociaux

Les partis politiques

RCD

Le RCD a choisi de quitter le gouvernement suite aux émeutes de Kabylie de 2001 et, ensuite, a rejoint les arouchs, mais il ne fera jamais oublié que des semaines durant, pendant que le pouvoir tirait à balles réelles sur des jeunes désarmés, ses ministres continuaient à siéger dans le pouvoir assassin. Il ne fera pas oublier non plus qu’il avait juré ne jamais participer à un pouvoir comprenant des islamistes et pourtant ...

En fait, il a gardé des liens avec le pouvoir militaire malgré sa cure d’opposition. Il suffit de lui proposer de proclamer : "Dehors les généraux ! Comités de soldats !" pour voir sa réaction...

Saadi ne dénonce jamais les généraux tout en sachant qu’est ce qu’ils ont fait et qu’est ce qu’ils font encore ;cela veut dire beaucoup de chose.

FFS

Réformiste, pro-capitaliste, très passif dans l’action, le FFS a toujours une bonne raison pour ne pas participer à une lutte : généralement, parce que les "clans" sont dans le coup, qu’"il y a manipulation", qu’il y a le RCD ou que ce n’est pas la priorité du parti...

Karim Tabbou : “Le FFS n’est pas partie prenante de l’appel à la marche de février”
Le Front des Forces Socialistes (FFS) n’est pas partie prenante de l’appel à la marche du 9 février prochain. Et ne fait donc pas partie de la “coordination pour le changement démocratique”.“Dans l’étape actuelle, les priorités politiques du FFS, ne lui permettent pas de s’associer à la proposition d’un appel à une marche à Alger, précise le FFS. “Enfin, ajoute le communiqué, le FFS respecte et défend l’autonomie de décision et d’action des organisations de la société civile”.

Une déclaration du FFS faisant l’éloge de la révolution en Tunisie a d’ores et déjà signée par une trentaine de personnalités notamment universitaires et de la presse : ouverte aux signatures, elle circulait vendredi en Algérie, où des émeutes essentiellement menées par des jeunes au début du mois ont fait cinq morts et plus de 800 blessés.

Rendant hommage à leurs voisins de l’Est pour avoir renversé le régime de Zine Al Abidine Ben Ali le 14 janvier, les signataires estiment que cette « juste action du peuple tunisien ouvre une nouvelle situation politique dans un Maghreb lié par un destin commun ».

Destin commun certes mais dans lequel le FFS ne comptait pas bouger le petit doigt en dehors de celui qui tient le stylo de... la déclaration !

PT

La déclaration commune récente entre le PT et l’UGTA en dit long ... puisqu’elle dénonce les jeunes révoltés et se propose d’organiser contre eux des milices ouvrières.... pour "défendre l’outil de travail".

On se souvient que le PT avait choisi de participer aux élections bidon durant la révolte de 2001, cautionnant ainsi le pouvoir avec lequel il a, depuis, quelques liens...

PST

Il a refusé de participer aux manifestations sous le prétexte que les organisateurs ne voulaient pas y inclure des revendications sociales. Il aurait pu le faire lui-même ... en y participant...

Les autres formes d’organisation, notamment les arouch...

Les coordinations

La Ligue algérienne pour la défense des droits de l’Homme (LADDH), quatre syndicats autonomes algériens et d’autres formations politiques dont le RCD et le FFS se sont réunis vendredi et « ont créé une coalition qui se réunira constamment », a indiqué le président de la LADDH, Mostefa Bouchachi et qui a appelé à la manifestation du 12 février.

Il est remarquable que la coordination ne veuille pas mettre en avant les revendications sociales et celles des travailleurs...

Cherchent-ils à développer le mouvement ?

Quelles perspectives se donnent-ils ?

Dans quel but ?

suite à venir...

Messages

  • Il y a mille et une manières de ne pas prendre la mesure de ce qui se passe au Maghreb et dans le monde arabe.
    L’une d’elle est d’"avoir d’autres priorités politiques" et d’y voir la main des services secrets policiers algériens, comme le FFS...

    Comme si ces services algériens avaient fomenté des lutes en Tunisie et en Egypte pour empêcher le FFS de pratiquer les changement tranquille en Algérie....

    L’autre manière de ne pas comprendre qu’il s’agit d’un mouvement d’ensemble c’est de ne pas cesser de prétendre que l’Algérie n’est pas la Tunisie et pas l’Egypte. Et ce n’est pas seulement le pouvoir qu le prétend mais aussi l’opposition...

    "L’Algérie n’est pas la Tunisie, n’est pas l’Egypte !" déclare le gouvernement algérien, fier de connaitre sa géographie...

    Par contre, il n’est pas sûr qu’il comprenne la politique telle que les peuples sont en train de la mener...

    Cela les change un peu de leurs habitudes de prendre les peuples pour des moutons et de se prendre pour des bergers qui mènent les moutons silencieux ... à l’abattoir !!!

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