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Le peuple tunisien va-t-il se contenter d’une rénovation de façade de la dictature sociale ?

dimanche 23 janvier 2011, par Robert Paris

D’autres lectures sur la révolte en Tunisie et ailleurs

Ils étaient si bons amis !

sous-titre :

BenAli Baba est parti mais pas les quarante voleurs...

Il y a de quoi s’étonner de l’empressement des média et des gouvernants à saluer la "révolution tunisienne". Bizarrement, on n’a jamais autant entendu parler de révolution ... en bien ! Est-ce que les classes dirigeantes du monde seraient devenues d’un seul coup adeptes de l’action de la rue pour détrôner les tyrans ou est-ce qu’ils félicitent d’autant plus le peuple tunisien qu’ils craignent que celui-ci aille plus loin ? Bien entendu, vis-à-vis des opinions publiques, cela fait mieux de se dire favorable à un peuple qu’à ceux qui l’assassinent d’autant que ces derniers sont en train de perdre. Mais cela n’a jamais suffi à empêcher les puissants d’aider les dictateurs car, pour maintenir les peuples dans l’oppression sociale, ils ont grand besoin de la dictature.

Par exemple la France en Tunisie. Qu’il s’agisse de Mitterrand, Rocard, Chirac ou Sarkozy, aucun n’a été avare de gros bisous à Ben Ali. Ce n’est pas une question idéologique ni d’orientation droite/gauche mais d’impérialisme. Celui de la France, qui était le colonisateur, est le plus grand profiteur du maintien de la Tunisie dans l’oppression.

La France est l’un des premiers investisseurs étrangers en Tunisie. Elle occupe même la première place quant au nombre d’entreprises installées dans ce pays (1200 entreprises). On peut citer pêle-mêle Lacoste, Valeo, Sagem, Danone, Sanofi-Aventis, Fram, Accor, Club med, BNP-Paribas, Société générale, Groupe Caisse d’épargne etc.etc.

Il lui faut donc, vaille que vaille, tenter de sauver le dictateur Ben Ali et sa dictature. Car celle-ci n’est rien d’autre que la forme qu’a prise la dictature de l’impérialisme en Tunisie.

Mais il n’y a pas que cela. La bourgeoisie française craint par dessus tout qu’une victoire du peuple tunisien entraîne une vague de fond pour tous les peuples du monde arabe dirigés aujourd’hui par des régimes anachroniques soutenus, financés et armés par l’impérialisme américain et son caniche européen.

Les bourgeoisies occidentales qui se targuent sans cesse de vouloir répandre la démocratie à travers le monde, ne font dans la réalité que soutenir, directement ou indirectement, des dictatures. Toute l’histoire de l’impérialisme n’est que soutien aux régimes les plus féroces quand ils ne sont pas installés directement par lui.

Et donc, cependant, les voilà aujourd’hui s’esclaffant à qui mieux mieux sur le courageux peuple tunisien ! Reconnaissez que cela mérite réflexion !

"La France, déclare Sarkozy, apporte un soutien déterminé au peuple tunisien"....

...et se préoccupe - rajoutons-nous - d’abord qu’un régime bourgeois stable, avec un homme à poigne à peu près reconnu du peuple, prenne le relai... pour reprendre les bonnes affaires comme avant, et remettre le peuple tunisien à produire de la richesse pour l’impérialisme...

Peut-être un tout petit peu plus d’élections, quelques partis qui se discréditent de temps en temps au pouvoir au lieu du parti unique. Et voilà. Le tour sera joué et la révolution sociale aura l’odeur de la misère, qui, chacun sait n’est pas celle du jasmin !

Eh oui, l’impérialisme peut sacrifier un pion - fut-il son pion - pour sauver l’essentiel... quand l’essentiel est menacé.

Et la seule question que se posent les capitalistes du monde entier est : le peuple tunisien qui a subi des morts et des blessés, qui a mesuré sa force et la faiblesse de la dictature, va-t-il accepter qu’on verse un peu de parfum de jasmin sur sa misère sans chercher à en finir avec elle-ci ?

Car il conviendrait de ne pas occulter un fait considérable : c’est la misère qui a jeté les milieux populaires dans la rue et une élection ne supprimera pas la misère...

Réforme ou révolution ?

"Quiconque se prononce en faveur de la voie des réformes légales, au lieu et à l’encontre de la conquête du pouvoir politique et de la révolution sociale, ne choisit pas en réalité une voie plus tranquille, plus sûre et plus lente, conduisant au même but, mais un but différent, à savoir, au lieu de l’instauration d’une société nouvelle, des modifications purement superficielles de l’ancienne société […] non pas la suppression du salariat, mais le dosage en plus ou en moins de l’exploitation." écrit Rosa Luxemburg dans "Réforme sociale ou révolution ?".

On peut faire partir Ben Ali, et même destituer son premier ministre et ses anciens ministres et interdire le RCD, cela ne signifie pas que le système d’exploitation ait changé en Tunisie...

Pour que le peuple ait de quoi vivre, se nourrir, se loger, se soigner, donner un avenir avec un travail à ses enfants, il faut...

Eh bien il faut vraiment faire la révolution...

Et pas celle de Jasmin...

Il faut prendre possession des richesses des prévaricateurs, des oligarques, des bandits qui ont pillé le pays.

Pour cela il faut occuper leurs biens.

Il faut le faire collectivement.

Il faut que cesse la répression.

Le soldat, le policier qui veulent se mettre du côté du peuple doivent pouvoir le faire.

Cela signifie en finir avec l’ordre établi et mettre en place des comités populaires pour surveiller non seulement les tueurs de Ben Ali mais aussi les grands voleurs, les grands profiteurs que ces derniers défendent...

Il faut que les travailleurs décident que le pays leur appartient et qu’ils se prennent en main.

Il faut qu’ils s’organisent partout, dans les quartiers, des les entreprises, dans les champs, dans les écoles, dans les casernes, de manière complètement autonome de l’Etat de toutes les institutions que connait le pays.

Il faut que ces comités, ces conseils, ces collectifs se donnent à eux-mêmes le droit de discuter et de décider.

Il faut qu’ils choisissent en leur propre sein des délégués afin de constituer des comités locaux, régionaux, nationaux...

Et que ces élus soient révocables à tout moment.

C’est cela la démocratie du peuple travailleur...

Ce n’est pas à un général de décider pour les soldats, à un patron pour les ouvriers, à un chef d’Etat pour le peuple.

"Dans toutes les révolutions précédentes, ce fut une petite minorité du peuple qui prit la direction de la lutte révolutionnaire, qui lui donna un but et une orientation, et qui se servit de la masse comme d’un instrument pour conduire à la victoire ses propres intérêts, les intérêts d’une minorité. La révolution socialiste est la première qui ne puisse être menée à la victoire que dans l’intérêt de la grande majorité, et par l’action de la grande majorité des travailleurs." disait aussi
Rosa Luxemburg dans "La Révolution de Spartacus".

Un peuple qui fait sa révolution à moitié se prépare des lendemains sanglants...

" Et pour les prolétaires qui se laissent abuser par des promenades ridicules dans les rues, par des plantations d’arbres de la liberté, par des phrases sonores d’avocats, il y aura de l’eau bénite d’abord, des injures ensuite, enfin de la mitraille, de la misère toujours".

Auguste BLANQUI

N’oublions jamais que la Commune de Paris de 1871 a été écrasée par l’armée versaillaise de Thiers pour n’avoir pas dissous l’armée bourgeoise au moment de la montée révolutionnaire...

C’est maintenant que les soldats et les policiers sont choqués par les horreurs qu’on leur a fait commettre qu’il faut en profiter pour rompre le lien entre eux et leur hiérarchie en les organisant à la base de la même manière que les travailleurs et les jeunes : en comités populaires révolutionnaires...

"Ceux qui font des révolutions à moitié n’ont fait que se creuser un tombeau."

Rapport à la Convention, 3 mars 1794, du révolutionnaire Saint-Just

Si le peuple ne le faisait pas et croyait que c’est son Etat, son armée, sa police, il y aurait des lendemains très durs et très sanglants quand les classes dirigeantes se sentiront à nouveau les coudées franches pour réprimer.

Le peuple a besoin d’avoir SON armée : il doit aider le soldat à se rendre indépendant de ses généraux et, du coup, des classes exploiteuses.

Il doit donner au soldat le droit de désobéir quand on lui ordonne de tirer sur le peuple...

Pour cela, il faut lui demander de s’organiser collectivement en comités de soldats...

S’en tenir à une démocratie de façade avec l’élection présidentielle et sans organisation des travailleurs, des jeunes et des soldats, ce serait entraver durablement les suites sociales et politiques de la révolution avec le risque réel d’un retournement de coups de bâtons...

La suite : quels risques liés à l’armée et à l’appareil d’Etat ?

Messages

  • "Le véritable esprit de révolte consiste à exiger le bonheur ici, dans la vie."

    Henrik Ibsen - 1828-1906 - Les revenants

  • "Les grandes révolutions naissent des petites misères comme les grands fleuves des petits ruisseaux."

    Victor Hugo - 1802-1885 - Choses vues

  • "Le monde appartient à ceux dont les ouvriers se lèvent tôt."

    Michel Colucci, dit Coluche - 1944-1986

  • "La démocratie dans le sens où l’entend le pouvoir ne laisse quant à elle aucune place à l’ingérence du peuple dans la structure totalitaire de l’économie dirigée par le monde des affaires, avec tout ce qui en découle dans les autres domaines de l’existence. Le rôle du public consiste à suivre les ordres, non à s’y ingérer."

    Noam Chomsky - L’An 501, la conquête continue

  • CORRUPTION

    "Ali Baba est parti, mais pas les 40 voleurs !"

    PETITE ANNONCE

    "Offre d’emploi n° 140 111 : On cherche un nouveau président pour la Tunisie. Expérience : débutant accepté. Type de contrat : CDD. Qualités requises : orphelin, fils unique, stérile et surtout chauve pour qu’il ne fréquente pas les salons de coiffure."
    [La famille de Leïla Trabelsi, l’épouse du président déchu, une ancienne coiffeuse, a mis la Tunisie en coupe réglée.]

    NOUVEAUX VERBES

    "Hier, je suis allé chez le coiffeur pour me faire Leïler [coiffer] les cheveux. J’ai voulu Trabelsier [voler] le coiffeur, mais il s’est Tunisié [défendu], alors je me suis Benalisé [enfui]".

    IVRESSE

    "Après l’ivresse du changement, Tunis se réveille avec une gueule de bois nationale ! La démocratie, c’est comme l’alcool, ça se consomme avec modération... Mais en tant que peuple alcoolique, on a vite fait d’ingurgiter toute la bouteille cul sec. Résultat : le pays sombre dans un coma démocratique."*

  • Jasmin en arabe est un composé de deux termes qui signifient désespoir et mensonge, juste résumé du sentiment des masses tunisiennes pour l’instant, dont la joie a fait plaisir à voir, comme ces jeunes filles tunisiennes sans voile et juchées sur les épaules de leurs copains manifestant (pied de nez à tout l’obscurantisme moyen oriental). La joie n’a pas été virtuelle mais elle pourrait être écourtée par de bien concrètes déceptions si ne surgissent pas des organismes politiques de classe pour « muscler » et servir de guide à la pensée émancipatrice.

  • 1° Il faut disloquer TOUT l’APPAREIL JURIDIQUE, ECONOMIQUE, REPRESSIF du socialo-fascisme Ben Alisme.
    2° Il faut en FINIR avec les ELECTIONS. Depuis la Commune de Paris – noyée dans le sang – la bourgeoisie a tenté de TUER le principe de REVOCABILITE. Les élections sont incompatibles avec le contrôle des élus. La bourgeoisie veut un système avec DELAI non révocable pour pouvoir CORROMPRE.
    3° IL NE FAUT AUCUN DELAI pour AFFIRMER LA VOLONTE POPULAIRE
    Il faut donc que les Tunisiens de plus de 14 ans se GROUPENT LIBREMENT par groupes de 25 ayant des options provisoirement identiques et désignent un DELEGUE REVOCABLE.
    Ce délégué est un délégué de base. 25 délégués de base se choisissent et désignent un délégué de conseil (qui représente 625 personnes en étant contrôlés par ses 25 délégués de base)
    25 délégués de conseil ===> un delégué député (15 000 délégateurs)25 délégués députés ===>> un délégué national. C’est ce que j’écrivais hier avant la chute
    vendredi 14 janvier 2011 A Tunis, c’est la révolution africaine qui commence, c’est la révolution mondiale anti-capitaliste, IL FAUT D’URGENCE LA DELEGATION GENERALE REVOCABLE. Le dictateur socialo-fasciste Ben Ali va peut-être balayé d’ici ce soir – vendredi 14 janvier 2011. Si ce n’est pas le cas, ce sera dans les jours qui viennent.
    La seule question, le seul critère c’est l’ORGANISATION par la BASE.
    Ils sont des dizaines de milliers face au leader socialo-fasciste de l’Internationale Socialiste. Ils sont des dizaines de milliers face à un pouvoir sur le point de se DISLOQUER !
    (…) Il faut d’urgence 300 000 délégués de base ! Il faut que 7,5 millions de Tunisiens de plus de 14 ans se groupent par 25 pour désigner le meilleur d’entre eux.
    IL FAUT 12 000 DÉLÉGUÉS DE CONSEIL révocables à tout moment (chacun représentant 625 Tunisiens). IL FAUT que ces délégués de conseil, par 25, désignent 480 DÉLÉGUÉS-députés.(chaque délégué-député représente 15000 délégateurs de base et peut être révoqué à tout moment par ses 24 délégués de conseil.) IL FAUT UN GOUVERNEMENT PROVISOIRE RÉVOCABLE !!! IL FAUT UN GOUVERNEMENT DE 19 DELEGUES NATIONAUX ! Ce sont 25 délégués députés qui peuvent désigner un délégué national révocable à tout moment. Chaque délégué national représente donc 390 000 Tunisiens ».

  • Une marche pacifique baptisée « Caravane de la libération » est partie du centre-ouest de la Tunisie avec l’objectif affiché de renverser l’équipe en place. Partis de Menzel Bouzaiane, à 280 km au sud de la capitale, où sont tombées sous les balles de la police les premières victimes de la révolte populaire qui a entraîné la chute du régime Ben Ali, les marcheurs sont arrivés en soirée à Regueb (260 km au sud de Tunis), où la population devait les héberger.

    La contestation continue de s’élargir dans la société tunisienne. Alors que la rentrée des classes dans les écoles primaires, fermées comme tous les établissements scolaires depuis le 10 janvier, doit avoir lieu lundi, l’Union générale des travailleurs tunisiens (UGTT) a annoncé que les instituteurs allaient entamer une grève illimitée jusqu’à « la dissolution du gouvernement ».

    Des policiers défilent à visage découvert

    Samedi à Tunis, des centaines de policiers avaient manifesté, en civil ou en uniforme, mais à visage découvert, devant le siège du gouvernement. Ils ont bloqué un moment l’accès du bâtiment à la voiture du président tunisien de transition, Foued Mebazaa, avant d’être écartés en douceur par d’autres policiers en service. Le groupe de policiers protestataires s’est joint à d’autres manifestants, en majorité des employés de mairie, pour réclamer de meilleures conditions de travail et le départ du gouvernement. Vendredi, pour la première fois, des policiers avaient rejoint les manifestations à Tunis et dans plusieurs villes de province. Ils réclament également la création d’un syndicat pour défendre les droits de la profession.

    Et c’est loin d’être fini...

  • On nous dit qu’on a gagné la révolution et qu’il n’y a plus qu’à voter...

    MAIS...

    A Sidi Bouzid, malgré la révolution du jasmin, "on meurt de pauvreté" !

    Le président honni Ben Ali a fui la Tunisie, mais la colère à l’origine de la "révolution du jasmin" brûle toujours dans les coeurs des habitants de Sidi Bouzid, ville marquée par la pauvreté où le soulèvement populaire a débuté il y a plus d’un mois.

    "Le régime nous a tout pris et laissé dans la misère. Nous n’avons pas le droit de vivre comme tout le monde", accuse Yusfi, 42 ans, maçon, défilant dans Sidi Bouzid, au milieu de plusieurs centaines de personnes.

    "Nous voulons l’égalité", scande un manifestant, tandis qu’un passant, portant la tenue traditionnelle, confie : "Nous mourons de pauvreté ici".

    "Nous avons été détruits par la pauvreté. Ce dont ont besoin les jeunes ici, c’est d’abord de travail."

    Les changements que veut le peuple ne sont pas ceux qu’on est en train de lui offrir...

    La révolution doit continuer...

    • Bonjour Mourad
      Vous avez écrit

      “A Sidi Bouzid, malgré la révolution du jasmin, "on meurt de pauvreté" !

      Vous pointez le doigt sur la question sociale. En effet les forces politiques qui, venant de la Terre du Nord, se réveillent tout à coup influencent en négatif les éléments de la proto-formoisie au travail (gagnant entre 500 et 1200 dinars) et la proto-formoisie des chômeurs.....
      En effet, les détenteurs de capital humain, s’ils ne QUITTENT pas idéologiquement leur classe sociale, méprisent ceux qui se trouvent en dessous d’eux (en terme de "productivité" revendiquée).
      C’est la FORMARIAT, le prolétariat de la formation, ceux qui n’ont ni le capital machine, ni le capital humain qui furent la flamme de la révolution.
      Ils furent le moteur et l’énergie, il furent la flamme de la combustion.
      S’ils furent rejoints et dirigés par des éléments qualitffiées, ceux-ci eurent tôt fait de ranger au placard leurs VRAIS revendications.
      De la même façon qu’en France, les Krivine-Besancenot-Sabado-Grondt méprisent les chômeurs et ont tout fait pour empêcher leur mobilisaton révolutionnaire, de la même façon une fraction de la proto-formoisie tunisienne méprise - sans se l’avouer - les personnages du poème de Wala Kasmi.
      mercredi 26 janvier 2011

      "Qui a fait la révolution !" Un poème de Wala Kasmi en arabe dialectal traduit et adapté par Téméraire Mirage

      Qui a fait la Révolution ?

      Ce sont les Fréchich …
      Ce sont les les Hammama … et pas les riches,
      Ce sont les Portefaix,
      Les cireurs et les maçons des chantiers,

      Ce sont les chômeurs et les vagabonds,
      Les gueux et les mendiants,
      Ce sont les va-nu-pieds,
      Et les fils de la balafrée,

      Ce sont les marchands ambulants,
      Qui ont fait cette révolution !

      C’est sont les enfants de Tala,
      De Kasserine, Regueb, et Jelma
      De Bouzayen, Sidi Bouzid et Meknassy,
      Les enfants oubliés de l’arrière pays,

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      C’est la Révolution des opprimés,

      Des ignorés et des maltraités,

      Dès l’après-midi de la victoire, avant la chute du tyran, j’écrivais (un commentaire svendredi 14 janvier 2011

      500 DINARS par mois pour tous les Tunisiens de plus de 14 ans ! Et 250 dinars par enfant ! Aujourd’hui !!! A bas Ben Ali, le socialo-fasciste ! 1000 euros demain pour tous les Terriens (2000 dinars pour tous les Tunisiens)

      Sur le site tunisien NAWAAT - des blogueurs en lutte pour la liberté d’expression - je publie un commentaire


      Yanick Toutain says :

      Sur l’avenue Bourguiba, c’est l’avenir de la révolution africaine qui se joue aujourd’hui.

      C’est l’avenir de l’Afrique et donc l’avenir de toutes les peuples en esclavage qui se joue, l’avenir de tous ces peuples dont les revenus et la capacité d’investir est inférieure aux 600 euros mensuels, inférieur au PIB moyen mondial qui est de 1152 dinars tunisiens.
      Les Tunisiens, comme tous les peuples de la Terre méritent de toucher une PART EGALE du PIB mondial.ur Nawaat)
      ==fin de citation
      C’est donc le mot d’ordre de ZERO CHÔMEURS qu’il vous faudra imposer..
      En France, pendant la mobilisation de décembre 1995, je parvins dans une AG de chômeurs à faire voter cette proposition..... Contre TOUTE l’extrême-gauche, LCR (futurs NPA) en particulier)
      La CGT chômeurs et le NPA dans AC CHômeurs ont multiplié les actions minoritaires de cow-boys pour masquer leur REFUS ACHARNE DE CE MOT D’ORDRE DE ZÉRO CHÔMEURS !
      En Tunisie, il faut exiger que TOUS les chômeurs soient embauchés immédiatement
      De la même façon, le mot d’ordre que nous (2) avons agité dans tous les mouvements exigeant "5 millions d’embauche de chômeurs.....
      Sur le mur du TUnisien Téméraire Mirage, j’écrivais hier (dans un fil consacré à "Ahmed Ounaïs « admire le courage et la solidarité » de MAM"
      #
      Téméraire Mirage il ne veut même pas l’appeler REVOLUTION !
      Hier, à 14:53
      #
      Yanick Toutain
      ‎@Téméraire Mirage il ne veut même pas l’appeler REVOLUTION !

      pourquoi le ferait-il ?
      Ils sont tous en train de DEMOLIR morceau par morceau tout ce qui a été fait les 12-14 janvier 2011.....
      Ils sont en train de faire des JOURNEES DE JUILLET (.1917) et AUCUNE STRUCTURE NATIONALE de délégués révocables ne permet d’exiger un TOUT LE POUVOIR AUX SOVIETS !!

      Il est vrai que les petits épargnants vont avoir leur NONOSSE !
      Tous les Thiers de la planète savent (provisoirement) rendre leur NONOSSE aux mangeurs de miettes juste avant de LANCER LA GRANDE REPRESSION qui remettra les pendules à l’heure...
      Si le délire continue encore (si vous ne donnez pas du boulot à 500 dinars/mois à tous les Pauvres de Tunisie, vous aurez le temps de méditer sur la bêtise des Républicains espagnols qui laissèrent le champ libre à Franco pour manipuler les Marocains...
      Si la FORMOISIE HONNETE n’est même pas foutue de SOULAGER un minimum la misère des héros de Wala Kasmi... vous pourrez toujours pleurer les larmes de vos corps que les fascistes RCD réussiront - moyennant finances - à faire ce qui Hitler fit parmi les chômeurs pauvres...

      IL Y A URGENCE !

      De la même façon, chez le même Téméraire Mirage, dans un autre filconsacré à une interviewdu ministre Elyès Jouini je posais en regard sa réponse à la question du chômage à la réponse égalitariste qui est la nôtre.....
      =
      Yanick Toutain
      QUESTION : Quelles réformes économiques et sociales envisagez-vous pour lutter contre le chômage des jeunes Tunisiens, un des éléments à l’origine du renversement de Ben Ali ?

      REPONSE DU CLOWNLa révolution est partie de l’intérieur du pays,... car de nombreuses régions (gouvernorats, NDLR) ont été les grandes oubliées des cinquante dernières années, et ce, malgré le miracle économique tunisien. Il faut donc les remettre au centre du dispositif pour qu’elles accèdent à un certain degré de développement économique. Cela passe par une décentralisation afin qu’elles soient capables de promouvoir leurs propres projets, d’adapter leur bassin d’emploi à leurs besoins industriels. La réponse ne peut d’ailleurs pas seulement être économique. Lors de la révolution, la population a exprimé un désir d’être reconnue dans son identité. Il faut que les différents gouvernorats reprennent leur destin en main.

      Nous avons aussi énormément de choses à faire pour développer l’employabilité des diplômés. Aujourd’hui, le système universitaire est certes très développé, mais il est resté trop académique. Nous n’avons pas assez de formations professionnelles. Il va falloir trouver du travail pour des gens qui sont au chômage parfois depuis plusieurs années. Cela passe par des formations en matière de "soft skills", c’est-à-dire de maîtrise de la communication, de la langue... Enfin, nous allons essayer d’identifier les grands projets industriels et d’infrastructures adaptés à différents bassins d’emploi.

      MA REPONSE :
      TOUT CHÔMEUR EST - dès aujourd’hui- embauché comme TRAVAILLEUR UTILE
      Il touche 500 dinars à partir du 1° février. (une avance de 200 dinars)
      IL MONTE SON PROJET
      IL LE POSE SUR INTERNET
      TOUT CITOYEN RECOIT 130 DINARS VIRTUELS (investissement démocratique)
      Chaque citoyen peut financer sur cette somme les projets présentés par les chômeurs.
      Les Chiffres d’Affaires de ces projets RETOURNENT aussitôt à la collectivité.
      (cela implique que l’investissement démocratique finance aussi le capital circulant...)Afficher la suite
      Hier, à 18:06 · J’aime· 1 personne

      Téméraire Mirage avait cliqué "j’aime", il ne vous reste plus Mourad qu’à rejoindre ce combat, ces mots d’ordre, cette perspective égalitariste......
      En convaincant au passage Robert Paris et de quitter les vieilleries programmatiques anti-égalitaristes rédigées à une époque où la formoisie était critiquée par Engels et Lénine, mais comme un groupe temporaire voué à rapidement disparaitre. L’histoire a montré qu’ils avaient tort sur leur pronostic.... Reprenons donc leur dénonciation du PROLETARIAT BOURGEOIS et exigeons un SALAIRE EGAL MONDIAL. "1000 euros pour tous les Terriens !"

      LIRE
      L’existence d’un "prolétariat bourgeois" est selon Engels le principal frein à la révolution anticapitaliste.. Un texte du 28/12/2008 par Julie Amadis

    • Vous pointez le doigt sur la question sociale. En effet les forces politiques qui, venant de la Terre du Nord, se réveillent tout à coup influencent en négatif les éléments de la proto-formoisie au travail (gagnant entre 500 et 1200 dinars) et la proto-formoisie des chômeurs.....
      En effet, les détenteurs de capital humain, s’ils ne QUITTENT pas idéologiquement leur classe sociale, méprisent ceux qui se trouvent en dessous d’eux (en terme de "productivité" revendiquée).
      C’est la FORMARIAT, le prolétariat de la formation, ceux qui n’ont ni le capital machine, ni le capital humain qui furent la flamme de la révolution.
      Ils furent le moteur et l’énergie, il furent la flamme de la combustion.
      S’ils furent rejoints et dirigés par des éléments qualitffiées, ceux-ci eurent tôt fait de ranger au placard leurs VRAIS revendications.
      De la même façon qu’en France, les Krivine-Besancenot-Sabado-Grondt méprisent les chômeurs et ont tout fait pour empêcher leur mobilisaton révolutionnaire, de la même façon une fraction de la proto-formoisie tunisienne méprise - sans se l’avouer - les personnages du poème de Wala Kasmi.
      mercredi 26 janvier 2011

  • Les luttes sont apparues spontanément, c’est-à-dire sans direction politique et sans programme. Les syndicats (l’Union générale des travailleurs tunisiens – UGTT) ont été pris par surprise et ont dû tenter de rattraper la situation, déplorant d’abord la violence excessive de la police, puis du même souffle décrier les « excès » des manifestations spontanées, en appelant au calme et à la confiance dans la promesse présidentielle de créer 300 000 emplois. Avant ce tour tragique des événements, ils ne se préoccupaient de rien d’autre que leur travail habituel consistant à verser de l’eau sur les feux brûlants de la résistance.

    Les mesures répressives ont été brutales, alors que la police tirent sur les manifestants. Il n’y a pas eu d’hésitation à faire feu à balles réelles, avec le but de tuer, car l’ordre venait de haut. Le gouvernement tunisien ne pouvait se permettre le luxe de tolérer les manifestations qui pouvaient s’étendre comme une traînée de poudre à travers tout le pays, même si ce genre de calcul ne fonctionne pas toujours et produit quelques fois l’effet contraire. Comme toujours, mais encore plus en temps de crise économique, l’impératif de L’État est la sauvegarde du capital à tout prix, en prenant tous les mesures nécessaires pour assurer sa survie et en convaincant les travailleurs, par tous les moyens à sa disposition, qu’il n’y a pas d’alternative aux sacrifices. C’est à prendre ou à laisser. Autrement, les armes de la répression s’abattront lourdement, contre tout le monde, sans exception. Les quelques cinquante morts en sont la preuve dramatique. De plus, le gouvernement tunisien a employé une stratégie de criminalisation de la lutte. Ceux et celles qui ont pris la rue, qui manifestent, qui commettent des gestes de violence contre les objets et contre les intérêts généraux de la société – de ses lois et contre son capital - sont accusés d’être des terroristes à la solde de tout éventuel pays ayant intérêt à déstabiliser la Tunisie. Même ceux et celles qui font paraître des messages critiques et des photos sur Twitter ou d’autres médias sont arrêtés et muselés. C’est une tactique bourgeoise classique, toujours efficace, déjà adoptée en Europe par le passé et particulièrement en Italie. Elle est maintenant appliquée sous de nouvelles latitudes avec le même objectif : opposer toute forme d’opposition en l’identifiant au « mal » qui doit en soi être combattu par tous les moyens nécessaires, y inclus la violence.

    Nous croyons que la lutte doit continuer à unir tous les secteurs. Elle doit mener à la création de comités de grève et de lutte pour montrer la voie aux travailleurs, aux travailleuses et aux sans-emploi de tout le monde arabe, de l’Algérie à la Syrie, et faire appel à leur solidarité. Tout cela est sans doute difficile et même probablement irréalisable vu le désert politique de la réalité actuel, alors que la désertification politique a atteint les vieux pays capitalistes de l’Europe et aussi des États-Unis. C’est la raison pour laquelle il est temps de concentrer nos efforts sur la création de l’avant-garde politique qui peut commencer à agir en tant que point de référence pour ces luttes, de manière à ce qu’elles ne s’épuisent pas dans la démoralisation ou la répression et qu’elles ne disparaissent sans traces. Il est grandement temps pour le prolétariat international, partout où il a été frappé, de la Grèce à la Tunisie, de l’Espagne à l’Algérie, du Royaume-Uni aux États-Unis, de prendre la voie de la renaissance de la lutte des classes, une voie qu’il devra voyager avec son avant-garde révolutionnaire. Sinon, tout effort, tout désire de révolte restera englué dans l’orbite capitaliste, réprimé ou réabsorbé par le système dépendant de la ligne prise par l’organe qui défend ses intérêts de classe, c’est-à-dire l’État capitaliste. C’est ce que nous enseigne Ben Ali.

    Prolétaires de tous les pays, unissez-vous !

    Le Groupe internationaliste ouvrier, section de la Tendance communiste internationaliste au Canada

  • La "Cararvane de la libération" devait à l’origine rejoindre Tunis à pied, en quatre ou cinq jours, mais les marcheurs ont expliqué dimanche qu’il n’y avait « pas de temps à perdre pour faire tomber le gouvernement ».

    Cette manifestation, selon des témoignages, a été organisée de manière spontanée par des jeunes de la région. Des syndicalistes et des militants des droits de l’homme ont décidé de se joindre à leur mouvement en ce dernier jour de « deuil national » en hommage aux victimes de la « révolution du jasmin », et de la répression qui s’en est suivie ayant causé la mort de 100 personnes en un mois, selon l’Onu.

    Le bras de fer rue/gouvernement est donc loin de prendre fin en Tunisie, où il est à la fois question de relance économique, et d’un autre côté, de changement immédiat du gouvernement provisoire.

    Lundi, le gouvernement devrait en effet être confronté à une « grève générale illimitée » cette fois-ci, appelée par le syndicat des enseignants du primaire, alors que ce même jour doit correspondre à la reprise des cours suspendus depuis le 10 janvier dans le primaire et plusieurs établissements secondaires.

  • Les démissions continuent à se faire progressivement démontrant que rien ne change sur le fond et qu’on est toujours dans la magouille pour sauver des pourris...

    La recherche du "bon gouvernement" est illusoire.

    C’est aux comités populaires de gouverner !!!

  • L’Iran accueille Rocard comme un émissaire de Hollande.

    Néanmoins l’entourage de Hollande, qui doit entrer en fonctions mardi, a soigneusement pris ses distances avec cette visite, insistant sur le fait que l’ancien Premier ministre n’était « porteur d’aucun message ni investi d’aucune mission ».

    Il a également rappelé que « la position de François Hollande au sujet du programme nucléaire iranien est connue. L’Iran doit se conformer à ses obligations internationales et respecter les résolutions du Conseil de sécurité des Nations unies en cessant ses activités nucléaires sans finalité civile crédible », et « coopérer pleinement avec l’Agence internationale de l’énergie atomique (AIEA) ».

    Commentaire Max : Rocard ne savait pas comment occuper sa retraite d’ancien 1er ministre de Mittérand entre 88 et 91 ??

    mais on pourrait avoir quelques doutes :

    Michel Rocard fut membre de l’International Advisory Board du conseil des relations étrangères de 1999 à 2004, et administrateur du think tank « Les Amis de l’Europe ». Il est, avec Dominique Strauss-Kahn et Pierre Moscovici, co-fondateur de l’association À gauche, en Europe. Il préside le conseil d’orientation scientifique de la fondation Terra Nova depuis sa création, en 2008.

    Michel Rocard compte également parmi les membres fondateurs du Collegium international éthique, politique et scientifique, association qui réfléchit aux transformations urgentes qu’imposent les désordres actuels dans le monde.

    Michel Rocard est membre du Comité de soutien de l’Association Primo Levi (Soins et soutien aux personnes victimes de la torture et de la violence politique)24.

    En Iran, nous pouvons donc compter sur lui pour dénoncer fermement la répression et le régime fasciste des mollahs.
    Autant d’ailleurs qu’il le fait au frontière de l’Europe et à l’intérieur de l’hexagone pour s’élever contre les centres de rétention.

    Mais ce qui est le plus remarquable, c’est son rôle après le massacre en nouvelle Calédonie en 1988 ; et le mieux c’est de lire son interview :
    Vingt ans après l’affaire de la grotte d’Ouvea qui fit vingt-cinq morts en Nouvelle-Calédonie, l’ancien Premier ministre avoue qu’il savait que les militaires français ont achevé des prisonniers kanaks « à coups de bottes ». « Au moins un officier et peut-être un sous-officier », précise Michel Rocard dans une émission ....la suite ici.

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