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Editorial 11-12-2010 - Les banquiers nous ruinent, ruinons les banquiers !

vendredi 10 décembre 2010, par Robert Paris

Cantona n’est pas parvenu, par son appel à retirer notre argent de nos comptes en banque, à menacer les établissements bancaires s’étonnent, ou se rassurent, les commentateurs des média, de la finance et du monde politique. Du coup, ils peuvent se permettre de rappeler que les banques ne devraient pas pousser trop loin la colère populaire car... on ne sait jamais... si celle-ci allait plus loin et décidait un beau jour de prendre au mot l’ancien footballeur. Un retrait massif pourrait très bien résulter d’un mécontentement populaire et, plus encore, d’une perte de confiance brutale dans la fiabilité des banques...

Et pourquoi y aurait-il une colère ou une perte de confiance envers les banques, les établissements financiers, les bourses, les spéculateurs et tout le monde des trusts, des gros actionnaires et grands profiteurs ? Au moment où les Etats déversent des centaines de milliards pour aider tous ceux qui viennent d’être cités, l’Etat n’a plus d’argent pour payer la santé, les retraites, les salaires des fonctionnaires, plus d’argent pour l’accompagnement des personnes âgées, pour les crèches, pour les médicaments et on en passe...

Les aides, oui, mais seulement aux capitalistes : pas aux chômeurs, aux sans logis ou aux salariés pauvres...

Quant aux banques qui, en 2008, ont dû leur sauvetage à l’argent public, notre argent, elles s’en sont sorties pendant que la popualtion travailleuse s’en sort de moins en moins depuis 2008. Si les travailleurs sont bien loin d’être sortis de la crise, avec les licenciements massifs, l’augmentation d’un chômage de masse, une misère croissante, la BNP Paribas a quasi-doublé son bénéfice, qui s’élève en 2009 à 5,8 milliards d’euros. La Société Générale a annoncé jeudi un bénéfice net annuel de 678 millions d’euros. Ces bons résultats, réalisés en majorité sur les marchés financiers et non dans l’économie réelle, permettent aux banques de verser de confortables bonus. La BNP a provisionné 1 milliard d’euros pour les bonus de ses 4.000 traders. 500 millions seront versés en liquide en mars, soit "125.000 euros par personne" en moyenne, selon ses calculs. La banque Société Générale vient d’annoncer 250 millions d’euros de rémunération variable pour ses traders. Ils pourront recevoir environ 300 millions d’euros supplémentaires en actions dans les années à venir, sous réserve du respect de critères de performance. Les paysans sont ruinés mais le Crédit agricole SA affiche un bénéfice d’environ 1 milliard d’euros

Ces bénéfices réalisés à nouveau en spéculant de manière folle, sans se fonder sur aucun développement économique, mènera inévitablement à de nouveaux effondrements que les populations devront à nouveau payer... Or, il s’avère que c’est la "banque de détail" qui rapporte, ce qui signifie qu’une grande partie des profits se réalise en profitant des multiples comptes des particuliers. C’est nous qui enrichissons les banques parce que nous sommes contraints d’y mettre nos paies et que les banquiers en profitent non seulement pour nous facturer mais pour spéculer avec notre argent tant que nous en l’avons pas encore dépensé. Nous ne cessons pas de leur prêter gratuitement de l’argent. Par contre, au moindre incident de paiement, ils nous le facturent durement et, en cas de trou dans notre compte, ils nous déclarent "interdits bancaires", nous jetant dans des difficultés insurmontables puisque nous n’avons plus de possibilité de payer des chèques, de recevoir normalement notre paie et que nos banques nous volent notre salaire.

Pendant que les boursicoteurs, les banques, les trusts du CAC 40 caracolent avec des profits insolents, le nombre de gens incapables de payer leur loyer, le gaz, l’électricité et les dépenses quotidiennes grandit sans cesse... La crise n’est pas finie parce que les sommes d’argent détenues par les plus grandes fortunes atteint des sommets. Elle continue parce qu’il n’y a pas d’investissements réels capables d’absorber de telles sommes. Plus il y a d’argent en circulation aux mains des capitalistes et plus le nouvel effondrement viendra vite... On ne peut pas distribuer des sommes colossales sans qu’aucune réalité n’existe derrière et c’est pourtant le cas des sommes distribuées aux gros actionnaires par les trusts, les banques, les assurances et l’Etat. Quand Obama jette aux marchés de centaines de milliards de dollars, il faut bien dire qu’il n’existera jamais des biens réels capables de les compenser.

Plus le tas monte, plus la chute menace...

On voit ainsi tout le sel de l’indignation des commentateurs contre Cantona. C’est le système lui-même qui se dirige tout droit à son propre effondrement en nous volant des sommes colossales et en nous envoyant direct en enfer. Et, d’autre part, tout le système et ses défenseurs s’indignent qu’un individu se permette de dire... qu’il va retirer "son" argent de la banque !!!

Elle est plutôt forte, celle-là. mais, tous les jours, des banques nous retirent nos comptes en banque et cela n’indigne pas tout ce joli monde ! Tous les jours, des salariés se voient retirer durablement ou définitivement leur chéquier, leur logement, leur eau, leur gaz, leur électricité... Et tout cela serait normal mais pas que les détenteurs de comptes en banque retirent leur argent...

Alors oui, frapper les capitalistes au coffre-fort est une idée qui a de l’avenir, même si Cantona n’est pas en état de la mettre en route lui-même, les travailleurs le peuvent. Des comités de travailleurs se liant à l’échelle de tout le pays peuvent très bien répondre à tous les chantages patronaux et gouvernementaux par une telle mesure.

PLUS QUE JAMAIS, IL FAUT COMBATTRE L’IDÉE FAUSSE QU’ON SE DÉFEND SANS FRAPPER LE SYSTÈME !!!

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