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La révolte d’Haïti contre l’occupation des troupes étrangères

vendredi 19 novembre 2010, par Robert Paris

Lire ici la situation d’Haïti

Ci-dessus un instrument de lutte contre la misère, le manque de logements, de nourriture, de soins et contre le choléra !!!

Les troupes internationales qui occupent Haïti y sont venues sous le prétexte du tremblement de terre, mais elles y restent.

Par contre, l’aide n’arrive pas...

Cherchez l’erreur.

Des troupes internationales occupent Haïti à cause de la situation sociale et politique et non à cause des catastrophes naturelles.

Elles occupent parce que le peuple travailleur est révolté et que l’Etat bourgeois est absent avec, du coup, des risques révolutionnaires.

La Minustah et le choléra sont jumeaux

La révolte contre l’occupation des troupes étrangères a explosé avec le développement du choléra.

Au cours des manifestations violentes au Cap-haitien et à Hinche", des centaines de personnes avaient manifesté devant un bureau de l’ONU à Hinche (centre) jetant des pierres contre des soldats népalais accusés par la foule d’avoir propagé en Haïti une épidémie de choléra qui a fait depuis la mi-octobre près d’un millier de morts.

Les Haïtiens révoltés par l’épidémie de choléra ont ignoré les appels des responsables de santé à cesser les violences qui perturbent les efforts pour traiter les malades. Les autorités craignaient de nouveaux incidents dans la capitale Port-au-Prince vendredi.

La violence a touché Port-au-Prince pour la première fois jeudi après trois jours de tension dans le nord du pays. Des manifestants ont lancé des pierres contre les casques bleus de l’OTAN, attaqué des voitures d’étrangers et bloqué des routes avec des pneus enflammés.

Jeudi, plusieurs centaines de jeunes ont pris pour cible les soldats de l’ONU dans la capitale en lançant des pierres et en dressant des barricades.

L’AFP rapporte qu’une ambiance de guérilla urbaine régnait aux abords du Champ-de-Mars, tout près du palais présidentiel. Des coups de feu ont été entendus, sans pouvoir dire d’où ils provenaient. Des gaz lacrymogènes rendaient l’air irrespirable.

Des pneus en feu et des bennes à ordures bloquaient plusieurs carrefours de la capitale, où les Casques bleus n’avaient jusqu’à présent jamais été pris pour cible depuis le tremblement de terre de janvier dernier.

Les manifestants s’en sont pris à une dizaine de soldats de la MINUSTAH, la Mission des Nations unies pour la stabilisation en Haïti. Ils se trouvaient à l’arrière d’une camionnette découverte. Un des soldats qui avaient mis en joue les manifestants, sans toutefois les freiner dans leur élan, est tombé du véhicule. Il a été la cible de tirs de pierres avant de réussir à y remonter.

Des gens rassemblés tout près d’un vaste camp de réfugiés du séisme scandaient en créole « le choléra, c’est la MINUSTAH qui nous a donné ça » et réclamaient le départ des Casques bleus.

L’épidémie de choléra qui sévit depuis la mi-octobre en Haïti a fait, jusqu’à présent, 1110 morts et a touché 18 000 personnes. La maladie a franchi cette semaine les frontières du pays avec des cas rapportés en République dominicaine et dans l’État américain de la Floride.

Les violences de mercredi avaient fait un mort et plusieurs blessés à Cap-Haïtien, la deuxième ville du pays. En début de semaine, des heurts y avaient fait 2 morts et 14 blessés. De plus, six soldats de l’ONU avaient été blessés à Hinche.

La MINUSTAH mobilise 12 000 personnes. Il s’agit de la principale force de sécurité dans le pays depuis six ans. Elle nie toute responsabilité dans l’épidémie qui sévit en ce moment.

La Croix rouge internationale a annoncé vendredi que 30 cas de choléra ont été détectés dans la prison principale de Port-au-Prince et que dix détenus en sont morts à ce jour. Le porte-parole de l’organisation internationale Marcal Izard a jugé l’arrivée de la maladie inquiétante car la prison est surpeuplée, avec 2.000 détenus soit un quart de la population carcérale du pays.

Les violences liées à l’épidémie de choléra, qui a causé la mort de plus de 1.100 personnes, interviennent quelques jours avant les élections prévues le 28 novembre prochain, certains responsables de l’OTAN avancent que ces émeutes sont encouragées par des personnes voulant perturber le scrutin. Des manifestants ont lancé jeudi des pierres contre le parti du président René Préval.

La colère a été alimentée par des rumeurs selon lesquelles les soldats népalais de la Mission des Nations Unies pour la Stabilisation en Haïti (MINUSTAH) avaient importé la maladie très contagieuse en Haïti.

Le choléra est apparu le mois dernier dans l’Artibonite, dans le centre d’Haïti, puis s’est propagé à d’autres régions et notamment à la capitale, Port-au-Prince, où vivent entre 2,5 millions et 3 millions de personnes, dont près de la moitié entassées dans des camps de réfugiés depuis le séisme du 12 janvier qui a dévasté le pays.

Dès lundi, dans la cité du Roi Christophe, des heurts violents ont opposé quelques milliers de manifestants au contingent chilien de la Mission des Nations unies pour la stabilisation en Haïti (Minustah), épaulé par la police locale.

Lourd bilan : deux jeunes émeutiers tués par balle et 14 blessés. De l’aveu même de la force onusienne, l’un des défunts a succombé au tir d’un Casque bleu "en état de légitime défense. " Autant dire qu’un tel drame creuse le fossé de la défiance. En visite à Suresnes (Hauts-de-Seine), Michel Saint-Croix, maire de "Kapayisyen ", exige que "ceux qui ont massacré la population " soient identifiés et punis. "Ils sont là pour instaurer la quiétude, poursuit l’élu, cité par l’AFP, pas pour donner la mort. "

La foule, qui réclame le départ des "soldats de la paix " et dénonce l’incapacité des autorités à juguler l’épidémie de choléra apparue en octobre, a en outre incendié un commissariat, dont plusieurs véhicules ont été détruits par les flammes, tandis qu’un commando de pillards dévastait un entrepôt de vivres du Programme alimentaire mondial (PAM).

A Hinche, environ 400 rebelles ont caillassé la base du bataillon népalais de la Minustah, blessant six de ses membres. Le choix des cibles n’a rien de fortuit : maints Haïtiens accusent les militaires venus de Katmandou d’avoir "importé " puis propagé depuis leur campement de Mirebalais le vibrion cholérique, fléau inconnu jusqu’alors dans un pays qui collectionne pourtant les calamités. Argument invoqué : la résurgence récente du choléra au Népal et les similitudes entre la souche asiatique et celle qui ravage l’ancienne perle des Antilles.

"Scénario incertain, objecte un épidémiologiste. La traçabilité du vibrion est aléatoire. Il peut avoir voyagé depuis des décennies, frappant l’Amérique latine ou l’Afrique avant d’accoster dans les Caraîbes. " Las !, rien n’y fait. Ni les mises au point des scientifiques, ni les examens confiés à deux laboratoires -l’un américain, l’autre dominicain-, ni bien sûr les démentis parfois maladroits de l’Onu. "Minustah = kolera ", scandait-on déjà la semaine dernière aux Gonaïves (centre-ouest). Les révoltés d’Haïti tiennent leurs messagers du malheur ; ils ne les lâcheront pas. Il faut dire que la litanie des chiffres officiels qu’égrène chaque jour le ministère de la Santé amplifie la détresse : on a franchi hier mardi le seuil symbolique du millier de décès (1034 pour près de 17000 hospitalisations depuis la mi-octobre). Autre facteur d’anxiété : le décès de quatre détenus du Pénitencier national de Port-au-Prince. "Si le vibrio cholerae gagne les prisons, prévient cet expatrié familier d’un système carcéral épouvantablement insalubre, ce sera l’hécatombe "

Mardi, un ponte français de la lutte contre le choléra a "briefé", cartes à l’appui, le Guatémaltèque Edmond Mulet, patron de la Minustah. C’est grave, docteur ? Non, c’est tragique. La virulence du mal et la rapidité de sa diffusion ont de quoi priver de sommeil tous ceux qui, Haïtiens ou étrangers, s’échinent à sortir de l’ornière la nation la plus démunie des Amériques. "Une bombe bactériologique", avance un diplomate occidental.

Selon un scénario juge crédible par les initiés, la responsabilité incomberait pour l’essentiel à la société locale chargée de vidanger les fosses septiques de la base népalaise. Ses agents ont pu, si l’on en croit cette thèse, déverser dans la rivière Artibonite des déjections infectées.

Hier, la tension demeurait palpable. Dans les bastions de l’élan "onuphobe", les noyaux durs du soulèvement ont érigé des barricades de pneus enflammés, bombardant de pierres et de bouteilles les véhicules de la Minustah, tandis que résonnaient des tirs sporadiques. Il va de soi que l’état-major de la Mission des Nations unies redoute, après la propagation de la maladie, une contagion de l’insurrection ; hypothèse qu’accréditent les manifs ébauchées dans d’autres villes. D’autant que les chefs des gangs criminels, dont beaucoup ont fui leur geôle à la faveur du terrible séisme du 12 janvier dernier, tenteront à coup sûr de tirer profit du chaos pour restaurer ou consolider leur emprise.

Dans un communiqué où transparaît une inquiétude aiguë, la Minustah déplore des actes de violence à "motivation politique", qui "tendent à créer un climat d’insécurité à la veilles des élections" et enjoint les citoyens haïtiens de "ne pas se laisser manipuler."

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