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Editorial 28-03-2010 - Quel avenir… si on ne s’en occupe pas nous-mêmes ?

samedi 27 mars 2010, par Robert Paris

LA VOIX DES TRAVAILLEURS

« Travailleurs de tous les pays unissez-vous »

Karl Marx

Quel avenir… si on ne s’en occupe pas nous-mêmes ?

Les travailleurs islandais et les milieux populaires descendent à nouveau dans la rue pour dire leur révolte contre les classes dirigeantes qui les ont noyé dans la crise et ont vendu leur avenir pour jouer aux subprimes et qui voudraient maintenant leur faire payer les frais de la crise. Ils ont fait chuter un premier gouvernement de droite et sont en train d’en faire autant du gouvernement de gauche… Mais les classes dirigeantes et des politiciens démagogues ont trouvé une réponse : dénoncer les autres pays et proposer au pays de se replier sur lui-même sous le slogan « L’Islande a su vivre seule pendant des centaines d’années ». La colère sociale va monter dans l’Europe en crise, comme dans le reste du monde. Les réactions en Grèce ou en Islande commencent à le montrer. Et les classes dirigeantes espèrent, avec le nationalisme, trouver le moyen de canaliser cette colère vers des impasses.

La crise grecque est un révélateur à cet égard. Elle vient de l’être pour l’Europe que l’on avait présenté comme une protection en cas de crise. On remarque qu’il n’en est rien. Si la faillite frappe l’Espagne et le Portugal après la Grèce, l’euro serait menacé d’où les spéculations actuelles sur la monnaie. Les classes dirigeantes et les Etats nationaux tiennent à se blanchir de leurs propres responsabilités. L’Allemagne accuse la Grèce. Inversement, la France accuse l’Allemagne. Entre la France et l’Allemagne, au rythme actuel, on en sera bientôt à parler d’"ennemi héréditaire" !... Le reste du monde pratique le même sport : les USA accusent la Chine et vice-versa... Loin d’être capables de résoudre la crise, chacun aimerait bien la faire payer à ses voisins… Les nationalismes montent et la « communauté européenne » menace de voler en éclats sous la pression de la crise.

Les hommes politiques ne sont pas les derniers à attiser les flammes du nationalisme. Sarkozy annonce qu’il défend l’entreprise française en faisant de la démagogie à Renault, qu’il défend la paysannerie en prétendant être prêt, sur ce thème, à une crise en Europe. Hypocrite ! Il sait très bien que Renault est un trust multinational. Quant aux paysans les plus pauvres, ils n’ont jamais été aidés, ni par l’Europe ni par la France...

Le nationalisme, voilà un dérivatif commode en temps de crise. On présente aux populations révoltées un ennemi à détester, un objectif national qui pourrait sembler réaliste, un espoir qui, même faux et complètement illusoire, remplace une absence complète d’espoir dans le cadre du système. Mais les lendemains de ce type d’illusion sont durs. Si les classes dirigeantes peuvent ainsi parvenir à sauver leurs intérêts en détournant la colère populaire, les travailleurs et les peuples paient de telles illusions au prix fort. C’est sur de tels mensonges que s’est construit le fascisme en Allemagne et en France, à la faveur d’une crise grave du capitalisme...

Oui, tous les politiciens, tous les patrons et les média vont défendre de plus en plus des thèses nationalistes. Comme si c’était une solution face à une crise globale… Comme si l’Etat français avait jamais été le défenseur de la population travailleuse. Comme si la cause des crises était ailleurs que dans les fondements même du système capitaliste et dans le fait que ce dernier a atteint ses limites et n’est plus capable de développer l’économie en développant ses profits.

Les classes dirigeantes ne veulent pas attendre que tous les exclus, les travailleurs licenciés, les chômeurs, les salariés des services publics attaqués s’unissent aux paysans ruinés, aux pêcheurs et aux petits artisans ou commerçants qui commencent à subir la crise. Ils ont besoin pour l’éviter de leur présenter d’autres ennemis à combattre et que l’on accusera de tous les maux, les étrangers, les immigrés, les autres nations… Le nationalisme exacerbé, la xénophobie, le fascisme, tous ces sentiments montent en Europe. Cette démagogie de la droite et l’extrême droite n’est pas combattue par les syndicats et partis de gauche. Au contraire, ces gens-là parlent toujours au nom d’un prétendu "intérêt du pays", un piège sanglant pour l’avenir.

Est-ce que ce scénario pessimiste est une fatalité ? Absolument pas ! Il y en a un tout autre. Si les travailleurs, cessant de suivre les dirigeants réformistes, d’élection en marche et journée d’action inoffensive, décident de s’organiser pour donner eux-mêmes une issue à la crise, en s’alliant avec les paysans et les artisans pauvres et tous ceux que la crise a frappé, sans s’arrêter aux frontières de la France et sans se sentir liés par les limites du capitalisme, alors, oui, un véritable avenir existe.

Messages

  • Ces gens-là évitent d’aller au fond des choses pour ne pas souligner les limites d’un système d’exploitation :

  • Rien ne serait plus dangereux dans la période que nous allons vivre que de se mentir sur ce qui est en train de se passer. On ne fait pas mieux face à une situation grave en se bandant les yeux

  • Oui, tous les politiciens, tous les patrons et les média vont défendre de plus en plus des thèses nationalistes.

  • La crise grecque est un révélateur à bien des égards. Elle vient de l’être pour l’Europe que l’on avait présenté comme une protection en cas de crise. On constate qu’il n’en est rien. Et on constate surtout que les classes dirigeantes nationales et les Etats tiennent à souligner cela pour se blanchir de leurs propres responsabilités. Chacun présente les autres Etats comme des irresponsables. L’Allemagne accuse la Grèc. Inversement, la France accuse l’Allemagne, etc.... Le reste du monde pratique le même sport : les USA accusent la Chine et vice-versa... Les nationalisme montent et les unités du type européen menacent de voler en éclats sous la pression de la crise. Les hommes politiques ne sont pas les derniers à attiser les flammes du nationalisme. Sarkozy annonce qu’il défend l’entreprise française en faisant de la démagogie à Renault, qu’il défend la paysannerie en prétendant être prêt sur ce thème à une crise en Europe. Hypocrite ! Il sait très bien que Renault est un trust multinational et que les paysans les plus pauvres n’ont jamais été aidés, ni par l’Europe ni par la France...

    Le nationalisme, voilà un dérivatif commode en temps de crise. On présente aux popualtions révoltées un ennemi à détester, un objectif national qui semble un premeir temps réaliste, un espoir qui, même faux et complètement illusoire, remplace une absence complète d’espoir.

    Mais les lendemains de ce type d’illusion seront très très durs. Si les classes dirigeantes peuvent ainsi parvenir à souver leurs intérêts en détournant la colère popualire, les travailleurs et les peuples paieront de telles illsuons au prix fort. C’est sur de tels mensonges que s’est construit l’hitlérisme ou le vichysme. Et c’était justement à la faveur d’une crise grave du capitalisme...

  • l’analyse que vous faitent de la situation me parais juste, je remarque que ce dernier temps dans le médias et aussi dans la vie courante qu’il ya une monté du nationalisme mais aussi une ambiance bizard dans les entreprises.
    je pense que la crise en est la cause.
    mais face a cette situation je l’impression que les peuples dis moins le prolétariat cherche a avoir des solutions indivuduelles au lieu de faire face à la situation de façon collectif, sans pensé a un mytique sauveur.

  • Rien ne serait plus dangereux dans la période que nous allons vivre que de se mentir sur ce qui est en train de se passer. On ne fait pas mieux face à une situation grave en se bandant les yeux…
    On nous parle de sauver les retraites dans une société qui supprime sans cesse et massivement des emplois publics comme privés, qui dévalorise continuellement les salaires et revenus du travail. Qui peut croire, dans ces conditions, qu’il y aura à l’avenir de l’argent pour payer ces fameuses retraites ? Les fonds ont été joués au casino des subprimes comme tous les autres fonds et les rentrées d’argent ne peuvent qu’être les cotisations d’actifs de moins en moins nombreux. L’Etat a dépensé bien plus que ses fonds en réserve pour aider le secteur capitaliste noyé depuis 2008 et on fait croire qu’il va pouvoir continuer ainsi à maintenir à bouts de bras l’économie et même la faire repartir…
    Si, au début de la crise, certains ont pu croire qu’il s’agissait d’un phénomène passager et qu’il suffisait de tenir en serrant les dents, beaucoup ont maintenant conscience que la crise que connaît la société capitaliste est un événement de grande ampleur impliquant des conséquences historiques qui n’en sont qu’à leur début et qui ont des implications graves dans nos vies et celles de nos enfants. Elles changent en profondeur nos projets, et vont encore plus les changer plus la crise va se développer et dévoiler sa véritable profondeur. La société de demain ne ressemblera certainement pas à celle d’hier. Il ne suffit pas de revenir sur les points de vue du passé pour résoudre nos problèmes à venir.
    Si certains ont cru résoudre les problèmes de la société par quelques réformes, il ne peut plus en être question. Ce sont les fondements de la société capitaliste qui sont mis en cause par la dérive du système lui-même. Ce ne sont pas nos revendications ou nos manifestations qui le mettent en cause mais c’est le capital financier, bancaire, industriel comme spéculatif qui a une évolution nocive et mortifère pour son fonctionnement fondamental. Au point que l’Etat, en se ruinant, a joué le rôle de dernière béquille possible du système. Et sa faillite n’a pas suffi à remettre la machine en route, seulement à redonner un dernier souffle à la spéculation !
    Ce ne sont pas quelques entreprises ou quelques pays qui vont souffrir, mais tous ! Ce ne sont pas quelques acquis qui vont être remis en cause mais tous ! La politique de la bourgeoisie en Islande, en Grèce ou en Espagne donne une première idée de l’ampleur des remises en cause. Rien n’arrêtera la machine à détruire du capitalisme comme, dans la période prospère, rien n’avait arrêté la machine à construire des profits… Rien sauf la lutte des classes, si ce sont les travailleurs qui la mènent.
    C’est déjà la lutte des classes que mène contre nous la classe dirigeante en prétendant s’attaquer à nos emplois, à nos salaires, à nos services publics, à nos retraites, à notre santé…
    Mais les classes dirigeantes le savent. La colère sociale va monter dans l’Europe en crise comme dans le reste du monde. Les réactions de Grèce ou d’Islande, comme les grèves en France commencent à le montrer. Et elles tiennent les moyens de canaliser cette colère vers des impasses.
    Les stratégies des centrales syndicales sont un des éléments de cette politique des classes dirigeantes. Elles permettent de calmer la lutte, de l’envoyer vers des fausses mobilisations qui ne mènent à rien…
    Mais ce n’est pas tout. Il s’agit que le mécontentement social se tourne contre d’autres travailleurs, contre d’autres peuples. La crise, c’est de la faute des Grecs, dit-on en Allemagne, de la faute de l’Allemagne di-on en France. De la faute des Chinois dit-on aux USA et de la faute de l’Amérique dit-on partout.
    Ces gens-là évitent d’aller au fond des choses pour ne pas souligner les limites d’un système d’exploitation : le capitalisme, qui n’a pas plus de vocation à l’éternité que l’empire romain ou l’empire maya...
    Oui, tous les politiciens, tous les patrons et les média vont défendre de plus en plus des thèses nationalistes.

    • L’ACTION OUVRIERE ET LES "CLASSES MOYENNES"
      La grève Renault a soulevé une grande vague d’espoir parmi toutes les couches moyennes de la population.

      – Il était temps, entendait-on un peu partout.

      – ça ne peut plus durer comme cela, disent les petits commerçants. Ils affament les ouvriers, et nous, ILS veulent nous empêcher de vivre. Avec toutes leurs taxes et leurs impôts, lis nous volent littéralement tout notre gain...

      Mais si certains pensaient : "Il était temps, sans quoi ILS auraient réussi à nous faire mourir de faim", d’autres ajoutaient : "sans quoi on aurait eu la révolution".

      Dans certaines boutiques, on pouvait entendre des réflexions de ce genre : "C’est la révolution que Thorez et sa bande veulent nous imposer". Et, à propos du problème de la viande : "Le gouvernement est d’accord avec les grossistes ; il protège les trafiquants. C’est pour cela que la viande est si chère. Il faut que les ouvriers réclament du ravitaillement".

      Ainsi, aux yeux de larges couches de la population, l’Etat, avec ses tracasseries, son appareil bureaucratique étouffant, l’Etat voleur et affameur, est incarné par les Staliniens. Si "ça n’a jamais été si mal", c’est la faute au "communisme" que ces derniers prétendent représenter. Et toutes les petites gens, exaspérées, tournent leur haine du régime et de la pourriture contre les "Thorez et sa bande, qui s’engraissent sur le dos du peuple".

      Mais, actuellement, cette haine n’englobe pas les ouvriers. Ils voient que ceux-ci sont victimes de ce régime au même titre qu’eux. Et c’est encore dans la lutte des travailleurs organisés qu’ils mettent leur espoir. Mais que, demain, cet espoir soit déçu, et ils se tourneront vers "l’homme providentiel" qui leur présentera démagogiquement une issue pour les sauver de la ruine.

      Mais le sort des petites gens est lié à celui des ouvriers. Dans la mesure où les travailleurs secoueront le joug de leurs exploiteurs, ils gagneront définitivement à leur cause toutes les couches moyennes, à qui une perspective réelle sera ainsi offerte.

      Cest pourquoi le meilleur rempart contre le fascisme, la meilleure défense contre De Gaulle et ses satellites, réside dans la lutte organisée de la classe ouvrière.

      LUCIENNE

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