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Quand le système est en crise, il faut aller de l’avant et pas regarder derrière soi....

mardi 9 mars 2010, par Robert Paris

La défense des acquis contre un capitalisme qui veut nous faire payer sa crise n’est pas une perspective suffisante. Quand la société s’effodndre, il faut un autre avenir.

"Le capitalisme connaît une crise historique" : ce n’est pas nous qui le disons mais un politicien UMP qui le disait à la radio lors des élections régionales comme une évidence...

Rien de toutes les mesures massives suivantes n’a suffit à relancer la machine : des plans massifs de sauvetage du secteur financier (700 milliards de dollars aux Etats-Unis, 3 000 milliards d’euros en Europe) et des plans non moins massifs de relance économique (825 milliards de dollars aux Etats-Unis, 200 milliards d’euros dans l’Union européenne, 585 milliards d’euro en Chine, 115 milliards d’euros au Japon). Plans par ailleurs soutenus par la réduction par les Banques centrales de leur taux de refinancement (0,25 % pour la Fed, 0,5 % pour la Banque d’Angleterre, 1 % pour la Banque centrale européenne) ainsi que par l’achat massif par ces mêmes Banques centrales d’obligations (privées et même publiques), le tout pour fournir aux banques privées les liquidités nécessaires à la poursuite de leurs activités de crédit dans un contexte de contraction du marché interbancaire. Et aussi pour permettre une baisse des taux à long terme sur ce même marché : au cours de 2009, ce sont ainsi 1 440 milliards de dollars qui ont été injectés dans le circuit financier par la seule Fed. Avec cependant pour conséquence de faire exploser les déficits publics qui ont ainsi atteint 1en 2009 3,5 % du PBI aux Etats-Unis, 12,6 % au Royaume-Uni, 12,7 % en Grèce et 12,2 % en Irlande, 9,6 % en Espagne, 8,3 % en France, contre cependant seulement 3,2 % dans la vertueuse Allemagne. Sous la conjonction de ces dépenses supplémentaires et de la contraction des recettes due à la récession économique, la dette publique brute aura bondi, entre 2007 et 2009, de 61,8 à 83,9 % aux Etats-Unis, de 46,9 à 71 % au Royaume-Uni, de 70,9 à 81,8 % dans la zone euro, de 167,1 à 189, 3 % au Japon, de 73,1à 90 % dans l’ensemble des Etats membres de l’OCDE.

Par ailleurs, si la crise a pu être jugulée, contenue dans les limites d’une « simple » récession sévère sans virer à la dépression catastrophique, c’est, nous l’avons vu plus haut, en en substituant l’endettement public à l’endettement privé en tant que moteur de l’accumulation du capital : en somme, pour sauver les capitaux réels et les capitaux fictifs débiteurs des créanciers privés, on a gonflé les dettes publiques. Mais pareil gonflement des déficits publics, qui ne peuvent que mécaniquement s’aggraver, est en train de créer les conditions non seulement d’une nouvelle bulle spéculative, mais encore et surtout d’une crise financière bien plus grave encore lorsque les premières défaillances d’Etats se produiront. Déjà certains Etats européens (la Grèce, l’Espagne, Portugal, l’Irlande mais aussi l’ Italie et même le Royaume-Uni) commencent à avoir du mal à emprunter sur les marchés financiers (ils n’y parviennent que moyennant une hausse constante des primes de risque, donc des taux d’intérêts), ce qui fait craindre un éclatement à terme de la zone euro, possible même s’il est pour l’instant peu probable ; tandis que bon nombre des Etats d’Europe centrale et orientale membres de l’Union européenne ont dû faire appel à l’aide (rien moins que désintéressée) du Fonds monétaire international, repoussant ainsi aux calendes grecques leur intégration dans cette même zone. Ce qui augure, dans tous les cas, de nouveaux plans de rigueur, impliquant des coupes claires dans les dépenses publiques, qui restreindront d’autant les possibilités de sortie de crise.

Cette crise historique du capitalisme ne signifie pas qu’il suffise aux travailleurs d’attendre l’effondrement.

Pour préparer l’avenir, il ne suffit pas non plus de répéter : aie, aie, aie, qu’est-ce qu’on va perdre !!!

Même pur la population des pays riches, regarder le passé relativement prospère ne sert à rien.

Il faut courageusement admettre que le monde ne sera plus le même et envisager de nouvelles solutions dans lesquelles les classes ouvrières et les peuples n’attendront plus leur avenir des affaires du capitalisme...

Lors de la crise institutionnelle de l’Europe, ne nous a-t-on pas seriné qu’il n’y avait "pas de plan B" ! Mais, nous les travailleurs comment allons-nous prendre conscience que c’est de nous que doit venir le "plan B" quand le Titanic du capitalisme commence à prendre l’eau ?

POUR RÉPONDRE A CEUX QUI VOIENT LE MARXISME COMME UN FATALISME HISTORIQUE :

« L’histoire serait de nature fort mystique si les hasards n’y jouaient aucun rôle. Ces hasards entrent naturellement eux-mêmes dans la marche générale de l’évolution et d’autres hasards les compensent à leur tour. Mais l’accélération ou le ralentissement du mouvement dépend beaucoup de semblables « hasards », parmi lesquels figurent, entre autres, le caractère des hommes qui, les premiers, sont portés à la tête du mouvement. »

Marx dans une lettre à Kugelman du 17 avril 1871

« L’histoire ne fait rien (…) ce n’est pas « l’histoire » qui se sert de l’homme comme moyen pour réaliser ses buts à elle, comme si elle était un personnage particulier. L’histoire n’est que l’activité de l’homme poursuivant ses propres fins. »

Marx dans « La Sainte Famille »

« Il y a un fait éclatant qui est caractéristique pour notre siècle, un fait qu’aucun parti politique n’oserait contester. D’un côté nous avons vu naître des forces industrielles et scientifiques qu’on n’aurait pu imaginer à aucune époque antérieure de l’histoire humaine. De l’autre, on aperçoit les symptômes d’une débâcle telle qu’elle éclipsera même les horreurs de la fin de l’Empire romain. De nos jours, chaque chose paraît grosse de son contraire. La machine qui possède le merveilleux pouvoir d’abréger le travail de l’homme et de le rendre plus productif entraîne la faim et l’excès de fatigue. Par un étrange caprice du destin, les nouvelles sources de richesse se transforment en sources de misère. On dirait que chaque victoire de la technique se paie par une déchéance de l’individu. A mesure que l’homme se rend maître de la nature, il semble se laisser dominer par ses semblables ou par sa propre infamie. La pure lumière de la science elle-même semble avoir besoin, pour resplendir, des ténèbres de l’ignorance. (…) Les forces nouvelles de la société réclament des hommes nouveaux, les ouvriers. Ils sont le produit des temps nouveaux, au même titre que les machines elles-mêmes. Aux signes qui déconcertent la bourgeoisie, l’aristocratie et les pauvres annonciateurs du déclin, nous reconnaissons la vieille taupe qui sait si vite travailler sous la terre, le digne pionnier – la révolution. »

Marx dans une allocution d’avril 1856

La bourgeoisie avait à peine annoncé au monde, impressionné, que le communisme était mort avec la chute du mur de Berlin, la fin de l’URSS et le développement capitaliste de la Chine maoïste, que la chute de Wall Street de 2008 annonçait la défaite du vainqueur de la veille. S’il n’avait fait qu’une bouchée des régimes staliniens, le système capitaliste se retrouve seul face au prolétariat et il ne dispose plus, comme avec le stalinisme, d’un repoussoir servant aussi de piège. Pour le capitalisme, l’ennemi n’est pas mort car l’ennemi n’était pas la bureaucratie stalinienne mais le prolétariat… La lutte pour le communisme, qui n’est autre que la lutte pour que l’humanité ne finisse pas avec la fin du capitalisme, ne fait donc que de commencer.

Les travailleurs et les peuples refusent de payer la crise

D’après des résultats quasi-définitifs publiés ce dimanche, les islandais ont répondu "non" à 93,3% au referendum portant sur le plan de remboursement à la Grande-Bretagne et aux Pays-Bas des 3,5 milliards d’euros de dettes de la banque islandaise Icesave.
VICTOIRE DU

Seul 1,7% des électeurs islandais est favorable au plan de remboursement à la Grande-Bretagne et aux Pays-Bas des 3,5 milliards d’euros de dette de la banque islandaise Icesave contre 93,3% de "contre". Tels sont les résultats quasi-définitifs publiés ce dimanche du referendum islandais de samedi sur la base de 130.575 bulletins dépouillés.

Les travailleurs grecs et espagnols avaient déjà répondu qu’ils refusaient de payer...

Mais le capitalisme pourra-t-il longtemps se contenter pacifiquement de telles réponses sans trouver un moyen de les y contraindre ? Et faut-il attendre que de tels moyens soient mis en oeuvre pour nous attaquer au système lui-même ?

suite à venir...

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