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Vive la lutte populaire contre le putsch au Honduras

dimanche 12 juillet 2009, par Robert Paris

Article de la LIT

A bas le putsch !

Le 5 juillet, des dizaines de milliers d’Honduriens se sont mobilisés vers l’aéroport de Tegucigalpa pour attendre le retour du président renversé Manuel Zelaya (qui finalement n’a pas pu retourner au pays) et elles ont fait face aux forces de répression, avec le solde de deux morts et des dizaines de blessés. Cela a été une grande manifestation de résistance au putsch militaire qui, la semaine précédente, avait renversé Zelaya et l’avait expulsé du pays.

Ce putsch nous en rappelle beaucoup d’autres qui, dans un passé récent, étaient monnaie courante en Amérique latine et dans d’autres régions du monde. C’est peut-être la raison du grand impact international que la nouvelle a causé, et du rejet massif des travailleurs et des peuples partout dans le monde, spécialement dans le continent latino-américain.

Unité putschiste de la bourgeoisie hondurienne

En analysant la situation du pays, on voit que ce putsch a été le résultat d’un front réactionnaire très vaste de pratiquement tous les secteurs de la bourgeoisie hondurienne. Il fut soutenu par les deux organisations politiques bourgeoises traditionnelles, le Parti National (conservateur) et le Parti Libéral (dont fait partie Zelaya lui-même), ainsi que par la Cour Suprême, le Congrès, les moyens de communication, l’Eglise hondurienne et les Forces Armées (comme promoteurs et instruments de l’action putschiste).

Manuel Zelaya est un président bourgeois qui provient de l’oligarchie latifundiste et ne représente nullement les intérêts du peuple. Mais son rapprochement avec les pays influencés par le chavisme, ainsi que la tentative d’obtenir une réélection non prévue par l’actuel régime politique, et rejetée par la grande majorité de la bourgeoisie, ont finalement rendu intolérable son maintien au pouvoir, pour cette bourgeoisie et l’armée honduriennes.

La répression contre le peuple

Les putschistes n’ont toutefois pas voulu assumer ce rôle et ils ont essayé de donner une couverture légale à leur intervention, forts du soutien de la plupart des institutions du régime, comme la Cour Suprême et le Congrès, et ils ont accusé Zelaya de divers « crimes » afin de l’écarter « constitutionnellement ». C’est d’ailleurs le Congrès lui-même qui a nommé un nouveau « président civil » provenant du même Parti Libéral, Robert Micheletti.

Mais au-delà de ce manteau de légalité, ils ont montré dès le début leur véritable visage et leurs intentions : ils ont décrété l’état de siège, ils ont fermé les moyens de communication qu’ils ne contrôlaient pas (comme Radio Globe et Canal 36), ils ont arrêté des centaines d’adversaires, ils ont durement réprimé les manifestations de protestation, en provoquant plusieurs morts et des dizaines de blessés... Il n’y a aucun doute qu’il s’agit d’un putsch contre les libertés démocratiques et contre le peuple hondurien.

Une bourgeoisie et une armée très réactionnaires

D’autre part, l’actuel régime politique hondurien se base sur une Constitution très réactionnaire et oligarchique, approuvée en 1982. A cette époque, le Honduras était comme un « porte-avions » des Etats-Unis, servant de base à la guérilla des « contras » qui combattait contre le gouvernement du sandinisme au Nicaragua, et qui aidait l’armée du Salvador à combattre le Front Farabundo Marti pour la Libération Nationale (FMLN).

Durant toutes ces années, l’ambassadeur des Etats-Unis dans le pays était le tristement célèbre agent de la CIA, John Negroponte, qui non seulement a mis sur pieds les « opérations » que nous venons d’évoquer. Il a aussi aidé l’armée et la bourgeoisie honduriennes à créer les « escadrons de la mort » qui « éliminaient » les dirigeants ouvriers et de gauche et qui ont de ce fait « évité » une guerre civile ouverte dans le pays.

Les principaux cadres et dirigeants actuels de l’armée hondurienne ont reçu leur « entraînement » à cette époque et, en outre, se sont « spécialisés » dans la célèbre « École des Amériques » pour militaires latino-américains (dont le siège est actuellement à Fort Benning, en Géorgie, aux Etats-Unis). C’est le cas du général de l’armée de terre Romeo Vásquez, principal chef militaire putschiste, ainsi que du général de l’armée de l’air Javier Prince Suazo. C’est-à-dire que ce sont cette bourgeoisie et cette armée complètement réactionnaires qui sont à l’origine du putsch.

Un pays très colonisé

Le Honduras, avec un peu plus de sept millions d’habitants, est le second pays le plus pauvre d’Amérique Centrale et un des plus pauvres du continent américain dans son ensemble.

La base de l’économie est toujours l’agriculture, dont une partie est consacrée à la subsistance et une autre est entre les mains de l’oligarchie latifundiste, producteur de bananes, de café et de sucre pour l’exportation. Il y a aussi un nouveau secteur de « maquilas » (zones franches) du textile, et dans l’ensemble, 70% des exportations sont destinées aux Etats-Unis. Une autre source d’importantes recettes pour le pays sont les remises d’argent par les Honduriens qui ont dû émigrer, spécialement vers les Etats-Unis.

Autrement dit, la bourgeoisie hondurienne a permis que, de fait, le pays soit presque une colonie de cette puissance impérialiste, et cette configuration économique est un élément clef pour comprendre l’évolution possible de la situation.

Il faut mettre en échec le putsch

Nous avons déjà dit que Manuel Zelaya est un président bourgeois qui, tant par son origine sociale latifundiste comme par sa politique, ne représentait nullement les intérêts du peuple. Toutefois, il a été choisi par la volonté populaire et, nous, la LIT-QI, nous considérons que seulement les travailleurs et le peuple hondurien ont le droit de décider si Zelaya, ou tout autre président, doit rester ou s’en aller.

C’est pourquoi, nous croyons que la plus vaste mobilisation nationale et internationale est nécessaire pour mettre en échec le putsch militaire en Honduras. Il faut respecter les élections qui ont mené Zelaya au pouvoir. Pour cette même raison, nous croyons que la première exigence de cette mobilisation doit être que Zelaya retrouve sa place au gouvernement.

Quelle est la politique de l’impérialisme ?

L’impérialisme américain a soutenu toutes les mesures (comme la résolution de la Cour Suprême ou le vote du Congrès hondurien) qui s’opposaient à ce que Zelaya obtienne sa réélection, dans le but de l’obliger à négocier avec l’opposition. Mais dans ces cas, il n’a pas soutenu le putsch, comme il avait l’habitude de faire. Le putsch apparaît alors comme un coup de gueule de la bourgeoisie hondurienne, qui est allé au-delà du « cadre » prévu pour faire pression sur Zelaya.

C’est ce qui explique que, outre le rejet attendu des organisations ouvrières, populaires et sociales, ainsi que des mobilisations internationales, contre le putsch, le gouvernement des putschistes subit aujourd’hui un isolement international rarement vu.

Des organismes au service de l’impérialisme, comme l’ONU et l’OEA, et les gouvernements de pratiquement tous les pays, y compris les pays impérialistes, comme les Etats Unis et les pays de l’Union européenne, se sont prononcés contre le putsch, ne reconnaissent pas le nouveau gouvernement de Micheletti et demandent le retour au pouvoir de Zelaya. Même le Vénézuélien Hugo Chavez, le Brésilien Lula et d’autres dirigeants ont fait l’éloge de la position du président des Etats-Unis, Barack Obama.

Y a-t-il un changement dans l’impérialisme ?

Cette situation actuelle (que l’impérialisme et ses institutions internationales s’opposent à un putsch de droite) est en contraste évident avec d’autres moments du passé. Il est donc possible que beaucoup de travailleurs se demandent si, avec le triomphe électoral de Barack Obama, il n’y a pas eu un changement profond dans la politique de l’impérialisme.

La réponse est nécessairement complexe. Avec Obama, il y a eu effectivement un changement évident dans la forme ou dans la tactique politique, en comparaison avec Bush. Mais, pour le contenu, c’est la même politique de défense des intérêts impérialistes contre les peuples.

L’impérialisme américain a été obligé de changer sa politique de putsch militaire, d’abord, par la défaite qu’il subit dans la guerre d’occupation d’Iraq et l’enlisement dans le bourbier en Afghanistan, mais aussi par l’échec de tentatives putschistes comme celle contre Chavez, en 2002, au Venezuela. Ce sont des faits, parmi d’autres, qui représentent la défaite de la « guerre contre la terreur » et du projet de « nouveau siècle américain », promu par Bush à partir du 11 septembre 2001.

La « réaction démocratique »

C’est pourquoi, après ces défaites, l’impérialisme s’oriente vers des « négociations de paix » au Moyen-Orient et dans d’autres parties du monde, et vers des régimes démocratiques bourgeois pour démonter les guerres de libération, freiner et dévier les processus de montée révolutionnaire des masses. C’est un nouvel équilibre entre « la carotte et le bâton » : l’effort militaire principal est concentré aujourd’hui sur la victoire de la guerre en Afghanistan et la tentative de démonter les autres processus de lutte.

Cette politique, que nous appelons de « réaction démocratique », a comme un de ses axes fondamentaux celle de négocier et de donner de l’espace aux gouvernements de collaboration de classes, qu’ils soient de front populaire ou populistes de gauche, comme celui de Lula ou celui de Chavez, pour que ce soit eux qui, avec leur prestige populaire, contrôlent le mécontentement des masses avec la crise économique et l’exploitation capitaliste, et les mobilisations auxquelles il donne lieu.

Dans le cadre de cette politique, et avec la préoccupation de l’impérialisme concentrée sur la région du Moyen-Orient et de l’Asie Centrale, un putsch militaire dans un pays d’Amérique centrale sert seulement à « déstabiliser » la région, ce qui pourrait provoquer une résistance des masses et créer des conflits avec les gouvernements de front populaire et les populistes de gauche. C’est pourquoi, un putsch est contraire à la tactique politique actuelle de l’impérialisme et ses intérêts plus stratégiques. C’est pourquoi, il y a cette unité anti-putschiste inédite à laquelle nous assistons.

La résistance se développe

Selon toute vraisemblance, les putschistes paraissaient avoir sous contrôle la situation interne en Honduras et persistent à refuser le retour de Zelaya à son poste. Toutefois, il s’avère difficile de penser que, isolé internationalement et sans reconnaissance de quelque puissance ou organisme international que ce soit ou des principaux pays de la région, le gouvernement issu du putsch puisse se consolider et se maintenir.

Et cette crise « dans les sommets » commence à avoir un double effet. D’une part, il commence à y avoir des secteurs bourgeois honduriens qui critiquent déjà cette dureté du nouveau gouvernement et qui appellent à accepter les propositions de l’ONU ou l’OEA pour négocier.

D’autre part, elle ouvre des brèches pour une avancée dans la mobilisation populaire. Des correspondants de la résistance populaire nous informent, dans une lettre sur la mobilisation de dimanche 5 juillet, que : « Il y a eu des mobilisations d’une ampleur sans précédent dans l’histoire du Honduras. Hier, il y avait autour de 100 mille personnes et aujourd’hui il y en a encore davantage, les deux très combatives. En ce sens, la mobilisation dans les rues arrive à son comble... L’armée a répondu, avec des balles pour tuer, à la tentative des masses de prendre l’aéroport au moment de l’arrivée du Président, avec le solde de deux morts. Toutefois, cette lutte dans les rues a une limitation : c’est que, à travers ses communications dans les médias, Mel Zelaya lui-même se charge d’y jeter de l’eau froide pour en conserver le caractère pacifique et de non-confrontation ». Autrement dit, il commence à y avoir une réelle possibilité que le putsch soit mis en échec par la mobilisation de masses et ses actions.

Non aux négociations en marge du peuple hondurien

En même temps, ce serait une erreur complète de penser que l’impérialisme, l’ONU et l’OEA seront les défenseurs conséquents de la démocratie au Honduras ou qu’ils avanceront jusqu’au point de punir l’oligarchie ou les militaires putschistes.

Ce qui est certain, c’est qu’ils commencent déjà à faire pression pour une négociation entre les putschistes et Zelaya qui permette une « solution » de compromis. Par exemple, la chancellerie brésilienne (actuellement très proche de la politique d’Obama) a manifesté que, outre le retour de Zelaya, « le seul chemin qui peut conduire à une issue serait la réalisation des élections présidentielles, convoquées pour novembre » (Folha de São Paulo, 6/7/09).

C’est-à-dire, une négociation qui sauve la « continuité démocratique » et la politique actuelle de l’impérialisme mais qui, en essence, serait un triomphe du putsch, puisque les putschistes resteraient impunis et ce ne serait pas le peuple hondurien qui déciderait si Zelaya peut avoir ou non un second mandat.

C’est pourquoi, nous, la LIT-QI, nous appelons toutes les organisations ouvrières, populaires et sociales, démocratiques et de gauche, à redoubler une campagne internationale contre le putsch militaire au Honduras et pour la solidarité avec le peuple hondurien, principalement en Amérique centrale et en Amérique latine. Seules la mobilisation populaire nationale à l’intérieur du pays (à travers des manifestations, une grève générale, etc..) et internationale peuvent mettre en échec complètement le putsch. Comme nous avons indiqué, nous croyons que le point central de cette campagne doit être : A bas le putsch militaire, et que Zelaya reprenne son poste ! Tout notre appui à la lutte héroïque du peuple hondurien contre le putsch !

En même temps, face aux possibles négociations qui sont tentées, nous croyons qu’il faut aussi exiger : Aucune négociation avec les putschistes ! ainsi que Châtiment de tous les participants au putsch, qu’ils soient civils ou militaires !

En outre, il ne pourra pas y avoir de véritables libertés démocratiques au Honduras, aussi longtemps que subsiste la Constitution réactionnaire de 1982. En ce sens, notre proposition est qu’avec la défaite du putsch, il faut la convocation d’une Assemblée Constituante démocratique et souveraine, qui en finisse une fois pour toutes avec le régime autoritaire de bipartisme, qui rompe avec l’impérialisme et qui donne suite aux revendications populaires pour la terre, le travail, les libertés politiques et syndicales.

Messages

  • Bonjour, je vous transmet l’article suivant concernant le coup d’état et la résistance.

    ripostes en ripostes1
    27-07-2009

    Cela fait 29 jours que le Front de Résistance contre le Coup d’État est en lutte, et certains de ses dirigeants se trouvant dans la capitale ont tenu dimanche 26 juillet une réunion dans les locaux du Syndicat des Travailleurs des Boissons et Assimilés (STIBYS), situés dans la zone des brises de Comayagüela, à Tegucigalpa.

    L’appel a été lancé samedi après-midi par la Commission Nationale du Front afin de trouver des accords et de définir les actions à réaliser au cours de la semaine à venir. Celui-ci a été couronné de succès puisque plus de 5.000 personnes se sont présentées au rendez-vous, venant de différentes régions du pays. Lors de cette réunion, la commission a pris les décisions suivantes :

     Poursuivre la lutte. Demain, lundi 27 Juillet 2009, à 8h00 du matin, le point de rencontre se situe en face de l’Université pédagogique Francisco Morazán, ensuite nous irons bloquer les routes de la capitale. Ailleurs dans le pays, les actions seront similaires dans nos villes et villages respectifs.

     Les mobilisations se feront à l’échelle nationale, et des routes seront également bloquées.

     En ce qui concerne la Fédération des Organisations d’Enseignants du Honduras, elle se réunira cet après-midi et décidera de ses actions. Ses représentants n’étaient pas présents à cette réunion et ce sont eux qui décident.

     Rappelez-vous les trois revendications fondamentales pour lesquelles nous poursuivons notre lutte : la première est la restauration de l’ordre constitutionnel, la seconde est le retour du Manuel Zelaya à la présidence du pays, et la troisième est la mise en place d’une l’Assemblée Nationale Constituante.

    Après que les dirigeants sociaux aient tenu lecture de ces accords, les camarades présents ont été invités à se joindre aux obsèques de Pedro D. Muñoz Salvador, ce jeune qui a donné sa vie pour notre combat, et qui a été assassiné ce matin par la police nationale par plus de 40 coups de couteau dans la ville de Danlí à El Paraiso, d’après des témoins oculaires, alors qu’il était en train de manifester.

    Là-bas, de nombreux camarades sont encore présents, et ce depuis trois jours. Ils ne peuvent pas bouger car la police et l’armée ne les laissent pas se rendre vers le poste frontière de Las Manos2. Dans cette zone, le gouvernement putschiste maintient l’état de siège et des couvre-feux en permanence, de telle sorte que les manifestants ne peuvent ni avancer ni rentrer chez eux.

    Par ailleurs, les personnes présentes à cette réunion ont été encouragées à se rendre au siège de Radio Globo pour y amener des vivres qui puissent être acheminés aux camarades encerclés par l’armée et la police dans l’est du pays et qui sont en train de mourir de faim. Il a également été demandé à ce que des personnes se rendent à l’ambassade du Venezuela au Honduras afin d’accompagner et de se solidariser avec les diplomates vénézuéliens qui sont réprimés par ce gouvernement putschiste.

    Après la mi-journée, alors que le cortège qui devait se rendre aux obsèques était sur le point de quitter les lieux, un bruit sourd a surpris tous ceux qui étaient dans les locaux du syndicat. Une bombe venait d’exploser et certains camarades ont vu des policiers prendre la fuite à toute vitesse. Leur intention est d’intimider la population. Après avoir entendu l’explosion, les personnes sont sorties, abasourdies et effrayées. Une patrouille de police est immédiatement arrivée sur les lieux pour enquêter sur les faits. Mais nous avons qu’ils ne feront rien puisque ce sont eux-mêmes qui commettent ces attentats contre le peuple

    Mais ce n’est pas tout. Quelques minutes plus tard, alors que les camarades accompagnaient les membres de la famille à l’enterrement du jeune Pedro, trois membres de la Direction Nationale des Enquêtes Criminelles (DNIC) ont été aperçus, infiltrés dans la foule. Ces trois agents étaient fortement armés et habillés en civil. Lorsque ces délinquants ont été repérés, la colère est montée dans les rangs, ils ont été poursuivis et arrêtés, avant d’être remis aux forces de police. Il a été très compliqué de convaincre certains de ne pas agresser ces trois agents, car ils étaient furieux que ces scélérats aient empêché le bon déroulement des obsèques de ce jeune martyr, qui aurait dû être enterré avec tous les honneurs qu’il méritait. Cet incident n’a heureusement pas dégénéré, grâce à l’intervention de certains dirigeants, parmi eux Rafael Alegría3 ; cela a permis d’éviter des débordements et le pire a pu être évité.

    Par ailleurs, le dirigeant du Conseil Civique des Organisations Indigènes du Honduras (COPINH), Salvador Zúñiga, a indiqué dans la matinée qu’il se trouvait proche du poste frontière de Las Manos depuis quelques jours, accompagné de plusieurs membres de son organisation et d’autres membres de la communauté noire du Honduras. Il a signalé qu’ils étaient poursuivis par des militaires honduriens alors qu’ils se trouvaient dans les montagnes, à 4 kms de la frontière4. D’après La Jornada5, après s’être rendu quelques heures au Nicaragua, un groupe d’environ 200 personnes, avec à sa tête Salvador Zúñiga et Berta Cáceres du COPINH, ainsi que Alfreddo López, de l’Organisation Fraternelle Noire du Honduras, a été arrêté par l’armée une fois revenu au Honduras. Le Comité des Familles de Disparus du Honduras (COFADEH) a annoncé que le groupe de détenus avait été transféré dans des camions militaires vers la ville de Danlí. Cette information a été confirmée par des journalistes de l’Agence Bolivarienne d’Information (ABI) s’étant rendus au poste de police de Danlí, où ils ont pu vérifier que les dirigeants de la COPINH étaient détenus, accompagnés de femmes et de mineurs6.

    Aujourd’hui lundi 27 juillet 2009, le Honduras en est à son quatrième jour de grève nationale.

  • Salut, je vous transmet cet article sur Le Honduras

    Honduras : une membre de la Résistance assassinée
    12-02-2010
    Le corps de Vanessa Yaneth Zepeda Alonso est apparu le 3 février à Comayagüela, Honduras. La jeune femme avait 29 ans et était membre du Front National de Résistance Populaire.
    Des témoins ont affirmé que la femme a été jetée dans la rue sans vie d’un véhicule en marche.

    Cependant le corps ne présentait aucune blessure d’arme à feu ou d’arme blanche.

    Les avocats qui intègrent les organisations de la plate-forme des Droits de l’homme au Honduras se sont présentés à la morgue pour enquêter sur les faits, mais le personnel ne leur a pas permis l’entrée.

    Vanessa Yaneth Zepeda Alonso a disparu le 2 février et son corps est apparu à 18 heures le lendemain.

    Elle est entrée à la morgue comme inconnue et seulement jeudi elle a été identifiée par sa famille.

    Devant ce fait, le Front National de Résistance a affirmé que "la répression et la criminalité est encore en augmentation contre les membres de la Résistance".

    D’un autre côté, ce même 2 février, ont été séquestrés et torturés deux caméraman de Globo TV, la station qui appartient à la même entreprise que Radio Globo, fermée par le régime de facto après le coup d’État.

    Manuel de Jesús Murillo et Ricardo Vasquez ont dénoncé que les séquestrateurs étaient des policiers en civil. De plus, ils ont indiqué qu’ils avaient été déjà réprimés à plusieurs occasions pour faire partis de la Résistance.

    Les journalistes ont exprimé qu’en les torturant, ils les interrogeaient sur les armes et la quatrième urne, bien qu’ils n’eussent pas de réponse.

    Et ils ont dit qu’ils en sont arrivés à les mettre dans des sacs pour cadavres avec la menace de les enterrer vivants.

    Agence Pulsar, 10 février 2010.

  • Terrorisme d’état et silence des médias impérialistes !!
    Cet article sur le Honduras l’illustre bien

    Honduras : Dernières exactions constatées au 4 mars
    11-03-2010

    Le 25 février des policiers reconnus comme faisant parti des escadrons de la mort ont tenté d’agresser et ont menacé ouvertement des manifestants, pendant ce temps d’autres prenaient des photos. Ces mêmes personnes ont suivi un jeune résistante et ont tenté de l’enlever.

    Ces derniers jours, les femmes entrées en résistance subissent plus de menaces (verbales, téléphoniques et autres) de la part des forces de sécurité et des nervis des putschistes que les autres membres de la résistance.

    Des hommes armées cherchent le journaliste, ils ont même questionné un de ses voisins sous la menace d’une arme.

    Une juge pour enfants a été assassinée à Tegucigalpa en plein jour par deux hommes armés.

    L’ambassadeur des États-Unis, Hugo Llorens, a rendu visite à Carol Cabrera la journaliste qui a été gravement blessée dans un attentat en début de semaine.
    Tentative d’enlèvement d’un membre actif de la Résistance

    TEGUCIGALPA 25 FÉVRIER 2010 : Quand le début de la marche arrivait à la Cathédrale, en face du Parc Central, un agent de police a cherché à agresser l’un des garçons qui bariolait l’un des murs du parc, cette intervention a tendu l’atmosphère et échauffé les esprits de l’équipe de sécurité de la manifestation.

    Durant l’échange verbal tendu avec l’agent de police, quatre agents de police [NDT : en civil, voir plus loin] (reconnus comme membres des escadrons de la mort) sont sortis de la manifestation, arme à la main et ont commencé à menacer publiquement et sans aucune crainte les membres de la sécurité de la manifestation, ce qui montre l’impunité dans laquelle agissent les services de sécurité honduriens. La menace faite par les policiers était complètement disproportionnée, jamais vue jusqu’alors. Ces agents de police, et par ailleurs membres des escadrons de la mort, prenaient des photos et des notes au sein de la manifestation sans entraîner de suspicion, cette façon d’agir [1] est l’une des méthodes utilisées par les escadrons de la mort sous la protection de la police.
    Tomas Enrique Garcia crédit photo : CODEH

    Ces personnes, pleinement identifiés, ont suivi le jeune Tomas Enrique García Castillo, qui est membre actif du Front National de Résistance Populaire. Samedi quand Tomas est sorti de l’université, il a pris le taxi collectif vers le quartier Kennedy, est descendu en face du supermarché País, et s’est dirigé vers sa maison. Vers 22h après avoir longé le mur clôturant l’École Normale Mixte Pierre Nufio, il a vu un véhicule Toyota 3.0 double cabine de couleur gris claire se garer. Les occupants de la voiture étaient cagoulés, trois d’entre eux sont descendus et ont tenté, par la force, de le faire monter dans le 4x4. Cette manoeuvre a généré un échange de coups jusqu’à ce que le jeune homme réussisse à s’échapper en courant. A la suite de cette agression il est gravement commotionné sur plusieurs endroits de son corps, le rendant inapte pour continuer ses études et son travail.

    Dans le témoignage donné au Comité pour la Défense des Droits de l’homme, le jeune homme raconte le tableau épique de son affrontement tandis que les membres de l’escadron de la mort tentaient de l’enlever ils lui disaient qu’ils allaient déjà voir s’il se comportait en homme, comme il l’avait fait le jeudi jour de la manifestation, en réponse ils ont trouvé le courage du jeune homme qui après ne pas avoir cédé à la peur les a résolument affronté, ce qui lui a sauvé la vie. Le CODEH a sollicité des mesures de précaution et nous attendons les mesures pertinentes pour garantir la vie de Tomas.

    Le contexte

    Cette affaire arrive dans un contexte de violations systématiques des droits de l’homme qui vont des assassinats, tortures, enlèvements, viols, violation de domicile, aux menaces de mort téléphoniques, la CODEH alerte la communauté internationale sur le fait que la situation vécue aujourd’hui les membres de la Résistance au Honduras est pathétique, les recours judiciaires pour combattre l’impunité se sont effondrés. Les représentants du pouvoir juridique et du Ministère Public sont si arrogants et manquent tellement de décence qu’ils mettent en place l’impunité au grand jour, face au peuple qui a perdu toute confiance et toute foi en ses institutions judiciaires. Alertez le monde, ils sont entrain de nous tuer !!
    Les femmes de la résistance, les plus menacées dans les derniers jours

    Blanca Dole, Celeste Mejía et Gabriela Flores, des directions du Collectif Féministe des Femmes Universitaires, COFEMUN, ont remarqué qu’elles sont systématiquement suivies depuis décembre dernier, par des voitures sans plaque aux vitres teintées, qui s’ajoutent à la campagne de harcèlement par des appels téléphoniques où les interlocuteurs sollicitent des pillules abortives et demandent où sont les cliniques pour avorter.

    Le Collectif de Femmes Universitaires sont une organisation de femmes qui maintient un rôle belligérant dans le pays spécialement depuis le 28 juin 2009 quand le coup d’État a été perpétré, en plus de défendre les droits de la communauté LGTB (lesbienne-gay-transexuelle-bisexuelle) du pays.

    “Après les assassinats de Walter Tróchez et de Renán Fajardo [2], j’ai eu l’impression d’être suivi par des voitures sans plaques équipées de vitre teintées, en plus des femmes inconnues téléphones en disant qu’elles veulent actualiser leurs données de cartes de crédit et sollicitent mes données personnelles, mais quand je refuse de leur répondre elles s’en offusque beaucoup”, décrit Blanca Dole.

    En mai de l’an dernier, Dole fut l’objet d’un procès pénal de la part de Martha Lorena Alvarado, déléguée du Congrès National et qui a eu la charge la Chancellerie de la République sous le gouvernement de facto de Roberto Micheletti, pour délit de violation de la vie privée, quand le COFEMUN a dénoncé que la parlementaire se positionnait contre les droits des femmes et promouvait l’inquisition. Pour sa part la maîtresse Reina Suyapa Centeno Aguilar, a dénoncé le fait qu’elle est l’objet de menaces de mort par SMS, elle reçoit des messages du type “Tu joues ta mort”, de plus ses téléphones ont été mis sur écoute. [3]

    Des dizaines de personnes sont venues voir le COFADEH pour dénoncer ce type d’intimidations qui représentent un grand risque, l’une d’elles est le sous directeur de l’École Nationale de Beaux-Arts, Rafael Gerardo Cáceres qui a été harassé avec des SMS [4], à un degré tel que son cas a préoccupé à Amnesty Internationale et la Commission Interaméricaine des Droits de l’homme qui a envoyé une demande à l’État hondurien afin que celui-ci prenne toutes les mesures de précaution pour que Cáceres ne court plus de risques. [5]

    Centeno Aguilar est membre active du Bloc Populaire et est aussi membre d’autres réseaux qui réalisent des actions pour la refondation du Honduras, ce qui lui vaut d’être listé par les forces répressives, lesquelles sont plus puissantes depuis le coup d’État du 28 juin 2009.

    “T TOCA TU MUERT”, c’était le message qu’elle a reçu le 24 février dernier, immédiatement elle a noté le numéro de téléphone de provenance, mais quand elle a appelé personne n’a répondu. [6] “Mes téléphones sont sur écoute parce que quand je fais un appel j’entends un silence étrange”, et elle ajoute qu’elle responsabilise le gouvernement illégal de Porfirio Lobo Sosa pour tout qui pourrait lui arriver. La semaine dernière Claudia Brizuela a été assassinée à son domicile, elle était la fille de Pierre Brizuela, dirigeant de la résistance, qui a déclaré qu’il s’agissait d’une vengeance parce qu’il est actif au sein du Front National de Résistance Populaire.

    par Dina Meza
    Menacé de mort : Des hommes armés cherchent caméraman dans sa maison

    Chaque jour la menace de mort qui pèse sur la vie de Manuel Jesus Murillo Varela est plus grande, il y a à peine cinq jours des hommes armés ont pointé un pistolet sur un de ses voisins pour qu’il leur dise si Manuel était chez lui. Murillo Varela, le caméraman de Globo TV qui a été enlevé et torturé ainsi que son collègue Ricardo Rodríguez, le 2 février dernier [7], par des policiers en civil qui l’avaient emmené dans une prison clandestine où ils ont été menacés. Bien que le Procureur des Droits de l’Homme ait connaissance du danger de mort que cours Varela et ai également connaissance qu’il existe une vidéo sur un de ses oppresseurs, cette dernière ayant circulé sur une chaîne qui a beaucoup d’audience, il n’y a eu jusqu’à présent aucune enquête ouverte malgré la gravité de l’affaire.
    Manuel Jesus Murillo Varela

    Ceci fait que ceux qui menacent sa vie agissent dans la plus parfaite impunité, ainsi que le démontre la présence des hommes armés qui le cherchaient à son domicile le samedi 27 février. “J’ai peur pour ma vie, ces gens me suivent, mes filles et ma femme sont en danger. Parfois je n’arrive pas à dormir parce que tard dans la nuit, il y a trop de circulation de voitures et de motos autour de ma maison qui est située à un angle de rue. Des fois j’imagine qu’ils vont entrer et nous faire mal”, a-t-il déclaré au COFADEH.

    La Commission Interaméricaine des Droits de l’homme, de CIDH, a demandé à l’État hondurien de prendre toutes les mesures de précaution qui s’imposent pour veiller à la sécurité de Murillo Varela et de sa famille, et de lui renvoyer un rapport faisant état de ce qui avait été mis en place sous 20 jours.

    Depuis que le CIDH a annoncé sa décision au Honduras six jours se sont passés et l’État n’a pris aucune décision concrète pour protéger la vie de Varela. Le caméraman faisait parti de l’équipe de Canal 8, une chaîne de télévision mise en place par le gouvernement de Zelaya Rosales.

    par Dina Meza
    Une juge pour enfant du Honduras assassinée

    La juge pour enfant du Honduras, Olga Marina Laguna, a été assassinée ce mercredi à Tegucigalpa par deux hommes armés qui lui ont tiré dessus en plein jour et en présence de plusieurs témoins, ont indiqué les sources de la Police Nationale hondurienne.

    Les tueurs ont arrêté leur moto juste en face du véhicule de la juge et ont ouvert le feu sur l’avant de sa voiture, a assuré la porte-parole du Ministère Public Lizza Medina au cours de ses déclarations au quotidien ’El Heraldo’.

    Des agents de la Police Nationale Préventive et de la Direction Nationale d’Investigation sont arrivés sur place pour procéder à l’enlèvement du corps, mais ils n’ont pas donné d’informations faisant référence à l’identité des assassins ni les motifs possibles du meurtre.

    Durant mois dernier, le Ministère de la Sécurité a organisé une série d’opérations pour réduire la criminalité. Malgré l’augmentation du nombre d’arrestations, le nombre des morts violentes n’a pas été réduit, selon ’El Heraldo’.
    Qui veut accuser l’ambassadeur nord-américain Hugo Llorens ?

    L’ambassadeur des États-Unis, Hugo Llorens, a condamné hier l’attaque criminelle contre la journaliste Carol Cabrera et l’assassinat de Joseph Ochoa qui l’accompagnait [8], il a demandé que les responsables soient arrêtés parce que l’on ne peut pas attenter à la vie de personnes du fait de leurs positions politiques.

    Mercredi matin, le diplomate américain a été au chevet de la journaliste hospitalisée à l’hôpital militaire, et a exprimé sa solidarité avec elle et sa famille. Il n’a ni confirmé ni infirmé la possibilité de faciliter le transfert de la jeune journaliste vers les États-Unis.

    “C’est une visite à Carol Cabrera, elle a souffert d’un attentat et ils ont tué son collègue qui était avec elle dans la voiture - Joseph Anthony Hernández Ochoa - Il est très préoccupant qu’elle ait été menacée, sa fille a été assassinée et il est clair pour moi que cette tentative d’assassinat est due à ses positions politiques”, a dit Llorens.

    L’interviewé, qui n’a pas admis avoir offert de l’aide à Cabrera afin de la faire sortir du Honduras, a ajouté que “Cela me préoccupe beaucoup. Il y a des cas pour lesquels des gens de différentes positions politiques ont été assassinés et je pense que cela doit être stoppé au Honduras. Il doit y avoir des enquêtes pour déterminer qui sont les assassins et les traîner devant la justice”.

    Llorens a aussi déclaré que le pays vit beaucoup de violence et qu’elle dérive des questions de narcotrafic, "mais ici se sont des menaces contre une personne pour ses idées politiques et dans une démocratie on ne peut pas accepter cela, il y a eu des cas de personnes assassinées pour avoir des positions différentes".

    Après avoir consulté l’état de santé de la jeune fille, l’accès au centre de santé était interdit à la presse pour des raisons de sécurité, l’ambassadeur a déclaré : “Elle va bien, c’est une femme très forte très courageuse et c’est pour moi un honneur de la connaître et d’être ami avec elle”.

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