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Les origines du premier mai

lundi 4 mai 2009, par Robert Paris

Quelles sont les origines du 1° mai ?

Rosa Luxemburg

L’heureuse idée d’utiliser la célébration d’une journée de repos prolétarienne comme un moyen d’obtenir la journée de travail de 8 heures [1], est née tout d’abord en Australie. Les travailleurs y décidèrent en 1856 d’organiser une journée d’arrêt total du travail, avec des réunions et des distractions, afin de manifester pour la journée de 8 heures. La date de cette manifestation devait être le 21 avril. Au début, les travailleurs australiens avaient prévu cela uniquement pour l’année 1856. Mais cette première manifestation eut une telle répercussion sur les masses prolétariennes d’Australie, les stimulant et les amenant à de nouvelles campagnes, qu’il fut décidé de renouveler cette manifestation tous les ans.

De fait, qu’est-ce qui pourrait donner aux travailleurs plus de courage et plus de confiance dans leurs propres forces qu’un blocage du travail massif qu’ils ont décidé eux-mêmes ? Qu’est-ce qui pourrait donner plus de courage aux esclaves éternels des usines et des ateliers que le rassemblement de leurs propres troupes ? Donc, l’idée d’une fête prolétarienne fût rapidement acceptée et, d’Australie, commença à se répandre à d’autres pays jusqu’à conquérir l’ensemble du prolétariat du monde.

Les premiers à suivre l’exemple des australiens furent les états-uniens. En 1886 ils décidèrent que le 1° mai serait une journée universelle d’arrêt du travail. Ce jour-là, 200.000 d’entre eux quittèrent leur travail et revendiquèrent la journée de 8 heures. Plus tard, la police et le harcèlement légal empêchèrent pendant des années les travailleurs de renouveler des manifestations de cette ampleur. Cependant, en 1888 ils renouvelèrent leur décision en prévoyant que la prochaine manifestation serait le 1° mai 1890.

Entre temps, le mouvement ouvrier en Europe s’était renforcé et animé. La plus forte expression de ce mouvement intervint au Congrès de l’Internationale Ouvrière en 1889 [2]. A ce Congrès, constitué de 400 délégués, il fût décidé que la journée de 8 heures devait être la première revendication. Sur ce, le délégué des syndicats français, le travailleur Lavigne [3] de Bordeaux, proposa que cette revendication s’exprime dans tous les pays par un arrêt de travail universel. Le délégué des travailleurs américains attira l’attention sur la décision de ses camarades de faire grève le 1° mai 1890, et le Congrès arrêta pour cette date la fête prolétarienne universelle.

A cette occasion, comme trente ans plus tôt en Australie, les travailleurs pensaient véritablement à une seule manifestation. Le Congrès décida que les travailleurs de tous les pays manifesteraient ensemble pour la journée de 8 heures le 1° mai 1890. Personne ne parla de la répétition de la journée sans travail pour les années suivantes. Naturellement, personne ne pouvait prévoir le succès brillant que cette idée allait remporter et la vitesse à laquelle elle serait adoptée par les classes laborieuses. Cependant, ce fût suffisant de manifester le 1° mai une seule fois pour que tout le monde comprenne que le 1° mai devait être une institution annuelle et pérenne.

Le 1° mai revendiquait l’instauration de la journée de 8 heures. Mais même après que ce but fût atteint, le 1° mai ne fût pas abandonné. Aussi longtemps que la lutte des travailleurs contre la bourgeoisie et les classes dominantes continuera, aussi longtemps que toutes les revendications ne seront pas satisfaites, le 1° mai sera l’expression annuelle de ces revendications. Et, quand des jours meilleurs se lèveront, quand la classe ouvrière du monde aura gagné sa délivrance, alors aussi l’humanité fêtera probablement le 1° mai, en l’honneur des luttes acharnées et des nombreuses souffrances du passé.

Notes

[1] L’usage était alors une journée de travail d’au moins 10 à 12 heures par jour.

[2] Il s’agit du premier congrès de la II° internationale.

[3] Raymond Lavigne (1851- ?), militant politique et syndicaliste.

Messages

  • BIL de BKO. Bonjour à tous les prolétaires sans frontière,
    Le travail est le propre de l’homme sans quoi l’homme serait un parasite social. L’homme a toujours travaillé quand bien même il ne le bénéficie pas pour autant. Mais l’homme travaille depuis belle lurêtre.
    Cependant dans la société nous avons tout en bas des "hommes en âme de bronze" qui sont les prolétaires, ensuite au beau milieu "les hommes en âme d’argent" qui sont nos défenseurs ( les soldats et consorts sécuritaires) et enfin tout en haut "les hommes en âme d’or" qui sont nos dirigents sinon nos présidents, ce sont eux qui gouvernent. Mais pourquoi j’ai évoqué tout cela ? je crois que c’est pour expliciter un peu la place des prolétaires dans la société en reprenant le fondement de la société de Platon. Ah ! Les prolétaires sont tout en bas ! Et je dirais que c’est la leur ( c’est à dire leur place) le gouffre ! Pour quiconque qui connait un peu la fonction de l’Etat ne me disconviendrait pas davantage. Mais voyons maintenant, je pense que c’est bien ces ouvriers, ces manoeuvres, ces petits commerçants, ces oppressés, ces exploités, ces étouffés, ces désavantageux, bref les prolétaires. Ce sont eux qui sont au point de passage de l’air dans la société. Ils travaillent plus mais gagnent moins. Ils sont oppressés dans les travaux, torturés dans les champs, injuriés et mal traités. Et même très souvent le capitaliste entre dans les heures qui sont en dehors du travail en lui disant de continuer à travailler alors que les heures de travaux sont déjà finies. Et ce sont ces heures que Karl Marx appelle les heures de surtravail. Et comprennez bien que ces heures sont cadeau ! C’est pas payé !
    Mais après tout ça les prolétaires doivent ils fêter le 1er Mai ? C’est chômé cela est bien mais s’ils ne sont pas dans de bonnes conditions comment peuvent-ils le fêter ? Moi j’aurais plutôt preferé qu’à ce jour les prolétaires revendiquent mais ne doivent pas rester à la maison pour jour de repos car l’homme n’est pas né pour le repos.

    Prolétaires sans frontière ! Luttons sans frontière pour notre liberté bil de bko.
    reponse de moshé a bil de bko sur l’histoire du 1 mai vu par roza .
    Les origines du premier mai

    Quelles sont les origines du 1° mai ?

    Rosa Luxemburg

    L’heureuse idée d’utiliser la célébration d’une journée de repos prolétarienne comme un moyen d’obtenir la journée de travail de 8 heures [1], est née tout d’abord en Australie. Les travailleurs y décidèrent en 1856 d’organiser une journée d’arrêt total du travail, avec des réunions et des distractions, afin de manifester pour la journée de 8 heures. La date de cette manifestation devait être le 21 avril. Au début, les travailleurs australiens avaient prévu cela uniquement pour l’année 1856. Mais cette première manifestation eut une telle répercussion sur les masses prolétariennes d’Australie, les stimulant et les amenant à de nouvelles campagnes, qu’il fut décidé de renouveler cette manifestation tous les ans.

    De fait, qu’est-ce qui pourrait donner aux travailleurs plus de courage et plus de confiance dans leurs propres forces qu’un blocage du travail massif qu’ils ont décidé eux-mêmes ? Qu’est-ce qui pourrait donner plus de courage aux esclaves éternels des usines et des ateliers que le rassemblement de leurs propres troupes ? Donc, l’idée d’une fête prolétarienne fût rapidement acceptée et, d’Australie, commença à se répandre à d’autres pays jusqu’à conquérir l’ensemble du prolétariat du monde.

    Les premiers à suivre l’exemple des australiens furent les états-uniens. En 1886 ils décidèrent que le 1° mai serait une journée universelle d’arrêt du travail. Ce jour-là, 200.000 d’entre eux quittèrent leur travail et revendiquèrent la journée de 8 heures. Plus tard, la police et le harcèlement légal empêchèrent pendant des années les travailleurs de renouveler des manifestations de cette ampleur. Cependant, en 1888 ils renouvelèrent leur décision en prévoyant que la prochaine manifestation serait le 1° mai 1890.

    Entre temps, le mouvement ouvrier en Europe s’était renforcé et animé. La plus forte expression de ce mouvement intervint au Congrès de l’Internationale Ouvrière en 1889 [2]. A ce Congrès, constitué de 400 délégués, il fût décidé que la journée de 8 heures devait être la première revendication. Sur ce, le délégué des syndicats français, le travailleur Lavigne [3] de Bordeaux, proposa que cette revendication s’exprime dans tous les pays par un arrêt de travail universel. Le délégué des travailleurs américains attira l’attention sur la décision de ses camarades de faire grève le 1° mai 1890, et le Congrès arrêta pour cette date la fête prolétarienne universelle.

    A cette occasion, comme trente ans plus tôt en Australie, les travailleurs pensaient véritablement à une seule manifestation. Le Congrès décida que les travailleurs de tous les pays manifesteraient ensemble pour la journée de 8 heures le 1° mai 1890. Personne ne parla de la répétition de la journée sans travail pour les années suivantes. Naturellement, personne ne pouvait prévoir le succès brillant que cette idée allait remporter et la vitesse à laquelle elle serait adoptée par les classes laborieuses. Cependant, ce fût suffisant de manifester le 1° mai une seule fois pour que tout le monde comprenne que le 1° mai devait être une institution annuelle et pérenne.

    Le 1° mai revendiquait l’instauration de la journée de 8 heures. Mais même après que ce but fût atteint, le 1° mai ne fût pas abandonné. Aussi longtemps que la lutte des travailleurs contre la bourgeoisie et les classes dominantes continuera, aussi longtemps que toutes les revendications ne seront pas satisfaites, le 1° mai sera l’expression annuelle de ces revendications. Et, quand des jours meilleurs se lèveront, quand la classe ouvrière du monde aura gagné sa délivrance, alors aussi l’humanité fêtera probablement le 1° mai, en l’honneur des luttes acharnées et des nombreuses souffrances du passé.

    Notes

    [1] L’usage était alors une journée de travail d’au moins 10 à 12 heures par jour.

    [2] Il s’agit du premier congrès de la II° internationale.

    [3] Raymond Lavigne (1851- ?), militant politique et syndicaliste

    salut bil de bko c’est moshé. je pense que lire ses écris de roza luxembour te donnera une idée précise sur l’historicité du 1 mai.le monde n’est pas fai aujourd’hui donc la compréhension de certain aspecs de l’histoire nous permete de savoir un peut de chose sur la lutte de classe et son histoire .il ya plein de choses sur le 1 mai dans le site et je propose de les lire en entier.PORTE TOI BIEN.T’ES PARTI MANIFESTE OU PAS ?

    • Cher S de Bko

      Platon a eu ce point de vue du fait d’un choix qu’il a fait et qui n’était pas seulement fonction des idées mais aussi de sa propre position de classe (une grande famille riche). Tant que Socrate était vivant, il l’a suivi et il a affirmé défendre les idées de Socrate. Dès que Socrate a été condamné à mort, les travers que lui trouvait Socrate se sont pleinement exprimés. Quand il porte aux nues les soldats, ce n’est bien sûr pas innocent. Quant aux prolétaires, il ne les voit qu’à terre alors que Socrate voyait toute leurs capacités....

  • bonjour.c’est s de bko.
    sans vous mentir je n’ai pas été sur le lieu des manifestations du 1er mai,mais j’ai suivi les defilés de beaucoup de pays à la télé et j’ai compris tant de choses.
    selon moi le 1er mai est considéré comme une journée de prise consciense des opprimés,des travailleurs, des chômeurs en un mot de la masse laboreuse,et c’est le jour ou les travailleurs exposent les difficultés qui’ils rencontrent dans leur travail.et font des révendications pour améliorer leur conditoin de travail.et je pense que le 1er mai doit être un grand jour pour toute se veut millitant de la classe opprimée.
    la suite dans peu de temps..............

    • Tu as raison. le premier mai est symbolique de l’unité profonde de la classe ouvrière du monde. mais quand quelque chose en reste aux symboles, cela perd de sa force. L’unité des travailleurs au-delà des frontières a besoin de quelque chose de plus que de manifestations symboliques une fois l’an : la conscience de représenter une perspective pour la société en crise. cela, seuls des militants peu nombreux peuvent l’incarner. Le nombre ne fait rien à l’affaire. En matière d’idées, seul compte la conviction et l’adéquation des idées aux problèmes réels de la société.

      amicalement

      à bientôt

      robert paris

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