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Brésil : grève à Petrobras

mercredi 1er avril 2009, par Robert Paris

La grève à Petrobras, le film

C’est une grève nationale, tous sites, toutes catégories :
dans tout le pays dans les raffineries dans le Rio Grande do Sul, Paraná, Rio de Janeiro, Minas Gerais, Sao Paulo, Bahia et Amazonas, terre et mer, les plates-formes dans le Bassin de Campos, Espirito Santos, Rio Grande do Norte et de l’Amazonie, et des terminaux. La grève n’était que partielle dans le secteur administratif mais presque totale ailleurs. Cependant, la direction a mis en place des jaunes, essentiellement des chefs.

La grève avait fait suite à une action des travailleurs de sous-traitance Revap la raffinerie de Petrobras à Sao Jose dos Campos (SP) qui avait subi une grave répression patronale ave attaque d’un commando patronal et travailleurs blessés par balles.

Selon le directeur de la Fédération nationale des employés du pétrole Joao Antonio de Moraes quelque 60.000 salariés vont débrayer à partir de lundi. Il a précisé que Petroleo Brasileiro SA emploie environ 74.000 personnes.

Selon lui, le plan de partage des profits proposé par Petrobras n’offre pas suffisamment d’argent aux salariés malgré des bénéfices record.

Les ouvriers de la compagnie pétrolière d’Etat brésilienne Petrobras ont entamé une grève générale. La Fédération unitaire des pétroliers (FUP) a indiqué que les grévistes demandaient des garanties pour les emplois et de meilleures conditions de travail.

La FUP exige, dans un communiqué, "d’en finir avec la précarisation des conditions de travail et avec les accidents qui tuent tous les mois des travailleurs". Les grévistes se sont engagés à garantir la livraison de pétrole et de gaz au pays durant le conflit qui, selon la presse, est prévu pour durer cinq jours.

Les ouvriers en grève ont néanmoins stoppé la production sur deux plateformes dans l’Etat de Espirito Santo (sud-est) qui ont ensuite été occupées par des équipes de secours envoyées par la direction.

Ils ont également pris le contrôle de stations de pompage dans les terminaux d’Amazonas, Pernambuco et Sao Paulo.

Les syndicalistes ont dénoncé les "menaces de licenciement" de Petrobras pour "empêcher les travailleurs d’exercer leur droit légitime à la grève" et accusé la direction de faire appel à des équipes de secours qui, selon eux, mettent en danger la sécurité des unités de production.

Le coordinateur de la FUP, Joao Antonio de Moraes, a affirmé qu’au terme de quatre jours de négociations, l’entreprise Petrobras a fait des concessions en offrant 3,5% de participation et une amélioration des conditions de sécurité au travail.

Cependant, la grève s’est arrêtée sans que la direction retire ses menaces contre les grévistes.

Messages

  • La police a dispersé avec des gaz lacrymogènes et des bombes assourdissantes un millier de manifestants qui protestaient contre les milliards dépensés pour le Mondial et la misère des services publics de base, ont rapporté des journalistes de l’AFP.

    Des affrontements se sont poursuivis dans la soirée entre la police et des groupes de manifestants dans le centre de Sao Paulo.

    Le police militaire de Sao Paulo a annoncé en fin de soirée sur son compte Twitter que 230 personnes avaient été interpellées.

    Au moins cinq policiers ont été blessés, ainsi que deux des manifestants arrêtés, a-t-elle en outre indiqué.

    Plusieurs journalistes ont également été interpellés, bien qu’ils se soient identifiés comme tels, a dénoncé la presse brésilienne.

    Des groupes de manifestants ont saccagé dans la soirée des vitrines d’agences bancaires, mis le feu à des poubelles et érigé des barricades dans le centre de Sao Paulo.

    « Police terroriste ! » ont crié les manifestants quand les forces de l’ordre dont intervenues sans ménagement pour les disperser avec des tirs de bombes lacrymogènes et des bombes assourdissantes.

     « Chaos » -

    « Il n’y avait même pas une vitre cassée, mais la police a commencé à attaquer tout le monde », a affirmé sur place à l’AFP un porte-parole de la manifestation.

    Au moins 1.000 personnes avaient auparavant défilé sans incident dans le centre de Sao Paulo aux cris de « La Coupe n’aura pas lieu !, Mondial pour les riches, mortadelle pour les pauvres ! ».

    De nombreux militants anarchistes radicaux des Black Blocs, vêtus de noir, le visage recouvert, se trouvaient à la tête du cortège, surveillé par de très près par un impressionnant dispositif policier.

    La convocation de cette manifestation avait été lancée sur le site internet « Contre la Coupe du monde 2014 ! ».

    Les organisateurs dénoncent le « chaos » auquel sont selon eux confrontés les Brésiliens par manque d’investissements dans la santé, l’éducation ou les transports. Des revendications identiques à celles de la fronde sociale historique qui avait secoué le pays en juin 2013, pendant la Coupe des confédérations de football.

    « Je suis venue pour protester contre le Mondial. Des millions ont été dépensés pour des stades et en revanche, on ne se préoccupe ni de la santé ni de l’éducation », dénonçait ainsi une manifestante, Fernanda Moreira, 19 ans.

    Le Brésil aura investi au total environ 11 milliards de dollars dans l’organisation du Mondial-2014, notamment dans la construction des stades.

    Le 25 janvier, une première journée anti-Mondial avait été convoquée dans tout le pays. Mais elle n’avait mobilisé qu’à Sao Paulo, où la manifestation s’était terminée par des actes de vandalisme et des heurts violents entre police et manifestants.

    Le 6 février, une manifestation à Rio de Janeiro contre la hausse du prix des transports en communs a également dramatiquement dégénéré en violences. Un caméraman de télévision y a été mortellement atteint par une fusée d’artifice lancée par des manifestants radicaux.

    Le décès de ce journaliste a créé une commotion dans le pays et relancé le débat sur un durcissement de la législation contre les auteurs d’actes violents lors des manifestations, ainsi que sur l’adoption d’une loi antiterroriste avant le Mondial.

    Ces débats suscitent une controverse politique, certains élus craignant que la future loi anti-terroriste ne puisse englober les débordements commis lors des manifestations au risque de criminaliser de légitimes mouvements sociaux.

    La présidente de gauche Dilma Rousseff a souligné la semaine dernière que toute modification de la loi devrait respecter strictement la lettre de la Constitution, « qui garantit la liberté de manifestation, de penser, enfin toutes les libertés, mais qui interdit l’anonymat ».

    Cette dernière mention pourrait permettre de légiférer sur l’interdiction de participer à une manifestation le visage masqué, comme le font les militants des Blacks blocs.

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