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Editorial 30-03-2009 - Laisser les banquiers, financiers et patrons des trusts à la tête de la société ?

jeudi 26 mars 2009, par Robert Paris

LA VOIX DES TRAVAILLEURS

« Travailleurs de tous les pays unissez-vous »

Karl Marx

Face à la crise et à ses conséquences, qu’est-ce qu’il va falloir changer dans nos habitudes ?

Eh oui, c’est encore à nous, travailleurs, que l’on va demander de changer nos habitudes. Rien d’étonnant : les riches n’ont nullement l’intention de changer les leurs. Comment voulez-vous que ces gens-là arrêtent de s’en mettre plein les poches ? Comment voulez-vous qu’ils arrêtent de spéculer ? Obama lui-même, avec tous ces bons discours, ne le leur demande même pas. Et même quand il a demandé aux sociétés qui ont été entièrement refinancées sur capitaux d’Etat (170 milliards de dollars pour l’assureur IAG) de cesser de se sucrer, ils en ont été incapables et se sont quand même distribués 165 millions de dollars. Et ce n’est que la partie immergée de l’iceberg puisque l’enquête officielle a prouvé que sur dix milliards de dollars donnés aux banques US, elles en ont distribué directement sept en personne aux patrons de ces banques.

Faut pas rêver : ces gens-là, crise ou pas crise, ne vont pas changer leurs habitudes. Le patron Ghosn de Renault ne va pas s’estimer heureux avec un salaire de moins de 4000 euros. Sans parler de ses autres revenus, de ses jetons de présence aux conseils d’administration et de ses stocks-options. Ce qui fait en tout un revenu équivalent à des centaines de SMIC ! Et cela ne l’empêchera pas non plus de dire aux salariés qu’il faut se sacrifier, qu’il faut supprimer des emplois, qu’il faut regagner du « cash flow », c’est-à-dire renflouer l’entreprise ! Et, surtout, qu’il faudrait accepter les suppressions d’emplois et le chômage partiel (indemnisé, mais qui le sera encore combien de temps ?).

Alors, les mauvaises habitudes que nous, travailleurs, ferions bien de changer c’est d’abord de continuer à accepter sans rien dire les discours de ces gens-là. A commencer par ceux de l’Etat. Ce dernier, dans la crise, montre son camp. Il donne de l’argent aux spéculateurs au lieu de leur demander de rembourser les caisses des sociétés qu’ils ont grugées sur leurs propres capitaux personnels. L’Etat est au service des riches et, en période de crise, il va l’être encore plus.

Pour nous, travailleurs, changer nos mauvaises habitudes, cela va d’abord consister à cesser d’attendre quoique ce soit de ces Etats, de leurs gouvernements, de leurs parlements, de toutes leurs institutions, de leur justices et, plus encore, de leur police et de leur armée. Mais aussi il ne faut pas compter sur tous nos faux amis qui participent au système : dirigeants de la gauche et des syndicats.
Cela suppose que les salariés cessent de se taire, qu’ils s’assemblent sur leurs lieux de travail et en fassent des lieux de débat sur l’avenir de la société. Sans de telles assemblées de travailleurs, aucun changement n’est possible. Même une grève générale qui ne serait pas dirigée par des travailleurs organisés et prenant les décisions sur leur propre mouvement ne serait qu’une nouvelle impasse. Il faudra non seulement des comités de travailleurs mais aussi des coordinations et des comités de liaisons entre entreprises et entre secteurs, avec des salariés élus par leurs camarades de travail et pas des représentants des organisations. On écrase des travailleurs inorganisés. On respecte une classe qui s’est donnée à elle-même les moyens de s’exprimer et de décider. On écrase une classe travailleuse qui se laisse mener par le bout de nez par ses représentants syndicaux ou politiques.

Mais, si on ne peut plus compter sur les institutions de la société ni sur le système social qui a gouverné pendant de si longues années, beaucoup de travailleurs se disent : comment on va vivre ? Eh bien oui, on a tous vécus sous le capitalisme et il faut bien reconnaître la vérité : ce système s’effondre de lui-même. Il a atteint ses limites. Les investisseurs ne veulent plus investir. Les banquiers prêteurs ne veulent plus prêter. Les industriels ferment leurs usines. Si le Capital refuse de fournir un salaire au Travail, il serait temps que ce dernier décide que les travailleurs doivent se passer du Capital pour faire fonctionner la société. Certains sont sceptiques et disent : « Ce n’est pas possible. Ça n’a pas marché. » A quelques jours de l’anniversaire de la Commune de Paris du 18 mars 1871, il convient de rappeler que la Commune, dirigée et gouvernée par de simples ouvriers avait tellement bien marché que la seule solution qu’ait trouvé la bourgeoisie française, c’est de massacrer tous les ouvriers parisiens !

Aujourd’hui, 138 ans plus tard, la classe ouvrière est devenue une classe mondiale, qui joue un rôle central socialement dans toutes les villes du monde, sur tous les continents. Si on faisait comme les communards de 1871, ça, ce serait du changement !

Messages

  • bonsoir, j’ai trouve l’edito assez complet et les propos qu’il contient sont des choses tout a fait susceptible de toucher les gens surtout en cette periode de crise et il permet surtout d’ouvrir un peu les yeux aux gens quant a la vrai fonction de l’etat et son interet uniquement pour les riches. Ce qui m’intrigue personelement je ne sais pas d’ou l’etat se procure tous ces millions de milliards mais sa n’en finint pas, au G20, il a ete decide qu’il y allait avoir encore distribution de quelques 1000 milliards et qui ne serviront encore a rien quand on voit l’empleur de la crise
    Ce qui est un peu etrange, je dirai, c’est que certaines personnes si elles ne sont pas touchees par la crise personnellement par exemple voir un proche licenciee, on se dit qu’elles vivent dans un tout autre monde ou peut etre c’est la peur d’affronter une verite qui est la, c’est que la crise n’epargnera personne en particulier, et meme si sa serait lle cas, il faut etre au contaire solidaire et essayer de changer les choses quand on voit que l’humanite n’a sans doute jamais atteint un tel point de developpement et la misere qui touche un nombre de personnes colossal en parrallele.

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