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Le Dalaï Lama et les femmes

vendredi 5 février 2010, par Robert Paris, Tiekoura Levi Hamed

En Occident, le Dalaï Lama est présenté comme un intellectuel libéral et progressiste. Il est bon que la réalité soit mieux connue. cela ne cautionne en rien la répression de l’impérialisme chinois mais cela ne pose pas ce chef féodal et réactionnaire en dirigeant de la lutte pour la liberté !}

Le Dalaï Lama dans son ouvrage "Comme la lumière avec la flamme" :

L’attirance pour une femme vient surtout

De la pensée que son corps est pur

Mais il n’y a rien de pur

Dans le corps d’une femme

De même qu’un vase décoré rempli d’ordures

Peut plaire aux idiots

De même l’ignorant, l’insensé

Et le mondain désirent les femmes

La cité abjecte du corps

Avec ses trous excrétant les éléments,

Est appelée par les stupides

Un objet de plaisir".

Lorsque Tenzin Palmo se retrouva dans les années quatre-vingt dans le Nord de l’Inde au milieu des réfugiés Tibétains, elle raconte : « L’une des prières principales des Tibétaines a pour objet la renaissance dans un corps d’homme. Elles sont totalement méprisées. C’est tellement injuste. Un jour, je me suis rendue dans un couvent où les nonnes rentraient d’un enseignement donné par un grand lama. Il leur avait dit que les femmes étaient impures et que leur corps était ’inférieur’ à celui de l’homme. Comment voulez-vous construire une pratique spirituelle authentique lorsque de toutes parts on vous dit que vous n’avez aucune valeur ?

« Un jour, j’ai demandé à un grand lama s’il pensait que les femmes pouvaient atteindre l’état de bouddha. Il m’a répondu qu’elles pouvaient presque atteindre cet état, mais qu’à la dernière étape elles devaient prendre une forme masculine pour y parvenir. J’ai alors rétorqué ’En quoi un pénis est-il si essentiel pour atteindre l’Éveil ? Qu’y a-t-il de si extraordinaire dans un corps d’homme ?’ Puis je lui ai demandé s’il y avait un quelconque avantage à avoir un corps de femme. Il m’a répondu qu’il allait réfléchir à la question. Le lendemain, il est revenu et il m’a dit ’J’ai pensé à votre question et la réponse est ’non, il n’y a aucune sorte de bénéfice à être doté d’un corps féminin.’ En moi-même, j’ai pensé ’L’un des avantages est de ne pas avoir un ego masculin.’ »

Un des textes fondamentaux du bouddhisme, le canon pali, exprime lui aussi sans ambiguïté cette misogynie (cité dans Le bouddha, Henri Arvon, PUF, 1972) :

"Aussi le bouddha ne cesse-t-il de mettre ses disciples en garde contre la séduction insidieuse exercée par la femme : « Il faut se méfier des femmes, leur recommande-t-il. Pour une qui est sage, il en est plus de mille qui sont folles et méchantes. La femme est plus secrète que le chemin où, dans l’eau, passe le poisson. Elle est féroce comme le brigand et rusée comme lui. Il est rare qu’elle dise la vérité : pour elle, la vérité est pareille au mensonge, le mensonge pareil à la vérité. Souvent j’ai conseillé aux disciples d’éviter les femmes. »"

Le Bouddhisme n’a pas particulièrement opprimé les femmes mais il reste marqué par son époque. Le conservatisme religieux a ainsi figé les anciennes relations. Dans l’Inde ancienne, à l’époque de la naissance du Bouddhisme, pendant l’ère védique, le statut des femmes était aussi bas que celui des esclaves. La naissance d’une fille était considérée comme une malchance.
Elle n’était qu’un objet d’échange entre familles, lesquelles étaient patrilinéaires. La naissance d’un fils était une obligation religieuse puisque seul un fils pouvait accomplir les rites nécessaires au père défunt.

"Les femmes peuvent détruire les purs préceptes
Elles s’écartent de l’accomplir des mérites et des honneurs
En empêchant les autres de renaître au paradis
Elles sont la source de l’enfer" (T. 11, p.543)

Dans ces sûtras, les femmes sont reléguées aux niveaux les plus bas des catégories spirituelles

Si la vertu d’une femme, son mérite et sa sagesse sont extraordinaires, elle peut, par un changement de sexe, devenir un bodhisattva ou un bouddha dans sa vie présente ou future. Le changement de sexe symbolise une transition de la condition imparfaite de l’être humain représenté par le corps féminin, à la perfection mentale d’un bodhisattva et d’un bouddha, représentée par le corps masculin.

Raoûl Vaneigem dit, dans son livre "De l’Inhumanité de la Religion" :

"Enfin à ceux qui verraient dans le bouddhisme une religion moins brutale et plus ouverte au sentiment d’émancipation, il n’est pas inutile de rappeler quelques préceptes de la Précieuse Guirlande des avis au roi, que le Dalaï Lama ne dédaigne pas de citer et d’approuver dans son ouvrage, Comme la lumière avec la flamme :

"L’attirance pour une femme vient surtout de la pensée que son corps est pur. Mais il n’y a rien de pur dans le corps d’une femme.

De même qu’un vase décoré rempli d’ordures peut plaire aux idiots de même l’ignorant, l’insensé et le mondain désirent les femmes. La cité abjecte du corps avec ses trous excrétant les éléments, est appelée par les stupides un objet de plaisir".

Le canon pali, un texte pilier du bouddhisme se montre lui aussi ouvertement misogyne :

"Aussi le bouddha ne cesse-t-il de mettre ses disciples en garde contre la séduction insidieuse exercée par la femme : « Il faut se méfier des femmes, pour une qui est sage, il en est plus de mille qui sont folles et méchantes. La femme est plus secrète que le chemin où, dans l’eau, passe le poisson. Elle est féroce comme le brigand et rusée comme lui. Il est rare qu’elle dise la vérité : pour elle, la vérité est pareille au mensonge, le mensonge pareil à la vérité. Souvent j’ai conseillé aux disciples d’éviter les femmes. »

Messages

  • Et dire que cette religion revient parmi la jeunesse et les travailleurs, par le biais des arts martiaux et surtout comme le résultat d’un vide idéologique : quel but pour quelle vie ? La spiritualité est à mon sens la réaction à la négation de la collectivité et donc des individus qui la composent. C’est contracdictoire de trouver une réponse individualiste dans une société qu’on rejette car elle fait de l’égoisme une valeur universelle. Mais dans le fond, beaucoup de jeunes n’ont aucune perspective à leur révolte, et pensent qu’il faut chercher une gloire passée dans des contrées ou les luttes de classes auraient été suspendues, les oppressions adoucies, l’Etat tolérant et tout autres illusions qu’entretiennent les fables spirituelles d’aujourd’hui.
    Chercher la solution loin géographiquement, et dans le temps, serait un gage de virginité et de pureté des idées ?
    Et bien ces textes boudhistes cités plus haut sont là pour montrer que les femmes en particulier et les classes inférieures en général, n’ont même pas le choix : elles sont d’office exclues de cette religion (comme tant d’autres).
    Diviser pour mieux régner... les religions ont ce point commun d’être des instruments du pouvoir politique.
    Elles ne sont qu’un moyen supplémentaire pour éviter le choc des classes sociales...en vain !

  • mille fois bravo et merci pour les précisions bravo bravo

    • Je suis si vide de commentaires mais ne me sent pas inférieure pour cela. Je suis du bas monde, celui de la pauvreté, de la terre-mère.
      Je croyais tellement en vos proverbes de vie et a été suis tellement désappointé à la religion et son enseignement.

      J’ai assisté à des séances de vos élèves à l’Oratoire St-Joseph, qui m’ont permis de demeurer inerte pendant plusieurs heures de corps et de pensées. Je suis aller à des Pagodes à plusieurs reprises et j’ai aimé l’enseignement qui m’ont surement influencé à mon but et objectif de vie.

      Je pratique le pardon et ce n’est pas facile, la non-violence, la paix dans le monde. Surtout comprendre et pardonner les pires des humaines, mais non-leurs actes de violence.

      Je convoite la pureté de l’esprit autant que celle du corps. Je veux enseigner comme vous et partager pour un départ d’une vie à l’une éternelle. Je ne crois pas en la mort. Le corps est la création de bactérie qui forment ce que nous voyons avec les yeux et retourne à la vie de décomposition

      Où je ne suis pas d’accord, c’est de prendre l’enfant d’une famille, soit disant qu’il a été choisi... N’est-il pas sorti d’un corps impur, celui de votre mode de pensée ? Dans notre société, cela s’appelle voler un enfant comme dans notre religion catholique il y a que quelques années pour faire des prêtres... Du vol d’enfants en utilisant des histoires belle à entendre. Je vous croirait si vous les laissiez avec les parents en suivant votre instruction chez eux et il choisirait sa voie à l’âge jeune-adulte, peut-être vers 12, 13 ou 15 ans et 18 ans il pourrait entrer à votre monastère. Comme un joueur de violon qui adore la musique et l’instrument.

      Pour moi, la femme est aussi pur que l’homme et même plus... L’humain mâle a plus de sex que la femme, touche son corps plus souvent que la femme.

      Nous, l’humain femelle, commençons à découvrir son corps dignement ainsi que son âme. Cela depuis qu’elle s’est divorcé de la force de l’homme sur sa vie.

      Je vous admire comme personne humaine et je dois avouer que 98% de ce que vous exposez a du bon sens mais ce petit 2% me dé-stabilise. Moi qui pensais que nous aurions eu des possibilités de sauvé écologiquement la planète en âme et en nature avec le nouveau monde du grand nord. Mais il y a ce 2% de trait-d’union qui nous écarte.

      Merci de m’avoir, compris et écouté.
      Si vous pouviez éclaircir ce que je lis ou me dire que c’est de la foutaise, que l’on a pris quelques lignes hors contexte... On voulait vous salir tout simplement...

      Humblement vôtre.

      Claudette65.156

    • mais tu vois pas que c’est des conneries ce qu’il y a écrit, celui qui a écrit ça veut juste dézinguer la philosophie de vie boudhiste.
      le boudhiste nous dit de nous orienter vers la compassion et l’amour des être vivants, que cet être soit un homme une femme un gay ou meme une mouche c’est la même chose.
      Après à chacun de mener sa vie spirituelle en tout cas ce qui est sur c’est que jamais des enseignements boudhiste ne dise ce qui a écrit plus haut tout sa c’est des conneries

    • Une femme et une mouche ou un gay, c’est la même chose ? Bof !!!

  • Nous n’avons pris aucune ligne hors contexte : les religions, le bouddhisme comme les autres, a conservé la tradition de l’époque de leur formation qui était celle d’un esclavage des femmes et des enfants. Il ne suffit pas d’avoir un langage de douceur pour cacher une caution idéologique d’un monde d’horreur !

  • Ce que j’aime dans cette religion qu’est le bouddhisme c’est que tout bouge tout évolue , le dalaï Lama reste ouvert a son temps et aujourd’hui son discours envers les femmes est changé . C’est triste a dire mais en étudiant les diverses religions la place de la femmes et pour ainsi dire la même dans toute , inférieure a l’homme . J’ai cru lire qu’avant l’apparition de de toute ces religions patriarcale , existait une religions matriarcale, dans laquelle la femme avait un role prédominant sur l’homme elle était la mère nourricière , la mère nature ... . Lorsque l’on fait des recherches sur la place de la femme en inde, on se rend compte qu’a l’origine la femme était traitée comme l’egale de l’homme , ensuite , a travers les invasion musulmane et britanique la femme est descendu en échelon . C’est pour quoi , à mes yeux , ces jugements des bouddhistes et hindouistes a l’égard des femmes n’est que le résultat de contamination d’idéaux occidentaux et orientaux ... Je finirais par une citation de Dalaï Lama sur les femmes et dans son livre "Paroles du Dalaï Lama aux femmes " : Demain sera l’âge de la femme.

    • BONJOUR JE SUIS TOTALEMENT EN OSMOSE AVEC CE QUE VOUS DITES ET VOUS AVEZ SI BIEN EXPLIQUE CE QUE JE PENSAIS JE VOUS REMERCIE DE VOTRE SAGE ET VOTRE INTELLIGENT COMMENTAIRE

    • Je partage avec vous l’idée que le Bouddhisme soit une religion "évolutive" tout en restant, il faut le dire, authentique et dans la tradition par les lignées de Lamas. C’est d’ailleurs-là sa double force.
      Je me permets toutefois d’ajouter que si vous faisiez une étude plus approfondie de l’Islam et donc du Coran, vous verriez qu’il y est indiqué une égalité de nature entre l’homme et la femme. L’Europe avec ses droits de l’homme attendra des siècles pour arriver à cette conclusion.
      Dans le Coran, seule une inégalité est précisée pour les affaires économiques, et purement économiques, qui s’expliquent par le fait que les femmes, à cette époque, ne travaillaient pas et ne produisaient donc pas l’argent dont elle jouissait par ailleurs . L’harmonie est ici recherchée davantage qu’un vide égalitaire à l’occidental qui n’aurait pas de sens. Encore une fois, tout est évolutif, surtout dans les religions. Ce sont les hommes qui ont du mal à comprendre les choses avec un regard à la fois évolutif et universel, que ce soit sur leur passé, leur présent ou leur avenir.
      On aboutit ainsi à des aberrations faisant, dans la bouge de nos contemporains, du Bouddhisme et de l’Islam des religions sexistes et misogynes alors que ces deux religions accordent à l’homme et à la femme la liberté spirituelle, supérieure entre toute autre liberté relative, et que et les hommes et les femmes de tout pays et culture ont du mal à s’accorder à eux-même...

    • Personnellement, je suis plutôt d’accord avec la partie du commentaire de la lectrice qui affirme que : « J’ai cru lire qu’avant l’apparition de de toute ces religions patriarcale , existait une religions matriarcale, dans laquelle la femme avait un rôle prédominant sur l’homme elle était la mère nourricière , la mère nature ... . Lorsque l’on fait des recherches sur la place de la femme en inde, on se rend compte qu’a l’origine la femme était traitée comme l’égale de l’homme , ensuite , a travers les invasion musulmane et britannique la femme est descendu en échelon . »

      Je pense que les religions n’ont pas dépassé les problèmes laïcs de la société et des classes dirigeantes de celle-ci. De ce point de vue, les religions ont soutenu le patriarcat et continueront toutes de le faire... Cela n’est pas propre à l’Islam ou au bouddhisme ou au christianisme...

      Compter sur les religions pour libérer les femmes, c’est compter sur l’incendiaire pour éteindre le feu !

      Lire ici

    • Merci pour votre partage. En mon cœur et en mon corps de femme, je reconnais le féminin sacré, et je garde précieusement ce cadeau : "Paroles du Dalaï Lama aux femmes : Demain sera l’âge de la femme." Hors de la pensée des hommes, il n’y a place que pour la Lumière de l’Amour.

    • Vous avez parfaitement le droit d’avoir la croyance que vous souhaitez mais n’ignorez pas que toutes les religions, celle-ci comme les autres, considèrent la femme comme l’horreur et le pêché et contribuent au maintien actuel de leur oppression !!!

    • Bien...mais le BOUDDHISME A CES CASTES...par leurs ecrits et.leurs savoir.... .liberte de pensee bien ..ou es le mot Egalete..dans le monde..non....le tibetl

    • Les femmes travaillent quand elles sont chez elles. Autrefois elles travaillaient très dur : beaucoup d’enfants et pas d’appareils électroménagers. Elles ne sont pas rémunérées pour ce travail. Ça s’appelle Comment ?

  • Le Dalaï Lama reconnaît lui-même que les nonnes bouddhistes sont tellement mises à l’écart qu’elles meurent de faim dans leurs couvents.

  • Homme lorsque tu te méfies d’une femme tu te méfies de toi

  • Dans le monde humain, sur cette terre, nier l’importance et la grandeur de la place de la femme, c’est de l’ignorance crasse, c’est comme dire que la nuit ou le jour n’existerait pas et qu’il n’y a que le jour, parce que la nuit est noire et que le noir,c’est sale et qu’on peut tomber partout. Penser ainsi est stupide ! C’est nier la conception même de la terre qui se crée et se forme à chaque instant de force et de faiblesse, de grandeur et de petitesse, de haut et de bas, de bien et de mal, de froid et de chaud, de « in » et de « out ». Je pense aussi qu’un corps humain nécessite un homme (ne serait-ce qu’un seul spermatozoïde) et une femme (un ovule) et que c’est ainsi que l’humanité se reproduit. Une chance que chacun a sa place, sinon pas d’homme, pas de femme, pas d’humanité, pas de Dalai Lama ! Confondre plaisir sexuel et reproduction ce sont deux choses même si les deux sont interconnectés, inter-reliés et c’est bien fait !

    Aujourd’hui tout incite à être axé juste sur le plaisir sexuel même pour ceux qui ont fait le voeux de ne pas toucher à la sexualité. Le test de la luxure, tous doivent le passer selon ce que le Zhuan Falun dit. Pourquoi regarder toujours le sexe de la personne et ne pas l’aider à retrouver sa voie, le sens de sa vie et l’aider à cultiver des valeurs qui donnent un sens à son existence ? Je dis que celui qui méprise la femme et la traite de « nuit noire et de précipices », devrait aller voir dans son coeur voir son attachement et y travailler à s’en libérer. C’est un test à passer autant pour l’homme que pour la femme.

    Il y a une belle petite histoire chinoise qui raconte que deux moines, un jeune et un vieux, allaient traverser la rivière houleuse quand ils aperçoivent une femme en détresse qui a vraiment peur de traverser la rivière. Le vieux moine, sans hésiter, prend dans ses bras la femme et ils traversent tous trois la rivière, sans encombre. Puis le vieux moine dépose la femme sur la rive. Et, les deux moines continuent leur route. Après quelques temps, le jeune moine dit au vieux moine, « Avec tout le respect que je vous dois.., ne savez vous pas qu’un moine a fait le voeu de ne pas toucher à une femme ? Le vieux moine répond : « Bien sûr que oui, mais moi, j’ai déposé la femme sur le bord de la rivière, alors que vous l’avez encore dans vos bras ! »

  • « Ces considérations du Dalaï Lama sont bien surprenantes et dignes des prêtres de l’inquisition pour qui la quête spirituel se limitait à allumer le bûcher. Elles sont issues manifestement de la peur du sexe, du désir et plus globalement de tout ce qui dans le fonctionnement du corps humain pourrait être avilissant et une entrave à une recherche du Divin.
    Au nom de quoi la femme en devient le « bouc émissaire », en porte la responsabilité comme dans beaucoup de religions ? Au nom de quoi réduirait-on la femme au sexe, au désir, à la séduction ? Tantôt objet, tantôt dominatrice ? Comme sait si bien le faire notre société mercantile…
    Que nous soyons « homme » ou « femme » nous avons tous un corps biologique de mammifère terrestre doté d’un système de reproduction qui se manifeste par une pulsion (à l’origine impérative), un besoin, un appétit, gérée très différemment suivant les individus et leurs aspirations.
    Les pulsions du corps peuvent dominer certains ou certaines ; ou être dominées, maîtrisées ; ou tout simplement dépassées, désamorcées, inexistantes.
    Ceux qui ont le souvenir ou l’expérience de la réincarnation témoigneront, suivant les vies, avoir été, tour à tour, homme ou femme.
    Nos sociétés occidentales réduisent l’être humain à un corps, un mental et un émotionnel…Il se pourrait très bien que nous soyons bien plus que cela ; que notre corps ne soit qu’un outil, un moyen pour que notre véritable être se manifeste et s’exprime dans ce monde et que ce corps soit doté d’une possibilité évolutive et que le sexe devienne une activité sans plus aucune utilité, périmée.
    Cette piste a été et est explorée par beaucoup et bon nombre s’y cassant le nez utilise la fuite, le rejet, le déni, méprise ou sacralise le sexe, font et se font violence, simule et triche et/ou rejette la faute sur la femme. Mais beaucoup de femme aussi mènent et ont mené cette quête, vivent cette expérience d’une évolution de la conscience humaine individuelle et collective dans la matière, notamment de nos corps. Une évolution physique possible, certaine, inévitable et même incontournable ….
    S’en prennent-elles aux hommes, pour autant, en ce qui concerne le pouvoir du sexe ?
    Notre société fait tout passer par le sexe, le désir et la séduction, c’est devenu une religion et un business. Ne pas être intéressé par le sexe est un péché quasi inavouable (heu !…maladie, en termes de notre culture).
    Les trois quart des religions ont hypocritement « satanisé » le sexe (péché) et l’ont identifié à la femme devenue ainsi pécheresse et objet de perdition pour l’homme.
    En fait, si le sexe est un frein à notre évolution il faut comprendre le phénomène afin de trouver en nous les réponses pour aller au-delà et devenir. Mais ceci est une expérience individuelle pour l’homme et pour la femme ; il n’y a pas de solution idéologique, morale, religieuse ou scientifique (l’histoire humaine le prouve abondamment)…
    Sur ce chemin évolutif, seule la sincérité d’être est l’outil déterminant pour mener à bien l’expérience. »

  • Bonjour, Sans une analyse approfondie, le texte proposé dans cet article peut, en effet, choquer et suggérer une infériorité intrinsèque du statut féminin dans le bouddhisme. Pourtant, étant étudiant en bouddhisme tibétain depuis déjà quelques années, je proposerais une tout autre interprétation : Le bouddhisme est pragmatique. Tous ses textes ne visent que la pratique de la méditation et l’actualisation de ’l’éveil spirituel’. La réalisation intérieure passe par, entre autre chose, l’obtention du ’calme mental’. Cet état est une capacité à rester concentré sur un seul ’objet’ (centré en un point) pendant des heures ou des jours... Une personne ayant réalisé le premier stade peu, à loisir, rester autant de temps qu’il le souhaite concentré sans distraction. Dans l’optique de réaliser ce ’calme mental’, il est nécessaire en amont d’apaiser les attachements et le désir envers tous les objets extérieurs. Pour la plupart des hommes, le désir envers le sexe opposé sera le plus grand obstacle. Ce texte s’adresse donc aux hommes qui veulent atteindre ce but. C’est une méditation qui vise non pas à rabaisser l’image de la femme, mais seulement à diminuer l’attirance sexuelle et l’attachement au désir sexuel. Les femmes (et les homosexuels) qui étudient ce textes doivent, pour préparer et réaliser le calme mental, méditer, en amont, non pas la nature ’impure’ du corps féminin mais celui du corps de l’homme ! D’un point de vue ’absolu’ le corps de la femme n’est ni pur, ni impur tout comme celui de l’homme. Dans le bouddhisme, il est très facile de trouver des textes qui semblent en contradiction les uns avec les autres. Mais ces contradictions s’effacent dès lors que l’on comprend ceci : ces différents textes répondent aux problèmes d’un individu à un instant donné de sa pratique. Le bouddhisme n’est pas un dogme. Ses réponses s’adaptent constamment aux pratiquants auxquelles il s’adresse. D’où les réponses des maitres et les textes qui semblent parfois en contradiction. Le contexte est donc la pierre angulaire dans l’analyse... Concernant le texte extrait du livre "Comme la lumière avec la flamme" : il s’agit seulement d’un texte proposant une méditation visant à diminuer l’appétit sexuel. Éroder le désir s’effectue en analysant en profondeur, et de l’intérieur, le corps humain tel qu’il est... Alors, on est en droit de se demander pourquoi ce texte n’existe pas sous sa forme ’féminine’ (description du corps impur de l’homme) ? Sans doute faut-il rechercher cela du côté du contexte historique et culturel. A l’époque, les hommes étaient-ils majoritaires à pratiquer le bouddhisme ? La culture était-elle trop patriarcale ? Toujours est-il que de nos jours, les pratiquants du bouddhisme sont en grande proportion des pratiquantes... Sont-elles davantage touchée par l’humanisme pragmatique, compassionné et sage de cette philosophie ? Quant au propos du lama décrit par Tenzin Palmo, je proposerais trois interprétations (qui ne visent à aucune prétention exhaustive) : 1/ La réponse était celle nécessaire à la progression intérieure de la pratiquante (dans un contexte autre, la réponse aurait-été différente) 2/ Certain lama et pratiquant ne semblent pas comprendre le côté pragmatique des textes et leur utilité, seulement, dans un contexte donné... De ce point de vue tous les lamas ne sont pas des ’bouddhas’... 3/ Cette méditation, une fois le désir diminué, doit être ’abandonné’. Trop méditer ces sujets peu amener à des déséquilibres psychologiques dont la misogynie est un exemple (la méditation est une question de dosage : l’importance du juste milieu...).

    Conclusion : Oui nous sommes toutes et tous des mammifères. Posséder un pénis ou un vagin n’est qu’un détail sans importance pour la pratique spirituelle. Pour les personnes ayant un intérêt à la pratique spirituelle, nos particularités biologiques et psychologiques doivent être le moteur d’une réflexion visant à adapter notre pratique à nos problèmes personnels. La voie bouddhiste se réalise par la vision directe de l’absence d’un égo solide et indépendant. L’un des outils proposé, pour y parvenir, consiste à trancher toutes forme de dualisme dans notre manière de ’penser’ le monde (voir par exemple le texte Zen « L’harmonie entre l’unité et la multiplicité » (Sandokaï) dans « La source brille dans la lumière » de Shunryu Suzuki, col. ’Spiritualités vivantes’ Ed :Albin Michel) Instrumentaliser les textes bouddhistes pour en déduire ou promouvoir des opinions tranchées et dualistes sur le statut homme/femme (ou sur tout autre sujet) semble donc être en contradiction avec le chemin proposé par cette philosophie.

    Merci aux auteurs de ce site. Emmanuel D. Toulouse (22/11/2016)

    • Cher lecteur, tu as tes convictions, visiblement et c’est tout à fait ton droit. Le bouddhisme n’est pas moins respectable qu’une autre religion mais pas plus non plus.

      Tu écris :

      « Concernant le texte extrait du livre "Comme la lumière avec la flamme" : il s’agit seulement d’un texte proposant une méditation visant à diminuer l’appétit sexuel. »

      Mais on pourrait se demander pourquoi ne pas dire que l’appétit de l’homme est parfois impur au lieu de dire que c’est le corps de la femme qui l’est ?

      On pourrait aussi se dire pourquoi l’appétit sexuel serait-il à combattre en soi, en général, hors de tout contexte ?

      Tu peux voir cette religion avec des yeux d’amour, je ne crois pas que le texte dise autre chose que ce qu’il dit ni soit interprétable autrement : la femme est fondamentalement impure !!!

    • L’absence d’un égo solide et indépendant peut aussi passer par le matérialisme, pour lequel tout s’explique par des particules et des flux d’énergie, qui conditonnent in fine nos réponses mentales. Ce qui se rapproche de l’idée de Volonté de Schopenhauer, qui certes s’est inspiré du bouddhisme et faisait partie du mouvement idéaliste, mais qui par d’autres voies est arrivé à des conclusions assez similaires à celles que suggère la science. Ceci ne valide pas pour autant, chez lui comme chez les bouddhistes, tout ce qui est annexe à cette réflexion.

    • Dire que « tout s’explique par des particules » n’est pas l’adage des scientifiques sérieux ! Pas plus que l’adage selon lequel l’esprit est indépendant de la matière.

  • Pour la première fois, Matthieu Ricard, proche conseiller du dalaï-lama, qualifie d’"inadmissibles" les agissements de Sogyal Rinpoché. Régulièrement brocardé pour ses violences et abus sexuels, le lama qui officie dans l’Hérault jouissait jusqu’à maintenant d’un silence total de la part des plus hautes instances du bouddhisme tibétain.

    Depuis des années, le lama Sogyal Rinpoché agit en toute impunité, dans son centre de retraite situé dans l’Hérault, mais aussi ailleurs en Europe et dans le monde. Malgré sa position à la tête d’une association bouddhiste d’envergure internationale (Rigpa), aucune des plus hautes autorités bouddhistes n’a jusqu’à maintenant dénoncé les abus sexuels dont le tibétain est régulièrement accusé. Hier, Marianne publiait de larges extraits d’une lettre signée par huit de ses plus proches disciples, qui révélait des détails inédits et glaçants sur la violence des pratiques du maître. Suite à nos sollicitations, le plus célèbre moine bouddhiste de France et proche conseil du dalaï-lama, Matthieu Ricard, a fini par envoyer un texte de réaction à notre journal.

    « Je connais personnellement deux des auteurs de la lettre récemment envoyée à Sogyal Rinpoché et suis convaincu qu’ils sont honnêtes et que leur parole est fiable, écrit le co-auteur du best-seller Trois amis en quête de sagesse. Les comportements décrits dans cette lettre et dans d’autres témoignages passés sont à l’évidence inadmissibles, du point de vue de la morale ordinaire et à plus forte raison de l’éthique bouddhiste, notamment du fait que les comportements incriminés ont été sources de nombreuses souffrances ».

  • Sogyal Rinpoché a beau avoir été adoubé par le dalaï-lama et Matthieu Ricard lors de l’ouverture de son temple en 2008, charge aux disciples, et à eux seuls, de démasquer l’imposture. « Ce n’est pas notre rôle d’œuvrer en justiciers », affirme Ricard.

  • A ceux qui accusent le dalaï-lama (ci-contre aux côtés de Sogyal Rinpoché) de s’être tu pour des raisons financières ou pour protéger le bouddhisme, Matthieu Ricard oppose un démenti catégorique. Selon lui, le seul rôle qui incombe au maître spirituel est de « servir de référence en enseignant et en incarnant clairement ce qu’il faut faire ou ne pas faire pour être un pratiquant du bouddhisme digne de ce nom ». Et pour expliquer que l’organisation de Sogyal Rinpoché, Rigpa, figure à la liste des donateurs de sa propre association Karuna shechen, il évoque une donation d’à peine 5 240 € en 2015, destinée aux victimes du tremblement de terre au Népal.

  • En Occident, cette religion est vue comme prônant la non-violence. Pourtant, en Asie du Sud-Est, des communautés musulmanes sont la cible d’exactions perpétrées par la majorité bouddhiste.

  • « L’avortement, du point de vue bouddhiste, est une action qui revient à tuer et qui est négative de façon générale. »

    Tenzin Gyatso ou le Dalaï Lama dans New York Times, “ Interview with the Dalai Lama », paru 28 novembre 1993.

  • « La pression sexuelle, le désir sexuel, procurent une satisfaction de courte durée et souvent, conduisent à davantage de complications. […] Trop d’attachement à vos enfants, à votre partenaire […] est l’un des obstacles à la tranquillité d’esprit. »

    Tenzin Gyatso ou le Dalaï Lama dans « Le sexe complique la vie », paru 28 novembre 2008.

  • Dans Le canon pali qui est un des textes fondamentaux du Bouddhisme (cité dans Le Bouddha, Henri Arvon, PUF, 1972) le Bouddha lui-même ne cesse de mettre ses disciples en garde contre la séduction insidieuse des femmes : "Il faut se méfier des femmes. Pour une qui est sage, il en est plus de mille qui sont folles et méchantes. La femme est plus secrète que le chemin où, dans l’eau, passe le poisson. Elle est féroce comme le brigand et rusée comme lui. Il est rare qu’elle dise la vérité : pour elle, la vérité est pareille au mensonge, le mensonge pareil à la vérité. Souvent j’ai conseillé aux disciples d’éviter les femmes."

  • La bouddhiste Alexandra David-Neel rapporte dans « Dieux et démons des solitudes tibétaines » :

    « Je relaterai, en premier lieu, l’histoire toute légendaire et symbolique, de la façon dont Tilopa le Bengali fut initié à la doctrine qui, après lui, a été importée au Tibet et s’y est transmise, de maître à disciple, dans la secte des Khagyud-pas dont il est l’ancêtre spirituel… Tilopa est assis, étudiant un traité philosophique, lorsqu’une vieille pauvresse apparaît derrière lui… et crache sur le livre, puis disparaît… Tilopa partit à la recherche de la vieille inconnue. Après de nombreuses courses longues et fatigantes, il la rencontra, une nuit, dans un bois solitaire… Il faut comprendre que la femme était une Dâkini. Ces fées jouent un grand rôle dans le mysticisme lamaïste, comme enseignant des doctrines secrètes à ceux qui les vénèrent ou qui, par des procédés magiques, savent les contraindre à les leur révéler… Au cours de l’entretien qu’elle eut avec lui, la femme donna à Tilopa le conseil de se rendre au pays des Dâkinis pour y rencontrer leur reine… Tilopa trouva son chemin et arriva à l’appartement de la reine. Elle était là, assise sur son trône, d’une beauté divine… Mais lui, sans être ému par sa grâce, monta les marches du trône et, toujours répétant la formule magique, il arracha les parures étincelantes de la fée, foula aux pieds ses guirlandes fleuries, déchira ses robes de brocart d’or et qu’elle fut nue sur son trône saccagé, il la viola. La conquête d’une Dâkini, soit par violence, soit par magie, est un thème courant dans la littérature mystique des lamaïstes… Tilopa transmit sa doctrine à Narota et le disciple de ce dernier : Marpa, l’introduisit au Tibet. L’éminent disciple de Marpa, le célèbre ascète-poète Milarespa, la communiqua, à son tour, à son disciple Tagpo Lhadji et la lignée continue encore de nos jours… L’histoire des douze grandes et des douze petites épreuves du savant Narota est classique parmi les mystiques tibétains et ne manque pas d’être fréquemment redite aux jeunes naldorpas pour leur servir d’exemple. »

    L’image d’une femme mystique comme une sorcière et le viol des femmes était et est donc une tradition orale du bouddhisme tibétain !!!

    L’auteur, qui n’est en rien une critique du bouddhisme rappelons-le mais une adepte, relève que nombre des groupes de femmes qui se réclament du bouddhisme ne sont reconnues par la hiérarchie religieuse.
    Elle reconnaît même que « Les Tibétains m’avaient acceptée comme une dame lama. Ils savaient que j’étais bouddhiste. »

    Elle remarque même que des femmes considérées comme de grandes religieuses bouddhistes ne sont pas autorisées à fonder des monastères de femmes.

  • Quel est ce dalaï-lama qui a rencontré Alexandra David-Neel et la reconnaissait comme première femme bouddhiste d’origine occidentale ? Quelle est l’origine des dalaï-lamas, ces chefs religieux rois du Tibet ?

  • C’est le 15 avril 1912 que le XIIIe dalaï-lama Tubten Gyatso a rencontré Alexandra David-Neel qui lui a été présentée par Didkéong Tulku et Laden-la.

    C’est le roi mongol Altan Khan qui a créé le titre de dalaï-lama du Tibet et a donné le poste à l’abbé du monastère de Drepung, Sonam Gyatso.

    Lire au temps des Dalaï-lamas

  • Qui étaient ces dalaï-lama rois religieux du Tibet ?

  • "Adresse au Dalaï-Lama"

    Nous sommes tes très fidèles serviteurs, ô Grand Lama, donne-nous, adresse-nous tes lumières, dans un langage que nos esprits contaminés d’Européens puissent comprendre, et au besoin, change-nous notre Esprit, fais-nous un esprit tout tourné vers ces cimes parfaites où l’Esprit de l’Homme ne souffre plus.

    Fais-nous un Esprit sans habitudes, un esprit gelé véritablement dans l’Esprit, ou un Esprit avec des habitudes plus pures, les tiennes, si elles sont bonnes pour la liberté.

    Nous sommes environnés de papes rugueux, de littérateurs, de critiques, de chiens, notre Esprit est parmi les chiens, qui pensent immédiatement avec la terre, qui pensent indécrottablement dans le présent.

    Enseigne-nous, Lama, la lévitation matérielle des corps et comment nous pourrions n’être plus tenus par la terre.

    Car, tu sais bien à quelle libération transparente des âmes, à quelle liberté de l’Esprit dans l’Esprit, ô Pape acceptable, ô Pape en l’Esprit véritable, nous faisons allusion.

    C’est avec l’oeil du dedans que je te regarde, ô Pape, au sommet du dedans. C’est du dedans que je te ressemble, moi, poussée, idée, lèvre, lévitation, rêve, cri, renonciation à l’idée, suspendu entre toutes les formes, et n’espérant plus que le vent.

    Antonin Artaud, La Révolution Surréaliste n°2, 15 avril 1925

  • Un exemple de la douceur bouddhiste tant vantée : Ashin Wirathu, un moine bouddhiste birman ultra-nationaliste connu pour avoir encouragé la violence contre les Rohingyas.

    https://www.rfi.fr/fr/asie-pacifique/20210907-birmanie-la-junte-lib%C3%A8re-le-moine-bouddhiste-ultranationaliste-wirathu

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